II – Les Déplacements Articulaires
Les mouvements d’une articulation sont conditionnés par la forme des surfaces articulaires de cette
articulation.
a) Degrés de liberté actifs
Ils correspondent à la possibilité de se passer dans 1, 2 ou 3 plans de l’espace et ceci de manière active.
On classe ainsi les diarthroses :
- articulations à 1 degré de liberté : trochoïdes (C1-C2 ; radio-cubitale), trochléennes
(huméro-cubitale ; tibio-tarsienne) ;
- articulations à 2 degrés de liberté : toroïdes (sterno-claviculaire), condylienne (radio-
carpienne), bicondylienne (fémoro-tibiale, dt 1 mvt de rotation qui n’existe qu’en
flexion) ;
- articulations à 3 degrés de liberté : énarthroses (coxo-fémorale ; gléno-humérale),
arthrodie (carpo-métacarpienne ; sous-talienne).
b) Degrés de liberté passifs
Il existe dans toute articulation des degrés de liberté passifs : toute articulation peut-être sollicitée
passivement de manière pluridirectionnelle, ce qui constitue le jeu articulaire. Ce jeu articulaire
différencie l’articulation humaine du modèle mécanique. Il est la traduction de l’élasticité +/- importante
des composants articulaires. Il est variable suivant la position de l’articulation.
Il y a des positions où le jeu articulaire est nul : la « close packed position » de Mac Conaill ; il y a des
positions où le jeu articulaire est important : position lâche.
Les sollicitations passives se feront en position lâche suivant 2 modalités :
- soit de glissement : déplacements tangentiels d’une surface articulaire par rapport à
une autre surface articulaire.
- Soit des décompressions qui sont des tractions faites au niveau d’une articulation
suivant un axe précis destiné à décomprimer une articulation.
Ces actions sont destinées à faciliter le mouvement par un étirement +/- électif des structures
périarticulaires en sollicitant les plans de glissement tout en évitant des efforts trop importants de
compression articulaire.
c) Conclusion
Il faut savoir que, si le mouvement articulaire est conditionné par la forme des surfaces articulaires, ces
surfaces articulaires ne peuvent se former normalement que grâce à un équilibre des contraintes, ces
contraintes étant dues aux muscles, à la pesanteur, et qui s’expriment au niveau de l’articulation sous
forme de tractions ou de compressions alternées. C’est ainsi que se façonne une articulation au fur et à
mesure de la croissance.
III – La Limitation des Mouvements Articulaires
a) Facteurs physiologiques
tension des muscles antagonistes : c’est une résistance élastique due aux propriétés d’extensibilité
du tissu musculaire. Cette résistance augmente de façon exponentielle avec l’étirement passif du muscle,
ce qui permet d’avoir un frein progressif au mouvement. Il faut savoir qu’un muscle qui a de longs
tendons et un petit corps charnu (ex : demi-tendineux) est moins extensible qu’un muscle à longues
fibres charnues (ex : grand fessier).
De plus, quand un muscle croise plusieurs articulations, il faut tenir compte de la position de toutes les
articulations qu’il croise afin de juger réellement de son état de tension. Pour un muscle ayant le plus
souvent une direction oblique par rapport à l’articulation, toute manœuvre qui tend à augmenter
l’obliquité augmente la tension du muscle.
Rencontre des masses musculaires : elle intervient surtout en mobilisation passive.