Ces différents processus aboutissent à une modification de la compaction de la chromatine. Elle est :
- soit compactée, ce qui empêche les facteurs de transcription d’arriver au niveau des gènes.
L’expression des gènes est donc réprimée ;
- soit relaxée, ce qui permet la transcription des gènes.
Bien sûr, la chromatine n’a pas la même conformation sur toute sa longueur, elle varie d’une région à
l’autre.
Nous n’en sommes qu’au début de la compréhension moléculaire des maladies génétiques et nous
connaissons encore très mal la physiopathologie des maladies épigénétiques.
A. Méthylation de l’ADN
1. Répartition dans le génome
L’ADN est pratiquement exclusivement méthylé au niveau des cytosines présentes dans les paires CG
(îlots CpG en anglais, méthylation/déméthylation dans la moitié des paires CG environ). On s’est
aperçu qu’il existe aussi des cytosines en dehors des paires CG qui peuvent être méthylées. Mais,
essentiellement, la méthylation impacte les cytosines des paires CG.
Ainsi, dans les 3 milliards de paires de base du génome haploïde, on trouve :
● 45% de C et G ;
● 1-4% de dinucléotides CG, ils sont donc rares dans l’ensemble du génome.
La méthylation des paires CG est conservée lors de la réplication.
Les paires CG ne sont pas présentes au hasard, mais dans certaines régions précises (en particulier les
régions répétées : α et β satellites, SINES, LINES, ALUs, tansposons…), souvent régulatrices de
l’expression des gènes.
Les paires CG peuvent être organisées en îlots (CpG islands) qui font quelques centaines de
nucléotides et dont le contenu en C et G est supérieur à 55%. Ces îlots CpG sont flanqués par des
régions relativement pauvres en paires CG.
Les dinucléotides CG sont présents dans les régions intergéniques (peu, généralement les cytosines de
ces régions sont méthylées et ces régions ne sont peu ou pas transcrites).
Les dinucléotides CG se retrouvent également, de manière abondante, au niveau des promoteurs des
gènes et des régions régulatrices flanquantes. Selon que les cytosines sont méthylées ou non, on a une
absence de transcription ou transcription du gène en cis des îlots.
Par contre, dans les régions flanquantes, il y a une relative raréfaction des îlots CG : les cytosines y
sont généralement méthylées et il n’y a pas de transcription.
Les dinucléotides CG peuvent se trouver à l’intérieur des gènes (généralement dans les introns).
2. Données biochimiques
Les mécanismes de méthylation de l’ADN :
La méthylation de l’ADN se fait à partir d’enzymes :
l’ADN méthyl-transférase, dont il existe 4 isoformes impliquées dans la méthylation de
l’ADN.
Les isoformes 3A et 3B agissent avec le cofacteur 3L et sont principalement exprimées au tout début
de l’embryogenèse (implantation J7). Elles mettent en place de novo la méthylation et interviennent
dans l’établissement de l’empreinte.
L’isoforme DNMT1, abondante dans les cellules somatiques, assure le maintien de la méthylation en
fonction des nécessités (maintien de l’empreinte ou maintien en fonction des besoins de transcription
des gènes)