1er semestre Patrick Picouet

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1er semestre
Patrick Picouet
Géographie
Les frontières
Evaluation : 1 partiel en fin de semestre avec des questions ouvertes.
Série de 4-5 questions ouvertes, qui supposent construire un raisonnement d’une part et
alimenter ce raisonnement d’éléments rigoureux, alimenter ce raisonnement d’exemples
concrets. (Voir les doc) voir de schémas, de cartes s’il le faut.
Conférences tous les mardis soir 18H à partir du 9 octobre (le programme est dans la
revues d’Archimède) à l’université de Lille 1.
Le programme des conférences :
- 9 octobre conférence introductive sur « l’évolution du monde actuel selon les
frontières »
- 20 novembre « la théorie des frontières »
- 11 décembre « frontières et mondialisation »
- 8 janvier « mondialisation et santé »
- 29 janvier « les frontières européennes » par Michel Foucher
- 26 février « les détroits internationaux »
- 11 mars « frontières et eau »
- 1er avril « les frontières et les villes en Afrique du sud »
- 29 avril « frontières spatiales limites sociales en Asie centrale »
- 13 mai « la frontière en tant qu’espace vécu »
- 27 mai « quel avenir pour le monde ?» Edgar Morin
Du 26 novembre (18H30 vernissage) au 8 février une exposition sur la frontière à
l’université Lille 1
INTRODUCTION GENERALE
La géographie : une science sociale qui étudie l’organisation des territoires, des espaces.
Support de réflexion l’espace ou le territoire.
La grande question que l’on va se poser :
Dans quelle mesure les comportements sociaux, les relations culturelles… ont-elles
une influence sur le territoire ?
Exemple l’entrée de la Turquie dans l’Europe : la Turquie serait a 95% dans l’Asie, le
détroit du Bosphore serait la frontière entre l’Europe et l’Asie. Panuk prix Nobel de littérature
turque. Istanbul histoire d’une ville.
Nous allons donc nous intéresser à la géographie culturelle et à la géopolitique de la
frontière.
PLAN DU COURS
1 la frontière un « organisme » vivant et indispensable ?
Comment sont nées les frontières ? René Girard nous explique dans aux origines de la
culture, les origines de la frontière. Le monde tel que l’on le connaît aujourd’hui a été inventé
à la fin du 19e.
2 les frontières dans le monde : multiplication ou disparition.
Nous européens avons l’impression que les frontières se suppriment alors même qu’au
niveau international on assiste a une fragmentation a une multiplication des frontières
(terrestres, maritimes…).
3 la frontière, un construit socioculturel complexe.
Quelles sont les perspectives pour aborder la frontière aujourd’hui ? On développera
l’exemple des traités européens rejetés, qui traduisent des représentations individuelles ou
collectives qui parce qu’elles ne sont pas dans le même temps que les visions politiques
empêchent l’évolution des frontières. (Deux temporalités non synchronisées). Peur d’une
perte d’identité, devenir indifférencié.
Introduction
1 limite, discontinuité, frontière
Définitions :
Limite :
Permet de circonscrire des espaces de préciser des inégalités. Définition la plus générale,
les discontinuités et les frontières sont des types de limites.
Discontinuité:
- le monde comporte de multiples discontinuités. Ex : les rivages dures si
falaises/faciles si plages. Les déserts…
- séparation entre des entreprises, ou encore territoire partagé entre des
gangs, entreprises…
- la limite ville/campagne discontinuité qui dépend de la loi de
gravitation (attractivité de la ville plus ou moins forte)
- tout type de propriété séparée des autres par des limites spatiales (haie,
clôture.)
La discontinuité est une limite qui implique une contrainte sociale, intégrée par la
société qui s’organise pour vivre avec.
La frontière :
Contrôle géopolitique des territoires. Dimension politique étatique.
Mais qui peut être supplantée, il existe d’autres types de frontières visibles ou invisibles
à d’autres échelles que les états. Ex : processus de ségrégation dans certaines villes du monde
ce qui aboutit à la création de certaines villes frontières, des tensions où s’exercent des
pouvoirs, des conflits. (Los Angeles, NY dès que l’on passe la 92e rue…).
Les frontières se rapprochent et se diffusent, diffusion des lieux de contrôle, ex : Roissy
(tous les éléments de contrôle sont présents, de même l’Eurostar…). La frontière est donc
dorénavant partout.
2 la frontière un objet géographique.
a) Définition de l’objet géographique
L’objet de l’étude du géographe est d’abord considéré comme « ce qui est placé devant
celui qui regarde ». (Vision en apparence neutre). Actuellement les choses ont changé, il y a
interaction entre le sujet (qui a un certain regard) sur l’objet (qui n’est pas neutre et implique
un comportement des actions du sujet qui sont spécifiques).
Exs : - la frontière que constitue le fleuve Morava en Slovaquie qui était l’ancien
passage du rideau de fer. Ou est resté une grande foret et quelques croix sur le sol… tout ceci
a une influence sur le sujet qui regarde (renvoyée par l’objet observé).
- la fragmentation de l’ex-Yougoslavie qui continue encore actuellement. Des frontières
qui étaient oubliées, gommées se ressurgies.
Ainsi toute étude de frontière suppose une implication du sujet de par son regard…
Les médecins eux même reconnaissent que leur regard par rapport à l’objet est issu de
leur imaginaire et de leur subjectivité.  Il est impossible de faire preuve d’une totale
objectivité par rapport à un objet.
L’objet peut constituer la base d’une expérience sensible.
Certains individus sont des professionnels du passage de frontières alors que d’autres ne
sortirons jamais de leur propre pays. L’expérience, le vécu du passage de frontière. Exemple :
jusqu’à tout récemment le passage de la frontière entre la Tchéquie et l’Allemagne était très
strict. Nous transposons notre vécu (et donc de subjectivité) sur l’observation des frontières.
Etude d’une carte de l’Asie en 1926. Montre bien les lignes frontières par des
différences de couleurs. Nous ne sommes pas les mêmes de par delà les frontières
Carte de « l’îlot français » carte climatique et hydrographique de la France
Des cartes ou les autres pays semblent oubliées. Ex : dans l’atlas du développement
durable on ignore les interactions entre la France et la Belgique alors qu’aujourd’hui on ne
peut négliger cet aspect. Cette carte climatique et hydrographique de la France oublie les pays
voisins comme s’ils n’existaient pas.

 Début du siècle : les cartes se recentrent sur elles-mêmes et ne s’intéressent pas au
autre.
Un objet géographique peut être construit comme un objet que l’on acquiert pour
comprendre les phénomènes sociaux. « Ce n’est pas une simple donnée extérieure à la pensée
humaine » (Bruno la tour). L’objet géographique, un construit cognitif permettant
d’appréhende un phénomène spatial.
Posture d’étude constructiviste, construction cognitive.
Dans l’atlas, on ne trouve pas de données transfrontalières.
 On voit à quel point les représentations et les cartes sont lourdes de sens.
 On ne peut plus envisager un regard extérieur et détaché.
 On peut dire que l’on est dans une méthode constructiviste, approche que l’on
construit toute sa vie.
La frontière est un objet qui façonne et construit. Elle Met en jeu une mémoire Cette
mémoire peut être réactivée. La frontière est aussi un mobile d’organisation territoriale. La
frontière un agent d’organisation incontournable
b) La frontière, un bel objet d’études géographiques
La frontière de l’identité collective.
Il y a dans l’idée de frontière cette vision de l’identité face à l’altérité. Dans cette
identité, il y a une part de mémoire. Elle peut être mise en veille, elle peut être réactivée.
La frontière, agent d’organisation territoriale de premier ordre.
Rôle important dans le détournement des flux qu’elles organisent. Dans la prise en
compte de l’aménagement du territoire, il faut prendre en compte le rôle des frontières.
Diversité des formes de la frontière
Diversité des formes visibles de frontières :
- des murs
- des fleuves (ex : le Rhin, le Danube qui sépare la Slovaquie de la Hongrie, le Maroni
qui sépare la Guyane du Surinam. Fleuve frontière très contrôlé.)
-des No man’s lands. Ex : les états d’Asie centrale qui ont intérêt à se séparer nettement
des voisins.
- des barbelés Il existe des no man’s land ou l’on a maintenu volontairement l’absence
d’installations. Olivier rajak l’histoire du barbelé : le barbelé a été inventé par des
propriétaires terriens dans l’ouest pour protéger leurs terres des passages. Utilisés aussi dans
les camps de concentration.
Frontière et champs de l’expérience Lieu où l’expérience individuelle et collective est
essentielle pour comprendre les frontières.
La frontière met en scène des lieux particuliers Ex : Belfast. Le but est d’empêcher
la fréquentation de tel square pour une certaine population.
La frontière, une construction sociale dépendant d’un contexte.
Les frontières de l’UE deviennent la frontière de la Hongrie, loin vers le sud-est, elle
s’intègre dans les Balkans, divise l’ex yougoslavie. On a un nouveau contexte. Quand en mai
2004, les frontières de l’UE sont reportées. Les hommes politiques s’intéressent à ces
frontières du Sud Est de l’Europe. Et donc ils mettent en place de nouvelles organisations.
Ex : Ukraine, proximité de l’Ukraine inquiète tout comme celle de la Turquie.
Le regard et l’action que les hommes politiques européens développent depuis 2004 sont
soumis à la nouvelle proximité de nouveau pays près des frontières de l’UE.
2ème inquiétude : la possibilité de migration de travailleurs dans les états de l’Ouest
européen.
3) Le géographe et la frontière
a) Le géographe, le pouvoir et la frontière
La carte, instrument de pouvoir et de savoir
A l’époque moderne, 16eme siècle, les rois n’avaient aucune connaissance des frontières
de leur royaume. Il faut attendre que les Médicis fassent le tour de France. Les premières
cartes ont permis au roi d’apprendre à mieux gérer son royaume. Cela permet de faire
connaître les foyers réellement Français et donc de faire payer correctement les impôts. C’est
donc un outil de gestion et de contrôle du royaume.
La connaissance du terrain. La géographie et la cartographie servent à faire la guerre.
En effet c’est sur la cartographie que s’appuient les souverains. Yves Lacoste « la géographie
sert à faire la guerre »
Famille Cassini construit les premières cartes de l’ensemble du royaume au 18ème siècle.
La linéarisation des frontières modernes.
Dans certains territoires, les statuts se superposent, il faut donc résoudre les imbrications
des statuts juridiques des hommes et des territoires. Il faut deux siècles pour régler ces
problèmes de limites.
Ex : évolution des frontières du Nord pas de Calais.
On voit comment la frontière était compliquée. Une partie des travails des cartographes
et du pouvoir en place lors des congrès est des régler de ces territoires enclaver.
Il faut attendre le traité de Courtrai pour atteindre une certaine linéarisation.
4) La géographie des frontières, la géographie politique et la géopolitique.
a) les dérives de la Géopolitik allemande
Haushofer prend appui sur une théorie du territoire  premières ébauches de la
théorie de l’espace vital.
Haushofer et d’autres, ont utilisés le concept de frontière naturelle pour justifier les
conquêtes. C’est naturellement que les territoires où vivent les aryens doivent être rassemblés
dans un lieu homogène.
 Derrière l’idée de frontière naturelle, il y a quelque chose de dangereux. Idée de
frontière définie une fois par toute. Ce qui est dangereux.
Idée tellement dramatique qu’il ne faut pas l’exprimer comme telle. On préfère une
frontière qui « s’articule sur des éléments naturels ».
Ex : les chaînes de montagnes ne représentent pas intégralement des frontières. Le Mont
Blanc, sommet de l’Europe, frontière sur la crête, chasseur des deux cotés. La science n’est
pas partout pour définir les frontières. Il ne faut pas dire frontières naturelles.
Le premier qui a dénoncé la frontière naturelle : Ansel : « la frontière est une isobare »
(ligne qui joint tous les point d’une même pression atmosphérique) politique.
La frontière dépend donc d’un rapport de force à un moment donné et surtout elle est
évolutive.
À l’opposé de frontière figée. Mais il est vrai que chez les dictatures, les frontières
figées sont encore une idée très forte.
De même pour l’Europe, il est possible que des hommes pensent que pour la France, on
ne peut bouger les frontières de la France.
 Il ne faut pas raisonner dans une perspective fixiste du monde.
Après ces dérives, pendant très longtemps, on a abandonné la géographie des frontières.
Dans les programmes scolaires, on n’en parle jamais. Sauf pendant Vichy où l’idée de
frontières devait réapparaître dans les programmes de 6ème.
b) Le renouveau scientifique de la géographie
Les besoins d’aménagement du territoire
Après les 30 glorieuses, on se rend compte qu’il y a des laissés pour compte. On
commence à penser en fractures du territoire urbain Français. Discontinuité
Le Tiers Monde, révélateur de problématiques frontalières
La mondialisation des flux
Cette mondialisation des flux est à prendre en compte pour les Etats. Il y a toujours des
flux qu’on ne contrôle pas.  Des répercussions sur les actions politiques. L’Etat ne se sent il
pas en perte de contrôle ?
Ex : la rapidité des flux est très importante. Question épidémique et rapidité de la
mobilité des individus. Grippe aviaire.
c) pourquoi une géographie des frontières ?
La géographie des frontières est de plus en plus répandue. On en parle dans la société.
Il y a un regard nouveau, objet d’étude.
Révélateur de pensée de stratégie, révélateur socio spatial des décisions prises par un
gouvernement. On a l’impression que la politique européenne s’intéresse davantage aux
frontières qu’au cœur.
PARTIE 1 : La frontière, un organisme vivant et indispensable ?
Difficile aujourd’hui d’imaginer un monde sans frontière. Il n’y a pas de pensée ou
d’actions humaines sans limite.
Même si pour certains anthropologues, il est toujours possible d’envisager à travers ce
qu’il appelle le malentendu, un accord tacite entre les frontières, la frontière nécessite un
processus de traduction.
1) Naissance et oscillations des frontières
a) G. Sautter et le tracé de la bonne frontière.
Sautter (africain) il s’interroge dans un article sur qu’est ce que bonne frontière ?
Question fondamentale. Il y a différents critères :
- s’établit sur des tracés physiques indispensables. (frontière articulée sur des
éléments naturels) Mais en tant que géographe africain, il va déjà se rendre compte
qu’en Afrique, il est difficile de trouver des tracés physiques.
- elle ne doit pas couper des ensembles culturels significatifs. Il faut se tenir à
distance des pôles de peuplement les plus importants.
Ex : les frontières qui entourent le cap vert ou Madagascar…sont des frontières idéales.
Qu’en est -il des frontières européennes ?
Ce sont plutôt de bonnes frontières, notamment du point de vue physique pour la France.
A partir de siècles d’épreuves, les frontières sont imparfaites; les Etats sont
pluriethniques.
Comment tracer une frontière ?
Les solutions ont évoluées dans le temps, on a commencé à tracer des frontières à
l’époque moderne en France en se fondant sur des critères et des cartes de l’antiquité. L’idéal
était d’élaborer les frontières françaises sur ce qu’avait été la Gaulle.
Ensuite, on a eu bien du mal à mettre en place des frontières sur des lignes, l’icône de la
ligne marque la pensée de beaucoup de peuple. La France a prôné cette icône de la ligne.
La France est responsable d’un grand nombre de tracement de frontière.
Quand Sauter évoque « des ensembles significatifs », on ne sait pas trop ce qu’il veut
dire. On a un mal extraordinaire à trouver des tracements satisfaisants.
 Un philosophe qui a écrit sur Sarajevo, il aborde l’idée d’une frontière impossible.
b) Quelles sont les étapes de la fixation de la frontière
Il y a trois étapes dans l’élaboration des frontières :
- définition : étape la plus rapide, les hommes politiques se mettent d’accord, lors des
traités…. C’est de l’ordre du concept verbo-conceptuel.
- délimitation : il faut ensuite traduire ces principes sur une carte.
- démarcation : Cad sur le terrain, l’établissement des marques de frontière, pendant
longtemps on a utilisé des bornes.
Il peut y avoir des siècles entre la délimitation et la démarcation. La démarcation est une
étape très longue car coûteuse. Il y a des frontières qui ont été délimitées depuis longtemps
mais encore aujourd’hui certaines ne sont pas démarquées.
Ex : la frontière entre le Canada et les EU a mis 1 demi siècle à être démarqué.
Le problème est que les frontaliers peuvent en jouer, les villas qui sont sur la frontière.
Je peux jouer sur le fait que je sois canadien ou étasuniens. Politiquement, l’absence de
marquage peut évidemment conduire à de graves conflits.
Ex : (photo) une frontière marquée en Afrique, frontière entre le Ghana et la cote
d’ivoire. Elle est marquée de façon très étrange, c’est une frontière de Teck.
 En tout cas, on se fiche un peu des marques de frontières, les populations
continueront à avoir des relations comme elles le souhaitent. On ne se sent pas enfermé dans
un territoire.
c) Quels sont les processus de sa création et de son évolution ?
Éléments théoriques pour la genèse et l’évolution morphologiques des frontières.
R.Girard : la frontière au cœur du processus mimétique
R.Girard fonde son ouvrage sur une hypothèse sociale forte. Au sens individuel du
terme, c’est un processus que l’on connaît bien, qui permet de décider ce que l’autre a. Et si
l’objet de limitation n’est pas acquis rapidement, on peut en venir au conflit personnel. Ce
processus est très commun, il fonde le phénomène de mode.
On peut dire que des groupes se sont construits sur des transmissions mimétiques. Cette
envie de reproduire ce qu’a fait un modèle. Il y a alors un penchant dangereux.
Lorsque survient le sentiment d’une différenciation, on a peur de ne plus se différencier,
donc cela peut se traduire par des conflits. Le processus de différenciation peut intervenir
lorsque les frontières sont floues.
Alors pour s’en sortir, il faut trouver des boucs émissaires. Il faut ensuite l’éliminer.
Et ensuite une homogénéité est retrouvée.
Aujourd’hui encore, nous sommes dans l’actualité du bouc émissaire. C’est plus évident
de rallier un groupe autour de bouc émissaire. C’est un rituel social. Ce sont les institutions
qui remplacent le rituel dramatique d’élimination du bouc émissaire, pour dépasser les crises
sociales et préserver l’homogénéité selon Girard.
Il faut retenir le mimétisme qui conduit à la construire de la culture. Le bouc émissaire,
la prise en main par les institutions.
La circulation et l’iconographie ou les principes de J Gottman.
Gottman géographe qui a été en activité dans la 2eme partie du Xxème siècle (complète
la pensée de Girard) Il est lui aussi parti aux EU, a été le premier géographe des métropoles et
des mégalopoles.
Dans son Ouvrage publié en 1957, la politique des Etats et de leur géographie. Il utilisait
le terme de cloisonnement du monde, aux cloisons naturelles, les hommes ont ajoutés leurs
propres cloisons, à tous les niveaux. Il faut envisager des échelles plus fines.
Pour Gottman, il faut savoir pourquoi les cloisons existent et pourquoi elles sont souvent
stables ?
- système de résistance aux mouvements : l’iconographie, pour Gottman, toutes
sociétés se dotent et créent des symboles multiples, (des pensées et valeurs, drapeaux, des
tabous, des frontières)  contribue à la stabilité du territoire.
- le système du mouvement. : La mobilité contribue au déplacement des hommes et
des idées. Cela contribue à la diffusion des éléments d’idées, de techniques. Le système de
mobilité s’oppose à l’iconographie.
 C’est l’équilibre entre les deux qui rend les frontières stables ou évolutives. Pour
Gottman, il y a plutôt combinaison qu’opposition. Cela justifie l’évolution des cloisons que
sont les frontières.
Les pensées de Gottman et de Girard, sont complémentaires.
 On est à la fois attiré par l’autre et on rejette autrui en cas de conflit. Cette situation
n’est pas sans équivoque.
Les notions de bases de notre réflexion :
Les frontières peuvent connaître des phases de cristallisation et de dilatations
successives dans le temps.
Cristallisation : ligne, enfermement. Linéarisation et solidarité.
Dilatation :(d’une membrane dans l’espace) : diffusion de valeur, de mécanismes, zone,
contact
 Ces deux principes s’inscrivent dans les fonctions essentielles de la frontière.
Les fonctions de la frontière :
-elle traduit des intentions
- elle régule des territoires, des organisations sociales
- elle crée des différences
- elle crée des échanges, des relations.
Ce sont des arguments qui permettent de comprendre les évolutions actuelles des
frontières. La différenciation qui est crée par la ligne, dans le cas de dilatation, on est dans une
relation d’échange, de coopération, de relations….
Ex étude de cas : les frontières entre le Brésil, le Paraguay et l’Argentine. (Image
satellite de la frontière entre ces trois pays.) :
- Deux fleuves limitent la triple frontière.
- La partie rouge de l’Argentine, ensemble homogène.
- Paraguay, on voit des champs cultivés. Alors que les Argentins ont gardé des forets
denses non défrichés.
 Les relations Brésil/Paraguay. Ciudad de este s’étire et Faz de Iguazu Morphologie
urbaine.
Une autre carte nous montre un espace au delà du Parana :
- un front pionnier brésilien en terre paraguayenne. Le Brésil dépasse sa frontière.
Il y a eu entre les 2 pays, accord pour la création commune d’un barrage sur la frontière,
il a été construit par des capitaux brésiliens et paraguayens, seul un état en profite, l’hydroélectricité profite à San Paulo. D’un barrage commun on arrive à une exploitation
dissymétrique.
Stroessner, dictateur paraguayen voyait l’Este de son pays s’épuisait. Donc il veut
organiser le peuplement de cet Este Paraguayen. Mais Stroessner n’a pas réussi à envoyer une
terre paraguayenne suffisante.
 Avec Brésiliens, il a négocié qu’ils investissent dans l’Este. Ce sont les Brésiliens qui
en profitent. Les grands investisseurs brésiliens ne sont pas partis et ont attiré avec eux des
paysans sans terre qui se sont installés. C’est une vraie colonisation pionnière. C’est un
processus de dilatation qui a était rapide et efficace.
Une autre photo : la frontière sur le Parana, Ciudad de Este.
On voit que le trafic est volumineux. Densité des véhicules. Commerce pas seulement
paraguayen brésilien, commerce libanais Lieu qui exploite au maximum le différentiel de
taxe...
Le résultat d’un processus de colonisation : un territoire paraguayen qui est presque
colonisée par le Brésil. Dilatation de la frontière. Compte tenu des faibles besoins du
Paraguay, le Brésil, San Paulo l’exploitent.
La question en arrière plan :
- Où est la frontière ? Est elle la même pour les individus, la frontière, les autorités ?
Ou sont les vraies frontières, pas vraiment là ou on penserait qu’elle soit.
- Quel est le pouvoir de l’État ? Est-ce que les États ont encore le monopole sur la
fixation des frontières ?  Finalement, les commerçants et les grands propriétaires terriens
auraient le dessus.
Ex : Le régime argentin n’est plus tout à fait capable de maîtriser ses frontières,
aujourd’hui l’Argentine est entrain de redéfinir ses frontières. La conquête de l’Argentine est
venue des Andes. Buenos Aires est une capitale tardive. Différence entre le pouvoir de la
conquête coloniale et le pouvoir de Buenos Aires.
 Cela exprime la difficulté des États à faire valoir leur droit sur leurs frontières
légales.
Il y a des frontières qui se linéarisent et d’autres qui se dilatent.
Cristallisation sur la ligne politique légale et d’autres qui se dilatent et supposent une
exploitation de territoires de l’autre coté de la frontière.
Visibilité et invisibilité de la frontière
VISIBILITE :
Depuis les origines, les États créent des frontières pour se différencier des autres.
On ne veut pas de contact, pas de relation, ou bien conflictuelles ou défensives.
Les murs : l’histoire nous montre qu’ils avaient une vocation à établir ou rétablir une
situation sociale interne. Qui était sans doute gravement menacé.
Etude de cas :
- en Chine, les premiers empereurs ont entrepris la construction de la grande muraille
de Chine à une vitesse phénoménale. 3eme siècle avant JC. Elle a une évocation défensive,
elle a été construite de telle façon à ce qu’elle soit inexpugnable : Les portes sont très rares,
Les passages sont limités. En réalité, jamais cette muraille n’a empêché une invasion, mais
son utilité n’était pas cette vocation défensive mais plutôt la solidification interne à l’intérieur
de la frontière. Elle a contribué à la pérennité de l’empire chinois, de la riziculture.
- le mur de Berlin, bien sur séparation terrible, volonté de couper le territoire mais en
même temps la question est intéressante, on se rend compte qu’au fond c’était une façon de
créer une solidarité interne dans des systèmes qui étaient fragilisés
- le mur israélo- Palestinien. L’idée qui commence à faire jour, c’est que les Israéliens
s’enferment eux même. 80km = largeur maximale d’Israël. L’Etat israélien est une marche,
acculée à la mer, et face à un mur. Estime qu’Israël est une villa de prospérité au milieu d’une
jungle. Interrogeons nous sur le sentiment de solidarité sociale maintenue, le sentiment de
sécurité à l’intérieur du pays. Souligne la fragilité sociale interne des israéliens.
INVISIBILITE
Que peut signifier l’invisibilité de la frontière ? C’est sans doute la résultante du
produit d’activités discrètes, occultes.
Exs : NY, milieu de Central Park., frontière à la 65 ème rue entre Manhattan et
Harlem.
« Les marqueurs sont connus que par les habitants » selon Picolet,
Belfast : entre protestant et catholique.
Comment reconnaître ces frontières invisibles ? (Les marqueurs territoriaux sont
aujourd’hui de plus en plus rares) :
- Un marqueur discret : le revêtement des routes entre deux États.
- stratégie de groupuscules tel les mafias, les gangsters qui se sont partagés des
territoires. Aucun marqueur visible.
Les « cycles frontaliers » : jeunes États de l’ex URSS.
Si la théorie des cycles est utilisée dans plusieurs domaines, les cycles terrestres ont
aussi été envisagés. Les cycles ouvertures/fermeture
En tout cas, ce que l’on peut constater, c’est que dans l’histoire du Xxeme siècle, on a
vu la dislocation d’empire, la disparition d’empire. Le processus de dislocation des empires
Ex : la dislocation de l’empire britannique.
La dislocation des empires crée de nouvelles frontières.
Ex : les ex États de l’URSS.
Les frontières sont marquées et minées. Ce sont des murs d’une forme particulière.
Rien dans l’organisation de ces États n’étaient prévu pour faire fonctionner ces
nouveaux États.
Avant, tout était organisé vers Moscou et pas vers une capitale politique du territoire de
la république. Avec la création de ces nouveaux États, il s’agit bien de disposer d’un nouveau
drainage.
Ex : Vallée de la Fergana, 40000km, elle appartient au Kurdistan, partie Kirghizistan en
amont et au Tadjikistan dans sa partie aval et Ouzbek au centre.) Il y a aussi des multitudes
d’enclaves, qui sont très peuplées. Pas d’entente pour la gestion de l’eau entre ses États.
Quand un état vieilli, la solidarité interne sociale et politique s’affirme, il peut envisager
une coopération avec les États voisins (cas de l’Europe).
Aucun des cycles qui apparaît, ouverture et fermeture, n’est déterminé par les mêmes
facteurs. Tout cycle est dépendant de facteur différent. Les Cycles se succèdent sans être liés
aux mêmes facteurs (pas de reproduction du cycle précédent).
En fonction des échelles de références, les temporalités des cycles ne sont pas toujours
synchronisées. (Pas de parallélisme entre ouverture et fermeture)
Ex : face à l’ouverture à l’intérieur de l’UE se superposent une fermeture à l’extérieur de
l’UE. En même temps, affirmation d’un régionalisme à l’intérieur des États.
On est toujours entre la tentation du repli sur soi (raisons sécuritaires et de solidarité) et
la séduction de l’ouverture.
2) L’invention du monde par les Européens à la fin du XIX siècle.
Ce que l’on appelle le monde est une construction humaine dont les éléments n’ont pas
grand-chose à voir avec un découpage naturel ni avec les continents.
On est dans des choix humains, des constructions politiques et des visions sociales qui
peuvent changer à l’avenir. Nous ne sommes pas dans une hypothèse figée. En particulier
valable pour la noms de lieux, mais aussi pour le fonctionnement du « système monde ».
Si aujourd’hui on parle de mondialisation, cela peut être aussi dans la perspective de
l’invention d’un nouveau monde, le monde tel que nous l’avons connu au XXe, serait fini.
Dans cette perspective évolutive du monde, il y a eu une période d’avant monde, une
période de monde tel que nous le connaissons et un après monde.
a)
Avant le monde
Avant le XXe siècle et la colonisation européenne du monde, Ne veut pas dire qu’il n’y
avait pas d’Etats, ni de structure politique. Perspective qu'il y a eu d'autres mondes.
On peut concevoir quelques éléments de ce monde d'avant en s'appuyant sur des
exemples.
Ex : Avec la muraille de Chine, on a vu qu'il y avait 2 relations au territoire
remarquables (solidarité à l'intérieur de la Grande Muraille et au delà, chez les « barbares »,
organisation fondée sur le nomadisme).
Pour les nomades mongoles, ce qui faisait fonctionner leur système, c’était la solidarité
tribale, familiale. Imaginons qu’il est pu exister, une nouvelle forme de solidarité humaine
non pas fonder sur des territoires mais sur des solidarités des relations familiales.
 Dans la perspective ou les frontières se défragmentent, on lie des liens avec des
individus géographiquement très éloigné. On peut alors imaginer de nouvelles solidarités.
Cela a déjà existé.
En Afrique, on peut rencontrer d’autres systèmes, entre le 16 et le 18ème siècle,
période d’une première colonisation. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu une première tentative
de colonisation au 16eme siècle. Ils n’ont pu fondé que quelques forts « ventouses ».
Dès le 16ème siècle, les Africains ne se sont pas laissé faire. La conquête finale n’est
arrivée qu’au 18ème siècle.
C'est ce genre de structure que l'on retrouve en Asie du Sud Est. Dans le monde
Indochinois, l'organisation des pouvoirs politiques se faisait dans les plaines, le long des cours
d'eaux avec en marge des montagnes, considérées comme des espaces sacrés et dangereux.
Espaces dans lequel s’inséraient des structures différentes. → Pas de découpage linéaire fort
Les montagnes sont des espaces sacrées, dangereux.
Le critère fondamental de fragmentation de l’Afrique est le modèle européen. Les
responsables européens n’ont eu qu’une idée : tracer des lignes pour former des territoires.
Mais les délimitations cartographiques posent de gros problèmes en Afrique : très peu
d’éléments naturels pour établir des démarcations, des populations tellement imbriquées qu’il
est difficile d’envisager un tracé.
Les critères européens étaient difficilement applicables. Les européens ont utilisés les
lignes de découpage de la Terre.
Résultat : existence d’aberration totale : la Gambie, c’est une langue de terre qui
s’insère dans le Sénégal mais qui est tellement longue qu’elle coupe le Sénégal en deux. C’est
tout à fait aberrant. Prés de la Namibie, les mozambiquiens utilisent le parc Kruger pour avoir
des relations territoriales avec l’Afrique du Sud.
Le modèle européen n’a jamais été remis en cause. Les frontières sont restées identiques
à celle de la fin de la décolonisation. On aurait pu avoir une Afrique beaucoup moins
fragmentée.
En Afrique, ce sont les frontières qui ont créée les États. Les Africains ont pris
l’habitude de se jouer de ses frontières, bien qu’elles soient exploitées dans de nombreux
domaines. Exemple : Lac Tchad, en cours d’assèchement, aux confins de plusieurs États,
Nigeria, Cameroun, Niger…  marché de poisson entre les états qui se jouent des frontières.
Le jeu des frontières, les populations qui vivent sur le lac voient apparaître des limites.
Là ou il y avait des relations, les frontières créent des différentiels de prix intéressants Les
éleveurs des îles du lac, qui ont été inondés, se sont lancés dans la pêche au Nigeria et vivent
aujourd’hui de manière extraordinaire des produits de la pêche. Corruption généralisée permet
au système de fonctionner. Rachète immédiatement des produits cotés Nigeria.
Pour conclure sur les effets frontaliers de la colonisation d’Afrique.
Pourquoi des Etats bien construits et solides peuvent exister ? (Sénégal, Cameroun)
On peut penser que les médias, le pouvoir en place a su trouver des images des
symboles qui permettent à ses structures de tenir. Quels symboles a-t-on pu trouver pour
solidifier ainsi ses Etats ? Il y a des symboles qui permettent de structurer l’Afrique et de la
faire tenir.
Ex: la coupe d’Afrique des nations.
En 50 ans, les Africains ont digéré des frontières fixées par des étrangers, alors qu’en
Europe 3 siècles n’ont pas suffi.
Difficultés crées par les frontières Des contraintes liées au fonctionnement traditionnel
dans l’Afrique sub-sahélienne : fortes précipitations Incapacité des populations sahéliennes à
comprendre et s’adapter aux processus climatiques.  Crises climatiques graves.
Actuellement c’est l’une des régions les plus pauvre du monde, mais ce n’est pas seulement
du au climat (par le passé il y avait déjà eu d’énormes crises qui n’avaient pas eu d’aussi
graves conséquences). Le climat n’est pas tout.
Les populations d’éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires vivaient dans le cadre
d’un système complémentaire d’usage des territoires. Ce qui signifie qu’en cas de
sécheresse par exemple, les nomades se déplace vers le sud pour trouver des pâturages. Et
retournent vers le nord quant tout le pays est en culture. Tandis que les agriculteurs
sédentaires pratiquaient quant à eux un échange de services avec les éleveurs nomades
(échange de terres contre marchandises nourritures…).
Mais avec l’assèchement généralisé et donc rapatriement durable des éleveurs vers le
sud. S’ajoute la difficulté de la formation des états indépendants qui vont fragmenter le
territoire et ce système de relations nord sud. Cette fragmentation va modifier les relations
éleveurs nomades/éleveurs sédentaires. Les rares frontières contestées en Afrique dans cette
région sont celles qui cassaient cette relation entre le nord et sud du sahel. Des frontières
est/ouest (celles tracées selon les méridiens) qui transfigurent le schéma naturel des relations.
Logique nomade d’exploitation totale des territoires étatiques nouveaux. La plupart des
éleveurs nomades ont été sédentarisés. Logique étatique : exploitation totale et intensive des
territoires. Cette logique va casser les échanges méditerranée/Afrique noire avec la fermeture
des frontières.  Rejet des nomades de la part de tous les états. Indésirables sauf s’ils
acceptaient de se sédentariser. Ex : au mali les touaregs sont considérés comme des terroristes
(ils sont armés…)
 Perturbation du fonctionnement politique de ces territoires.
Etude du cas du fleuve sénégal.
De façon générale les fleuves sont beaucoup plus partagés entre les états qu’ils ne
servent de frontière. Néanmoins le fleuve Sénégal sert de frontière entre la Mauritanie et le
Sénégal
Loi de droit public international sur le partage du fleuve : il doit être partagé en son
milieu en deux parties.
1972 création de l’organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal dont font parti le
mali (position en amont sur le fleuve) la Mauritanie et le Sénégal Cette organisation va
réguler pendant 20 ans le partage de l’eau sur le territoire.
Mais 89 éclatement d’un conflit : le président sénégalais veut exploiter les eaux de crues
du fleuve pour créer de nouvelles terres cultivables au sud.  Réactivation de conflits de
territoires très anciens.
En réalité deux problèmes de fond :
- Par la même occasion problème du développement de l’agro business dans les deux
autres pays dont les mauritaniennes sont privés
- Les maures sont privés de terres fertiles au sud du pays. (mauvaise répartition de
l’usage des ressources)  animosités. Tout l’usage et le partage de l’eau dans cette région où
elle est rare est remis en cause. Absence d’accord bilatéral sur le partage et la gestion des eaux
du fleuve.
Le cas de l’ex Yougoslavie (Europe centrale et orientale)
Avant pas de modèle d’état nation avant la dislocation. Auparavant mixité poussée à
l’extrême. Logique d’homogénéisation des peuples avec tentative de crée des états nations
ethniques… pays à forte imbrication ethnique
Georges Corm : montre à quel point il y a eu un fonctionnement territorial
impressionnant en ex-Yougoslavie. « On pouvait être en même temps slave et musulman, ou
slave et catholique (croate) et pas nécessairement slave et orthodoxe, et parler dans le
quotient l’albanais le serbe et le croates et parler dans les élites l’allemand le français… cela
sans parler des communautés nombreuses juives arabes et asquénaze quel patchwork
extraordinaire quelle mixité étonnante »
A chaque fois que l’on impose l’homogénéité cette multiplicité culturelle disparaît.
La Yougoslavie un pays avec une très lourde histoire, elle a été construite à la charnière
entre deux empires :
- l’empire romain d’orient et celui d’occident à partir de 395 oppositions potentielles
entre les orthodoxes et les byzantins.
- l’empire ottoman et l’empire autrichien zone frontière entre les deux empires jusqu’au
20e.  structurations de territoire spécifiques. Ex : les turcs sécurisent leurs frontières en
installant des populations islamiques sur les frontières voir d’en islamiser (les serbes, les
croates). Par ailleurs tous ceux qui refusaient la domination ottomane étaient poussés à fuir le
territoire. Ex : les serbes ont quitté le Kosovo pour se réfugier au nord et ont été remplacés
par des populations ottomanes.
Les raisons de la fragmentation de l’ex yougoslavie.
Raison principale l’occupation allemande (majoritairement) et italienne (au Monténégro
et en Albanie) par les nazis.
Des choix politiques et militaires très lourds à ce sujet :
- du coté serbe : Tito et les serbes constituent des groupes de résistance aux nazis. 
Libération de la yougoslavie.  Instauration d’une fédération yougoslave. Mais aussi des
groupes plus modérés ayant peur des représailles : les tchékniques serbes qui par contre
massacraient les musulmans (serbes ou croates)
- du coté croates : les oustachis croates pratique la collaboration avec les allemands. Les
oustachis (hostiles aux serbes) ont massacrés plus de 300 000 serbes grâce à l’aide des
allemands.,
Le régime de Tito s’effondre au début des années 90. Georges Corm « la fragmentation
a crée des minorités nationales » (cf. dessin du Washington post)
Paradoxe alors que les puissances européennes font tout pour construire un ensemble
unique non fragmenté alors que dans le même temps elles approuvent peu être trop
rapidement la fragmentation de la Yougoslavie.
Nord de la Serbie voïvodie la région est majoritairement peuplée de hongrois pose de
nombreuses difficultés sur le problème de la frontière.  Nous montre que les problèmes ne
sont toujours présents dans cette région.
Si la nation continue à fonctionner sur les mêmes basées états sont inéluctablement
voués à s’effriter. Si on commence a créer des institutions supérieures, à réinventer l’état dans
de plus grandes institutions c’est ainsi qu’ils pourront perdurer. Nietzsche « la rage
nationale »
Le durcissement des frontières au proche orient.
Dans la période postérieure au Kosovo beaucoup se dépêchent de construire des
monuments marquants sur let territoire soit serbe/ soit albanais. Marqueurs territoriaux de la
présence d’une communauté.  Actuellement combinaisons de rivalités (anciennes) / vie
prospère.
Travail de Paul Ricœur « la mémoire est une mémoire de projets qui se transcende vers
un projet d’avenir ». Alors qu’ici avec l’exemple de l’ex Yougoslavie on a une mémoire
rétrograde qui se traduit par des rivalités.
On Nomme les états afin de construire des références identitaires satisfaisantes.
. Ex : la Turquie, l’Arabie, l’Iran (des états avec une homogénéité de langue).
Imprégnation territoriale faible. Faire accepter à la population son nom. Ex : la Jordanie :
fonctionne sur l’idée que dans cet état tout le monde est descendant de bédouin. Iconographie
pour fédérer le peuple autour d’un mythe commun ex : le culte des égyptiens pour les
pharaons.
Par ailleurs, ces états ont résisté à toutes le tentatives de regroupement pan- …, le
sentiment national a été suffisamment fort pour résister aux tentatives supranationales.
 Durcissement des frontières. Développement du nationalisme. Et actuellement
problèmes de lobbies pétroliers dans cette région.
Conclusion sur l’action européenne au 20e :
Définition de la temporalité européenne du monde, définition des états selon le modèle
européen. Les européennes ont au cours du 20e développé une temporalité du monde.
A la fin du 19e l’Europe se perçoit comme le stade avancé le plus aboutit de l’évolution
politique économique et sociale. A l’opposé il pose le stade primaire représenté par l’Asie (le
stade élémentaire du développement).
La dénomination du monde : nommer un lieu est le premier acte d’appropriation d’un
territoire. C’est pourquoi les européens au 19e en dénommant les continents se les sont
appropriés. Ex : donner le nom d’Asie. Ou encore l’Amérique latine : invention qui remonte à
napoléon 3 (nommée par les stratèges de napoléon).
 Les continents eux-mêmes ont été dessinés sur des bases développées au 19e. Ex :
aujourd’hui lorsque l’on parle d’Afrique on entend plutôt l’Afrique sub-saharienne.
L’Océanie : continent, ensemble d’îles.
Ceci Nous montre que ces espaces évoluent en permanence. Ex : les limites de l’Europe
l’Oural (intègre ainsi la Russie) est devenue au 16e siècle la limite de l’Europe.  Inventions
culturelles.
Mais ces inventions culturelles ne sont en rien éternelles elles sont susceptibles d’être
remises en cause dans une prochaine forme spatiale nouvelle du monde ?
La création d’une unité temporelle et spatiale :
Les hommes ont toujours dimensionné leurs territoires à leur échelle. Ex : le pouce, le
pied.
A partir de la révolution française deux astronomes ont été mandatés pour dimensionner
le monde, Délandre et Mechin 1792. Pour trouver une unité de mesure qui ne pourra par être
contestée. Il vont mesurer le méridien de dunkerque, barcelone. A partir de ce moment on va
entrer dans une période de définition des distances des mesures de poids…  on va ainsi
adopter une façon de faire fonctionner le monde. Les européens ont par exemple au 20e siècle
ont défini des normes d’hygiène.
b) Le monde défini par l’Occident
- Le monde des Etats
- Le monde des continents
c) Quelques effets frontaliers de l’imposition ou de l’attrait du modèle européen dans le
monde
3) Les formes spatiales de la frontière
PARTIE 2 : Les frontières dans le monde : multiplication ou
disparition ?
1) Les frontières maritimes, derniers cloisonnements du monde !
Le cloisonnement des océans et des mers. Difficulté ce sont des frontières invisibles
mais révélées par une multitude de cloisonnement de contrôles. Les cartes nous révèlent le
contrôle accru de ces espaces qui sont de plus en plus souvent amenés à devenir des
territoires.
Les frontières maritimes ne sont pas des frontières anciennes. Albert 1er de Monaco
grand expert du 20e en océanographie exprime en 1921 l’idée qu’il n’y a pas de frontières
entre les eaux les océans…
F.ratzel en 1901 en mer il n’y a par nature ni différenciation, ni frontière. La peureuse
idée de l’équilibre politique facile chaque fois que l’effleurent les vagues de la mer.
a)
la lutte pour l’élaboration d’un nouveau droit de la mer
Des grandes puissances maritimes : les vikings, les grecs puis les portugais et les
espagnols. Mais ce qui intéressait primordialement ces puissances était la navigation et non le
contrôle et l’appropriation de ces territoires.
Au début du 20e on assiste à une nationalisation des espaces maritimes. La moitié des
surfaces marines sont aujourd’hui appropriées par des états. Cette appropriation a commencé
au début du 20e et était surtout motivée par la possession :
- des richesses aliotiques (qui n’a cessé de croître au cours du 20e jusqu’à 80 millions de
tonnes).
- des richesses off shore. Découvertes au milieu du 20e Du pétrole : notamment au large
du Mexique et de Bakou (Azerbaïdjan)
- des richesses minérales ? Les experts plaçaient beaucoup d’espoir dans les nodules poli
métalliques (petit fiasco)
A partir de 1945, les américains avec Truman considèrent que le plateau continental au
large du Mexique devrait faire parti des USA car le plateau est plein de richesses. Ainsi les
puissances revendiquent des droits du tiers monde. La convention des nations unies pour le
droit de la mer par la conférence de Montego Bay 1982.
Cette conférence met en place trois statuts juridiques :
- les eaux territoriales 12 miles marins le long des cotes actuellement pour tous les
états du monde (autrefois 3 miles pour tenir à distance les ennemis) zone pour laquelle les
états ont la souveraineté totale, territoire maritime prolongement du territoire terrestre
- la ZEE zone économique exclusive. Zone de 12 miles marins généralement. Les
puissances ont le droit d’exploitations exclusives des richesses dans sous et sur l’eau.
D’installer des plates formes… zone de souveraineté partielle. Car la liberté de circulation des
autres pays est totale dans cette zone
- le régime de la haute mer le patrimoine mondial de l’humanité. Sanctuaire dans
lequel on ne peut effectuer des opérations qu’avec l’accord des nations unies.
Pour information 1 mile marin = 1.8 kms
Mais c’est dans la bande littorale proche des mers que se trouvent concentrées la plupart
des richesses. Partage bien compris par les états riverains qui profitent d’énormément de
richesses. Et finalement peu de protection de l’environnement car la 3e zone n’est pas très
intéressante.
Le plateau continental : le plateau qui prolonge la terre sous la mer à la même hauteur
(avant la haute mer) il y a normalement la même typographie. Juridiquement le plateau
continental peut être exploité par la puissance qui s’y trouve.
Tellement de mers dans le monde que le partage en ZEE est impossible. C’est pourquoi
parfois on doit utiliser la notion de plateau continental. Ex : le cas de la mer caspienne (cf.
dossier) est ce un lac ou une mer ?
Compte tenu des accords de Montego Bay on pourrait croire à une victoire des pays du
sud. Les zones économiques exclusives ont gagné sur les territoires. Hormis l’antarctique la
quasi-totalité des zones sont attribuées. 40% des mers sont dorénavant attribuées.
Mais une territorialisation qui ne bénéficie qu’aux grandes puissances qui ont hérité des
plus grande part de ZEE.
Le cas de La France : elle bénéficie d’une ZEE de plus de 9 millions de km² (héritage de
l’empire colonial français que la France possède dans le monde) ex : l’îlot de climberton au
large des USA dans le pacifique, non habité mais qui dote la France de 500 000 km² en ZEE.
Le cas du pacifique : chaque archipel est doté d’une ZEE colossale comparativement à
la taille de l’archipel.
Mais encore faut il avoir les moyens d’exploiter et de contrôler l’exploitations de ces
richesses. Et c’est le problème des états du sud qui n’ont pas ces capacités.
b)
Une victoire relative des sud
Les puissances du sud qui n’ont pas les moyens de bien exploiter ces richesses ont
accepté de céder des quotas d’exploitation notamment pour la pêche aux grandes puissances
marines du nord. Ce qui débouche sur des formes de néo-colonisation des pays pauvres par
les pays du nord.
Victoire nuancée aussi du fait des migrations des poissons (notamment le Thon), les
poissons ne se soucient guère des ZEE. Ce sont des stocks chevauchant qui se déplacent en
continu et donc entraînent donc des problèmes d’exploitation entre les états.
Etude de cas de dérives néo-colonialistes dans les ZEE :
Cas de la ZEE argentine. En argentine on consomme peut de poisson, mais plutôt de la
viande d’où pendant longtemps l’absence de recherche de zones d’exploitation. Mais en
voyant l’intérêt économique l’argentine à décider d’exploiter ses ressources en vendant des
licences de pêches a quotas et durées définies aux grandes puissances étrangères dans les
années 80. Convention par laquelle d’un coté l’argentine donne une licence de pêche en
l’échange de quoi les états exploiteurs donnent des subventions et des facilités d’exportation
pour les produits argentins… mais la zone de pêche argentine faute de contrôle a été pillée
avec l’arrivée des navires usines qui n’ont même plus besoin de travailleurs à terre pour traiter
le poisson. Mais lorsque les eaux argentines se sont révélées moins riche, l’argentine a été
abandonnée par ces grandes puissances. Ainsi l’argentine est revenue à un niveau de
production et d’exploitation très inférieure à ces années 80-90.
Le cas argentin est un cas assez typique et représentatif de ce qui se passe actuellement
pour les pays du sud. (slyde : représentation en modèle graphique)
Cas du système de pêche au chili. Idem que pour l’argentine avec l’autorisation pour
d’autres puissances à venir pêcher en ZEE chilienne. Mais pas aussi dramatique que dans le
cas de l’Argentine. En effet, il y a une vraie pratique de la pêche au chili, ceci ont donc su se
reconvertir dans une autre pratique de la pêche en se reportant sur l’élevage de saumons dans
les fjords chiliens. Mais cet élevage intensif de saumon dans les fermes aquacoles a dégradé
l’environnement et la qualité du produit. (slide : représentation en système).
c) Des frontières en mouvement
La convention de Montego Bay, signée en 82 mise en place en 92 (très long alors qu’il y
avait urgence). Mais dès sa mise en place elle était déjà critiquée :
- des extensions illicites avec Des pays qui ne jouent pas le jeu. Ex : le Canada qui
exploite des zones qui ne lui appartiennent pas. Très rapidement suivi par de nombreux états.
- Volonté d’étendre la ZEE pour tous type d’exploitation. La mer de présence selon le
Chili qui souhaitait joindre ses deux zones économiques (entre les îles et le continent).
Aujourd’hui il y aurait 450 zones de chevauchement de frontières maritimes dans le
monde, avec autant de conflits potentiels à la clé. Bien plus qu’avec les frontières terrestres.
Etude du cas de la mer Caspienne : chacun revendique des positions territoriales majeur
et son statut juridique n’est pas réglé. C’est en réalité un grand lac salé (de même pour la mer
morte).
Des ressources maritimes des plus importantes de la planète. Et ses enjeux
fondamentaux. Etude du dossier du dossier sur le kazakhstan.
Le schéma systémique Logique à l’échelle de l’espace qu’elle représente. Il n’est plus
possible d’avoir un raisonnement déterministe. Cela fait un siècle que l’on sait que l’homme
est en interaction avec la nature. On vise à comprendre comment aujourd’hui on peut tenter
d’aborder la complexité de notre monde ? On voit ici une vision graphique du système.
Le cas de la mer caspienne : un espace en eaux intérieures qui renferme des ressources
en hydrocarbures impressionnantes. Exploitées à Bakou. Un fameux gisement au nord du
pays qui permettrait d’extraire des quantités impressionnantes pendant de longues décennies.
Ainsi que du gaz dans le sud de la mer caspiennes. Ressources exploitables dans des
conditions particulières. Mais des gisements à 4500 mètres de profondeur qui nécessitent des
moyens nouveaux d’exploitation.
Le terme de mer : si il y a communication avec l’extérieur, un océan … sinon c’est un
lac. Ce qui est géographiquement reconnu l’est aussi juridiquement. Définition imposé par
Gilbert Gidel : expert géographe en droit maritime international la caspienne ne contient
aucunes des caractéristiques juridiques qui permettraient d’en faire une mer.
Deux solutions possibles :
- si on a une mer on partage la totalité de la caspienne entre les eaux territoriales et un
ensemble de ZEE. Chacun aurait ses eaux territoriales et au milieu de cela il y aurait un
espace dont l’exploitation, l’eau communautaire serait à régler par convention entre les états
riverains. Les états pour ce fonctionnement : la Russie
- on applique strictement les principes de Montego Bay les états très bien dotés par le
partage des accords de monté gobé le Kazakhstan l’Iran l’Azerbaïdjan…
Iran envisage la conception d’un oléoduc qui traverserait Iran et lui fournirait ses
ressources ce à quoi s’oppose la construction d’un oléoduc qui profiterait à la russie construit
dans un port de la caspienne afin d’être exporté vers l’UE. Si cet construction se confirmerait
la Turquie deviendrait un espace majeur de cette exploitation l’oléoduc passant par son
territoire. L’oléoduc traverserait la Géorgie et arriverait en Turquie a tséran. Or tout oléoduc
qui passe sur un territoire doit payer des taxes… d’où l’intérêt suscité par sa mise en place.
Plusieurs tracés possible, un autre serait un tracé beaucoup plus oriental vers la Chine. Un
oléoduc tracé entre la caspienne et le port de Shanghai.
Pour construire ces oléoducs, des associations d’acteurs se sont engagées et pour créer
ces regroupements d’acteurs étatiques, compagnies pétrolières on réalise des associations
économiques et politiques. L’intervention des USA et de la Russie a été fondamentale. Les
états se doivent ensuite de s’engager pour l’une ou l’autre des deux puissances.
On voit apparaître dans le système des associations qui interviennent au niveau local,
régional… articulation des acteurs à plusieurs niveaux. Les compagnies pétrolières privées ou
semi privées ont créé des liens très forts avec les états de la caspienne, participation très forte
des états dans ces sociétés notamment au Kazakhstan turkménistan.
Etude de cas du golfe de Gascogne : des frontières chevauchantes
Aujourd’hui les eaux marines représentent des territoires de plus en plus sensibles.
L’UE ne possède pas de ZEE entre les états, elle ne possède qu’une ZEE dite européenne.
Mais en réalité les états riverains ont tracé les limites de leurs zones économiques vis-à-vis de
leurs voisins. Car les nations unies partent des cartes maritimes déjà existantes pour tracer les
cartes maritimes préexistantes. Les états riverains ont donc depuis longtemps pris la liberté
d’établir des cartes marines selon leurs points de vue.
Or dans le cas du golfe de Gascogne les deux pays ont tracé des zones économiques un
peu plus hautes. Donc il existe une zone floue entre les deux pays. Car les lignes de bases ne
sont pas tout a fait les mêmes. Problème de tracé. Sauf que le golfe de Gascogne comme
toutes les mers et océans riverains est organisé de façon très complexe et très intense. Densité
de réseaux de câbles sous-marins au fond de la mer. Droits de pêche.
La France : Un contrôle de la navigation et de l’activité très organisé et centralisé voir
même militarisé (le crose : centre régional d’organisation et de sauvetage en mer)
Et de l’autre coté un système très décentralisé de la part de l’Espagne.
 La zone de compétence française va au delà de la zone économique exclusive. Et
chevauchement de ces espaces.
Le fait de dessiner ce type de cartes valide la présence territoriale d’un état ou d’un
autre. Sur mer ce sont les cartes thématiques, analytiques qui permettent de comprendre la
présence territoriale de telle ou telle puissance.
2) Les détroits internationaux, des frontières nombreuses et diverses
Définition d’un détroit :
A ne pas confondre avec le terme de canal : qui a été construit et creusé par les activités
humaines.
Les critères du détroit :
- tout espace maritime dont la largeur est égale ou inférieure à 24 miles marins. C’est un
étranglement.
- le partage doit être total de cet espace ne laissant aucune place à la haute mer (cf règle
des ZEE). Main mise des états riverains sur les détroits
- le partage se réalise selon la ligne de l’équidistance des cotes.
- les détroits internationaux comme toutes les frontières présentent des fonctions
marquées par l’ambivalence.
Le détroit permet la connexion entre deux espaces marins très larges et met en relations
deux espaces terrestres ou villes pare le biais du detroit. (cf. schéma du cours).
On peut donc le représenter par deux arcs de cercles qui expriment cette ouverture des
détroits dans toutes les directions cartographiques.
Un seul événement encore non défini actuellement est la longueur du détroit elle n’est
pas définie juridiquement comme celle de la largeur. Ex : le détroit du pas de calais on ne sait
pas ou il finit. Peut poser des problèmes dans le cadre de l’action des états dans cette zone.
Il y en a plus de 145 dans le monde et ils ont une forte importance géostratégique.
4 types de détroits dans le monde :
- les détroits en marge du système monde. Ne représentent actuellement aucun enjeu,
totalement ignorés.
- les détroits qui représentent un patrimoine historique international. Ex : le détroit
de Béring avec son histoire…
- les détroits traversés par des flux intenses. Ex : le détroit de malaga en malaisie.
- les détroits, centres d’impulsion économique au sein de la Triade. Des axes de
circulation fondamentale. Ex : le détroit du pas de calais comme axe transversal dans l’UE.
b) Le pas de calais, un détroit et un territoire.
Le non du détroit du pas de calais n’est pas le même des deux cotés de la rive, les
anglais l’appellent le .. Tandis que les français l’appellent détroit du pas de calais. Or comme
nous l’avons vu le fait de nommer un lieu c’est ce l’approprier.
Les composantes territoriales du détroit :
- un territoire, une histoire L’histoire de ce détroit est conflictuelle et révèle les
marques d’un passé commun.enjeux majeur durant les guerres…
- un territoire des flux. Calais et Douvres sont les deux ports les plus importants en
terme de trafic passages et de ferry de 3000 passagers. Nombreux bateaux liant les deux
pays. Permet la mise en œuvre de pas de circulation et de séparation du trafic.
MAIS Chokes point majeur : possibilité d’accidents majeurs en raison de l’importance
du trafic du nombre et de la désorganisation des pécheurs.
- un territoire des configurations spécifiques. On met en place une organisation
spécifique permettant les jonctions entre l’autoroute littorale et l’intérieur du pays : l’inter
land. Permet de filtrer et d’organiser le trafic.
- un territoire, des pôles urbains et industrialo portuaires. C’est un pole majeur de
l’économie européenne. Dunkerque 1er port industriel de Française. Boulogne sur mer 1er port
de pêche. Chaque rive est une interface pour l’autre et elles peuvent communiquer entre elles.
3) L’Europe et l’évolution des frontières européennes
a) Définition : une confusion permanente
L’Europe est-elle un continent ?
C’est Un choix humain, il n’y a pas de réponse définitive.
Il y a une confusion permanente dans les définitions données à l’Europe. Confusion dans
les mots qui implique des changements importants. Ex : confusion entre l’UE et l’Europe.
(Élément de l’aboutissement de la modernité).
On a une vision de l’Europe comme un continent, mais on a du mal à définir la
séparation Europe/Asie alors que nous sommes dans un vaste espace eurasiatique. On a tracé
sur les discontinuités des lignes frontières. Ex : Dans une espèce de logique séparatrice, on
parle d’Afrique, quand on parle d’Afrique subsaharienne.
L’Union européenne, c’est une association volontaire, d’États démocratiques, ayant
toute légitimité pour décider de ses limites. Les limites des nouveaux états ne correspondant
pas du tout aux limites du continent. C’est un choix politique des États membres que l’Europe
politique dépasse l’Europe géographique.
Les questions que l’on peut se poser actuellement :
Le bouillonnement frontalier en Europe, pourquoi ?
L’UE, un espace -projet, quel projet ? Avec quelle traduction spatiale ?
Quelles Articulation avec les États voisins ?
Quelles sont les Évolution des frontières intérieures ?
b) le bouillonnement frontalier en Europe, pourquoi ?
Des transformations variées voire contradictoires :
- nouvelles frontières d’états
- Effacement d’autres frontières : RDA/RFA mais marqueurs visibles encore.
- le Processus d’intégration : s’accompagne d’une atténuation des frontières.
- les demandes d’associations : Turquie, Ukraine, Croatie. On n’a jamais dit que les
pays du sud de la méditerranée étaient en Europe. On voit bien qu’on est dans un processus
spécifique qui sort du cadre du continent européen. Les négociations sont peu engagées. Ce
processus est en cours découle de l’attractivité de l’UE.
Le bouillonnement n’est pas un phénomène nouveau en Europe. Ce qui est nouveau
c’est Le processus d’intégration pour et par la paix :
- la construction se fait par l’adhésion à un projet démocratique
- l’acceptation d’une perte de souveraineté.
- des bases paisibles, pas de guerre préalable.
- Réconciliations : ce terme apparaît alors important, il a marqué la construction dès son
tout début : réconciliation germano-française, grec/turc, Allemagne/Pologne. Réconciliation
entre les religions pourtant antagonistes.
On évoque ici l’idée que l’on ne peut pas accepter dans les discours des principes
américains prévoyant le choc ces civilisations, nous sommes maintenant dans un tout autre
processus.
En terme de puissance, on ne peut pas comparer les EU et UE, parce que les
processus de construction de cette puissance ne sont pas du tout les mêmes. D’un coté
puissance militaire, de l’autre apaisement.
Puissance : on ne peut plus la définir avec les critères économiques, démographiques,
ressources…On ne peut pas considérer que ces seuls critères peuvent définir la puissance.
On est dans des temporalités différentes. Le monde actuel ne représente pas les mêmes
critères d’espace et de temporalité.
c) l’UE, un espace -projet, quel projet ?
Évoquer l’UE comme un espace-projet, c’est montrer comment la question des limites
ne peut se comprendre sans une réflexion sur le contenu du projet.
Il est à noter qu’au départ l’Europe n’avait pas de projet.
Le premier vrai plan : Les critères de Copenhague en 1993. Ils sont révélateurs d’une
réflexion politique. Ils ne tiennent qu’à quelques mots : démocratie, état de droit, respect des
minorités, solidarité, économie de marché, réconciliation, laïcité, sécurité.
La laïcité : Signifie qu’il doit y avoir séparation de l’Église et de l’État, l’on affirme la
possibilité de formulation d’une morale universelle sans rapport avec une religion.
La perspective future pour l’Europe est de taille, c’est surmonter l’obstacle entre deux
religions, deux modes de pensées, surmonter la séparation catho/orthodoxes, maintenant enjeu
de réconciliation musulmans/catho.
Se pose alors la question de la Turquie dirigée par un parti islamo conservateur qui agit
beaucoup pour favoriser l’intégration mais beaucoup d’enjeu internes. Si on en juge par le
critère de laïcité on peut remettre en question l’adhésion de la Turquie.
La diversité des États, des peuples, des cultures et la définition d’une identité
européenne
Peut-on créer une identité européenne ? et comment créer une identité commune ?
- à partir de l’histoire : il y a une multitude d’histoire entre les Etats membres.
- à partir de la culture : il y a une pluralité de langues, de référents mémoriels (Pas de
langue commune, de culture…)
 Imaginer ou créer de nouveaux critères d’identité.
Il faut réfléchir sur ce qui peut réunir les européens dans les prochaines années :
- la constitution européenne manquait d’imagination pour anticiper le futur. On était
trop fondé sur des héritages.
- trouver autre chose que la nation, cela va être difficile d’avoir une nation qui s’appelle
« nation européenne ». Crée une autre référence spatiale, temporelle…
Le projet européen a un sens politique et humaniste évident.
Plusieurs objectifs : développer la coopération, réduire les disparités spatiales et
économiques, entraîner les européens dans une dynamique de progrès valoriser la diversité
des cultures.
On voit déjà qu’au sein de l’UE, les disparités sont très importantes. On doit ajouter les
changements du monde, tel qu’il est malheureusement aujourd’hui. On ne peut pas
comprendre l’UE sans comprendre l’échelle monde
Mais les changements du monde, Chine, Inde et leurs ambitions, leurs avantages,
insécurités économiques et politiques modifient la donne. Les européens ont mis longtemps à
voir l’arrivée de l’Inde et de la Chine dans le marché global. Deux mondes s’imposent avec
l’arrivée de ces deux états. Ces pays émergents veulent juste sortir du sous-développement.
Cela impose des contraintes dans la construction de l’UE. Il faudra à l’avenir tenir compte
des fonctionnements du monde au delà de l’UE.
d) Quelle traduction spatiale du projet européen ?
- L’UE se conduit de l’intérieur, les frontières se transforment. Prise en compte
d’une construction de l’UE à l’intérieur avec effacement des frontières.
- l’UE est très attractive : processus d’intégration potentiel externe dans l’UE. Volonté
d’associer les États périphériques ou de contrôle des frontières : jeu ambiguë et contradictoire.
Le processus d’effacement des frontières se combine avec l’arrivée de nouvelles frontières. Si
les frontières stato-national tentent de s’effacer, création de nouvelles frontières plus diffuse.
- Processus actuel de dilatation des frontières : Il y a des frontières entre zone
euro/non euro. Union de l’Europe occidentale. Certains États rejettent l’entrée dans l’UE
(suisse, Norvège). La Norvège fait partie de l’espace Schengen donc autre frontière  Il y a
un enchevêtrement des frontières.
Les programmes d’intérêts communautaires : PIC Interreg Euro régions, Euro
industriels, partenariats, réseaux transnationaux… ils visent à créer des sutures là où il y avait
des futurs.
Inter reg : Le but est de coopérer entre régions. On va essayer de travailler ensemble.
L’objectif est de rendre durable cette coopération. Ex : brasseur indépendant du Nord Pas de
Calais. Volonté d’une coopération entre Anglais et Français mais pas les mêmes critères de
goût.
C’est une chose est d’organiser des projets de coopération, une autre est d’inventer de
nouvelles régions. On est loin de la création de région transfrontalière. Loin d’avoir construit
des territoires transfrontaliers dans lesquels on se reconnaît et on s’approprie de manière
commune l’espace.
Les euro régions : Il y a plus de 80 euro régions, permettent d’institutionnaliser les zones
de contact entre frontières.
Elles sont mal connues et fonctionnent mal, ex : euro région nord pas de Calais-KentFlandres-Wallonie-capitale.
Certains états sont complètement intégrés dans les euro régions ou entourées c’est le cas
de La Pologne qui est partout partie prenante dans les euro région. Il s’agissait de surmonter
les haines historiques.
Elles débordent l’UE actuelle qui associent des Etats membres et non membres, entre
Slovaquie et Ukraine. Slovaquie = cul de sac de l’UE. Espace où les contrastes étaient
énormes. L’ancrage majeur de l’Ouest slovaque dans un triangle d’or Bratislava, Vienne,
Budapest.
Recomposition territoriale : frontière perçue comme une interface, une couture,
une zone de contact et d’innovations politiques.
Durcissement, cristallisation d’autres frontières périphériques ou non.
- Tentation de la forteresse ou du bunker versus articulation de l’espace de l’UE avec
celui de ses voisins : enclaves européennes entourées de barbelés (Ceuta et Melilla) points de
passage mortels (Gibraltar, Canaries, Cantal)
- Nouvelles frontières dans tous les hubs internationaux d’accès à l’UE. : Aéroports,
ports, gares…
- On a diffusé 120 frontières comme Roissy. On voit apparaître des contrôles avant et
après les frontières de l’UE. Tout état qui aura transporté des voyageurs qui n’auraient pas de
papier, devra payer des taxes.
-L’UE organise une sélection des entrées ou pré entrées. Le visa, inventé à la fin du 19e
siècle par les russes, c’est le moyen le plus important pour contrôler les entrées et les sorties
au sein de l’UE.
- Processus de ghettoïsation dans les grandes villes européennes.
PARTIE 3 : La frontière, un construit socioculturel complexe
1) Les représentations de frontière
Représentation : il y a l’idée de connaissance et de sentiments. On n’exclue donc aucun
support de représentation.
Pour exemple les sciences dures (physique maths…) intègrent une part sentimentale de
la connaissance scientifique. Interaction sujet/objet toujours forte qui ne permet pas
l’objectivité totale.
« Ce qui est important ce ne sont pas les choses mais les opinions que l’on a sur les
choses » Montaigne. Ce qui importe c’est donc la relation que l’on a par rapport la frontière.
Renouvin : on ne peut aborder la connaissance du monde par la simple idée d’états.
Les différents registres de la frontière :
a) le registre du réel
Par l’utilisation des données chiffrées on peut évaluer la présence de la frontière.
Évaluer le rapport du nombre de kilomètres linéaires de la surface et la taille qu’elle
englobe. Permet de mesurer le caractère compact ou non d’un territoire. Pour exemple la
France est très compact et le chili l’est très peu.
Ou encore on peut rapporter le population frontalière à la population totale de l’état pour
montrer le rapport de la population à la frontière. Très importante par exemple en cote
d’ivoire.
On peut aussi calculer la structure frontalière en calculant le nombre de points de
franchissement par rapport au linéaire frontalier. Démontre les relations possible set existantes
de la frontière. Ex : disjonction entre les réseaux ferroviaires entre le Canada et les usa. Ou
encore les réseaux routiers entre les usa et le Mexique. Liées à l’histoire des relations entre
ces pays. Le Mexique ayant été ignoré pendant plusieurs siècles par les usa. Réseaux routiers
américains parallèles à la frontière. Alors que dès son indépendance le Mexique essaye
d’entrer en communication avec les USA. attractivité forte et nombreux réseau au sud de la
frontière. Différence de connexité
On peut aussi étudier la présence d’indications dans le paysage. Ex : du coté flamand en
Belgique on ne trouve pas d’indication LILLE mais risle. Ou encore dans certains pays il n’y
a aucun panneau indicateur.
Image satellite de Mexicali au Mexique ou se sont développées de nombreuses
Maquiladoras. Participe au développement d’une périphérie. Le niveau de salaire y est
supérieur que dans le reste du Mexique. Alors que Calixico est une bourgade au usa poste de
douane entre les deux pays qui n’a aucune autre fonction particulière pas de développement
urbain à noter. Au nord les terres sont exploitées de façons hiérarchisées en puisant les
ressources en eau du Colorado sans tenir compte de l’aval mexicain. De plus les américains
polluent le fleuve et donc l’eau qui arrive au Mexique est quasiment inutilisable.
Tous les états qui sont en position de de faiblesse l’Egypte ayant l’aval sur l’Ethiopie et
la somalie.
b) le registre de l’imaginaire
Joachim Patinir représentation sentimentale qui applique énormément d’humanité dans
le passage de la frontière. La traversée du Styx : frontière absolue entre l’enfer et le paradis.
L’ailleurs et l’autre de Gauguin et Loti.
Les représentations de Gauguin ont marqué l’esprit des sociétés du 20e il a façonné nos
visions de ces populations notamment avec ses voyages à Tahiti. Au départ rejet fondamental
de Gauguin à l’égard de la société industrielle. Rejet très fort recherche d’un retour au
primitif. Il va alors partir à la recherche du primitif. Depuis là bas il enverra ses tableaux pour
qu’ils soient vendus en France afin de survivre là bas.
Le tableau de Gauguin que nous étudions deux polynésiennes se baignant nues devant
un homme les regardant. Nous montre l’archétype de la polynésienne et de la vahiné qui va
être portée dans les croyances pendant tout le 20e. La vahiné devient donc l’objet de tous les
fantasmes de la société occidentale suscite l’envie du voyage.
Pierre Lotti pécheur d’Islande. A participé par le biais de sa littérature à véhiculer le
fantasme de l’orient.
Le discours colonial a joué un rôle fondamental sur ce que l’on a pu penser de l’autre.
Exemple lorsque que l’on regarde le planisphère en Europe la France est au centre. (cf.
carte) Alors que dans les autres pays la France se retrouve projetée sur la gauche. Dans cette
carte la présence française est soulignée par la différence de couleur.
La représentation dans les manuels scolaires de Marianne et ses colonies. Sur l’image
Marianne trône au milieu des représentants des colonies françaises.
La représentation des populations « indigènes » de l’empire colonial. Le principal
Critère de distinction était celui de la race.
L’exposition coloniale de 1931.didier Daeninckx dans Cannibale. Raconte l’histoire de
jeunes kanaks auxquels ont fait croire qu’ils vont gagner un voyage de deux mois à paris pour
représenter leur population à l’exposition coloniale. Mais ces jeunes kanaks ont été parqués
dans un enclos au zoo de vincennes. On les a même installé avec des crocodiles en échangeant
des crocodiles contre des kanaks.
Le mythe fondateur des Usa. La thèse de Turner. Raconte l’histoire des Usa : un
peuple de colons blancs qui conquis des territoires auparavant vides (négation de l’existence
des indiens). Et les colons blancs en ont fait un état puissant, une nation « supérieure »
missionnée pour organiser les espaces qu’elle conquiert.
Cette conquête a façonné 3 types de héros de la frontière pour Royot en 1991 dans
frontières et typologie culturelle :
- le mythe du héros sauvage. Jérémiah Johnson
- Le mythe du héros pastoral qui se sent invité par une nature prometteuse.
- le héros civilisateur.
c) le registre symbolique
Symbolique : ce qui unit (diabolique le contraire)
De nombreux exemples, la nature est un marqueur de l’identité qui a été utilisé pour
fonder l’idée de nation. La nature est instrumentalisée dès le 18e siècle. Ex : le regret de
l’absence de nature utilisable pour fonder les frontières du nord pas de calais, alors qu’il y en
a dans le Rhin, la manche…
De plus en plus d’artistes travaillent sur les cartes du monde. Aliquerot Eboeti tissait le
monde sur des toiles avec des drapeaux des pays et fractionnés par les limites frontalières.
Les représentations révélaient des positions, des pensées, une culture par rapport a
l’autre, a l’ailleurs, a l’altérité, ces représentations sont très importantes a prendre en compte.
Aujourd'hui, on ne tient pas assez compte de ces représentations, c’est même un objet qui
échappe totalement aux perspectives utilises dans les relations internationales, c’est un
dommage ! (Représentations parfois choquantes ou exprimant un blocage intellectuel)
2) Le système complexe et dynamique de la frontière
a) la temporalité de la frontière
Pour aborder l’étude scientifique d’un objet comme la frontière. On ne peut l’aborder
que dans une perspective systémique, avec un schéma systémique, sans prendre en compte
l’ensemble des éléments, des processus, qui construisent un système.
Ex : « système féodal ». Système est une notion très ancienne, les américains l’ont
développe au 20e, logique des système
D’autres l’ont repris, ex : Edgar Morin (méthode). Les ethnologues, historiens,
sociologues, géographes, sont tous d’accord sur l’importance de l’approche systémique.
La posture systémique, permet de comprendre la frontière en représentant la Pluralité
d’acteurs, a toutes les échelles (locale a mondiale) qui chacun a leur échelle de référence ou
a plusieurs échelles se construisent des identités, qui sont multiples aujourd'hui (fondé sur la
mobilité, l’accès a différents espaces) sur la mobilité.
La construction identitaire est fondamentalement différente entre un habitant d’un
village et un grand voyageur par exemple, ils ont différentes relations, différente
reconnaissances…
Aussi, posture de la complexité systémique, le rôle important de l’action dans des
temporalités multiples. On part du principe que les temporalités sont multiples aujourd’hui
Extrêmement important comme rôle, dans la vision qu’on a de l’avenir, souvent permet de
créer un lien entre passé, présent et futur, il faut apprendre de chaque temporalité pour
résoudre un problème.
Temporalité : vision, usage que l’on fait du temps
Le système spatial ou territorial est en permanente évolution, il entraîne donc une
composition, une décomposition et recomposition du territoire permanente.
Cette approche systémique nous aide a abandonner une lecture trop simpliste du réel,
par exemple nous réduire a un temps linéaire (ex : frise chronologique). Il n’y a pas de temps
linéaire, éventuellement logique cyclique, abandonner le temps continu qui ne nous permet
pas de comprendre les situations d’aujourd’hui.
Dernière complexité de cette posture, on va s’interroger sur la nature et la forme de
l’objet géographique qu’est la frontière La encore, on est habitué à entendre que le monde est
une juxtaposition éléments, d’objets, sans chevauchements, sans hiatus, parfaitement
emboîtes, un objet parfaitement défini, remarquable (ligne). Ex : le planisphère.
Mais il Faut apprendre que la clarté et le caractère parfait de ces objets, n’est pas
valable, ces entre deux, ces chevauchements, ces hiatus existent et la vision moderne du
monde, vision ordonnée des penseurs modernes du monde n’existe pas.
b) 3 aspects de la complexité territoriale
Nous permettent de comprendre comment peut agir et interagir les éléments.
- La multiplication des acteurs :
- la société : acteur qui s’approprie des espaces, parfois séparation, différenciation, ces
démarches aboutissent en permanence à la création, la destruction de frontières qui peuvent
aussi se déplacer.
Ex : Franco Lachecla dans Le malentendu : explorateur anglais en Guinée, pénétrant
dans un territoire inconnu, foret profonde (végétation climate) rencontre une tribu qui n’a
jamais vu d’homme blanc, un « revenant ». les anglais manifestant tout de suite leur puissance
et leur différence hiérarchique et leur disparité, ils tracent un enclos autour de leur
campement, voilà c’est notre territoire et il est interdit d’y pénétrer. Les conséquences sont
immédiates sur les indigènes, d’entrée de jeu, on accepte la différence, et l’infériorité,
beaucoup sur la symbolique, « acteur de la société ».
- le pouvoir politique : influence beaucoup mobilité des individus, et création de
nouveaux acteurs.
Ex : frontière Canada/E.U, beaucoup d’arrivants se sont mis sur la frontière (Ontario,
Vermont) des superpositions, parfois la frontière est au milieu d’une maison, ou de réserves
indiennes aussi. Espèce de « surimposition de la frontière » sur des espaces préalablement
aménages.
Ex : Irlande du Nord (protestants/catholiques) « Peaceline » marquent la frontière entre les
quartiers selon la religion.
Les passe murailles (ou contrebandiers) : ce sont des acteurs de contre pouvoir qui vont
à l'encontre de la frontière. Transgression de la frontière qui devient un jeu. Ils établissent un
territoire transfrontalier avec des solidarités des deux cotés, des dynamiques économiques.
Ex : les fraudeurs sur la frontière franco belge dans la contre bande du tabac. Jeu de
reconnaissance avec les douaniers. Et la complicité du clergé.
Claodio Magris auteur de Danube et utopie et désenchantement. L’histoire se passe à
Trieste pendant la 1ere GM. Il relate l'histoire de diago Marin (autrichien) qui était tiraillé
entre vienne (ville d’origine) et l'Italie (ou il étudiait à l'université). Puis à partir de 1916 avec
l'entrée en guerre Marin vient s'engager en Italie car il se sent plus attaché à Italie mais une
fois critiqué par des officiers italiens pour ses origines il revendique le fait d'être autrichien.
Le comportement de l'individu est donc changeant avec son vécu de la frontière.
- la dimension pluri scalaire de la frontière :
il existe des frontières d'états des villes frontières et même des frontières intra urbaines.
Les frontières intra urbaines
Ex : Le découpage de Jérusalem. La vieille ville de Jérusalem en surface fait la taille de
la concorde. À l'intérieur de la ville il y a une multitude de frontières qui divisent les plus
grandes religions du monde. On ne peut comprendre le problème de l'esplanade des mosquées
à Jérusalem sans comprendre la répartition des territoires à jérusalem. Les éléments à chaque
niveau ne sont pas les mêmes. Il y a interaction verticale entre les différents niveaux.
Ex : Beyrouth à la suite de la guerre civile des années 80 s'est séparée en deux de part et
d'autres de la rue saida. De par le jeu du conflit et de cette logique d'élimination de la mixité
sociale dans la ville cette rue est devenue une véritable frontière séparant chrétiens et
musulmans.
Ex : la ligne verte à chypre qui coupe Nicosie en 2.
Ex : Brazzaville au congo. Victime d'un conflit ethnique dans les années 90 lutte tribale
très violente qui a conduit à la séparation de la ville et des coupures, on crée des quartiers
ethniquement homogènes.
Ex : la constitution de ghettos intra urbains dans les grandes villes américaines.
Aujourd’hui on trouve étonnant les logiques de séparation d'homogénéisation, d'absence
de mixité. Par le biais de ces exemples, Il faut comprendre que ces logiques existent depuis
très longtemps et c’est nous qui les avons crées historiquement.
- la pluralité des temporalités.
Le temps comme la mesure de l'espace sont des construits sociaux étroitement liés.
Depuis toujours les hommes ont essayés d'associer mesure du temps mesure de l'espace. En
tentant par exemple d’associer la mesure du temps et celle du pendule. La dimension du
mettre est étroitement associée à la mesure de la seconde. On a fait évoluer la dimension du
mettre grâce à ces aspects.
L’objet frontière évolue selon des temporalités qui lui son propre en 4 périodes :
- la genèse de la frontière : s'établit à un moment donné un rapport de force entre deux
états
- la phase de développement : via les conquêtes, les gains de territoire
- la stabilisation : des ententes cordiales alliances plus de remise en cause des espaces
frontaliers
- le déclin ou transfert : la frontière perd par exemple ses fonctions elle ne contrôle
plus ne filtre plus. Le transfert du sens de la frontières (définition de ,la frontière de Turner,
ou la frontière au sens de Kennedy et Bush).
4 phases dans la frontière qui devient un organisme vivant.
Ces temporalités sont beaucoup plus fines que l'on ne le croit. Ex : les Inuits pourraient
avoir une temporalité calquée sur le soleil, mais en réalité les Inuits se sont dotés d'espaces de
milieux beaucoup plus complexes avec une nouvelle temporalité.
Cette temporalité dans nos sociétés confronte des acteurs totalement différents.
La temporalité de l'homme politique français intègre des héritages des grandes
idéologies (ex : Ump référence à De Gaulle).
Dillon Valais : "le temps politique est à la fois le temps qui passe et le temps qu'il fait".
Double enjeu du politique donc durer et à la fois rester inscrit dans l'actualité.
Temporalité qui s'inscrit dans des contradictions individuelles et politiques.
Ex : Cas de la frontière franco-belge.
Au 19e elle devient très dure car les nationalismes de chaque coté s'affirment de plus en
plus nettement. Mais ce nationalisme d'état. Il y a des logiques économiques qui sont
totalement divergentes avec des flamands qui travaillent du coté français... Les logiques
économiques vont donc parfois à l'encontre du nationalisme de même pour le contrebandier.
Avec l'augmentation du nationalisme ces relations de part et d'autre se distendent d'ou une
nouvelle contradiction dans les temporalités.
Les hommes politique déclarent que dorénavant il va falloir coopérer on imagine la
création de régions transfrontalière alors que ceci est inconcevable pour la population.
Discordance des temporalités entre les politiques et la population. Il ne suffit pas de décréter
la relation pour qu'elle existe.
Aujourd’hui la frontière est plus que jamais ouverte. Et pourtant pour simple exemple
on constate une diminution des mariages entre les flamands et les français alors que des
français et des flamands se marie en Provence, dans la région paca... la logique devient donc
transnationale.
La frontière a donc perdu son sens de lieu de contact et d'échange. Les temporalités
jouent donc un rôle déterminant dans l'évolution des relations avec la frontière.
Crise et difficultés à élaborer des territoires en relation avec la frontière. « Il devient
tellement banal d'aller de l'autre coté qu'on ne s'y intéresse plus ». Picouet
Ex : le cas des prisonniers du goulag en Sibérie soviétique.ils vivaient dans une autre
temporalité que ceux qui les gardaient enfermés de l'extérieur. Quant on sort de ce type de
système il est quasi impossible de retrouver une temporalité normale.
Ex : de Discordance temporelle : les américains érigent un mur, pendant ce temps la les
mexicains éditent un fascicule pour bien franchir la frontière.
c) comment représenter les temps de la frontière de ses acteurs ?
La question se pose d'envisager une représentation scientifiquement acceptable de ces
nouvelles temporalités. On va prendre un exemple pour étudier la Représentation spatiotemporelle de cette complexité : la cote d'ivoire. (cf. schéma).
On va combiner un modèle géographique et un système. (1A et 1B expriment des
temporalités successives)
- 1A depuis 10000 ans la logique bio climatique d'installation d'espaces végétaux
différents en cote d'ivoire (vert : la foret. Jaune : la savane. Vert-jaune : un mélange de foret
savane) on voit donc que le pays a vécu une phase de refroidissement qui se culbute avec le
dit réchauffement climatique que l'on développe actuellement.
- 1B la conquête coloniale de cet espace. Axe nord sud. Organisation de l'espace des
ressources vers le port axe nord sud qui forte un axe traditionnel de relation entre éleveurs
nomades et sédentaires qui sont installés au sud.
 Ainsi on constate que l’on a un axe environnemental vertical et un axe de circulation
nord sud.
Slide : Les temps longs des noyaux de peuplement, le temps des frontières.
On voit des noyaux très forts très densément peuplés. Des espaces de contact non
contrôlés. Il y a un croisement temporel
Sur le schéma B on observe des logiques qui expriment les différences nées de la
décolonisation entre des états anglophones et des états francophones (au nord Burkina.)
Sur le schéma C on constate des stratégies de développement économique. La guinée
choisit d'abandonner le franc CFA elle choisit un mode développement socialiste. Alors que la
cote d'ivoire choisit le franc CFA et un mode de développement capitaliste.
Slide : les temporalités collective et individuelles saisonnières et/ou aléatoires.
Axe nord sud qui lie le port d'Abidjan et les terres intérieures avec comme ville
intermédiaire guaqué.
Pendant la saison des pluies estivales on ne peut pas circuler dans, la région c'est
pourquoi il y a une temporalité gênante.
De plus il y a une temporalité aléatoire qui ets le fait que toute cargaison peut être
arrêtée par une frontière militaire, un barrage... temporalité courante de prélèvement de la
marchandise. Aucune cargaison n'est sure d'arriver sur ce réseau.
Slide : Temporalités courtes des réseaux organisés et des individus.
- Le petit rectangle : la cote d'ivoire
- Le plus grand rectangle : l’Afrique
Il y a un circuit de relations transatlantique entre la cote d'ivoire et les autres pays. Les
logiques de réseaux commerciaux organisés sont des logiques temporelles et spatiales.
Les 3 autres modèles de base signalent des relations économiques et commerciales
s'établissant selon des raisons différentes.
- Le Modèle B relations avec les voisins.
- les flèches longues rouges nous montrent les réseaux de solidarité ethnique avec
l'élaboration d'un circuit commercial fondé sur les relations ethniques. Des logiques de réseau
avec irrigation de produits commerciaux.
- dans le modèle D les petites flèches signalent la logique de proximité des relations sur
la frontière. Ce sont les réseaux commerciaux qui fonctionnent le mieux construits et installés
spontanément sans concurrence grâce au calendrier des marchés de la frontière. La même
personne peu à la fois pratiquer des échanges légaux à une période et des illégaux dans une
seconde.
Slide : les temporalités moyennes de la société ; réseaux urbains et frontières.
Multiplication de petites villes sur la frontière. Le réseau urbain et le plus dynamique
dans cette création sur la frontière. Dynamique spontanée de développement économique.
On assiste à une bifurcation récente. Avec un Changement dans le fonctionnement du
système. Dans l’exemple tout ce qui circulait du nord au sud a bifurqué par des pays tierce ici
le ghana. (D’où la flèche courbée). Les logiques de proximité entre Nigeria et Burkina ont
donc remplacé les relations nord sud à l’intérieur du pays.
- Les flèches bleues : l’illégalité.
 On constate donc un énorme dynamisme de la frontière.
Par le biais de l’analyse de Ces modèles combinant espace et temps nous permette
d’aborder et de mieux comprendre la complexité de la frontière.
Conclusion
La frontière nous permet d’appréhender la discordance entre ouverture économique et
protectionnisme. Elle soulève donc la question de l’intégration économique.
La question de l’intégration identitaire est quant à elle plus complexe comme nous
l’avons vu.
On a intérêt à imaginer le futur pour bien agir dans le présent. Il est nécessaire de
combiner ces logiques afin de faire évoluer le territoire.
En effet, si les nations existeront toujours, les territoires quant à eux vont énormément
changer au 21e siècle (encore plus qu’au 20e). Il est donc nécessaire de s’y préparer dès à
présent et cela passe par un travail d’imagination.
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