Candide, chapitre 30
Ce chapitre 30 termine le conte. Il raconte la fin des aventures de Candide, mais comme nous
sommes dans un conte philosophique, il nous présente également une conclusion, une leçon
de morale. Il nous propose un art de vivre, une leçon de philosophie. Nous retrouvons tous les
personnages de Candide enfin réunis, même Pangloss que l'on croyait mort. C. a épousé
Cunégonde, mais malgré cela, ils n'ont pas trouvé le bonheur. Or le but d'un conte
philosophique est de trouver le bonheur. Ce n'est pas faute de raisonnement mais ils sombrent
dans l'ennui, sans trouver de remède à la situation. C'est alors que C. décide d'aller consulter «
deux sages », d'abord le derviche et ensuite le bon vieillard. Ces deux rencontres proposent
deux leçons philosophiques. Cette lecture méthodique se fera autour de deux axes. D'abord
l'art du conteur ou une scène turque et ensuite la leçon philosophique de sagesse.
I.Un conte oriental, turc.
1_ Les éléments exotiques
V. fidèle à la tradition des contes, il va nous transporter dans un orient imaginaire grâce à des
détails pittoresques qui créent la couleur locale. V. commence à nous transporter avec le mot
« derviche » qui sont des moines mendiants, religieux. Il utilise des épices et des fruits
orientaux « kamac piqué d'écorces de cédrat confit, des oranges, des citrons, des limons, des
ananas, des pistaches, du café de Moka, qui n'était point mêlé avec le mauvais café de Batavia
et des îles. » Des milieux géographiques « Constantinople, Egypte »
« on avait empalé plusieurs de leurs amis», cela est un supplice, c'est lorsque l'on rentre un
bâton dans le corps (de haut en bas)
Les dignes orientaux : « vizir, derviche »
Par ailleurs, on a aussi tout un décor qui évoque un paradis oriental jardin avec ses berceaux
d'étrangers. Dans ce jardin, on trouve « kamac, des oranges, des citrons, des limons, des
ananas, des pistaches »
On retrouve des coutumes totalement orientales : on parfume leur barbe, on leur offre des
épices.
2_L'art de la mise en scène
V. nous fait vivre cet épisode de façon très vivante, d'abord, il y a des dialogues au discours
direct avec le derviche, le bon vieillard. On a par ailleurs des personnages qui sont fidèles à
leur caractère et V. va les faire parler à leur façon. On va voir que P. qui n'a pas évolué
continue jusqu'à la fin de poser un tas de questions. C, lui parle un langage beaucoup plus
sympa, plus accessible et il a toujours les mêmes occupations « pourquoi y a t-il autant de mal
sur la terre ? »
3_Les éléments comiques
Il y a d'abord du comique de situation : contraste entre l'attitude des visiteurs qui est
respectueuse « Maître nous venons vous prier » et le derviche qui est à la limite de l'argot « de
quoi te mêles-tu ? Est-ce là ton affaire ? » Il tutoie, il y a de la familiarité à la limite de la
grossièreté. On a également une satire du jargon philosophique chez P. « Je me flattais, de
raisonner un peu avec vous des effets et des causes, du meilleur des mondes possibles, de
l'origine du mal, de la nature de l'âme et de l'harmonie préétablie. »