Un exemple : le marché du pétrole, la formation des prix

1°ES TD N°24 SES
Lycée Verlaine Mr Guichard
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Un exemple : le marché du
pétrole, la formation des prix.
par Jean-Paul Simonnet
B). La formation des prix du pétrole :
Comme pour tous les produits, le prix du pétrole dépend :
de la quantité de pétrole qui peut être offerte pour un prix donné
de la quantité de pétrole qui est demandée pour un prix donné
de la structure du marché du pétrole et en particulier de
l’intensité de la concurrence entre les producteurs
de la qualité de l’information des acheteurs et des vendeurs,
autrement dit du degré d’incertitude ou de risque qui caractérise
les transactions. [1]
1) L’évolution de l’offre : les prix reflètent les coûts :
a) Le cas général de l’offre d’un produit :
Si une production est proposée par un vendeur c’est parce qu’il peut
espérer vendre ce produit en réalisant un profit. Il cherchera alors quelle
quantité il doit vendre pour satisfaire l’objectif qu’il poursuit. Cet objectif
est le plus souvent le profit le plus élevé possible, mais dans de nombreux
cas il peut-être différent.
On ne perdra pas de vue cependant qu’une augmentation de la quantité
produite peut modifier les coûts de production. S’il est certain que le
coût total de production augmente lorsque la quantité produite
augmente, il n’en va pas de même pour les coûts unitaires : coût moyen
et coût marginal.
Les économistes appellent coût moyen le rapport du coût total à la
quantité produite et coût marginal le coût de la dernière unité produite
ou le rapport de la variation du coût total à la variation de la quantité
produite. Les coûts unitaires peuvent être croissants, constants ou
décroissants lorsque la production augmente.
On peut considérer qu’une augmentation du prix, toutes choses égales par
ailleurs, encourage les producteurs à produire davantage : les
économistes disent que la quantité produite (pour être vendue) est une
fonction croissante du prix.
La réaction des producteurs (variation de la quantité produite) en cas de
variation des prix est plus ou moins forte : les économistes disent que
l’offre est plus ou moins élastique par rapport au prix. [2]
b) Le cas du pétrole :
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Le pétrole est une ressource non renouvelable, donc épuisable. Cela
confère à l’offre de pétrole un caractère particulier puisque celui qui
exploite cette ressource doit prendre en compte le fait qu’extraire un baril
aujourd’hui c’est renoncer à l’extraire demain. Le producteur doit choisir
une stratégie de contrôle de la production permettant de gérer la
durée d’exploitation de cette ressource. Il doit comparer ce que lui
rapporte l’extraction aujourd’hui d’une unité de produit, avec ce qu’elle
rapporterait si elle était extraite plus tard. La valeur de non-extraction est
le coût d’opportunité actualisé de l’épuisement de la ressource. Ce coût
n’est pas le même pour tous les producteurs, il dépend des réserves
disponibles. [3]
Source : rapport annuel de l’Agence internationale pour l’énergie, juillet
2004
L’environnement dans lequel la production est réalisée peut se
modifier, par exemple sous l’effet d’une instabilité politique ou de
tensions internationales pouvant conduire à des conflits armés.
L’extraction du pétrole est inscrite dans une longue chaine d’activité
productive conduisant à la vente du produit "pétrole".
Le plus souvent la consommation ne se fait pas sur le lieu de
production, il faut donc prendre en compte le coût du transport. Il
existe deux modalités pour le transport du pétrole : les pétroliers
et les oléoducs.
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Chaque année, ce sont
quelques 1 900 millions de
tonnes de pétrole (62 % du
commerce pétrolier) qui
transitent sur plus de 3000
navires spécialisés. Ils
appartiennent pour un quart
aux compagnies pétrolières
et pour trois quarts à des
armateurs qui les affrètent
pour des durées plus ou moins
longues.
Le prix de location d’un navire
s’appelle le "taux de fret". Il
varie en fonction des
caractéristiques du pétrolier, de
sa route et de la disponibilité
des navires. D’une façon
générale, le coût du transport
ne constitue qu’une toute petite
partie du prix d’un litre
d’essence. Par exemple, entre
l’Europe et le Moyen-Orient, ce
coût est en moyenne de 1,30$
par baril. [4]
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La production du pétrole présente une autre caractéristique
particulière : elle s’accompagne souvent de la production de gaz. Les
économistes disent que le pétrole et le gaz relèvent d’une "production
jointe" faisant de ces deux produits des biens complémentaires du
point de vue de l’offre alors qu’ils sont des substituts du point de vue
de la demande. [5]
L’augmentation de l’offre passe par des investissements en
équipements pour la prospection, l’extraction et le raffinage. Depuis le
milieu des années 1990, les dépenses d’investissement susceptibles de
modifier l’offre ont connu une évolution peu dynamique du fait des choix
des producteurs.
Les grandes sociétés pétrolières qui ne contrôlent plus que 10 % de la
production ont utilisé les profits réalisés depuis Le début des années 1990
pour procéder à des restructurations.
Certains producteurs de l’OPEP ont connu, une instabilité politique
(Nigeria, Venezuela, Algérie, Indonésie) et des conflits (Iran, Iraq) qui ont
interdit parfois la simple maintenance des équipements.
Certains producteurs NOPEP d’Europe centrale et orientale se sont
trouvés eux aussi dans une situation d’instabilité peu favorable aux
investissements.
Les autres producteurs du Moyen-Orient ont préféré diversifier leur
appareil productif.
2) Les prix reflètent la demande :
a) Le cas général de la demande d’un produit :
La quantité demandée d’un produit pour un prix donné dépend des
préférences des acheteurs et de leur niveau de revenu.
Pour un revenu donné, un acheteur choisit de consommer une plus ou
moins grande quantité d’un produit en comparant l’avantage qu’il tire de
cette consommation à celui qu’il tirerait d’une autre affectation de son
revenu.
- Cette comparaison n’est possible que si on fait l’hypothèse que les prix
des autres produits ne changent pas en même temps.
- Une augmentation du prix du produit, toutes choses égales par ailleurs,
a deux effets : l’effet de substitution et l’effet de revenu.
* Effet de substitution : l’augmentation du prix rend le produit moins
accessible, donc pour une dépense identique, la quantité de ce produit
que le demandeur peut acheter diminue
* Effet de revenu : l’augmentation du prix entraîne une diminution du
pouvoir d’achat du revenu du demandeur puisqu’il ne peut plus se
procurer la même quantité de ce produit qu’en dépensant davantage, il
dispose d’un revenu moins important pour les autres dépenses. Si le
consommateur a une forte préférence pour les autres produits il peut
réduire la demande du produit dont le prix a augmenté pour maintenir sa
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demande des autres produits.
Les deux effets jouent dans le même sens et la demande du produit
diminue quand le prix de ce produit augmente.
L’importance de la variation dépend de l’élasticité de la demande par
rapport au prix. [6]
La croissance économique qui caractérise les Economies depuis la fin
du XVIIIème siècle influence la demande des produits.
Pour un prix donné du produit, l’augmentation du revenu par habitant
peut se traduire par une augmentation, une stagnation ou une diminution
de la demande de ce produit.
Le plus souvent la demande augmente avec le revenu mais il existe
des produits qui ne suivent pas cette règle : les produits primaires (de
première nécessité) pour lesquels il existe une possibilité de substitution.
L’augmentation du revenu disponible permet de passer à des produits
secondaires, voire tertiaires. [7] Attention : ne pas confondre avec les
3 Gds Secteurs économiques !
b) Le cas du pétrole :
Comme pour les autres produits la demande de pétrole doit diminuer
lorsque, toutes choses égales par ailleurs, le prix du pétrole augmente.
Mais la réaction de la demande à la hausse des prix est faible à court
terme : la demande de pétrole est peu élastique au prix.
À long terme en revanche l’augmentation des prix conduit à des
ajustements importants :
développement d’énergies de substitution
économies d’énergie.
La demande de pétrole a en revanche une assez forte élasticité par
rapport au revenu. La croissance du revenu moyen des habitants
s’accompagne d’une augmentation de la consommation de pétrole :
il faut plus du pétrole pour produire davantage
l’utilisation des produits industriels entraîne souvent une
consommation de pétrole (automobiles...).
La conclusion précédente n’est pas entièrement validée par l’expérience
récente car les transformations de l’appareil productif peuvent
s’accompagner d’une diminution du contenu en énergie. Les activités
tertiaires sont moins "gourmandes" en énergie que les activités
industrielles et particulièrement celles des industries de base
(industrie lourde). Ainsi dans les pays industrialisés d’Europe occidentale il
faut de moins en moins de pétrole pour produire un dollar (ou un euro) de
valeur ajoutée.
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