60: Après avoir défini la notion d`intensité capitalistique

Après avoir défini la notion d’intensité capitalistique, expliquez pourquoi l’approche de celle-ci varie selon le
secteur d’activité concerné.
Introduction:
Pour une entreprise, le capital économique désigne l’ensemble des moyens de fonctionnement nécessaires à l’exercice
de son activité. Ces moyens sont composés des immobilisations, mais aussi des besoins en fond de roulement (BFR).
L’intensité capitalistique se définit par le poids en % du chiffre d’affaires des capitaux longs nécessaires pour être
compétiteur sur le marché.
Pour la mesurer, il faut additionner les immobilisations brutes avec le BFR, puis on divise le résultat par le chiffre
d’affaires.
L’intensité capitalistique est égal au ratio actif économique: (immo + BFR) / CA.
Il mesure le montant des capitaux engagés pour un CA donné.
Ce résultat nous permet ainsi de différencier en terme de risques, les entreprises nécessitant de faibles moyens, de celles
qui au contraire vont devoir lever des capitaux importants.
Il y a ainsi une liaison directe entre le niveau d’intensité capitalistique et le secteur d’activité concerné.
Nous allons maintenant expliquer pourquoi l’approche de celle-ci varie selon le secteur d’activité.
...et vérifier que celles qui ont une IC élevée ont des marges bénéficiaires suffisantes (d’où une approche en fonction du
secteur d’activité).
1) Définition
a) Le ratio
L’intensité capitalistique représente le montant des capitaux à engager pour générer 1 euro supplémentaire de CA.
Ces capitaux sont investis en actifs industriels (unité de production, unité de stockage, camions…),
ou en finançant le fond de roulement nécessaire au développement de l’activité.
IK indique le % de CA nécessaire, par rapport aux immobilisations brutes et BFR, pour être un compétiteur sur le
marché. IK = (Immobilisations Brutes + BFR) / CA
b) L’interprétation du ratio
b1) Si ce ratio est faible,
un compétiteur sur ce marché aura plus de facilité à entrer sur le marché.
En effet, une faible intensité capitalistique est caractérisée par :
Un ticket d’entrée peu cher
Des marges (EBE/CA) assez faibles
Des risques de dépôts de bilan assez fort, du fait de l’arrivé d’un gd nb de nouvelles entreprises sur le marché
si l’intensité de capital est significativement modifiée (apparition dans le bilan du vendeur de valeurs tels que fonds de commerce, brevets,
licences…) alors que l’acquéreur ne change pas les taux de marge par
Des risques accrus au moment de la cession de l’entreprise (notamment pour les banques qui financent celui qui
va acheter l’entreprise)
Exemples: Cas exceptionnel de la grande distribution, Secteur de commerce et des services, (le terciaire)
Pour ces entreprises, les investissements sont nécessaires uniquement pour stocker, présenter et vendre.
Ex : la grande distrib, peu d’investissement avec juste des entrepôts comparativement au CA réalisé avec peu de
mobilier, pas ou peu de décoration, ; rotations des stocks rapides, règlement client comptant et délai de paiement
fournisseur important, un développement de l’activité lié au savoir faire des dirigeants
b2) Si ce ratio est fort (jusqu’à même dépasser les 100%),
un compétiteur sur ce marché aura plus de difficultés à entrer sur le marché, car pour se faire,
il devra réunir un capital de départ important pour financer les immobilisations et les délais de production
(BFR).
En effet une forte intensité de capital sous entend :
Un ticket d’entrée très onéreux
Une tendance à la mondialisation et à la concentration des acteurs
Des marges industrielles nécessairement fortes
(pour financer son activité, ses besoins, son outil de production, et rémunérer les capitaux)
Des disparition d’entreprises pour raison de compétitivité compétitivité, avec des coûts de sorties élevés.
Un horizon stratégique à long terme
Exemples: Industries manufacturières, Industries Lourdes
Automobiles, beaucoup de machines, beaucoup de matériaux et cycles d’exploitation longs.
Ces secteurs d’activité ont de gros besoins de capital fixe (immo) et délais de production (BFR)
2) Une approche différente selon les secteurs économiques
Ainsi, on peut déceler qu’en fonction des activités de l’entreprise, celle-ci aura besoin d’une intensité de capital + ou -
forte.
Nous allons illustrer ce propos par 2 exemples "extremes" de secteurs d’activités.
a) Cas de la grande distribution
Dans les entreprises de commerce, et de service, et notamment de la grande distribution :
Le besoins en fond de roulement est la plupart du temps négatif car :
o Les stocks tournent très vite (pls fois par semaine pr les produits alimentaires par ex)
o Alors que les règlements des clients se font au comptant
De plus les besoins de financement en immobilisation sont faibles
(juste le local pour la vente et l’entreposage -> pas de grosses machines industrielles)
L’intensité capitalistique est l’une des plus faible de tous les secteurs d’activité.
Les grandes enseignes se sont développées dans les années 50, profitant de ce faible coût du ticket d’entrée,
puis se sont mondialisées au fur et à mesure.
b) Cas de l’industrie lourde et de l’industrie manufacturière
Par contre, dans le cas de l’industrie manufacturière (automobile par ex) :
Les investissements sont lourds (chaîne de montage)
Les stocks et délais de production nécessitent une mobilisation de capitaux plus élevée.
Dans l’industrie lourde (ex : sidérurgie, industrie chimique, chantier naval) :
Les immobilistaions sont importantes (besoins de matériels lourds pour transformer des matières 1ere,
effectuer des assemblages), or = immobilisations essentielles de la production
=> doivent être couverts en totalité par les capitaux permanents
Donc dans ces secteurs, il faut immobiliser plus d’une fois le CA annuel en capitaux permanents,
capitaux permanents qui doivent couvrir également un fort besoin en fond de roulement (BFR),
né des stocks de matière 1ere et des produits en cours (durée des cycles de production)
Conclusion:
Nous pouvons dinc dire que le capital économique d’une entreprise varie fortement entre les secteurs d’activités,
ce qui peut modifier fortement l’intensité capitalistique de l’entreprise.
Comme tous les ratios, celui-ci prétend à donner une tendance, que l’intensité capitalistique soit de 76% ou de 80% ne
change pas fondamentalement le raisonnement.
Nous pouvons rajouter également que ce ratio peut-être différent pour la même entreprise, en fonction des données
recueillies pour son calcul, comme par exemple en préférant un BFR Moyen de l’année, à un BFR au bilan, ou un CA
moyen sur 3 exercices, à un CA annuel.
Chaque secteur se différencie par le niveau des moyens de fonctionnement qu’il nécessite.
Pour assurer sa pérennité , l’entreprise doit nécessairement dégager une rentabilité.
(et) Plus une entreprise a une IC élevée, plus elle doit dégager une marge industrielle importante.
Il s’agit ici de vérifier que l’entreprise dégage suffisamment de moyens pour investir, renouveler ses immobilisations et
rester performante
ANNEXES:
==========================
IC fort:
Il faut immobiliser souvent de 25 à 50 de capitaux permanents pour réaliser 100 de CA.
Cas du Groupe Renault avec 41 milliards de CA, 29 milliards d’immobilisations, dont 13 milliards d’immobilisations
corporelles, car la production des pièces des véhicules est reportée chez les partenaires-sous-traitants,
ou encore dans les secteurs de l’industrie lourde, où les immobilisations sont un élément essentiel de la production,
doivent être financées en totalité par les capitaux permanents.
Il faut immobiliser plus d’une fois le CA annuel en capitaux permanents dans ces secteurs, les capitaux permanents
devant également couvrir un fort besoin en fonds de roulement, des stocks de matières premières et produits en cours.
((IB+BFR)/CA ht)=>1,00
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