QU’EST-CE QU’UN CYCLE?
Les cycles économiquessignent des mouvements récurrents et alternés de lactivi
économique, damplitude et de périodici régulres. Un cycle est caracrisé par quatre
phases : lexpansion, la crise, la récession, la reprise.
L’expansion. Elle désigne une phase temporaire et réversible de lactivité
économique : son taux de croissance est plus élevé que le trend (tendance annuelle
moyenne) de longueriode. Comme la production augmente, les entreprises ont d’im-
portants besoins de main-dœuvre et accordent des augmentations de salaire. Mais les
entreprises veulent rattraper leurs coûts de production en hausse et gonflent leurs prix
de vente. Les revenus augmentant, la demande crt rapidement, entretenant les ten-
sions inflationnistes. La crise se prépare.
La crise. Elle désigne le retournement de conjoncture : elle est marquée le plus souvent
par un krach boursier. Celui-ci entraîne une brusque contraction des moyens de paiement,
donc une évolution gative de la demande. Cette inversion brutale de la tendance se pro-
page rapidement dun pays à lautre.
La récession ou la dépression. La première signe une phase du cycle économique
marqe par un ralentissement de la croissance ou une croissance négative pendant deux
trimestres consécutifs (définition américaine). La seconde correspond à une phase plus ou
moins longue de contraction cumulative de la production. La production et les prix bais-
sent; les revenus diminuent et le cmage augmente. Comme la demande a fortement
baissé, les entreprises du secteur des biens de consommation éprouvent des difficultés à
écouler leur production, donc baissent leurs prix de vente en rognant sur leurs marges.
Elles ne peuvent maintenir le me
rythme dinvestissement; les difficul-
tés gagnent donc lindustrie des biens
d’équipement. Les embauches dimi-
nuent et le chômage s’accroît. La
demande des travailleurs privés dem-
ploi est plus faible que s’ils étaient en
activité, de même, les entreprises
adaptent à la baisse leurs demandes
de matières premières et de biens
d’équipement. Donc la demande glo-
bale baisse encore; les entreprises les
moins performantes ferment leurs
62
LES FLUCTUATIONS CYCLIQUES
DANS L’ÉCONOMIE
25
L’activité économique suit une évolution irrégulière, faite de ruptures dans le
rythme de la croissance, ponctuée par des crises, parfois suivies de périodes
d’instabilité économique et sociale. Depuis le XIXesiècle, des auteurs ont cher-
ché à découvrir des lois d’évolution, en s’intéressant aux cycles économiques.
LES PHASES DUN CYCLE ÉCONOMIQUE
Production
Crise
Expansion Reprise
Trend
Récession ou
dépression
Temps
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portes, licenciant leurs salariés, et provoquant ainsi une nouvelle contraction de la
demande globale, donc une nouvelle baisse de la production.
La reprise. Elle marque l’entrée dans la riode dexpansion d’un nouveau cycle. La
reprise de l’activité correspond au point où les anticipations des entrepreneurs ne peu-
vent plus être pessimistes. Les entreprises survivantes ne peuvent tabler que sur une
croissance de la production et se préparent en rachetant des concurrentes, en acqué-
rant de nouvelles machines, en embauchant de nouveaux salariésCe faisant, elles
augmentent les moyens de paiement en circulation dans léconomie et cent les condi-
tions dune nouvelle phase dexpansion.
LES DIFRENTS CYCLES ET LEUR INTERPRÉTATION
Les cycles Kitchin. En dehors des cycles saisonniers ou spécifiques à une activité, cest
le cycle le plus court (durée de trois à cinq ans), qui sexplique par le comportement des
entreprises vis-à-vis des stocks. Il com-
mence par une phase d’expansion pen-
dant laquelle les entreprises reconstituent
et augmentent leurs stocks, d’où une
croissance de la production et des prix.
Une fois atteint un niveau de stocks
considéré comme optimal, les entreprises
cessent d’accroître les stocks, d’un
ralentissement de la production. Elles
peuvent me déstocker, provoquant en
plus une baisse des prix.
Les cycles Juglar. Liés au comporte-
ment d’investissement des entreprises,
ils ont une durée de sept à onze ans.
Juglar écrivait que « la seule cause de la
pression, c’est l’essor! ». En d’autres
termes, dans une période d’expansion,
les entreprises investissent et se dotent
de capacités de production considé-
rables… qui deviennent des surcapacités
dès que la demande crt moins vite, d’où
un ralentissement de l’effort d’investisse-
ment, qui entraîne une réduction de la
production (effet multiplicateur gatif),
d une montée du chômage, une nou-
velle baisse de la demande, donc de linvestissement, etc.
Les cycles longs. On les appelle aussi cycles Kondratieff, du nom de l’économiste russe
les ayant repérés au début du XXesiècle. Ils sont compos dune phase A dexpansion d’à
peu près un quart de siècle, marquée par une croissance de la production et des prix, et
d’une phase B, de baisse des prix et de croissance ralentie, d’une durée analogue.
Plusieurs cycles de Kondratieff ont pu être identifiés.
Cycles économiques :
la conjoncture se mondialise
La mondialisation économique entraîne
une synchronisation croissante des
conjonctures économiques, affirment
dans une étude récente les écono-
mistes Michael Bordo et Thomas Hel-
bling
Have National Business Cycles
Become More Synchronised?
»,
NBER
Working Paper
, 10130, décembre
2003). Les deux auteurs ont étudle
rapprochement des cycles écono-
miques de seize pays industrialisés
entre 1880 et 2001 : la conjoncture
des pays s’est clairement mondialisée
dans la mesure les événements glo-
baux (comme les chocs pétroliers, par
exemple) ont acquis une importance
plus grande que les événements inter -
nes dans les évolutions des cycles éco-
nomiques nationaux.
Source :
Alternatives Économiques,
222, fé-
vrier 2004.
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