III. La communication de la mercatique durable
1. Les labels
a) Définition
L’écolabel est un signe qui distingue le bien ou le service respectueux de l’environnement. En France,
il est délivré par l’AFNOR (Association française pour la normalisation) à l’entreprise qui en fait la
demande. L’écolabel garantit que le produit prend en compte les contraintes environnementales tout au
long de son cycle de vie.
b) L’intérêt de l’écolabel
L’écolabel rend visible la démarche de mercatique durable de l’entreprise. C’est un signe de
positionnement et de différenciation. Pour le consommateur, la consommation d’un produit
écolabellisé lui permet d’affirmer son engagement responsable d’éco-consommateur.
2. L’éco-blanchiment
a) Caractéristiques
L’éco-blanchiment (ou greenwashing) consiste pour une entreprise à utiliser l’argument écologique
dans sa communication publicitaire, de façon excessive, voire abusive. Il se caractérise souvent par
des promesses disproportionnées, des mots vagues, des images trop suggestives ou exagérées.
Il permet à l’entreprise de se construire une image d’entreprise verte, écologique, engagée dans le
développement durable. Dans le contexte actuel de prise de conscience collective de la nécessité de
préserver la nature et d’être respectueux de l’environnement, le greenwashing est un argument de
vente.
b) Les dangers et les limites de l’éco-blanchiment
Le greenwashing est dénoncé par des associations comme l’Ademe (Agence de l’environnement et de
la maîtrise de l’énergie) car l’engagement écologique est plus au niveau du discours publicitaire que
dans des actions concrètes engagées par l’entreprise pour la protection de l’environnement.
Si le greenwashing repose sur un mensonge relatif aux caractéristiques intrinsèques du produit, sur de
faux labels (non seulement le produit n’est pas bon pour l’environnement mais il peut être nocif et
polluant), les dangers sur la santé des consommateurs et des citoyens sont réels. L’entreprise fait
courir des risques à tous.
S’il repose sur de fausses exclusivités, des preuves inexistantes, des informations insuffisantes, des
promesses disproportionnées, l’entreprise qui le pratique fausse le jeu de la concurrence et fait donc du
tort à ses concurrents. Elle instaure sur le marché des règles du jeu pipées : l’argument vert est un
signe de différenciation mensonger. Cela peut avoir de lourdes conséquences pour les entreprises
concurrentes en termes de part de marché, de compétitivité, etc.
L’entreprise accusée d’éco-blanchiment risque de supporter des conséquences fâcheuses à plusieurs
niveaux :
– au niveau commercial : perte de la confiance de ses clients, dégradation de l’image de marque,
baisse des ventes, voire campagne de boycott ;
– au niveau social : crise de confiance au sein de ses équipes, voire climat social perturbé ;
– au niveau juridique : l’entreprise peut aussi être poursuivie en justice pour publicité mensongère.