Campagne Anticor 2007 On peut admirer ci-dessous les photos de la soirée de lancement de la campagne éthique d’Anticor dans le cadre des élections présidentielles de 2007 Christiane Taubira, député socialiste de Guyane et Jean-Pierre Guis, vice président d’Anticor. Jean Pierre Guis Séverine Tessier, présidente fondatrice d’Anticor De gauche à droite : …, …, Christiane Taubira, …, Jean Pierre Guis, …, Catherine Leguernec, secrétaire générale d’Anticor, …, Eric Halphen, président d’honneur d’Anticor et président du comité de parrainage d’Anticor, Eric Darques, Séverine Tessier, Jean Pierre Roux, président d’Anticor, … De droite à gauche : Eric Halphen, Jean Pierre Guis, Séverine Tessier, Eric Darques De gauche à droite : Eric Darques, Séverine Tessier, Jean Pierre Guis, Eric Halphen … et Séverine Tessier … et Jean Pierre Guis Séverine Tessier Jean Pierre Guis et Séverine Tessier Corine Lepage, présidente de Cap 21, parti écologique, députée européenne et Jean Pierre Guis. Eric Halphen Le journal Libération a aidé Anticor dans sa campagne éthique, on peut lire cet article dans la rubrique « présidentielles » expliquant en quoi consiste le label éthique : Voici également la lettre qu’a envoyé Dominique Voynet, candidate écologique des Verts en 2007, à Séverine Tessier Contre la corruption ? Je soutiens Anticor Par Dominique Voynet, samedi 10 février 2007 à 16:28 Courrier adressé ce samedi à Séverine TESSIER, présidente fondatrice d’Anticor Chers amis, Lutter contre la délinquance ? Bien sûr… Mais comment comprendre qu'on n'évoque jamais la corruption ? Et que, quand on en parle, on le fasse avec une indulgence amusée, comme si la délinquance « en col blanc » ne menaçait pas gravement la confiance que nous avons les uns dans les autres, et dans les institutions ? Ce fléau des démocraties modernes n'existerait pas chez nous ? Il ne concernerait que quelques diplomates confrontés aux pratiques de dictateurs africains ? Nous savons bien que ce n'est pas le cas. De l’affaire Clearstream, encalminée à l'approche des présidentielles à l'élection au Sénat de Charles Pasqua, mis en examen dans l'affaire « pétrole contre nourriture » après bien d'autres péripéties, la corruption est bien présente. Amis, réseaux, cercles… se mobilisent pour protéger la brebis galeuse, et, le cas échéant, pour l'aider à retrouver son rang au plus vite. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder combien de personnes impliquées (et parfois condamnées !) dans des affaires de corruption à haute échelle occupent aujourd’hui de postes à responsabilité. Il s'agit d'une minorité, bien sûr, mais qui jette le discrédit sur l'ensemble de ceux qui tentent, munis de leurs seules convictions, de faire proprement leur travail. Lorsqu’on parle de corruption, on pense la plupart du temps à de sobres mallettes de cuir sombre, pleines de grosses coupures ou à des comptes numérotés dans les zones « off-shore ». Mais on oublie ce qui fait l'ordinaire du copinage, de la connivence, antichambre de la corruption, ces déjeuners, ces dîners, ces colloques, ces voyages d'étude, dont les élus sont friands. Un élu reçoit aujourd’hui en moyenne cinq invitations par jour pour ce genre d’activités « dans un cadre informel » et « ayant pour but une discussion ouverte ». Certains appellent ça du « lobbying ». N'ayons pas peur des mots : c'est de la corruption, avec des conséquences parfois très coûteuses pour la population. Encore récemment, des élus sortant d’un « dîner informel » ont proposé la mise en place de dégustations d’alcool à l’école ou des autorisations de semer des OGM « à but éducatif » ! Combattre la corruption c’est aussi combattre ce lobbying sauvage et irresponsable. Plus grave, certains élus travaillent ouvertement pour des intérêts privés. Tel sénateur honoraire « de la façade atlantique » est connu pour ses liens avec les sociétés d'autoroute, et avec les majors de l'eau. Tel autre fait plutôt dans le nucléaire. Tel autre encore se vante d'avoir vendu des armes en Afghanistan… Rodomontades, ou problème démocratique bien réel ? Qui s'en soucie ? Qui dénonce le fait que certains collaborateurs d'élus sont payés par des lobbyistes? Qui dénonce le poids de certaines entreprises sur les décisions prises au coeur de l'Etat ? En cause : le caractère très incestueux des relations entre dirigeants d'entreprise, hauts fonctionnaires et ministres, accentué par le manque de diversité des formations et des cursus des uns et des autres, et par les pratiques de « pantouflage » dans le privé de certains hauts fonctionnaires. Sans oublier les medias, rachetés directement par des entreprises ou si dépendants de la publicité qu'ils en perdent la parole. Et les journalistes, dont l'éthique professionnelle est si régulièrement sollicitée qu'il n'est pas réellement étonnant que certains y renoncent : ménages, cadeaux… Alors que je m'étonnais de constater que rares étaient les médias qui tentaient de savoir quels parlementaires avaient accepté l'invitation de Suez – voyage en avion, hébergement et billet pour le stade - à assister, en plein débat parlementaire sur la fusion GDF – Suez, à la finale de la Coupe du Monde de Football, un journaliste hilare me dit : « mais que croyez-vous donc ? Les journalistes aussi ont été invités à assister à la finale ! » Depuis plus de vingt ans, les Verts se battent avec acharnement, aux côtés des associations, contre toutes les dérives et toutes les formes de corruption qui se pratiquent dans les couloirs et les restaurants des Assemblées. Alors que n'existait aucune forme de financement public de la vie politique, ils refusaient tout financement par les entreprises. Approchés par des élus de tous bords, qui leur proposaient de « prendre leur part », ils ont refusé de « manger de ce pain-là » et ont signalé à la justice les graves manquements à l'intérêt général dont ils ont eu connaissance. Ainsi sont nées l'affaire Urba et l'affaire dite « des lycées d'Ile-deFrance ». Plus tard, ils se sont mobilisés, dans l'indifférence générale, contre l'inscription massive de faux-électeurs dans certains arrondissements de Paris… ou pour que le dossier des « frais de bouche » de la famille Chirac ne soit pas enterré. Au Parlement européen comme à l’Assemblée nationale ou au Sénat, les élus verts oeuvrent pour un maximum de transparence. Evidemment, ça ne suffit pas pour mettre fin à ces pratiques scandaleuses. C'est pourquoi je salue l’initiative lancée aujourd’hui par l’association Anticor. Je fais miennes les « treize propositions pour une révolution éthique ». Et je m’engage, avec les Verts, à mener ce combat à vos côtés durant cette campagne et au-delà, dans mes activités de militante et d'élue, comme dans le cadre des fonctions que je serai amenée à exercer dans l'avenir. Amitiés. Remise des prix spécial présidentielles 2007 Nicolas Sarkozy a hérité du "bonnet d'âne" de l'association Anticor. "Non seulement Nicolas Sarkozy n'a pas répondu à nos questions, mais il n'a pas non plus communiqué publiquement sur son patrimoine personnel", a déclaré Séverine Tessier, présidente de l'association. "Nous profitons de cette cérémonie pour rappeler l'engagement de ces candidats en matière de transparence et de promotion des règles d'éthique dans la vie politique", at-elle ajouté. Le jury, qui attribue chaque année une "casserole d'or" aux politiques condamnés pour corruption, a attribué en outre un prix spécial avec mention à François Bayrou, Dominique Voynet et Ségolène Royal, trois autres candidats à la présidentielle. La mention "Démocratie" est allée à François Bayrou, candidat de l'UDF, pour ses positions sur le contrôle des médias. "Il souhaite que des puissances économiques qui répondent à des marchés publics ne puissent être propriétaires de médias", explique Séverine Tessier. Une mention "Transparence" a été attribuée à Dominique Voynet, candidate des Verts. "Toutes les informations sur ses prises de positions et son patrimoine sont accessibles sur son blog personnel". Enfin, Ségolène Royal, la candidate socialiste, a reçu une mention "Ethique" pour son action "dans la moralisation de la vie politique française". Campagne Ethique Elections législatives 2007 Législatives : campagne anticorruption d’Antidote A l’occasion des élections législatives de 2007, les Anticor (réseau anticorruption constitué d’élus, de personnalités, de citoyens) se mobilisent afin d’immuniser l’Assemblée nationale... Après avoir interpellé les candidats à l’élection présidentielle autour de « 13 propositions pour une révolution éthique », l’association Anticor et des amis d’Anticor poursuivent leur action. Dans ce cadre, ils ont mis en place un label avec Poléthique (association pour l’éthique en politique et contre les discriminations de toutes natures) auquel souscriront des candidats qui s’engagent publiquement et par écrit à soutenir ces propositions anticorruption. Partout en France, des réunions publiques seront tenues sur ce thème, sur l’argent public, la gestion des délégations de service public, les bonnes pratiques de gestion, l’alerte éthique, la réforme des institutions, la justice, « Les candidats de votre circonscription ont-ils leur Antidote ? » Sous cette appellation s’est cachée la campagne de l'association de lutte contre la corruption Anticor visant à sensibiliser les électeurs sur les activités illégales dans le monde politique. Lancée le 22 mai 2007, elle propose de faire connaître les « candidats sains» et les « candidats contaminés. » « Les malversations et les détournements de la vie démocratique décrédibilisent les hommes politiques, explique Séverine Tessier, présidente et co-fondatrice d'Anticor. En mettant en avant ceux qui s'engagent à lutter contre la corruption, nous contribuons à lutter contre la résignation des citoyens, le fameux « tous pourris » qui empêchent les gens de croire en la politique. » Prime à l'éthique En pratique, le label Antidote implique l'adhésion à l'association Anticor, la signature d'un document officiel reprenant la charte de lutte contre la corruption et une contribution forfaitaire pour participer à la campagne Antidote (299 € enregistré au titre de la communication de campagne). La charte s'articule autour de trois axes, prévenir, contrôler et punir, se déclinant en 13 engagements : inéligibilité des candidats condamnés pour délits financiers, règlementation du lobbying, non-cumul des mandats… « L'idée est de promouvoir le vote éthique en aidant à faire connaître ceux qui prennent des engagements fermes contre la corruption », développe la présidente d'Anticor. « Tous pourris » et abstention Lancement symbolique s'il en est, la première étape de la campagne s'est déroulée dans les Hauts-de-Seine. Plusieurs candidats du département sont labélisés face à des figures de l'actualité judiciaire. Férial Furon, candidat Alternative libérale à Levallois, fait ainsi face au députémaire UMP sortant, Patrick Balkany : « A chaque élection, le taux d'abstention est fort car les gens sont persuadés qu'il est indéboulonnable. Résultat, les seuls à venir votés sont ses partisans. » Depuis janvier, elle organise des débats sur la question de la corruption dans sa circonscription. Josianne Fischer, ancienne UMP, est candidate indépendante à Asnières contre Manuel Aeschlimann dont elle dénonce les excès. Selon elle, « les gens sont de plus en plus sensibles aux arguments anti-corruption. » Où est l'UMP (le parti conservateur en France) ? La carte des candidats labélisés souffre d'un net déséquilibre: mis à part quelques cas particuliers (comme les deux candidats ayant souscrit à Antidote contre Alain Carignon à Grenoble) la grande majorité de la quarantaine de « candidats sains » se trouve en Île-de-France. A Anticor, on explique cette concentration par la sensibilisation des élus aux questions de corruption suite aux affaires des marchés truqués d'Île-de-France et à la période Chirac-Tibéri de la Mairie de Paris. Autre déséquilibre flagrant : le spectre politique d'Anticor ne va que de l'extrêmegauche au centre-droit. « Nous nous efforçons de promouvoir Antidote auprès des candidats de droite et de nombreux électeurs présentent la charte à leur député. » s'excuse Séverine Tessier. Le fait rappelle un autre silence qu'a connu Anticor : quand l'association avait fait parvenir une lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle sur la lutte contre la corruption, tous avaient répondu à cet appel… Sauf Nicolas Sarkozy. Toujours en ce qui concerne la campagne éthique, qui se fait une place dans les médias : Campagne éthique élections européennes 2009 Ci-dessous, la lettre qu’Anticor a adressé aux candidats pour les élections européennes de Juin 2009 afin de les sensibiliser aux problèmes de délinquance financière, de lobbying au Parlement européen, de corruption en tout genre : anticor (Association d’élus et de citoyens contre la corruption) Madame, Monsieur, Vous avez été choisi(e) par votre parti pour mener la liste des candidats aux élections européennes qui se dérouleront au mois de juin, ce dont nous vous félicitons. Ces élections revêtent une importance capitale pour l’avenir de notre pays puisque aujourd’hui un grand nombre de lois et de règlements qui régissent la vie économique et sociale de ce dernier découlent directement des décisions qui sont prises à Bruxelles ou à Strasbourg. C’est la raison pour laquelle, Anticor tient à s’adresser à vous pour vous faire part de ses propositions concernant la politique européenne et le fonctionnement du parlement européen, en espérant que ces propositions seront reprises par la liste dont vous avez la responsabilité. L’Europe qui représente aujourd’hui 27 pays et près de 500 millions d’électeurs est l’une des principales puissances économiques de notre planète. C’est aussi un ensemble de pays que l’on peut qualifier d’Etats de droit dans lesquels règne une paix relative par rapport au reste du monde. De par ses caractéristiques, l’Europe doit jouer un rôle prépondérant dans l’organisation d’un monde plus juste et plus démocratique. Le parlement européen doit être à l’image de l’Europe. Il doit avoir valeur d’exemple. Ses députés doivent donc être exemplaires. D’où les propositions suivantes : 1 - Conditions d’éligibilité des députés européens Nous proposons de faire de l’absence de condamnation pour des délits financiers ayant trait à l’argent public, une nouvelle clause d’éligibilité de tous les députés européens quel que soit leur pays d’origine. 2 - Lutte contre le lobbying Les nombreux exemples de dérives dues au lobbying ont démontré qu’il fallait réglementer strictement celui-ci. En 2005, la Commission et le Parlement européens se sont penchés sur la question du lobbying. A Bruxelles, on compte environ 15.000 lobbyistes et environ 2.500 groupes de pression. Il apparaît, dès lors, que faute de pouvoir les interdire, il est impératif de réguler les activités des groupes d'intérêts qui peuvent influencer les initiatives législatives. La commission des affaires constitutionnelles du Parlement européen a ainsi adopté le 1er avril 2008, à une large majorité, un texte sur la définition d'un cadre régissant les activités des groupes d'intérêts (lobbyistes) auprès des institutions de l'Union européenne. Ce rapport tend à renforcer la transparence des lobbyistes et à connaître la totalité de leurs sources de financement. Il faudra donc réaliser au plus vite, un registre public commun à toutes les institutions et un code de conduite. Les nouvelles règles prévues par le rapport comprennent un registre public obligatoire avec un guichet unique où les lobbyistes pourraient s'enregistrer afin d'avoir accès au Parlement, à la Commission et au Conseil. Les lobbyistes devraient à l'avenir également se soumettre à un code de conduite et à un mécanisme de radiation en cas de violation des règles. Par ailleurs, les cabinets de consultants et d'avocats devront dévoiler la part relative de leurs principaux clients et les coûts associés à l'activité de lobbying. Les ONG et les groupes de réflexion devront également rendre public leur budget total et la ventilation des principales sources de financement. Enfin, la commission des affaires constitutionnelles propose que les rapporteurs indiquent une liste indicative des lobbyistes Il faut maintenant faire en sorte que ces recommandations, qui sont une avancée, certes importante mais loin d’être suffisante, soient traduites par des lois. Enfin, des codes éthiques devraient être signées afin d’éviter les risques de trafics d’influence et obligeant élus et collaborateurs à déclarer leurs liens éventuels avec des groupes d’intérêts privés à vocation lucrative. Pour aller plus loin, il faut établir une frontière stricte entre public et privé et rédiger une charte éthique pour les élus (obligation de refuser les cadeaux, de déclarer toute tentative de pression, etc.). Enfin, Anticor demande d’interdire tout lobbying d’intérêts économiques et financiers privés dans des secteurs d’intérêt général essentiels tels que les droits humains, la préservation de l’environnement, la santé, l’éducation, la solidarité… 3 – Réglementer l’accès aux marchés publics européens Les grandes entreprises impliquées dans les scandales de corruption et de financement occulte des partis politiques continuent, pour certaines d’entre elles, à bénéficier encore aujourd’hui des marchés publics. Anticor demande d’interdire temporairement une entreprise de marché public dès lors que celle-ci aurait versé des pots de vins pour obtenir un marché, ou pour avoir pratiqué un lobbying réprouvé par la loi ou bien encore qui aurait été condamnée pour des ententes illicites. En ce qui concerne les entreprises postulant à un marché, celles-ci devront signer une charte éthique stipulant, entre autres, qu’elles renoncent à toute démarche corruptrice. O O O O Si sur le plan strict de l’éthique, l’Europe et tout particulièrement ses représentants, doivent être irréprochables, l’Europe doit l’être aussi dans sa façon de gérer l’économie. L’actualité récente a démontré la faillite d’une économie débridée sans foi ni règles qui a conduit la planète au bord du gouffre. Si l’Europe a montré dernièrement une certaine détermination pour réguler les marchés, aujourd’hui elle doit aller plus loin et surtout mettre en œuvre des mesures de rétorsion pour mieux encadrer une économie, qui une fois la crise apaisée, repartira de plus belle dans ses folies spéculatives. 4 – La lutte contre la corruption internationale La lutte contre la corruption internationale passe par la lutte contre la délinquance financière. Il faut que l’Europe renforce l’office européen de lutte anti-fraude (OLAF) afin d’en faire son bras armé pour lutter efficacement contre la criminalité financière internationale. Comme il existe un tribunal international pour enquêter sur les crimes contre l’humanité et tout comme il existe une Cour européenne pour les droits de l’homme, la communauté européenne doit mettre en place une justice supranationale chargée de la criminalité économique. Les principales actions que doit mener l’Europe pour lutter contre la corruption internationale sont au nombre de quatre. 4.1 - Lutte contre les Paradis fiscaux La lutte contre la corruption internationale passe par la lutte contre les paradis fiscaux dont le rôle majeur dans la crise économique que nous vivons a été reconnu par tous les grands Etats démocratiques en commençant par les Etats-Unis. L’Europe ne doit pas se contenter de déclarations lénifiantes de la part des dirigeants des pays reconnus comme paradis fiscaux, mais elle doit exiger que ces pays fassent preuve de véritables avancées en matière de transparence dans les comptes bancaires des sociétés et des riches particuliers qui s’abritent sur leurs territoires. Cette transparence devra se traduire par un échange automatique d’informations sur les bénéficiaires et les flux transitant par ces comptes qui y sont domiciliés ainsi que sur les montants des bénéfices réalisés par les sociétés et leurs filiales ayant leur siège social dans ces dits pays. De même, une transparence exemplaire doit être exigée en ce qui concerne la fiscalité à laquelle seraient soumises ces personnes morales et physiques. 4.2 – Lutte contre l’évasion fiscale La lutte conte l’évasion fiscale participe à la lutte contre la corruption. Les dispositions concernant l’assistance mutuelle entre pays européens aux fins de recouvrement des créances relatives aux taxes, impôts, droits et autres mesures définies par la directive 76/308/CEE du 15 mars 1976, se sont révélées inadaptées et donc inefficaces pour réponde aux évolutions du marché et à l’internationalisation des instruments financiers. Il s’agit donc de mettre en place un système amélioré d’assistance au recouvrement qui permettra de garantir la rapidité, l’efficacité, et l’uniformité des procédures au sein de l’Union Européenne. 4.3 – Lutte contre le blanchiment de l’argent sale Les dispositions de lutte contre le blanchiment de l’argent sale doivent être renforcées. Les banques européennes ou étrangères ayant des filiales en Europe ont l’obligation de coopérer avec les autorités européennes sous peine de sanction. Une autorité de contrôle européenne doit être mis en place 4.4 – Réformer les normes comptables La lutte contre la corruption a besoin d’outils communs à tous les pays de l’Union Européenne. Les normes comptables internationales devront être révisées pour exiger des multinationales qu’elles rendent compte, dans chaque pays où elles opèrent, de leurs activités, de leurs bénéfices et des impôts qu’elles paient avant d’intégrer ces données dans leurs états financiers et consolidés. Les flux intragroupe avec des sociétés et filiales situées dans des pays à fiscalité privilégiée devront apparaître clairement. L’efficacité des administrations fiscales européennes s’en trouvera renforcée. 4.5 – Création d’un registre européen La lutte contre la corruption passera par l’élimination des moyens juridiques dont disposent notamment les trusts et les fiducies pour contourner les lois. L’élimination des sociétés écrans du territoire européen et des territoires d’outre-mer impose la création d’un registre européen permettant d’identifier les propriétaires et bénéficiaires véritables de chaque entité juridique, afin de rendre ces outils inefficaces à terme. Ce registre aura vocation à être étendu à l’échelle internationale. 4.6 – Mise en place des labels « Entreprise sans paradis fiscaux » et « Territoire sans paradis fiscaux » La lutte contre la corruption nécessite l’interdiction de travailler avec des entités situées dans des paradis fiscaux. La mise en place d’un label « Entreprise sans paradis fiscaux » (ESPF) apparaît pertinente. Ce label sera décerné par des organismes de certification indépendants (financement public) qui garantira que les entreprises labellisées ESPF : - n’ont pas de filiales dans les paradis fiscaux et n’y ont pas de comptes bancaires, - ne font pas de commerce avec des entités situées dans les paradis fiscaux. Parallèlement, les collectivités territoriales annonceraient l’exclusion des appels d’offre des sociétés non labellisées. Cette mesure sera incitative puisque son efficacité se mesurera au trouble causé au jeu concurrentiel. Des sanctions seront prononcées en cas de défaillance des dirigeants ou des auditeurs. 4.7 - Coopération judiciaire européenne La levée complète du secret bancaire fait partie de l’arsenal minimal de mesures qui doivent être mises en place pour. Alors qu’en France on assiste à une réduction des moyens du pôle financier, la mise en place d'un véritable pôle financier européen permettrait de traiter les affaires qui touchent divers pays de l’Union européenne ainsi que de l’Europe géographique. L’indépendance des magistrats enquêteurs serait favorisée par le caractère supranational de ce pôle financier. Les propositions ci-avant forment l’ossature des principales revendications d’Anticor. Elles permettront de lutter contre la corruption et d’intégrer dans la politique européenne toujours plus d’éthique. Nous vous serions reconnaissants de nous faire parvenir vos remarques (au siège de l’association) sur ces propositions avant le scrutin du 7 juin de telle sorte que nous puissions les faire connaître à nos adhérents et sympathisants. Dans l’attente de vous lire, recevez, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations citoyennes. Fait à La Varenne Saint Hilaire le 28 avril 2009 Jean-Pierre Roux Président d’Anticor