Conclusions des co-présidents lors de la réunion des présidents et secrétaires généraux des CES nationaux de l’UE Au cours de ces deux journées de travail, les CES de l’Union européenne et le Comité économique et social européen ont échangé leurs expériences et points de vue sur «les mutations du travail» et «le socle des droits sociaux» récemment présenté par la Commission européenne, compte tenu de la relation étroite entre ces deux thèmes. Considérant que les multiples crises que l’Union européenne a traversées depuis 2008 ont non seulement révélé des faiblesses structurelles, mais ont aussi été une source de préoccupation majeure pour la cohésion sociale dans l’Union européenne, eu égard au fort taux de chômage, aux risques encourus par les entreprises, à l’augmentation du nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale et aux disparités croissantes entre les États membres et en leur sein; Reconnaissant que ce contexte difficile a démontré le potentiel de la société civile organisée pour façonner l’évolution socioéconomique à différents niveaux et mis en exergue le rôle essentiel des partenaires sociaux pour relever les défis actuels et émergents qui découlent de l’évolution sociétale et économique; Les délégations à la réunion des présidents et secrétaires généraux des CES nationaux de l’UE 1. 2. 3. 4. rappellent que l’objectif européen commun est de renforcer le dialogue social et civil, aussi bien en faisant un meilleur usage des enceintes existantes qu’en renforçant l’implication des partenaires sociaux et d’autres organisations de la société civile au sein des structures de gouvernance économique et sociale, y compris au niveau national; attirent l’attention sur les changements qui peuvent influencer les modèles d’entreprise et de travail, certains secteurs comme l’économie numérique et l’automatisation ayant une importance toute particulière à cet égard, et leur étroite imbrication avec les droits sociaux, ainsi que leur influence manifeste sur l’emploi (tant en termes de volume que sur le plan des qualifications), sur les conditions de travail et, partant, sur les relations de travail et le rôle des acteurs sociaux; soulignent la nécessité de concilier la création de valeur ajoutée, l’innovation technologique et la mondialisation avec des phénomènes tels que le changement démographique dans nos sociétés et la transition vers une économie à faible intensité de carbone, en rapport également avec les droits sociaux; notent l’importance cruciale de relever les nombreux défis des changements démographiques, de la transition vers une économie numérique et à faible intensité de carbone en vue de créer un environnement stable et innovant pour les travailleurs et pour les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs; FR 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. reconnaissent la nécessité de veiller à ce que les mutations structurelles, y compris l’importance économique croissante du secteur des services et sa répartition dans le monde entier, soit compatible avec notre modèle social européen; rappellent que l’enseignement à tous les niveaux et la formation tout au long de la vie doivent être considérés comme des outils essentiels pour relever les défis actuels, et dans ce sens, considèrent que dans le socle européen de droits sociaux, il y a lieu de garantir l'accès de tous les jeunes à l'enseignement et de tous à la formation tout au long de la vie; affirment que la migration et les questions environnementales doivent être prises en compte lorsque des décisions sont arrêtées pour faire face à ces changements; accueillent favorablement la discussion sur le pilier européen des droits sociaux lancé par la Commission en tant que moyen d’orienter les politiques dans des domaines essentiels de sorte que les marchés du travail et les systèmes de protection sociale puissent répondre aux exigences du modèle social européen et rappellent dans ce contexte l'importance de l'autonomie des partenaires sociaux en matière de fixation des salaires. estiment nécessaire que l'UE mette en place à cette fin des politiques économiques garantissant une croissance durable et inclusive; rappellent, en outre, que les conseils économiques et sociaux de l’Union européenne ont une plus-value certaine à apporter à cette initiative et peuvent jouer le rôle de porte-parole des préoccupations de la société civile organisée, tant lors de l’élaboration des propositions que lors du suivi et du monitoring des différentes étapes de ce processus. Dans ce sens, expriment le souhait que ce socle social ne se limite pas aux membres de la zone euro mais s'applique à tous les États membres de l'UE; saluent l’initiative lancée pour le centenaire de l’OIT sur «l’avenir du travail», qui s’articule autour de quatre débats relatifs au travail et à la société, à l’organisation du travail et à la production, aux emplois décents pour tous et à la gouvernance au travail. Ces conclusions seront présentées lors de la conférence conjointe de l’OIT et du CESE en novembre. _____________ Annexe: Amendement du Conseil économique et social de Bulgarie (ESC) concernant le point 6 6. rappellent que l’enseignement à tous les niveaux doit être considéré comme un outil essentiel pour relever les défis actuels, et dans ce sens, considèrent que dans le socle européen de droits sociaux, il y a lieu de garantir le droit des jeunes à l'enseignement en fixant des obligations concrètes pour les institutions nationales compétentes et les familles des jeunes.