Héritabilité et paramètres génétiques et phénotypiques de la composition en type de fibres du muscle fessier moyen, de la taille des fibres et des capillaires de chevaux espagnols 1°) intro Habituellement la sélection des chevaux se fait sur base de leur performance en concours ,leur anatomie et leur physiologie. Des paramètres génétiques et phénotypiques appropriés sont nécessaires pour établir un plan de reproduction efficace. On estime les différents paramètres génétiques des traits à l’aide du reml. On cherche à déterminer l’héritabilité et la corrélation entre les différents traits physiologiques (composition en type de fibre, leur aire de section , la capillarisation des muscles). Des études ont déjà montré que la composition en fibre et leur taille sont relatives à la performance des muscles. 2°) matériel et méthode ◙ chevaux et échantillon : biopsie de 337 chevaux (208 étalons et 129 juments) dont 290 avant un entraînement régulier (4 ans environ) et 47 a la retraite utilisés pour la reproduction (12 ans environ) tous descendent de 43 étalons et de 108 juments enregistrement de tous les ancêtres sur 7 générations.(2790) 3 biopsies dans le fessier moyen droit 20 mm de profondeur 40 mm 60 mm immersion dans de l’isopentane à -80°C en 2 à 4 min après la biopsie analyse des fibres musculaires section des biopsies au cryostat à -20°C pour l’histochimie classification des fibres en type I( rouges, aérobies, lentes) IIA( blanches, anaérobies, rapides) IIX(intermédiaires) ♣1 biopsie de 250 fibres dans laquelle on a déterminé la fréquence relative en chaque type de fibre ♣ l’aire de section des fibres musculaires est déterminée par un analyseur d’image informatisé ♣ l’aire relative est déterminée à partir du pourcentage numérique et de l’aire de section moyenne ♣ α-amylase PAS pour voir les capillaires : détermination de la densité capillaire et du rapport capillaire/fibre ◙ analyse statistique y = μ + age + sexe +profondeur + effet commun + animal + erreur utilisation dans le model du reml et de la série de taylor 3°) Résultat ◙ effets fixes tous les effets fixes d’age, de sexe, et profondeur d’échantillon sur les traits des muscles étaient très significatifs. ♣ densité capillaire inférieure chez les adultes et augmentée en profondeur. Ratio capillaire/ fibre augmenté en profondeur. Pas de différence entre sexes pour la densité capillaire mais le ratio est supérieur chez les femelles. ♣ fibres I :pas d’effet de l’age, les males en ont plus. Pourcentage augmenté en profondeur, taille augmentée en profondeur ♣ fibres IIA : jeunes adultes en ont plus. Chevaux matures ont une section de ces fibres plus petite que chez les jeunes (ce qui est différent des autres fibres). Les males en ont plus. Pourcentage augmenté en profondeur, taille augmentée en profondeur. Pas de différence significative pour l’aire de section entre les sexes. ♣ fibre IIX :les jeunes et les males en ont moins. Femelles ont des sections de ces fibres augmentées .pourcentage, aire relative et section de ces fibres sont diminués en profondeur. ◙ Héritabilité L’héritabilité est faible à modérée. La plus élevée est trouvée pour les traits des type 1. ◙ Corrélation génétique ♣ négative : entre les pourcentages de type de fibre entre les aires relatives des différentes fibres entre la densité capillaire et la section des fibres entre taille et pourcentage de type I et IIA entre pourcentage et aire relative pour IIX ?? ♣ positives : entre l’aire de section des différents types de fibre entre taille et pourcentage de IIX entre pourcentage et aire relative pour I et IIA ◙ Corrélation phénotypique aire relative de chaque type de fibre était plus lié au pourcentage qu’à l’aire des fibres. Densité capillaire a une corrélation positive avec le pourcentage et l’aire relative des fibres de type I et IIA et négative pour les fibres IIX. 4°) Discussion Les différences de traits musculaires entre les ages et les sexes sont plus nettes pour les fibres II que pour les fibres I. Ceci implique que les variabilités observées pour les fibres II sont surtout expliquées par des effets non génétiques. Dans une autre expérience chez des Anglo-arabes, l’h² pour l’aire relative occupée par les fibres I est de 0,13. Dans cette expérience elle est de 0,26. La différence est due à : -la méthode d’analyse -l’histoire des 2 élevages Les anglo-arabes ont été plutôt sélectionnés pour leur habileté à la course alors que les espagnols sont utilisés pour le dressage. Ceci aurait pu réduire la variabilité génétique de la composition en fibres. L’héritabilité estimée pour les fibres de type I est modérée et basse pour le type II sauf pour le pourcentage de fibres IIX. L’importance de la composante génétique pour déterminer les variations individuelles observées pour les fibres musculaires pourrait être la conséquence de grandes influences génétiques déterminant la présence de générations primaires et secondaires de fibres qui sont en général les précurseurs des fibres lentes et rapides respectivement. Les argumentations précédentes signifient que seuls les traits reliés aux fibres de type I peuvent être utilisés pour les chevaux d’endurance et les chevaux de loisir. Les fibres de type I se contractent lentement et ont une haute capacité oxydative. Elles constituent une excellente adaptation musculaire aux exigences aérobiques sur de longues distances. Le fort pourcentage de types IIX dans le fessier moyen est un désavantage pour le métabolisme aérobie. La corrélation négative entre les fibres de type I et II et entre les fibres IIA et IIX signifie que sélectionner pour avoir plus de fibres I ferait décroître la proportion des fibres II . Si on augmente le pourcentage de IIX , on fait diminuer les I et surtout les IIA . La sélection pour un plus haut pourcentage de fibres I induit une réduction de la taille de tous types de fibres. L’augmentation des pourcentages des types I augmente l’aire relative du type I, diminue celle du type IIX et n’ a pas d’effet sur le type IIA. Conclusion Les fibres de type 1 ont une héritabilité modérée, ainsi ce sont les seules qui sont utilisées pour augmenter l’ endurance des chevaux. De plus la corrélation entre le pourcentage et l’aire relative est faible ainsi il n’y a aucun risque. Mais vu que les performances athlétiques des chevaux sont multifactorielles il ne faut pas se baser sur les fibres de type 1 uniquement. Il faut faire une association avec d’autres paramètres physiologiques. P.ex. : cardio-vasculaire, métabolisme, locomoteur…