keynésien : une novelle dépense d’investissement détermine une hausse plus importante de la
production nationale) financés par déficit budgétaire et la création des emplois publics, une politique
fiscale redistributive. Keynes préconise ainsi une relance de la consommation et de l’investissement pour
stimuler la demande effective qui détermine le niveau de la production et in fine le niveau de l’emploi.
2) « Non l’inverse » dans la phrase soulignée fait référence à la théorie néoclassique du marché du
travail. Selon cette théorie, le niveau de l’emploi se détermine sur le marché du travail. Le marché du
travail est un lieu fictif où se confrontent une offre de travail (émanant des actifs) et une demande de
travail (émanant des entreprises). L’offre et la demande de travail sont fonction du même facteur : le taux
de salaire réel (pouvoir d’achat du salaire). En effet, l’offre est une fonction croissante du taux de salaire
réel, dont la hausse augmente l’utilité du travail par rapport à celle du loisir (en effet, plus il est élevé,
plus les agents économiques sont incités à travailler et à renoncer aux loisirs); de leur côté, les
entreprises déterminent le niveau d’emploi en comparant le taux de salaire réel et la productivité
marginale du travail(production réalisée par le dernier salarié). Celles-ci vont embaucher jusqu’à ce que
la productivité marginale du travail soit égale au taux de salaire réel. La demande de travail est donc une
fonction décroissante du taux de salaire réel car la baisse de celui-ci, en diminuant le coût marginal du
travail par rapport à sa productivité marginale, incite à l’embauche (dans cette théorie, le travail est
rémunéré au niveau de sa productivité marginale). Le salaire d’équilibre est celui qui égalise offre et
demande de travail (le taux de salaire étant parfaitement flexible) : tous ceux qui souhaitent être
embauchés au taux de salaire d’équilibre peuvent l’être. L’économie est alors en plein-emploi (à définir).
S’il persiste alors des actifs sans emploi sur le marché du travail c’est parce qu’ils font un choix délibéré
de se retirer du marché du travail. Le chômage (offre de travail des actifs > demande de travail des
entreprises) est donc volontaire : il désigne la situation des individus qui n’acceptent pas de travailler au
taux de salaire réel d’équilibre.
A contrario, pour Keynes c’est le niveau de la demande effective (consommation et investissement) qui
détermine le niveaux de la production et donc le niveau de l’emploi (Q1) (et non pas le niveau du taux
de salaire réel comme chez les néoclassiques) . Ainsi, dans cette optique, une baisse des salaires réels
(Keynes considère par ailleurs que les salariés, victimes d’illusion monétaire, établissent leur offre de
travail en raisonnant sur leur salaire nominal) entraînerait une hausse du chômage involontaire, car en
réduisant la consommation des ménages, elle diminuerait la demande effective [baisse des salaires réels
baisse de la consommation et de l’investissement baisse de la demande effective baisse de
l’emploi hausse du chômage involontaire.
Ainsi, pour Keynes, plus la propension à épargner est importante, plus la consommation va être
pénalisée, ainsi que la production, ce qui est source de chômage involontaire
3) Une mesure prise pour favoriser l’emploi consistant à alléger les charges (cotisations sociales
patronales + divers impôts sur le travail) des entreprises ne peut pas être qualifiée de mesure
keynésienne dans la mesure où cette politique suppose qu’on se retrouve face à un chômage dit
« classique » qui s’explique par un coût de travail (salaires nets + cotisations sociales patronales + divers
impôts sur le travail) trop élevé qui n’incite pas les entreprisses à embaucher (perspective libérale). Par
ailleurs, baisser les cotisations sociales n’est pas une bonne chose dans une perspective keynésienne
car cela diminue les recettes fiscales de l’Etat réduisant ainsi ses marges de manœuvre dans le domaine
des politiques budgétaires (par exemple, politique de redistribution financée par les impôts notamment).
Il s’agirait alors plutôt d’une mesure libérale.
D’autre part, une politique consistant à défiscaliser les heures supplémentaires, c’est à dire d’exonérer
les heures supplémentaires de charges sociales et d’impôts, pour le patron comme pour le salarié
demande une réponse plus nuancée. En effet, dans une optique keynésienne, exonérer les heures
supplémentaires de charges sociales et d’impôts pour le patron ne permettrait pas de diminuer le
chômage car le chômage s’explique surtout par une insuffisance de la demande effective (voir Q1).
Néanmoins, s’agissant de l’exonération pour le salarié, cela permettrait d’augmenter son revenu
disponible, ce qui est favorable à la consommation, et donc à la production et in fine à l’emploi. Ce
raisonnement est surtout valable pour les plus faibles salaires car dans ce cas la propension marginale à
consommer est plus élevée (or plus celle-ci est élevée, plus cela va favoriser la consommation, et donc
la production et au final l’emploi dans une perspective keynésienne).