3.2 La carence en acide folique :
L'augmentation du risque de spina bifida chez les enfants nés de mères carencées en acide folique est une
découverte majeure de ces dernières années. La grossesse révèle en fait une carence maternelle
préexistante et l'aggrave. Cette carence s'exprime en général chez la mère par une anémie macrocytaire.
Mais l'anémie est tardive, alors que la spina bifida se constitue en tout début de grossesse : les réserves du
foie en acide folique étant faibles, il faut donc dépister cette carence dès que la femme envisage une
grossesse, pour la supplémenter en folates dès la conception. Les facteurs de risque de carence en acide
folique sont génétiques (ex: Bretagne, Tchécoslovaquie) ou acquis (une consommation d'alcool pur
supérieure à 30 grammes par jour). Les mécanismes de cette carence sont multiples: diminution des
apports alimentaires, diminution de l'absorption intestinale, perturbation du métabolisme de l'acide
folique. Les études récentes ont montré que, chez les femmes ayant eu un enfant atteint de spina bifida, la
supplémentation en acide folique (4 mg/jour) lors d'une deuxième grossesse ramènerait le risque de 5% à
0,6%. Les meilleures sources alimentaires d'acide folique sont les légumes verts crus ou cuits (notamment
épinards, endives, brocolis), le foie, les huîtres et le chocolat.
3.3 Grossesse et calcium :
L'absorption de calcium augmente dès la 20ème semaine, permettant de constituer des réserves prévenant
les exigences fœtales, car la mère va céder environ 30 g de calcium au fœtus. Un autre facteur de
déperdition calcique est l'immobilisation parfois imposée pour des raisons obstétricales. Les apports
conseillés sont de 1200 mg par jour au cours du 3ème trimestre: c'est par le lait et les laitages, mais aussi
par certaines eaux minérales que se fera cette supplémentation. Il convient également de veiller aux
besoins en vitamine D, surtout en période d'hiver (en particulier chez les femmes de couleur) et on
propose un apport de 2 000 UI par semaine au cours du troisième trimestre.
4. LES "INCIDENTS" DE LA GROSSESSE
4.1 Les envies alimentaires de la grossesse sont bien connues. Ces envies peuvent se porter sur des
aliments de toutes sortes, salés ou sucrés, et le plus généralement sur un aliment qu'on ne trouve pas
forcément pendant la saison au cours de laquelle se déroule la grossesse (fraises en hiver .. ). La gestion
de ces envies ressort plutôt de l'entourage proche de la femme enceinte, que du médecin nutritionniste.
4.2 Les vomissements du début de la grossesse peuvent être soulagés en supprimant les odeurs
émétisantes (fritures ... ), en fractionnant les repas. Ce fractionnement soulagera également les brûlures
d'estomac du premier et du troisième trimestre. Vomissements et brûlures d'estomac sont en effet dus au
reflux gastro-oesophagien.
4.3 La prévention de la toxoplasmose
Bien cuire toutes les viandes (porc, mouton, boeuf, volailles) en cuisson traditionnelle ou au four à micro-
ondes. La congélation de la viande (en dessous de -20 °C) détruit les kystes. Bien laver, éplucher et cuire
les aliments. Laver à grande eau salades, fraises et fruits sauvages. L'animal domestique vecteur est le
jeune chat : à éviter !
4.4 L'hypertension artérielle gravidique concerne 14% des femmes enceintes; c'est un facteur
d'hypotrophie et de mortalité périnatale. Des œdèmes responsables d'une prise de poids importante,
une albuminurie et une uricémie élevées, révèlent généralement une souffrance rénale chez la mère. Le
régime désodé est à présent abandonné car il est dangereux pour la croissance fœtale. On prescrit plutôt
un régime normosodé, même en présence d'une petite albuminurie.
4.5 - La prise de poids :
REPARTITION DE LA PRISE DE POIDS
DE LA MERE A TERME
Foetus
Placenta
Utérus, seins, masse sanguine
Masse grasse acquise
Total
3 300 g
600 g
4 500 g
3 000 g
11 400 g