inconsciente (la conscience donne accès au résultat et non pas à l’activité, au
processus même de la pensée). Quant à l’esprit (réduit ou non à la cognition, elle-
même réduite ou non à de la computation), il est antérieur et certainement
indépendant de la conscience. La conscience phénoménale en tant que telle ne
représente vraisemblablement qu’une part réduite de la vie de l’esprit.
Il s’agira d’abord de faire un bilan critique des positions classiques (monistes,
dualismes) relatives aux rapports cerveau/esprit et d’explorer quelques hypothèses
alternatives. Nous envisagerons ensuite les différentes tentatives de définition de la
conscience et la difficulté (l’impossibilité ?) d’en donner des critères (la subjectivité
est-elle objectivable ?). À partir de là nous aborderons la délicate question du coma
(et des états qui en dérivent) et celle des frontières de la mort.
Dimanche 29 Mai Matin
Séquence 3 - Inconscient cognitif et décision volontaire : « je » est-il « ça » ?
Mieux vaut réfléchir avant d’agir, dit-on ! Pourtant le geste qui s’impose est
souvent initié avant que nous ayons conscience d’en avoir vraiment décidé.
L’impression que nous avons de contrôler nos actions ne serait-elle qu’une illusion ?
Faut-il admettre, avec Jean-Paul Sartre, que « Quand je délibère, les jeux sont
faits » ?
Nous montrerons d’abord comment la notion d’inconscient dérive de la
physiologie du réflexe avant d’être « récupérée » par Freud. Nous évoquerons
quelques-uns des très nombreux résultats expérimentaux confortant la notion
d’inconscient cérébral. Nous insisterons particulièrement sur les travaux de B. Libet
et de M. Gazzaniga qui posent de manière critique la question de la souveraineté du
sujet ou du moins de son « lieutenant » (de ce qui en tient lieu).
Dimanche 29 Mai Apres midi
Séquence 4 - Neurosciences et valeurs morales
Il existe un lien étroit – et certainement pas suffisamment souligné - entre la
notion d’inconscient et la conception darwinienne de l’évolution qui ont ensemble
contribué à disqualifier l’idée d’une nature humaine irréductible à ses
conditionnements biologiques. C’est dans cette logique que s’inscrit aujourd’hui la
psychologie évolutionniste qui à grand renfort de neuroscience et d’imagerie
cérébrale, prétend explique comment le cerveau « produit » des jugements moraux
(conception naturaliste et évolutionniste de la morale).
Nous envisagerons quelques exemples caractéristiques de cette démarche,
notamment dans le champ des rapports hommes/femmes et dans celui des opinions
politiques. Nous insisterons particulièrement sur l’idée selon laquelle la morale serait
un produit de la nature comme un autre. Le développement du sens moral chez
l’enfant a été particulièrement étudié. Nous présenterons les désormais célèbres
« dilemmes moraux » qui ont conduit à distinguer une morale « chaude », d’une
morale « froide ». Nous évoquerons le rôle (réel mais surestimé) des neurones
miroirs dans la production des valeurs morales. Nous discuterons de l’application de
ces principes dans divers secteurs de la vie sociale (notamment le droit et la justice,
l’économie, le marketing) et même spirituelle (neurothéologie).