CM 3 de Psychologie Licence 1 Malika EL ALI 2012
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CM 3 Lic1 Psychologie
Thème du CM 3 : L’impact des charges de travail, sur les émotions, le stress, et le
burnout
1 - LA CHARGE DE TRAVAIL
L’expression « charge de travail » est souvent évoquer pour parler de la pénibilité du
travail. Cette expression est difficile à définir car elle revêt plusieurs aspects et sa
perception demeure très individuelle (les individus ne perçoivent pas la même pénibili
liée au travail, en fonction des caractéristiques physiques et/ou psycho- sociaux).
On distingue la charge mentale de la charge physique
La charge mentale peut être définie comme l’ensemble des opérations mentales qui
doivent être effectuées au cours d’une activité professionnelle et des pressions
psychologiques subies. Si elle est trop importante, elle devient source de fatigue
mentale et de stress et peut même dans certains cas conduire à des dépressions ou
burnout.
La charge physique peut être définie comme l’ensemble des opérations réalisées par
l’individu faisant appel à ses capacités physiques (on peut grossièrement le définir
comme l’entraînement lui même – intensité, fréquence, durée -).
Ce type de charge, peut entraîner des blessures, une fatigue physique et bien sûr aussi
du stress et le burnout.
Si la fatigue physique reste en partie proportionnelle au temps de travail ou
d’entraînement, la fatigue mentale et le stress varient avec beaucoup d’autres facteurs.
La charge de travail = définition ambiguë. Elle peut être mesurée.
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2 L’EFFORT ET SA PERCEPTION
Nous pouvons distinguer l’effort physique de l’effort mental
Quant on pense effort physique : on parle de travail musculaire, de processus
métaboliques et de dépense énergétique. Il est caractérisé par un coût métabolique et
aboutit à un état de fatigue. Cette notion désigne à la fois la réalisation d’un exercice
physique et la sensation de pénibilité qui lui est associé. On va souvent parler d’effort
perçu (pas forcement le reflet du réel, mais ressenti par l’athlète).
Quant on parle d’effort mental : on visualise très bien « comme symbole » le joueur
d’échec !! L’effort mental vise à concentrer les capacités de réflexion, d’analyse, de
raisonnement sur le problème à résoudre. Se concentrer c’est faire abstraction de ce
qui peut perturber l’activité de réflexion. Cette notion est proche de celle d’attention.
Et dans les situations motrices ce type d’effort existe aussi.
En général, lorsque l’on parle de perception de l’effort on se réfère à l’effort
physique (lien perception et effort facilité par la présence de nombreux indicateurs
physiologiques).
L’effort perçu est évalué au moyen de l’échelle de Borg (1982) notée de 6 (pas
d’effort) à 20 (effort très très intense).
Lien entre charge/ effort et stress (burnout)
1. Qu’est ce que le stress ?
La première définition est celle de Selye (1936). C’est un physiologiste canadien qui
étudie les différents canismes de régulation qui existent lorsqu’un organisme doit
faire face à une situation difficile. Au dire de Hans SELYE (1976) : « l'absence totale
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de stress équivaut à la mort ». Le stress naît chaque fois que nous devons nous adapter
à notre environnement.
« Réaction de l’organisme à toute demande qui lui est adressé ». Le stress
représente un ensemble de réponses non spécifiques à des situations, à des
événements aversifs, à des exigences et demandes de l’environnement (Selye, 1936)
(positive ou négative). Au départ, pour Selye, cette notion est strictement biologique. A
chaque fois que l’environnement change, quand les contraintes qu’il impose sont élevées,
l’individu déclenche une réaction de stress.
Il va découvrir que les réactions de l’organisme face aux agents « stresseurs » sont
systématiques et non spécifiques. Le but de ces réactions étant de rétablir
l’homéostasie (= équilibre du milieu intérieur).
Ces différentes réactions ayant en commun la particularité d’être agressives,
constantes et stéréotypées avec un unique but : rétablir l’homéostasie.
Il appelle les différents processus d’adaptation : le Syndrome Général d’Adaptation
(SGA), processus qui comporte 3 phases, une phase initiale ou d’alarme, une phase de
résistance, une phase d’épuisement conduisant éventuellement jusqu’à la mort.
Le modèle biologique de Selye est strictement physiologique (biologique), aucune
dimension psychologique aucune pensée, aucune émotion n’y figure. Il n’envisage pas non
plus de variabilité inter-individuelle (= différences entre les individus).
Dans les années 50, cette notion de stress est «vulgarisé» et désigne «toute situation
l’organisme est soumis à un événement physique ou psychologique auquel il doit faire
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face par la mise en place de mécanismes adaptatifs (= stratégies de coping)» (J.
Cosnier, 2004).
L’extension de la notion de stress à toute situation demandant une réaction adaptative
met en évidence que les stresseurs peuvent être des évènements, situations heureux,
positifs.
Dans sa terminologie, Selye différencie les notions «d’eu-stress» (bon stress, vue
positive du stress s’accompagnant d’une augmentation des ressources physiologiques) et
de «distress» (mauvais stress, vue négative évoquant les perturbations et l’ensemble
des conséquences négatives du stress).
Dans le milieu sportif, les athlètes parlent souvent de bon stress et de mauvais stress
et donc supposent 2 formes de stress. Le bon stress leur permettrait de se surpasser
et de réaliser des performances, le mauvais stress les conduirait à faire des contre-
performances. STRESS = contrainte, effort, tension.
Martens (1990) définit le stress comme « un processus qui implique une perception
d’un déséquilibre substantiel entre la demande environnementale et la capacité de
réponse, dans des conditions l’échec de la rencontre avec la demande est
considérée comme pouvant avoir des conséquences importantes et qui aboutit à une
augmentation du niveau d’anxiété »
« Réactions biologiques et psychologiques d’un organisme face à une situation nouvelle
de quelque origine qu’elle soit, dangereuse ou agréable. Terme anglais signifiant
contrainte, effort, tension. Quel que soit le « stresseur », le stress se manifeste par un
« syndrome général d’adaptation
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», intéressant notamment l’hypothalamus,
l’antéhypophyse, les cortico- et médullosurrénales, thymus, tube digestif. Cet état
évolue en fonction de l’intensité et de la durée (ou de la répétition) de l’agression. »
Dictionnaire terminologique (psychologie)
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qui représente l’ensemble des réactions de défense de l’organisme permettant à ce dernier de
s’adapter à une situation donnée
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Selon Lazarus (1966), l’agent de stress (stresseur) est évalué en fonction des
caractéristiques personnelles du sujet et de la relation singulière qui existe entre lui et
son environnement. Ex. une personne ayant la phobie des araignées et qui stresse en
présence de ces dernières et une autre n’ayant aucune réaction.
En psychologie cognitive Lazarus et Folkman (1984) définissent le stress comme
« un processus déclenché par la perception d’une discordance réelle ou imaginée
entre les demandes d’une situation donnée et les ressources qu’une personne
attribue à ses propres systèmes biologiques et psychologiques ».
2. Qu’est ce que le burnout sportif
Ce terme a été utilisé pour la première fois dans le contexte du travail par
Freudenberger (1974) quand il décrivit l’état de fatigue généralisée des professionnels
de la santé mentale. Il en donnera la définition suivante : « un effondrement, un
épuisement ou une fatigue extrême provenant d’une demande excessive d’énergie, de
forces ou de ressources ».
L'épuisement professionnel est un état qui se manifeste en cas d'épuisement physique,
mental et affectif (Farber, 1983).
A quoi correspond l'épuisement professionnel ?
D'abord, il inclut l'épuisement affectif. Ceux qui en souffrent sont fatigués, tendus,
apathiques et affligés de divers maux. Ils se sentent « vidés » et se fichent de leur
travail. Une autre facette est la personnalisation, ou l'indifférence à l'égard des
autres. Dans ce cas, ils traitent les clients froidement, comme s'ils s'agissaient
d'objets, et éprouvent de la difficulté à se soucier du bien-être de ces derniers. Le
troisième aspect est la diminution du rendement. Rendement médiocre, sentiment
d'impuissance, de désespoir ou d'irritation, faible estime de soi et désir de changer
d'emploi ou de carrière caractérisent cet état.
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