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CM 3 Lic1 Psychologie
Thème du CM 3 : L’impact des charges de travail, sur les émotions, le stress, et le
burnout
1 - LA CHARGE DE TRAVAIL
L’expression « charge de travail » est souvent évoquer pour parler de la pénibilité du
travail. Cette expression est difficile à définir car elle revêt plusieurs aspects et sa
perception demeure très individuelle (les individus ne perçoivent pas la même pénibilité
liée au travail, en fonction des caractéristiques physiques et/ou psycho- sociaux).
On distingue la charge mentale de la charge physique
La charge mentale peut être définie comme l’ensemble des opérations mentales qui
doivent être effectuées au cours d’une activité professionnelle et des pressions
psychologiques subies. Si elle est trop importante, elle devient source de fatigue
mentale et de stress et peut même dans certains cas conduire à des dépressions ou
burnout.
La charge physique peut être définie comme l’ensemble des opérations réalisées par
l’individu faisant appel à ses capacités physiques (on peut grossièrement le définir
comme l’entraînement lui même – intensité, fréquence, durée -).
Ce type de charge, peut entraîner des blessures, une fatigue physique et bien sûr aussi
du stress et le burnout.
Si la fatigue physique reste en partie proportionnelle au temps de travail ou
d’entraînement, la fatigue mentale et le stress varient avec beaucoup d’autres facteurs.
La charge de travail = définition ambiguë. Elle peut être mesurée.
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2 – L’EFFORT ET SA PERCEPTION
Nous pouvons distinguer l’effort physique de l’effort mental
Quant on pense effort physique : on parle de travail musculaire, de processus
métaboliques et de dépense énergétique. Il est caractérisé par un coût métabolique et
aboutit à un état de fatigue. Cette notion désigne à la fois la réalisation d’un exercice
physique et la sensation de pénibilité qui lui est associé. On va souvent parler d’effort
perçu (pas forcement le reflet du réel, mais ressenti par l’athlète).
Quant on parle d’effort mental : on visualise très bien « comme symbole » le joueur
d’échec !! L’effort mental vise à concentrer les capacités de réflexion, d’analyse, de
raisonnement sur le problème à résoudre. Se concentrer c’est faire abstraction de ce
qui peut perturber l’activité de réflexion. Cette notion est proche de celle d’attention.
Et dans les situations motrices ce type d’effort existe aussi.
En général, lorsque l’on parle de perception de l’effort on se réfère à l’effort
physique (lien perception et effort facilité par la présence de nombreux indicateurs
physiologiques).
L’effort perçu est évalué au moyen de l’échelle de Borg (1982) notée de 6 (pas
d’effort) à 20 (effort très très intense).
Lien entre charge/ effort et stress (burnout)
1. Qu’est ce que le stress ?
La première définition est celle de Selye (1936). C’est un physiologiste canadien qui
étudie les différents mécanismes de régulation qui existent lorsqu’un organisme doit
faire face à une situation difficile. Au dire de Hans SELYE (1976) : « l'absence totale
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de stress équivaut à la mort ». Le stress naît chaque fois que nous devons nous adapter
à notre environnement.
« Réaction de l’organisme à toute demande qui lui est adressé ». Le stress
représente “ un ensemble de réponses non spécifiques à des situations, à des
événements aversifs, à des exigences et demandes de l’environnement ” (Selye, 1936)
(positive ou négative). Au départ, pour Selye, cette notion est strictement biologique. A
chaque fois que l’environnement change, quand les contraintes qu’il impose sont élevées,
l’individu déclenche une réaction de stress.
Il va découvrir que les réactions de l’organisme face aux agents « stresseurs » sont
systématiques et non spécifiques. Le but de ces réactions étant de rétablir
l’homéostasie (= équilibre du milieu intérieur).
Ces différentes réactions ayant en commun la particularité d’être agressives,
constantes et stéréotypées avec un unique but : rétablir l’homéostasie.
Il appelle les différents processus d’adaptation : le Syndrome Général d’Adaptation
(SGA), processus qui comporte 3 phases, une phase initiale ou d’alarme, une phase de
résistance, une phase d’épuisement conduisant éventuellement jusqu’à la mort.
Le modèle biologique de Selye est strictement physiologique (biologique), aucune
dimension psychologique aucune pensée, aucune émotion n’y figure. Il n’envisage pas non
plus de variabilité inter-individuelle (= différences entre les individus).
Dans les années 50, cette notion de stress est «vulgarisé» et désigne «toute situation
où l’organisme est soumis à un événement physique ou psychologique auquel il doit faire
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face par la mise en place de mécanismes adaptatifs (= stratégies de coping)» (J.
Cosnier, 2004).
L’extension de la notion de stress à toute situation demandant une réaction adaptative
met en évidence que les stresseurs peuvent être des évènements, situations … heureux,
positifs.
Dans sa terminologie, Selye différencie les notions «d’eu-stress» (bon stress, vue
positive du stress s’accompagnant d’une augmentation des ressources physiologiques) et
de «distress» (mauvais stress, vue négative évoquant les perturbations et l’ensemble
des conséquences négatives du stress).
Dans le milieu sportif, les athlètes parlent souvent de bon stress et de mauvais stress
et donc supposent 2 formes de stress. Le bon stress leur permettrait de se surpasser
et de réaliser des performances, le mauvais stress les conduirait à faire des contreperformances. STRESS = contrainte, effort, tension.
Martens (1990) définit le stress comme « un processus qui implique une perception
d’un déséquilibre substantiel entre la demande environnementale et la capacité de
réponse, dans des conditions où l’échec de la rencontre avec la demande est
considérée comme pouvant avoir des conséquences importantes et qui aboutit à une
augmentation du niveau d’anxiété »
« Réactions biologiques et psychologiques d’un organisme face à une situation nouvelle
de quelque origine qu’elle soit, dangereuse ou agréable. Terme anglais signifiant
contrainte, effort, tension. Quel que soit le « stresseur », le stress se manifeste par un
« syndrome
général
d’adaptation1»,
intéressant
notamment
l’hypothalamus,
l’antéhypophyse, les cortico- et médullosurrénales, thymus, tube digestif. Cet état
évolue en fonction de l’intensité et de la durée (ou de la répétition) de l’agression. »
Dictionnaire terminologique (psychologie)
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qui représente l’ensemble des réactions de défense de l’organisme permettant à ce dernier de
s’adapter à une situation donnée
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Selon Lazarus (1966), l’agent de stress (stresseur) est évalué en fonction des
caractéristiques personnelles du sujet et de la relation singulière qui existe entre lui et
son environnement. Ex. une personne ayant la phobie des araignées et qui stresse en
présence de ces dernières et une autre n’ayant aucune réaction.
En psychologie cognitive Lazarus et Folkman (1984) définissent le stress comme
« un
processus déclenché par la perception d’une discordance réelle ou imaginée
entre les demandes d’une situation donnée et les ressources qu’une personne
attribue à ses propres systèmes biologiques et psychologiques ».
2. Qu’est ce que le burnout sportif
Ce terme a été utilisé pour la première fois dans le contexte du travail par
Freudenberger (1974) quand il décrivit l’état de fatigue généralisée des professionnels
de la santé mentale. Il en donnera la définition suivante : « un effondrement, un
épuisement ou une fatigue extrême provenant d’une demande excessive d’énergie, de
forces ou de ressources ».
L'épuisement professionnel est un état qui se manifeste en cas d'épuisement physique,
mental et affectif (Farber, 1983).
A quoi correspond l'épuisement professionnel ?
D'abord, il inclut l'épuisement affectif. Ceux qui en souffrent sont fatigués, tendus,
apathiques et affligés de divers maux. Ils se sentent « vidés » et se fichent de leur
travail. Une autre facette est la dépersonnalisation, ou l'indifférence à l'égard des
autres. Dans ce cas, ils traitent les clients froidement, comme s'ils s'agissaient
d'objets, et éprouvent de la difficulté à se soucier du bien-être de ces derniers. Le
troisième aspect est la diminution du rendement. Rendement médiocre, sentiment
d'impuissance, de désespoir ou d'irritation, faible estime de soi et désir de changer
d'emploi ou de carrière caractérisent cet état.
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Le burn out sportif se définit comme un retrait psychologique émotionnel et physique
en réaction à un stress excessif avec insatisfaction. Les symptômes cliniques sont une
dépersonnalisation, une diminution de l’envie de réussir, un épuisement émotif et
physique, une perte du plaisir et du désir de jouer signifiant un syndrome dépressif. Le
début est brutal (style explosion en plein vol) et l’impact majeur sur l’avenir sportif car
il se développe souvent une forte aversion pour la pratique, de nature phobique. (S.
Afflelou, 2007).
« État d’épuisement extrême et généralisé, ayant un impact majeur sur le devenir et la
vie des sportifs … ».
Les jeunes sportifs “touchés” sont fréquemment en pleine ascension de leur carrière et
pas toujours capables de percevoir les signes d’alerte… Le tableau clinique est celui
d’une dépression sévère, avec souvent idéation suicidaire. L’évitement de la situation
sportive (et de tout ce qui y fait référence) apparaît comme un paramètre marquant,
contrairement au surentraînement où le sportif a tendance à augmenter ses charges
d’entraînement pour compenser la baisse des performances.
Enfin, si l’on prend en compte l’évolution clinique, cet état pourrait être annonciateur
d’une interruption définitive de la carrière. » (S. Afflelou, 2007).
Burn-out sportif = État d'épuisement extrême et généralisé, proche de la dépression
sévère. En sport, l'individu qui est en situation de burn-out a tendance
arrêter sa
carrière sportive. Syndrome de grande fatigue physique/émotionnelle, engendrant une
diminution de l'importance du sport et une baisse de l'accomplissement sportif.
Qu'est-ce que le surentraînement ? Le surentraînement a plutôt une connotation
physique. Quand on parle de surentraînement mental en sport, on utilise le terme de
burnout. Le surentraînement, c'est quoi ? C'est un état d'inadaptation à une charge
d'entraînement où la charge d'entraînement est supérieure aux récupérations. Le
surentraînement est un désordre neuroendocrinien résultant d'une surcharge de travail
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à l'entraînement et en compétition (MacKinnon, 2000). A un premier niveau le
déséquilibre entre l'entraînement et la récupération conduit l'athlète à un état prolongé
de manque de fraîcheur se traduisant par une difficulté croissante à maintenir les
régimes habituels d'entraînement et une diminution de sa capacité de performance
pendant une longue durée ; la baisse des performances peut durer de plusieurs semaines
à plusieurs mois (Debois, 2006).
Quels sont les facteurs favorisants le burn-out ?
Cf. Les travaux de l'institut universitaire de Douglas, 2008.
1) Les personnes exigeantes et qui ont des attentes très élevées à l'égard d'euxmêmes sont plus touchés par le burn-out que les autres.
2) Les attentes élevées des autres = les personnes qui cherchent à être les plus
productifs, les meilleurs en terme de performance et qui ont tendance à élever
leurs attentes à l'égard des autres sont plus touchés par le burn-out que les
autres.
3) Les personnes qui sont très perfectionnistes sont plus touchés par le burn-out
que les autres.
4) Les personnes qui ont un faible sentiment d'appartenance sont plus touchés par le
burn-out que les autres.
Le surentraînement …
On observe, une baisse des performances malgré le maintien ou l’augmentation de la
charge d’entraînement, une sensation de fatigue, un syndrome dépressif associé à des
troubles du sommeil et de l’appétit, une baisse de la motivation et de l’estime de soi, une
augmentation des risques de blessures, des infections et des allergies (Churet &
Montmayeur, 2005).
Burn-out ou dépression ?
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Le burn-out est généralement perçu comme un problème lié au stress dans le milieu de
travail, alors que la dépression est un phénomène plus complexe qui peut s’infiltrer dans
toutes les sphères de notre vie. Si l’on peut rencontrer l’un (burnout, situation de travail
où les demandes dépassent les capacités –moyens- de l’individu) ou l’autre (la dépression
peut ne rien à voir avec le travail ou le stress) de façon isolée, les 2 termes sont très
liées.
Questions :
Est-ce que le stress chronique ou répété peut détériorer la santé physique et perturber
le bien-être affectif d'un individu ?
Vrai (Hans Selye, 1976)
Au dire d'Hans SELYE « l'absence totale de stress équivaut à la mort ».
Somatologie
Qu'est-ce que les troubles psychosomatiques ? (psyché = esprit, soma = corps) se
caractérisent par l'association de facteurs psychologiques avec des dommages réels aux
tissus corporels. Maux de tête, gastro-intestinal (ulcères de l'estomac), respiratoires
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(asthme), eczéma, urticaires, colite (du colon), douleur au cou ou au dos, l'insomnie, la
constipation, l'indigestion, les troubles sexuels, etc.....
Qu'est-ce que l'hypocondrie ? Les hypocondriaques ?
Ils s'imaginent atteints d'une maladie.
Qu'est-ce que le SGA ?
C'est le Syndrome Général d'Adaptation mis en place par le physiologiste Canadien Hans
SELYE (1976). Selon Selye, le SGA se déroule en 3 étapes : 1) une réaction d'alarme, 2)
un stade de résistance et 3) un stade d'épuisement.
1) En réaction d'alarme : le corps mobilise ses ressources pour faire face à un
surcroît de stress. L'hypophyse sécrète une hormone qui augmente la production
d'adrénaline et de noradrénaline des surrénales. Lorsque ces hormones arrivent
dans le sang, certains processus corporels s'accélèrent et d'autres ralentissent.
Notre corps réagit instantanément et automatiquement aux urgences. Les
symptômes observés dans la réaction d'alarme sont : le mal de tête, la fièvre, la
fatigue, le souffle court, des maux d'estomac, la perte d'appétit et le manque
d'énergie, etc...
2) Le stade de résistance = Les défenses corporelles se stabilisent et les sources de
stress s'amoindrissent. Par exemple, des animaux qu'on transporte dans un
environnement extrêmement froid deviennent plus résistants au froid mais plus
sensibles aux infections. C'est à ce stade qu'apparaissent les premiers signes de
troubles psychosomatiques.
3) L'épuisement = Si le stress se poursuit, on atteint le stade d'épuisement. Les
ressources corporelles sont épuisées et les hormones de stress sont réduites. A
moins qu'on ne trouve un moyen pour soulager le stress, il s'ensuit une maladie
psychosomatique, une perte de santé grave ou un effondrement complet.
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