COLLOQUE RINOS (Réseau Intégration Nord Sud) : Intégrations Régionales Et Stratégies De Développement
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COLLOQUE RINOS (Réseau Intégration Nord Sud)
Montréal, 2-3 Juin 2005
Organisé en partenariat avec le « Centre Etudes Internationales et Mondialisation » de
l’Université du Québec à Montréal
Appel à communication sur le thème d’ :
INTEGRATIONS REGIONALES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT :
Les relations Nord-Sud dans l’Euromed, les Amériques et l’Asie.
Auteurs :
Samir RAHEM, Université de Picardie Jules Vernes (UPJV), Faculté d’Économie et de Gestion
d’Amiens, Doctorant en sciences économiques.
Laboratoire de recherche : « CRIISEA ».
Coordonnées :
5, Rue Georges Guynemer, Apt: 134,
80080, Amiens.
Tel : 03.22.52.91.05
Mob : 06.78.72.19.85
Thème de recherche :
«L'intégration régionale et les pays d'Asie de SUD-EST : quels enjeux au sein des deux
regroupements régionaux ASEAN & APEC ? »
Classification de ma proposition de contribution dans l’un des axes thématiques
du colloque :
Axe n°4 : « Flux de capitaux et investissements directs »
Titre du projet de communication :
«Les pays d'Asie de SUD-EST entre l’ASEAN et l'APEC : pour une redéfinition des approches
stratégiques des PED à l’égard de l’équation IDE/IRNS et développement durable»
Mots clés :
COLLOQUE RINOS (Réseau Intégration Nord Sud) : Intégrations Régionales Et Stratégies De Développement
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IDE, le politique, stratégies de développement, IRNS, IRSS, New régionalisme, Etat-Région,
FMN, pays d'Asie de SUD-EST, ASEAN, APEC, institutionnalisation de facto.
Propos introductifs :
Pendant la riode post coloniale, la plupart des pays nouvellement indépendants ont choisi pour
leur économie le modèle de développement autocentré. L’implantation des firmes étrangères dans ces
pays était alors modeste. Ces firmes étaient accusées de la création de monopoles et de la captation des
rentes issues de l’exploitation des ressources naturelles des pays en développement (PED). C’est pourquoi
d’ailleurs, plusieurs codes et règlements ont été adoptés afin de limiter l’influence et l’action des
multinationales sur leur territoire.
L’effondrement du bloc soviétique à la fin des années 1980 a marqué le triomphe du dogme libéral.
Les économies en développement convertis à l’économie de marché se sont vues obligées de suivre un
vaste processus de libéralisation inspiré du Consensus de Washington. A cet effet, la mondialisation a
transformé la vision des jeunes Etats vis-à-vis des flux d’investissements directs étrangers (IDE). Les
stratégies de ces derniers sont passées du principe du développement nationalement maîtrisé à une relation
contractuelle où le développement est conçu comme une résultante de l’internationalisation. On a vu alors
l’apparition d’un esprit de concurrence entre les firmes multinationales (FMN) afin d’accaparer la plus
grande part de bénéfices sur ces territoires très dynamiques. La méfiance a laissé donc place à la confiance
une forte volonté d’accueil et de négociation s’est manifestée de la part des PED. Jusqu’à présent, la
région d’Asie de sud-est reste l’endroit le plus attractif des IDE et des capitaux étrangers, mais aussi celui
qui a subis les plus fort chocs à la suite de leur retrait brutal en 1998. Ceci rend l’étude du comportement
des pays d’ASEAN très intéressante en raison de la forte concurrence entre ses membres concernant
l’attraction des IDE. En effet, l’enjeu ne concerne pas seulement l’importance financière de l’apport
d’investissement direct des FMN, mais surtout les possibilités de transferts de technologie, l’absorption du
chômage, etc. que peuvent engendrer les IDE.
Cependant, les mouvements d’IDE étaient accompagnés par une forte fracture entre PME locales,
encore non matures, et FMN trop puissantes, car d’envergure internationale. Dans ce contexte,
l’intervention de l’Etat était indispensable afin de protéger son infrastructure industrielle naissante et pour
maîtriser les flux massifs des IDE vers son sol. Les libéralisations, les privatisations, les conditions dans
lesquelles les investissements sont réalisés, etc. faisaient l’objet de gociation la dimension politique
n’était pas absente. Le privilège a été donné à la fixation d’une véritable stratégie de développement et à
l’orientation des investissements directs vers les secteurs prioritaires tout en négociant leur apport dans les
domaines clés tels que la technologie, les ressources humaines et le gouvernement d’entreprise.
Au parallèle de ces évènements, d’autres, qui ne manquent pas d’importance, se sont produits au
même rythme de rapidité que les premiers. Les Etats se sont lancés dans un processus de signature des
accords de coopération économique tout à fait inédits. On a vu comment au modèle dominant
d’intégration régionale entre pays à des niveaux de développement comparables, s’est ajouté un nouveau
modèle d’intégration régionale entre pays à des niveaux de développement très différents appelé souvent :
« Intégration Régionale Nord-Sud » (IRNS) ou encore « Régionalisme ouvert ».
Par ailleurs, à la différence des pas déjà franchis par les PED d’autres continents, les asiatiques
enregistrent un retard en terme de signature formelle d’accords d’IRNS, même si une dynamique
particulière en la matière s’est manifestée par ceux-ci récemment. L’Association des Nations de SUD-EST
Asiatique (ASEAN) semble être, jusqu’à présent, un des modèles incarnant un esprit de coopération Sud-
Sud spécifique. Les évènements produits depuis les années 1980, surtout après la crise financière de 1998,
ont renforle processus de transformation des objectifs de l’association du politique à l’économique.
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Cependant, les alliances régionales imposées par la globalisation ont poussé l’ASEAN à étendre son
réseau de coopération à d’autres pays du Nord comme du Sud en mettant en place, depuis 1989, le Forum
de Coopération Asie-Pacifique (APEC) ayant pour principal objectif la création d’une zone de libre-
échange transcontinentale. Dans ce cadre, les membres de l’ASEAN paraissent, comme l’étaient depuis
toujours, très réfractaires à l’idée d’affaiblir leur souveraineté. Néanmoins, la dépendance de leur
économie et la nécessité de garantir la présence stabilisatrice des Etats-Unis, face à l’importante influence
régionale venant du Japon et de la Chine, les a en partie motivé à la participation dans l’APEC.
La création de l’APEC montre également la volonté des membres de l’ASEAN de mettre en place
un lieu où puissent se discuter des coopérations économiques régionales plus institutionnalisées que celles,
très nombreuses, qui existent actuellement bilatéralement ou à travers des réseaux informels, tels ceux de
la diaspora chinoise par exemple.
A partir de ce point, nous nous rendons compte que la mission des Etats en développement s’est, de
plus en plus, compliquée. Ils apparaissent fragmentés entre des soucis nationaux et internationaux. Ils
doivent à la fois gérer les flux d’IDE, de capitaux, problème de chômage, etc. Et aussi s’occuper
soigneusement de leur insertion parfaite dans l’économie mondiale et régionale. De ce fait, ils seraient
appelés à tracer des stratégies efficaces susceptibles de leur garantir une croissance normale et surtout
durable avec un minimum de prise de risque. Le renforcement de la puissance des firmes multinationales,
soutenues dans la plupart des cas par des Etats influents au sein des institutions internationales tel que le
FMI et l’OMC a réduit la marge de manœuvre des Etats en ce qui le contrôle des flux d’IDE. L’enjeu s’est
accentué à partir du moment ces firmes se sont impliquées dans le processus de prise de décision
politique. Par ailleurs, l’Etat lui-même semble adapté avec la nouvelle donne internationale. Son
implication dans des projets d’intégration régionale lui a donné un poids plus important sur la scène
internationale. Alors, on ne parle plus de l’Etat-Nation mais de l’Etat-Région. Ce changement de statut
devrait normalement s’accompagner par une évolution de moyens d’action et des rôles alloués aux Etats.
C’est là où réside l’essence de notre problématique.
A cet effet, il devient primordial d’élargir le champ de vision de l’Etat en ce qui concerne sa
politique de coopération non seulement aux seules relations d’Etat à Etat, mais également aux autres
acteurs internationaux à savoir les FMN et les institutions internationales (OMC, FMI, BM, etc.). Dans ce
cadre, les Etats devraient accorder une attention particulière au comportement stratégique de ces firmes et
surtout aux influences massives exercées par les Etats du Nord via les institutions internationales ou
régionales.
Problématique :
Toutes les mutations au sein de l’économie mondiale déjà mentionnées forment un objet privilégié
de recherche qui invite à des reconsidérations théoriques et pratiques sur les relations entre les économies
du Nord et du Sud.
A ce propos, notre questionnement principal peut être résumé ainsi :
-Quelle approche stratégique à choisir par les PED en général et les pays d’ASEAN en particulier
afin de concrétiser leurs ambitions de développement soutenable ?
De cette question principale découlent d’autres secondaires :
- Jusqu’à quel point les IDE pourraient être bénéfique au PED?
- Quels seraient les nouveaux défis que doivent soulever les Etat-Région afin de maintenir leur
souveraineté politique (aspect décisionnel) et surtout garantir un développement économique durable?
-Les pays d’ASEAN seraient-ils en mesure d’influencer, plus que d’être influencé par, les autres
membres au sein de l’APEC ?
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-L’IRNS est-elle la solution optimale pour une coopération égalitaire et soutenable entre le Nord et
le Sud ? Complémente-t-elle le manquement de l’intégration régionale Sud-Sud (IRSS)?
Originalité du sujet :
Notre article ne vise pas à traiter la problématique d’IRNS uniquement dans sa dimension
économique, mais surtout à introduire les deux dimensions politique et stratégique des acteurs d’économie
internationale dont l’Etat se trouve à leur tête. De ce fait, nous essayerons à travers une lecture en terme
d’économie politique internationale (EPI) d’étudier les conflits stratégiques entre les Etats, les FMN et les
institutions internationales ou régionales. Le changement de la donne internationale va nous inciter à
substituer l’emploi de la notion Etat-Nation par celle Etat-Région. C’est pourquoi, et c’est réside
principalement l’originalité de notre travail, un Etat-Région ne devrait plus se limiter aux simples missions
assumées auparavant par l’Etat-Nation en raison du changement de son statut.
La démarche retenue et résultats attendus :
Ainsi et en premier lieu, nous allons entamer une étude des retombées économiques et les effets
d’entraînement que pourraient engendrer les politiques d’ouverture aux investissements étrangers adoptées
par les PED en général et les pays d’ASEAN en particulier, échantillon de notre étude. Puis, mesurer les
coûts de ces libéralisations accélérées et surtout le degré d’influence des stratégies des FMN, qui font des
IDE un instrument de pression, sur les processus de prise de décisions économiques et politiques
d’enverguer nationale et international concernant l’avenir des PED.
En deuxième lieu et à travers une lecture en terme d’économie politique internationale, nous
étudierons le régionalisme ouvert pratiqué par les pays d’ASEAN et exporté à l’APEC. Ensuite, nous
essayerons de cerner les principaux enjeux relatifs aux rapports de force et aux différents conflits
d’intérêts existant au sein des deux regroupements : ASEAN et APEC et les rôles qu’ont pris les membres,
désormais agissant en tant qu’Etat-région, à leur égard.
Enfin, et en dernier lieu, nous tenterons de répondre à notre questionnement lié à la meilleure politique
que pourrait entreprendre les Etats-Région quant aux différentes stratégies suivies par les FMN, les
institutions internationales et régionales afin de garantir à leurs économies un développement soutenable.
Dans ce cadre, nous essayerons également de déterminer la nature du rapport triangulaire :
IDE/IRNS/Développement pour trouver la meilleure formule de coopération que devraient choisir les
PED.
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