Un vieil artisan, passé maître dans l'art des feuilles d'or, en produisait de si fines qu'il connût
ainsi une grande célébrité. A tel point que le roi lui-même ordonna d'en faire envelopper son
chocolat le plus noir. De sorte que chacune de ses tablettes, ressemblant à un trésor, fût
accourir les grands de ce monde. " 1848 " de Poulain, rappelez-vous comme vous aimez le
chocolat. A la manière d'un conte de Perrault, cette publicité, réalisée par l'agence Alice en
1995, annonce une révolution. Produit familial et populaire, Poulain et sa marque " 1848 "
renoue avec la tradition de son fondateur, celle de grand chocolatier. Preuve que l'histoire,
c'est aussi demain !
• 1848 : la démocratie par le chocolat,la naissance de poulain
Victor Auguste Poulain, confiseur a Blois depuis le 23 juin 1847, crée sa marque, sur les
conseils de son épouse, Louise-Pauline Bagoulard, que Victor Auguste Poulain signe ses
chocolats de son propre nom. Poulain ou quand un homme d'exception comprend les
changements de son temps - la révolution industrielle avec, pour conséquence sociale,
l'entrée dans l'ère des masses - et sait les traduire sur le plan industriel et commercial.
sous en poche. Commis d'épicier à Bléré puis à Blois, sa vocation mûrit à Paris.
C'est au " Mortier d'Argent ", épicerie de luxe rue Monsieur le Prince que, de 1837 à 1847, il
s'initie à la fabrication encore artisanale du chocolat, alors vendu sous la forme de boudins.
Après l'apprentissage, l'indépendance. 1847 : Victor Auguste Poulain a 22 ans lorsqu'il décide
de se mettre à son compte comme confiseurs à Blois.
Enfant d'une famille pauvre, Victor Auguste Poulain souhaitait que tous les enfants puissent
consommer du chocolat. C'est cela l'âme de la marque, Poulain qui fonde la réussite de la
marque : industrialiser pour réduire les coûts et donc les prix, fabriquer des produits de
qualité et les faire connaître par la réclame. Un premier brevet pour une préparation au
chocolat est déposé en 1852. Grâce à la dot de sa femme et la vente de ses propres biens
acquis par héritage.
Il peut ainsi acheter, en 1855 et bâtir une broyeuse mécanique puis bâtir une usine à Blois
dont la construction s'étendra de 1862 à 1879. Signe du succès : elle compte 30 ouvriers en
1870, 700 au début du XXème siècle. Baptisée usine de la Vilette, elle figure aujourd'hui sur
le packaging de la marque " 1848 ".
• évolution de l’entreprise
Le savoir-faire n'est rien sans le faire savoir. Victor Auguste Poulain entend donc se
singulariser par la réclame pour vanter son " bon chocolat loyal ". La publicité comparative
vient de naître ! Son talent est couronné, en 1858, avec une première médaille d'or
l'Exposition Industrielle de Blois. C'est, en 1865, trois ans après l'ouverture de l'usine,
l'invention du cacao en feuille, l'ancêtre de la tablette actuelle, saluée en 1867 par une
médaille de bronze à l'Exposition Universelle de Paris. Sur" Déjeuner Universel ", produit
destiné à prouver que le chocolat à croquer n'est pas seulement un produit à cuire mais à
déguster et lancé en 1864, année de l'ouverture du premier magasin parisien. On ne peut
rêver meilleur contrat de confiance pour une marque encore provinciale qui entend rivaliser
avec les maisons parisiennes et fidéliser ses clients ! Au nmbre desquels, les enfants pour qui
Victor Auguste Poulain glisse, dès 1866, des images dans ses bâtons en chocolat. " Mais elles
ne mentionnent pas encore le nom de la société