Le Proche Orient dans l`histoire des relations internationales Le

1
Le Proche Orient dans l’histoire des relations internationales
Le Proche Orient, c’est l’équivalent du vieux terme : « Levant ». Il concerne les territoires riverains de la Méditerranée
orientale jusqu'à début du Golfe persique (plus Irak et péninsule arabique). Pour les anglo-saxons il n’y a pas de distinction
entre Proche et Moyen Orient.
En parlant du Proche orient, on parle souvent de poudrière. Il y a énormément de diversités ethniques, religieusesMais si l’on
remonte de 3 siècles, ces problèmes n’existaient pas. Le qualificatif est donc récent.
I/ le Proche Orient, enjeu des impérialismes européens :
Il faut remonter au 19e siècle pour comprendre les enjeux du Proche Orient.
Empire Ottoman. À son apogée, l'Empire osmanli ou ottoman couvrait trois continents, s'étendant en Europe jusqu'aux frontières
austro-hongroises et en Asie jusqu'à la Perse, et s'étirant sur les côtes occidentales et orientales de la mer Rouge et sur les tes
méditerranéennes de l'Afrique du Nord. Fin de l’empire : Mehmet V ayant nommé en mars 1919 un gouvernement dévoué aux
vainqueurs, Mustafa Kemal prit la tête d'un mouvement nationaliste, devient en avril 1920, chef du gouvernement. Traité de
Sèvres, août 1920, prévoyait la perte des provinces arabes et le démembrement de l'Anatolie. En 1923, traité de Lausanne. Le 20
octobre 1923 proclamation de la république de Turquie, dont Mustafa Kemal fut le premier dirigeant.
1. Le Proche Orient, clé de l’équilibre entre puissances européennes ?
Nicolas 1er [empereur de Russie (1825-1855)] a qualifié l’Empire Ottoman « d’homme malade ». Certains vont chercher à
soutenir l’Empire Ottoman, s’inquiétant du vide créé par une disparition de l’Empire Ottoman alors que d’autres veulent profiter de
son affaiblissement.
a/ Trois puissances européennes investies au Proche Orient :
La France a été le premier allié européen de l’Empire Ottoman. L’ennemi commun, au début du 16e siècle était Charles
Quint [(1500-1558), Roi des Pays-Bas, d’Espagne puis du Saint empire germanique]. Un accord politico militaire est passé en 1535.
Une concession est accordée par le sultan, les Français ont le droit de s’installer dans des comptoirs en échange de l’alliance politico
militaire. Le sultan accepte d’ajouter aux concessions, un volet religieux, la France est reconnue comme la protectrice des
populations catholiques de l’Empire Ottoman : la France devient alors protectrice des chrétiens maronites [communauté
chrétienne principalement implantée au sein d'une partie de la population arabe du Liban et qui reconnaît le pape. Il existe également
d'autres petits groupes maronites à Chypre, en Palestine, en Syrie et aux États-Unis ; 1,3 million dans le monde] du Liban et des
Grecs melkites. L’alliance dure jusqu’au 18e siècle. Les philosophes des Lumières vont considérer l’Empire Ottoman comme
l’exemple type de l’arbitraire. Le turc est vu comme sanguinaire, barbare… Beaucoup estiment que le peuple arabe avait
développé une belle civilisation entrée en décadence sous le joug turc. La révolution française se donne comme mission de
libérer les peuples opprimés, apporter la liberté, la civilisation. C’est Napoléon Bonaparte qui s’en charge, en commençant par une
expédition en Egypte en 1798. Cet espace est crucial pour les Britanniques, l’Egypte devient un lieu stratégique essentiel pour
combattre les anglais. La flotte française est détruite, cette expédition est un désastre. Le sultan n’hésite pas à proclamer le djihad
contre Napoléon (il ne supporte pas son athéisme). Le discours des français, de libération des nations arables n’est pas compris. La
France n’est alors plus l’allié de l’Empire Ottoman : les anglais prennent la place des français.
Leur premier ministre est alors William Pitt. Pour lui avoir des relations avec l’Empire Ottoman « c’est une question de vie
ou de mort ». L’objectif est de préserver l’intégrité de l’Empire Ottoman. Il y aura d’autres expéditions dans les 1830’s. Méhémet
Ali, le pacha d’Egypte rêve d’indépendance, associé à Ibrahim Pacha, son fils, il s’empare de la Syrie. Les anglais menacent les
français pour qu’ils ne soutiennent pas hémet Ali, qui prenant la mesure du risque de guerre avec les anglais, renonce à son
projet. L’Egypte, à ce moment devient quasiment indépendante. Le souverain égyptien renonce à toute politique expansionniste.
Les anglais font signer à la France et à la Russie une Convention de Londres sur les détroits en Juillet 1841. Les puissances
européennes acceptent de ne pas faire franchir les détroits par des navires de guerre, sauf si l’Empire ottoman est lui-me en
guerre. Le RU a fait signé cette convention contre les Russes, pour les empêcher de jouer un rôle de ce coté de la Méditerranée.
Le tsar russe, contrairement aux anglais, souhaite le démembrement de l’Empire ottoman. Le tsar étant aussi chef religieux,
le démembrement aurait aussi un coté religieux. Pour l’association du politique et du religieux, on parle de césaropapisme.
En 1769 la guerre Russie/Empire Ottoman est déclenchée. Les russes doivent abandonner la Crimée. Catherine II oblige alors le
sultan à accepter des capitulations. Cela mène au traité de Kutchuk-Kaïnardji : la Russie devient la protectrice des populations
orthodoxes d’Istanbul (cela lui donne un certain droit dingérence). Peu de temps après le tsar déclare être le protecteur de tous les
peuples orthodoxes. Les orthodoxes sont alors plus nombreux que les catholiques.
b/ Le tournant de la guerre de Crimée (1854 55) et l’établissement d’un condominium franco-britannique :
2
La guerre de Crimée : suite à un conflit à Bethléem entre chrétiens latins - protégés par la France - et orthodoxes -
protégés par la Russie - les relations entre la Russie et l'empire Ottoman s'envenimèrent jusqu'à la déclaration de guerre. Toutefois
cette querelle est un prétexte. L'affaire est réglée par les Turcs en faveur du clerorthodoxe, mais la Russie exige alors du sultan
des garanties en faveur de tous les chrétiens orthodoxes de l'Empire (1853); mais les véritables raisons sont les ambitions de la
Russie, désireuse de s'annexer Constantinople et les Détroits, pour accéder à la Méditerranée. Suite au refus des Ottomans, le
tsar fait occuper les principautés moldo-valaques (juillet 1853). L'Empire ottoman déclare alors la guerre à la Russie le 4 octobre
1853. Les Français et les Britanniques, puis les Sardes (Piémontais), s'allièrent aux Ottomans. La flotte turque est détruite par
l'escadre russe dans le port de Sinope, le 30 novembre 1853. Pour débloquer la situation, les alliés décidèrent de débarquer en
Crimée et d'attaquer le principal port russe de cette mer, Sébastopol. Après leur barquement en Crimée le 14 septembre
1854, les alliés vainquirent les Russes à l'Alma (20 septembre), mais préférèrent mettre le siège devant Sébastopol.
Les origines : c’est une histoire de clés. Cela amène à évoquer la querelle des lieux saints. Parmi eux il y a l’église de
Bethléem. Le clergé catholique réclame l’autorisation de disposer de la clé de l’église. Le sultan accorde au clergé catholique la clé
à la défaveur des orthodoxes.Cette crise purement religieuse prend de l’ampleur. Le tsar décide d’occuper les principautés
roumaines de l’Empire Ottoman. Les britanniques réagissent, tout comme la France. Napoléon III veut obtenir l’appui des
catholiques français. Il trouve cette crise intéressante pour le développement de ses intérêts. Il y a aussi un motif extérieur : il veut se
lancer dans une politique d’expansion coloniale. S’associer aux anglais contre les russes, peut leur apporter des avantages dans ce
domaine, par conséquent Napoléon s’engage dans la guerre. Sébastopol est prise en 1855, c’est la fin de la guerre. En 56 le traité de
Paris est signé : la mer Noire est neutralisée : aucune flotte de guerre ne pourra naviguer sur la mer Noire la défaveur des
britanniques…). Si les russes avaient accepté la première convention, c’est que la neutralisation des détroits les avantageait aussi :
les navires britanniques ne pouvaient pas non plus passer.
Le traité de Paris est défavorable à l’Empire Ottoman car il est redevable. Une banque impériale Ottomane est
constituée. Il est clairement sous tutelle à partir du milieu du 19e siècle. Une autre tutelle plus directe est mise en place. En 1860 se
produisent des émeutes au Liban : les chrétiens maronites sont en conflit avec la communauté druse : des chrétiens sont massacrés.
Napoléon III décide d’envoyer une expédition à but humanitaire (c’est la 1ere dans ce but). Une commission internationale se réunit à
Beyrouth à l’initiative de la France. On met en place une province autonome du Liban à majorité chrétienne. La France développe
une forte influence culturelle à partir de ce moment.
Canal de Suez : la France s’intéresse à nouveau à l’Egypte, au moment de la construction du canal de Suez. Les
britanniques vont chercher à s’investir dans ce projet : Benjamin Disraeli veille à racheter le plus d’actions obligeant les français à
accepter un condominium financier entre la France et le RU. En 1882 les français laissent les britanniques mater une révolte
égyptienne grâce à laquelle les britanniques établissent leur protectorat. L’Égypte est alors sous protection britannique. Les
meilleurs alliés de l’Empire ottoman ne respectent pas l’intégrité ottomane et font donc tout pour imposer leur tutelle et affaiblir
l’Empire, chose dont le sultan est conscient.
2. Les temps des ruptures et la programmation de la disparition de l’Empire ottoman :
a/ L’entrée en scène de l’Allemagne et ses conséquences
Le capitalisme allemand s’intéresse à ce qui se passe dans l’Empire ottoman. Les britanniques et les français voient d’un
bon œil la participation en capitaux des allemands. Se met donc en place une sorte de solidarité capitaliste. Le politique s’invite lui
aussi. En octobre 1898 Guillaume II se rend à Istanbul, bien reçu par Abdul Hamid. On considère l’intérêt porté par les Allemands
comme une aubaine. Avec l’Allemagne on se sent plus libre et plus indépendant car elle n’a pas encore d’ambitions territoriales et
elle propose de moderniser l’Empire. L’Allemagne se fait attribuer des marchés au détriment des français et des britanniques : les
britanniques se voient refuser la construction du Bagdadbahn (projet ferroviaire). Les britanniques ne voient plus d’un bon œil la
participation allemande. Un projet de voie ferrée vers Akaba est prévu : les britanniques obligent le sultan a détourner la voie ferrée
(ils ont peur de la possibilité de transporter des troupes). Les relations se dégradent : certains hauts fonctionnaires se demandent s’il
faut continuer à maintenir l’intégrité ottomane. On songe à prendre le contrôle direct de certaines zones cruciales pour la route des
Indes (Palestine, zone Mésopotamienne…). Les Britanniques prennent contact avec les partisans du réveil de la nation arabe (en
1908, c’est le mouvement jeune turc). Le deuxième fils du chérif de la Mecque (Hussein) [titre donné par les musulmans aux
descendants de Mahomet par Ali et Fatima] prend contact avec Abdallah. Les Britanniques pensent à soutenir le chérif plutôt que
le sultan. Hussein peut revendiquer, en raison de ses ancêtres le titre de calife [califat, dignité et territoire du calife, en sa qualité
de chef suprême de la communauté musulmane et successeur du prophète Mahomet]. Les anglais entrent donc en contact avec lui
(avant la 1GM).
En France on songe au développement de sphères d’influence.
b/ Les incertitudes de la guerre et la diplomatie tous azimuts du Royaume Uni
1ere question : l’Empire Ottoman va-t-il entrer en guerre ? Un traité d’alliance est signé avec l’Allemagne le 2
août 1914. Certains voient dans la guerre une aubaine pour se débarrasser de la tutelle. On préfère l’entrée en guerre à la neutralité.
Présence de deux navires allemands (dont les soldats sont habillés d’uniformes ottomans) à Istanbul qui se dirigent pour bombarder
3
Odessa (ville russe). Au départ les russes profitent d’un certain nombre de succès, mais quelques mois plus tard ils doivent reculer.
En Arménie turque on accueille avec joie les russes et lorsque les troupes turques réinvestissent l’Arménie, les arméniens sont
déportés et massacrés (1 à 1,5 millions sont tués) par les turcs.
Les anglais éprouvent de la difficulté à s’emparer de Bagdad. L’échec le plus cinglant se fait au niveau des détroits. Les
franco britanniques évacuent la zone en janvier 1916. La situation inquiète les britanniques qui multiplient les accords
diplomatiques. Jusqu'à présent les britanniques avaient tout fait pour que les russes ne contrôlent pas les détroits. Vu la situation,
quand le ministre russe parle d’obtenir le contrôle des détroits et de Constantinople, les britanniques acceptent. Ils ont peur de voir
la Russie signer une paix séparée avec l’Allemagne. Le 2e volet de la politique diplomatique concerne l’Italie qui était neutre. On
lui promet des territoires pour qu’elle rentre en guerre du de l’Entente [dans laquelle se trouve l’All, et indirectement l’Empire
Ottoman]. Le partage de l’Empire Ottoman permettrait à l’Italie d’obtenir le port d’Adalia. Cela est confirmé par le traité de St
Jean de Maurienne en 1917. On veut soulever les populations arabes contre le joug turc. Mac Mahon, haut commissaire en
Egypte entre en contact avec Hussein. Hussein accepte l’idée de lancer une insurrection mais il lui faut une contrepartie : il
propose la création d’un grand Royaume arabe. Mac Mahon répond favorablement mais reste flou et ne veut pas déterminer de
frontières. Hussein demande des précisions mais Mac Mahon indique que la sopotamie risque de passer sous tutelle britannique.
La révolte est cependant lancée en juin 1916.
La France est alliée mais aussi concurrente du RU au Moyen Orient. Une négociation est donc menée, et aboutit aux
accords Sykes-Picot. On comprend que lallié britannique n’est pas toujours très franc, on demande aux français s’ils sont
favorables à la création d’un Etat arabe. Ils sont favorables mais à des conditions précises, par exemple que certaines zones soient
sous tutelle française. Les britanniques se montrent conciliants et font en sorte que le Proche Orient soit partagé de manière
égale en cas de victoire. La France obtiendrait toute la région riveraine de la Méditerranée en dehors de la Palestine qui
deviendrait une zone brune, soit zone internationalisée. Ils auraient une zone bleue d’administration directe, alors que la zone A
serait une zone de tutelle indirecte. Cette région irait jusqu'à la région de Mossoul que n’exigeaient pas les français. Une présence
française au Nord de l’Irak serait un tampon à l’influence russe. Concernant le sud du Proche Orient, la zone passerait sous
administration anglaise : zone B d’administration indirecte, zone rouge d’administration directe.
3. Le face a face franco-britannique, matrice du Proche-Orient contemporain.
a) La nouvelle stratégie britannique : imposer la paix britannique
mais concurrence française .
- En 1916 Lloyd George devient premier ministre.
- Lord Curzon (1859-1925) Vice-roi des Indes de 1899 à 1905, il entreprit d'importantes réformes ; 1916 il entre dans le cabinet de
guerre de Lloyd George, puis fut nommé secrétaire d’Etat aux affaires étrangères (1919-1924). [En 1922-1923, il présida la
conférence de Lausanne pour la paix au Moyen-Orient].
- Lord Balfour (1848-1930), Premier ministre britannique et chef du parti conservateur, célèbre pour son action en tant que ministre
des Affaires étrangères pendant la Première Guerre mondiale. Lorsque David Lloyd George devint Premier ministre en décembre
1916, Balfour fut nommé au ministère des Affaires étrangères. Nov. 1917 il publia une lettre d'intention, devenue lèbre sous le
nom de déclaration Balfour, qui indiquait que l'Angleterre favoriserait la création en Palestine d'un foyer national pour le peuple
juif.
  Ces hommes politiques pensent que c’est au RU que doit revenir l’essentiel du Proche-Orient.
Grand attachement à la grandeur de l’Empire. Les troupes britanniques sont de plus en plus nombreuses au Proche-
Orient. Notamment en Egypte. En revanche, les français ont d’autres chats à fouetter donc pas très présents au Proche-Orient. Par
ailleurs, la GB se présente comme libérateur du monde arabe, notamment contre le joug turc. Dans le monde arabe, c’est aux
britanniques qu’on fait confiance pour construire gd Etat arabe. Nov. 1917 troupes en Palestine pour affronter l’Empire ottoman.
Mais surtout, ce mois-ci, Lord Balfour, ministre des affaires étrangères, adresse à lord Rothschild, une lettre très célèbre (
« Déclaration Balfour ») : « le gouvernement britannique envisage favorablement l’établissement d’un foyer national pour le
peuple juif, et emploiera tous ses efforts pour la réalisation de cet objectif ».
Pour expliquer cette attitude on a supposé plusieurs choses : 1. on a parlé de « lobby juif » 2. Charles Weizmann
(juif) a mis au point des explosifs plus forts que ceux d’avant, donc on a supposé que la GB lui était redevable 3. Parmi les banques
sollicitées pendant la 1ère GM il y avait des banques juives. Mais le facteur déterminant est à chercher ailleurs : sur la carte Grande
proximité entre Palestine et Canal de Suez, et de plus, est sur la route des Indes. En ce positionnant en « libérateur des
populations arabes », justifierai leur présence future sur le territoire palestinien ; et deuxièmement protéger les juifs, pour
légitimer la présence britannique en Palestine après la guerre. Les britanniques vont dénoncer l’ensemble des accords aussi avec la
partie française ; ils veulent duire au max la part de la Palestine attribuée aux français.
  On se dirige donc vers une « Pax Britannica », et les français ont le mauvais rôle. Car qd réclament des territoires,
apparaissent comme des impérialistes, assoiffés de conquête.
Après la Palestine, les troupes britanniques. se dirigent vers la Syrie et le nord de la Mésopotamie. Alors que la Mésopotamie
devait être attribuée aux français. Les anglais permettent à Fayçal d’entrer triomphalement dans la ville de Damas. Montre que les
anglais s’attachent à favoriser la libération et l’affirmation de la grandeur du peuple arabe. Pendant ce temps l’avenir de la
Fr. en Syrie apparaît compromis. Clemenceau s’occupe essentiellement de l’All. Mais obtient un accord verbal de Lloyd George le 4
déc. 1918 : Clemenceau reconnaît la tutelle britannique en Palestine, et sur l’ensemble de la Mésopotamie (il faut dire que les
4
français ne veulent pas vraiment le contrôler) mais en échange, il réclame la Syrie, me si elle a été libérée par les troupes
britanniques. Lloyd George semble d’accord. Mais en fait rien n’est réglé, et l’on va s’en rendre compte lorsque la conférence de la
paix s’ouvre en 1919.
b) l’affrontement franco-britannique à la conférence de la paix.
Wilson refuse catégoriquement le dépeçage du monde Arabe. Se rallie au ministre africain le Général Smuts. Wilson :
dans le cadre d’un « mandat » la puissance a des devoirs, notamment former la population pour la conduire vers l’indépendance ;
autrement dit le mandat n’est que temporaire. Alors que la colonie c’est différent. Par ailleurs, il était prévu que les population
locales choisissent elles-mêmes leur mandataire (ça n’a pas été le cas).
Par ailleurs, Clemenceau pense que la question de la partition arabe est réglée. Mais ce n’est pas le cas. Britanniques
veulent constituer un gd Etat arabe, avec la Syrie : Etat qui irait du Hedjaz à la sopotamie. Clemenceau a la sensation d’avoir
été berné, c’est le pb des accords verbaux ! Par ailleurs Faysal s’exprime devant le Conseil des 10 en fév. 1919 ce qui est un
véritable honneur. C’est l’occasion d’une rude confrontation entre français et britanniques, avec Wilson comme arbitre. Ce
dernier propose l’envoie d’une commission sur place, pour voir ce qu’en pensent les populations. Commission King-Crane’ .
Constate que les populations veulent leur indépendance le plus vite possible : création d’un Etat arabe, et non pas un mandat.
Veulent une gde Syrie qui s’étend sur l’Iran, sur la Cisjordanie. Et, s’il fallait un mandat, on voudrait que ce soit les E.U !! car on
considère que les E.U ont + d’objectivité. Cpdt, pour la France, seules les populations chrétiennes veulent mandat français. Chez
les français, on veut vite que ce rapport soit envoaux oubliettes. Et puis, les EU vont refuser le traité de Versailles, le Sénat
américain refuse de le ratifier, donc de toute façon les EU ne pouvaient pas s’accorder avec le rapport King-Crane.
Finalement la crise va se dénouer en sept 1919. Gouvernement britannique doit faire face au pb irlandais, troubles en
Inde, troubles en Egypte alors la question syrienne devient secondaire pour le gouvt britannique, donc Lloyd George prend la
décision dévacuer la Syrie. Champ libre pour les français. Mais ne fait pas plaisir à Faysal qui se voyait déjà a la tête du monde
arabe. Abandonné par les brit, na pas d’autres choix que de négocier avec les EU. Mais sur place, on est très mécontents de la
situation. Les nationalistes syriens adoptent des positions très radicales. Mise en place d’un Congrès national syrien qui
proclame l’indépendance, et on programme Faysal roi de Syrie en mars 1920.
France attaque troupes arabes, et c’est par la force que les français s’installent à Damas en juillet 1920. Voila comment le
mandat français s’instaure.
4) le Proche-Orient recomposé à la mode britannique réussites et échecs
a- l’arbitrage franco-britannique et sa contestation du coté turc.
Conférence de San Remo destinée à préparer le traité de Sèvres et à fixer les conditions exigées à l’Empire Ottoman.
Mais surtout les Français et les Britanniques vont se partager les territoires arabes. Mandat palestinien et mandat irakien
pour le RU. En juillet 1922 la SDN ne fait qu’entériner les décisions de 1920 !
Traité de Sèvres, 10 août 1920.
-Confirme perte des territoires arabes par l’empire Ottoman.
-Par ailleurs, pour l’Anatolie (Turquie actuelle) seul 1/3 de l’Anatolie devait revenir aux turcs.
-Création d’un Etat arménien à part entière
-Mise en place d’une zone dinfluence anglaise, une zone italienne, et une zone grecque (ce qui a énervé le + les Turcs).
-Kurdistan se voit accorder l’autonomie, puis éventuelle indépendance. pour plus tard.
Empire Ottoman voit son influence très réduite.
En Europe on a souligné que ce traité de Sèvres est encore plus dur que le traité de Versailles. Ce sont les Turcs qui sont
le + mal lotis. Politiques français la considèrent comme une atteinte aux droits de la nation turque. Raymond Poincaré n’hésite pas à
parler du traité comme un « vase fêlé ». Ce traité a été influencé essentiellement par Lloyd George c’est lui qui a avancé la plupart des
idées. C’est pourquoi les français. peuvent se permettre de critiquer ce traité. Il ne sera d’ailleurs jamais appliqué.
Mustapha Kemal lancera une rébellion turque qui va prendre de l’ampleur. Par ailleurs Kemal se rapproche de Lénine, ce
qui va générer chez les All. une gde inquiétude : l’association. possible entre les révoltés musulmans et l’armée rouge. Cette crainte
explique que les Britanniques acceptent d’organiser à Londres une conférence en v. 1921 à laquelle sont invité les kémalistes et les
grecs. Mais échec car blocage de la part des grecs. Du coté Français, on pense qu’il faut réviser le traité de Sèvres. En 1921 accord
avec Kemal : la France restitue aux turcs tous les territoire censés être sous sa zone d’influence en dehors de la gion
d’Alexandrette.
??? veulent révision du Traité de Versailles mais Français. leur répondent qu’il faut aussi modifier le traité de Sèvres.
Mustapha Kémal dec. 1922 entre triomphalement à Istanbul et obtient révision du traité de Sèvres. Peu de temps après le 23 juillet
1923 sera signé le Traité de Lausanne, celui-ci sera appliqué.
-Détroits rendus à la Turquie
-Etat Turc s’établit, jusqu’à l’ensemble de l’Anatolie.
Mais subsiste un contentieux : Kemal revendique Kirkuk peuplée de kurdes.
5
b- Les aléas des mandats français et britanniques
Le mandat français. est un mandat unique, ce ‘est qu’ensuite qu’il va se diviser entre Liban et Syrie. La France s’est imposée
grâce a ses troupes. Confrontée ensuite au nationalisme syrien. L’objectif du gouvernement français. c’est de faire en sorte que ce
mouvement national syrien soit éliminé donc met en place une politique séparatiste. Affaiblit le nationalisme syrien en divisant son
mandat en 4 Etats (mais en fait, subdivisions administratives) :
- Etat du Liban (pour récompenser les populations chrétiennes) qui va avoir une taille considérable : province autonome du
Mont Liban + plaine de la qua + région de Beyrouth + région de Tripoli avantage économique. Pour les populations
car deux ports. Mais revers de la médaille : installation de populations non chrétiennes. Avec ces rajouts de territoire,
populations sunnites, chiites, druzes [communauté musulmane à part].
- Etat des Alaouites
- Etat de Damas
- Etat d’Alep
Cette division est censée divisée le nationalisme syrien.
Par ailleurs on met en place une région autonome correspondant a la communauté Druze. La région du Djebel Druze.
[Rmq : différence sunnites/chiites. Sunnites majoritaires (85% de sunnites dans le monde) et 15% chiites. Division entre sunnites et
chiite apparaît très tôt en 632, due a une querelle de succession :
interprétation sunnite. Mahommet n’a jamais désigné de successeur. Donc les compagnons de Mahomet se proposent, celui qui
doit être choisi c’est celui qui a le plus de compétences, à cette époque Abou Bakr est considéré comme le plus compétent
interprétation chiite : Ali compagnon ET gendre du prophète Anecdote : a la fin de sa vie Mahomet a recouvert d’un voile les
enfants de sa fille et sa fille et son gendre d’un voile, symbolisant apparemment que c’est a eux de reprendre la succession de
Mahomet. Ali devient khalife. Hussein fils d’Ali meurt à Kerbela par le massacre. Ce massacre a éle mythe fondateur du chiisme.
Chiisme insiste sur la notion de martyr. Fils de Mahomet meurt assassiné. Grande fête de deuil la Choura. Tombeau d’Hussein.
Nadjaf ville en Irak où se situe le tombeau d’Ali, plus grand calife selon les chiites.
En Iran chiisme est religion d’Etat. En Azerbaïdjan, Irak, Etat du Barème chiisme majoritaire. il y a des chiites, mais
minoritaires : Ouest de l’Afghanistan, Liban, Arabie Saoudite, Koweït, Yémen. ]
A cette époque administration française assez centralisatrice. S’arroge une série de pvr qui jusque était notamment aux
notables locaux. Par ailleurs, propagande en faveur d’un grand Etat Syrien continue. Abdallah fils d’Hussein continue de susciter des
insurrections pour chasser les français. Ces tentatives sont efficaces. Le Djebel druze se révolte. Mécontents de l’administration
française qui enlève certains droits aux notables. Un pvr insurrectionnel se met en place a Damas. Damas bombardé par le France, fait
de nbses victimes civiles (a beaucoup choqué).
1926 France établit un Etat libanais a part entière. Division du mandat syrien en deux : d’un côté mandat libanais, de
l’autre mandat syrien. Mandat libanais avec une constitution propre. Avec le Front pop. une nouvelle étape est franchie. 1936
accords Vienot : d’ici à 3 ans, des Etats indépendants doivent se constituer, avec des relations avec les français. Mais ces accords ne
seront jamais ratifiés (1ère GM, réticences en France…)
Il faut attendre la 2ème GM pur accélérer le processus. 1941 Général Darlan donne la possibilité aux all. D’utiliser les aéroports
syriens. Réaction GB. Attaquent Catroux
1943 indépendance officielle.
1946. Il faudra attendre que les troupes s’en aillent pour indépendance réelle. Le mandat français. s’achève à ce moment là.
Britanniques :
Deux mandats : Mésopotamie et Palestine. Mais compt différent de la France.
Mars 1920 conférence du Caire. Tutelle indirecte sauf dans le cas palestinien : on réduit la présence britannique, donc réduction des
dépense. On accorde aux notables locaux pvrs importants, donc limite les conflits avec les populations locales.
1922 accorde indép. à l’Egypte, mais strictement théorique. GB contrôle Suez. Et en cas de menace de la sécurité des européens en
Egypte, la GB peut intervenir.
Pour désamorcer les tensions en Irak, donne le trône d’Irak à Faysal. Retrouve grâce aux britannique un trône (pas syrien, mais
irakien !)
Dès 1932 britanniques accordent indépendance à ce mandat irakien. Mais indépendance théorique ! Extraction pétrole reste entre les
mains des britanniques. Alliance de 25 ans est signée avec le nouvel Etat indépendant irakien.
méthode des britanniques est plus douce que celle des fr.
Abdallah s’est instalà Aman. On aurait pu attaquer, mais à la place on lui accorde un Emirat, de « Tranjordanie » (qui
existera jusqu’à fin de la 2nde GM). On évite une guerre, et en plus Abdallah se sent redevable des britanniques ! Rétablit des bonnes
relations entre Abdallah et GB.
Ceci a été mis en œuvre notamment par Churchill (alors secrétaire d’Etat aux colonies).
Pour la Cisjordanie et l’Irak, situation favorable aux britanniques. On peut parler de réussite.
Ce n’est pas du tout le cas ne Palestine.
1 / 18 100%

Le Proche Orient dans l`histoire des relations internationales Le

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !