ORIENTATION DIAGNOSTIQUE EN CAS D'HÉPATITE SUSPECTÉE Il existe différents types d'hépatites : virales toxiques : médicaments, venins, champignons HEPATITES VIRALES Les modes de contamination sont: Pour le virus A: contamination oro-fécale. Pour le virus B: contamination essentiellement par voie sexuelle et par voie parentérale (toxicomanie intraveineuse). Carte de la prévalence de l'hépatite B. Dans les pays en développement, la transmission mère-enfant est importante. Se reporter au chapitre concernant les examens à effectuer chez la femme enceinte Pour le virus C: contamination par voie sanguine (patients ayant reçu du sang et des dérivés de sanguins non contrôlés) et par toxicomanie intraveineuse. Dans un tiers des cas environ, le mode de contamination ne peut être précisé. La contamination par voie sexuelle et la transmission mèreenfant sont faibles, de 0 à 5 % (fonction de la charge virale). Pour le virus delta: contamination essentiellement par toxicomanie intraveineuse et uniquement en coinfection avec le virus B. Pour le virus E: contamination oro-fécale, limitée à certains pays. Les virus G viennent d’être identifiés: contamination essentiellement parentérale, ces virus paraissent très répandus et peu pathogènes. L’incubation est de 15 à 45 jours pour le virus A, 50 à 150 jours pour le virus B, 30 à 100 jours pour le virus C, 15 à 90 jours pour le virus E. Signes cliniques des hépatites virales aiguës : Les signes cliniques de la phase pré-ictérique de l’hépatite virale aiguë sont le plus souvent la céphalée, l’asthénie, l’anorexie, la fièvre, un syndrome pseudo-grippal plus rarement des arthralgies, des myalgies, des nausées, une gêne de l’hypocondre droit, un foie sensible à la palpation, une éruption cutanée. Elle passe souvent inaperçue. En cas d'hépatite virale aiguë bénigne : Ictère d’intensité variable, les urines foncées, les selles normales ou décolorées, le prurit (très inconstant), auxquels s’associent au début les signes de la phase pré-ictérique. Lorsque l’ictère s’installe, la fièvre disparaît. L’ictère dure 2 à 6 semaines, ainsi que l’asthénie, qui peut cependant persister plus longtemps. En cas d'hépatite virale aiguë fulminante : Encéphalopathie caractérisée par une inversion du rythme du sommeil et un syndrome confusionnel associée à une diminution globale de la coagulation. En cas d'hépatite chronique : Les signes cliniques sont habituellement faibles (asthénie) ou absents. En fin de maladie et sans traitement (ou en cas de non-réponse), on a un tableau d'insuffisance hépatique Signes biologiques des hépatites virales : Sérologies : Le diagnostic de l'hépatite A est généralement inutile en zone tropicale, où une grande partie de la population est immunisée dès le plus jeune age. Le problème subsiste cependant pour les hépatites B et C. L'hépatite B est une MST et il y a beaucoup de co-infections hépatite B / VIH. De nombreuses analyses ne sont pas accessibles à tous les laboratoires, généralement la réalisation des sérologies est effectuées par les centres de transfusion sanguine. Dans certains cas, le laboratoire peut disposer de kits de diagnostic de l'hépatite B (de type "savonnette", sur bandelette ou d'autres supports) ne nécessitant pas l'achat de matériel coûteux mais pouvant rapidement périmer. La meilleure des solutions consiste en l'envoi de prélèvements : on réalisera un prélèvement de sang veineux recueilli sans anticoagulant que l'on centrifugera et décantera. Le sérum sera envoyé congelé à un laboratoire de référence en respectant la chaîne du froid. On demande généralement : Devant une suspicion d'hépatite aiguë : l’antigène HBs et l' IgM anti HBc Devant une suspicion d'hépatite chronique : antigène HBs et l'anticorps anti-VHC. Si des marqueurs reviennent positifs, il faudra confier le patient à un centre de plus grande importance. Autres perturbations biologiques : Dosage de la bilirubine : élévation, spécialement de la fraction conjuguée. On peut observer un syndrome mononucléosique lors de la lecture de la formule leucocytaire. Pour les laboratoires pouvant doser les transaminases (non abordé dans ce guide), élévation franche (phase aiguë) ou faible (phase chronique). HÉPATITES TOXIQUES On peut aussi observer des hépatites toxiques, essentiellement médicamenteuses. Deux mécanismes sont à l'origine des effets toxiques : Toxicité propre du principe actif ou de ses métabolites. Dose-dépendant. Toxicité propre à chaque individu. Non dose-dépendant. On peut observer une cytolyse, avec des lésions comparables à celles d'une hépatite virale, mais sans syndrome infectieux, ainsi qu'une cholestase intra-hépatique (thrombose). Dans tous les cas, il y a une notion de prise médicamenteuse. Le traitement est simple : il suffit d'arrêter la prise du médicament incriminé. TOXICITÉ PROPRE CYTOLYTIQUES CHOLESTATIQUES isoniazide paracétamol aspirine méthotrexate méthyltestostérone Oestroprogestatifs HYPERSENSIBILITÉ halotane méthyldopa nitrofurantoïne pénicillines acide valproïque chlorpromazine érythromycine phénitoïne phénindione benzylthiouracile carbimazole A côté de ces hépatites médicamenteuses, on peut retrouver des hépatites toxiques liées à des morsures de serpent ou à la consommation de certains champignons.