En quoi et comment les données relatives aux apprentissages moteurs peuvent-elles guider l’enseignant d’EPS pour le choix, l’élaboration et la régulation des procédures d’enseignement ? préparation CAPEPS EXTERNE Sarthou Jean-Jacques ANALYSE MOT A MOT : Données relatives : il s’agit des théories de l’apprentissages que l’on adapte aux élèves (leurs caractéristiques) et aux activités (dangerosité – habiletés ouvertes ou fermées), ainsi que les différents outils didactiques « connus » de l’étudiant qui peuvent être exploités pour enseigner les APS (la limite du sujet se situera sur les modélisations d’APS et les approches proposées pour l’enseignement des APS). La notion de donnée inclut les connaissances « scientifiques, didactiques ». Il faut intégrer dans le traitement les trois notions : Choix (justification) Elaboration (mises en œuvre, construction de situations) Régulations (adaptations et régulation des situations et des projets d’action des apprenants). Procédures d’enseignement : nous régulons sur les processus d’apprentissage à travers des modifications dans les situations d’enseignement. Il faut définir précisément le terme de procédure : s’agit-il des situations ? de la démarche d’enseignement ? Il s’agit dans le sujet de traiter le cas de l’élève en apprentissage et non pas de la gestion des groupes d’apprenants. Ce sont essentiellement les éléments scientifiques qui sont attendus. Les procédures d’enseignement sont orientées vers les processus d’apprentissage de l’élève ; la mise en projet d’action de l’élève. Il y a tellement de connaissances « scientifiques » disponibles sur le marché de l’enseignement de l’éducation physique et sportive et des apprentissages moteurs que le candidat est invité à présenter ses choix par rapport à des APS, à des habiletés motrices (ouvertes ou fermées) , à risques ou pas. C’est la capacité du candidat à faire des choix qui sera valorisée ; pour cela, il dispose de connaissances multiples en relation avec les apprentissages moteurs (théories – techniques) ; on peut espérer des connaissances et des prises de position dans les domaines suivants : Les théories de l’apprentissage béhavioristes Les théories de l’apprentissage néo-béhavioristes Les théories de l’apprentissage cognitivistes Les théories de l’apprentissage constructivistes Les théories de l’apprentissage socio-cognitivistes Les théories de l’apprentissage socio-constructivistes Les théories de l’apprentissage écologistes Les théories de l’apprentissage social Les théories de l’apprentissage socio-constructivistes interactives…. Les incidences didactiques de ces théories. Les différentes tâches motrices (définies – semi-définies…. de J-P Famose) Les différentes « pédagogies » (PMAA – PMDT – PME de D. Bouthier) Les différentes actions et fonctions de l’enseignant Les différents rôles des élèves. Les procédures d’apprentissage : exploitation ou pas des capacités méta-cognitives de l’apprenant. Tous ces ingrédients doivent permettre à l’enseignant de cibler ses interventions et ainsi réguler efficacement le projet d’apprentissage de l’élève…N’oublions pas que tous les élèves possèdent des processus d’apprentissage personnels que l’enseignant doit intégrer dans sa démarche d’enseignement. On pourrait considérer que la démarche englobe la totalité des éléments didactiques (les théories, les approches par APS) alors que les procédures d’enseignement seraient constituées de l’ensemble des éléments didactiques issus des théories de l’apprentissage. Pour des compléments d’informations : Cours Lepellec Cours Sarthou ; internet Il faudra au cours du sujet préciser le niveau des élèves (collège ou lycée – débutants, débrouillés, confirmés, experts) et leur stade de développement. Différencier le lycée et le collège, tout comme le niveau de pratique (débutant, débrouillé, confirmé, expert…. Ce ne sont pas les mêmes « techniques d’enseignement » que l’on utilise, et donc certaines actions ou outils préconisés par les théories de l’apprentissage). Les connaissances sur les théories de l’apprentissage, les apprentissages moteurs sont à situer systématiquement par rapport à un contexte, une population ; pour ce qui est du contexte, on peut aisément remarquer que nous sommes limités en EPS par trois facteurs importants que sont le TEMPS D’ENSEIGNEMENT, le NOMBRE D’APPRENANTS et la SECURITE des apprenants. Ces trois éléments influencent nécessairement notre démarche et nos procédures. Il n’existe pas, comme le précise DURAND (M) dans « l’enseignement en milieu scolaire » PUF 1993, de méthode et démarche d’enseignement qui ne passe par des choix de l’enseignant. Ces propos sont d’ailleurs présents au niveau institutionnel : « les enseignants ont le choix des méthodes et des démarches ». Le terme méthode peut être précisé dans le cadre de ce sujet ; il s’agit en fait des procédures construites et proposées par l’enseignant pour que l’élève s’approprie, se construise ses habiletés motrices, ses programmes moteurs. Apprentissages moteurs : Les apprentissages moteurs en EPS correspondent à des habiletés motrices ouvertes ou fermées, des gestes techniques ou technico-tactiques, des gestes plus ou moins à risques ; chaque habileté motrice imposera des adaptations théoriques dans les procédures d’enseignement. Il faudra distinguer les gestes à acquérir (apprentissage) et les gestes à stabiliser (automatisation, stabilisation). Ce sont des habiletés motrices ou sportives que nous enseignons en EPS ; il faudra donc distinguer la nature des acquisitions : habiletés motrices ouvertes ou fermées (quelles procédures d’enseignement ?), habiletés à risques ou non (quelles procédures ?). Ce questionnement est au cœur du sujet !!! Ces apprentissages psycho-moteurs seront développés durant le devoir ; il est attendu que le candidat maîtrise les stades de construction des habiletés motrices : de la découverte à la stabilisation (automatisation – efficience motrice) en passant par l’acquisition (efficacité motrice). Guider : Il s’agit de montrer comment le candidat exploite, adapte ses situations et interventions en fonction des contraintes d’enseignement ; ces dernières sont : Le temps d’enseignement Le nombre d’apprenants Les conditions matérielles d’enseignement Les caractéristiques des apprenants (âge et niveau de pratique) La nature des habiletés motrices enseignées (habiletés motrices ouvertes – fermées ; à risques) C’est donc bien les choix réalisés par le candidat qui sont attendus au cours du devoir. A propos des choix, le candidat pourra montrer que les influences pour l’élaboration de ses séquences d’enseignement peut s’envisager dans les deux sens : Les théories choisies orientent toutes les actions de l’enseignant. Les théories viennent se greffer sur des outils existant : une modélisation ou une approche de l’APS. CONSTRUCTION DU DEVOIR Elle s’appuiera sur une problématique et trois parties : PROBLEMATIQUE Nous nous efforcerons de démontrer au cours de ce devoir que les connaissances théoriques relatives à l’acquisition des habiletés motrices dans le cadre des situations d’enseignement en EPS sont exploitées en fonction de contraintes spécifiques, dans un but d’efficacité ou d’efficience motrice. PLAN Une partie « scientifique » et didactique ; accès sur les apprentissages, les acquisitions, les conditions de la construction. Apprentissage : acquisition (construction) et renforcement (stabilisation). Les théories de l’apprentissage sur lesquelles s’appuie l’enseignant pour transmettre des contenus. Les propos devront être nuancés ; il ne s’agit pas de se montrer partisan d’une théorie de l’apprentissage mais bien de faire des choix de stratégies en fonction des APS, des élèves et des conditions d’enseignement. Le candidat peut aller jusqu’à présenter « rapidement » les autres facteurs sur lesquels il s’appuie pour enseigner les APS, les modélisations d’APS par exemple. Il doit ressortir de cette partie la conception de l’enseignement des habiletés motrices et sportives (transmission, construction, auto-construction…). Quelle est l’utilisation personnelle des sciences dans la démarche d’enseignement ? Le piège du sujet consisterait à énumérer les différentes théories que connaît l’étudiant. Une partie de mise en œuvre à partir de contextes (contraintes - APS) et de caractéristiques (un thème, un contenu (en terme d’habiletés motrices, ouvertes ou fermées, à risques ou non) – les situations d’apprentissage, les situations de remédiations proposées ainsi que les interventions possibles de la part de l’enseignant dans la régulation du projet d’action de l’apprenant). Il est attendu que le candidat présente des situations d’enseignement, ainsi que leur évolution en fonction de la nature des obstacles rencontrés par les apprenants. La démarche d’enseignement et la différenciation pédagogique vers la mise en projet de l’élève pourront conclure cette partie (la différenciation pédagogique, en terme de gestion individualisée des projets d’action (projet d’apprentissage ou projet de perfectionnement) est la conséquence de la démarche d’enseignement). Une partie sur les régulations opérées par l’enseignant et l’investissement de l’élève dans le projet moteur (ses régulations). Les régulations du projet d’action de l’élève ; l’investissement de l’élève et la relation enseignant-enseigné en fonction des moments de l’enseignement et des supports théoriques. Appel ou référence aux concepts de cognition, de méta-cognition dans les apprentissages moteurs ? La motivation n’est pas explicitement demandée dans le sujet, mais peut être présentée sans être développée en tant qu’élément essentiel de l’apprentissage. Les différentes théories de l’apprentissage développent certains aspects de la motivation et de sa gestion. D’autres types de plans peuvent être proposés ; la condition de la recevabilité est la présentation et le développement de tous les thèmes implicites du sujet