Farge 2011-2012 Damien 21 Mars 2012 CAPES Notions 2 Raison

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Farge
Damien
2011-2012
21 Mars 2012
CAPES Notions 2
Raison et Expérience.
Exposé : expolier le cas, les dimensions et enjeux intéressant de l'exemple suffisamment concret. Voir si la
théorie précède l'expérience, ou inversement, si la théorie est formée par l'expérience etc.
Expérience de Torichelli :
Construire un dispositif pour extraire l'eau, la pomper, pour la faire ressortir à la hauteur désirée (13m en
l'occurrence), sachant qu'on a du mal à dépasser 10m.
Théorie selon laquelle la matière ne tolère pas le vide : tout espace vide doit être rempli. L'expérience consiste à
remplir la totalité du contenu d'un tube, et à le renverser afin d'observer jusqu'où l'eau s'élève. La partie laissée
vide est vide au sens strict puisqu'on ne voit pas comment de l'air pourrait y pénétrer. Torichelli indique que
lorsque l'on renverse la colonne de mercure, elle s'abaisse. Ça permet d'expliquer le fait que malgré toutes les
pompes le plus au point, on arrive pas à dépasser une certaine hauteur. Pourquoi le mercure ? Car 14 fois plus
lourd que l'eau. Il suffit de travailler sur une colonne plus petite pour pouvoir penser quelque chose de
gigantesque. Pour Galilée, on ralenti la chute des corps, ici on reproduit l'expérience avec quelque chose de plus
pesant. Il montre deux choses :
 C'est universel
 Le vide existe.
Le vide peut se voir : c'est une colonne laissée vacante par l'abaissement du liquide qui se répand dans le
récipient, mais pas entièrement. Une fois que l'on soupçonne le vide, on peut comprendre pourquoi l'eau laisse
tel intervalle de vide.
Production du vide. Alors qu'il était supposé comme être de raison ou de fiction, bah là, il y a une matérialisation
visible et tangible du vide. Ensuite, l'enjeu critique de l'expérience, on voit que l'adage dominant chez les
physiciens de l'époque est que la nature abhorre le vide.
Pourquoi le mercure se stabilise à 76 cm ? Pourquoi dit-on habituellement que la nature a horreur du vide ? Le
principe d'explication que Torichelli et ensuite que Pascal veulent substituer à cet « horreur du vide », une
disposition qui invoque une vertu horrifique du vide qui fait que la matière doit l'éviter. Rétrojection de l'effet
dans la cause.
La pression de l'air sur les liquides. En droit, il n'y a aucune raison que l'eau se maintienne à une telle hauteur. Il
faut donc invoquer une raison positive, l'horreur verbale n'étant qu'un prétexte, une excuse. Il y a quelque chose
qui fait pression qui fait que l'eau ne peut pas monter autant que possible : un peu d'eau s'écoule, mais pas
totalement.
Renversement complet de la direction de l'explication. C'est l'horreur du vide qui fait monter l'eau. Deux
principes contradictoire : la gravité des liquide, et l'horreur du vide qui aspire et retient l'eau contre la paroi.
Il faut donc expliquer non pas pourquoi l'eau monte, mais pourquoi elle ne descend pas complètement. Il n'y a
pas de cause positive qui expliquerait la montée de l'eau. C'est la façon même de décrire et d'envisager la chose :
le focus n'est pas la même.
Pascal détaille une hypothèse particulière qui prend la forme d'une relation fonctionnelle entre la hauteur de la
colonne de vide et la hauteur physique : plus on s'élève en altitude plus la colonne de vide sera grande.
Il y a quelque chose de l'ordre d'une rationalité mathématique. Il y a quelque chose que l'on pourrait écrire sous
forme de loi, mais bon. Qu'est-ce que ça fait que de produire une expérience ?
Crucial dans le texte, indique que c'est décisif, permet de trancher l'alternative proposée.
Expérimentum crucis (expérience décisive, Hooke), ou extencia crucis (Bacon). Une seule expérience pourra
suffire.
« il est bien certain qu'il y a beaucoup plus d'air qui pèse sur le pied de la montagne, que non pas sur son
sommet. »
On est capable de faire des hypothèses spéculatives, mais ça relèverait du caprice. L'hypothèse ad hoc, c'est à
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dire pour les besoins de la cause. Quand on invente un dispositif expérimental, on invente une hypothèse ad hoc
pour se sortir de là.
3 paradigmes, ou régimes :
1 – Galilée
Ration / Réalisme.
Artificialisme / Idéalisme.
La science expérimentale galiléenne suppose un livre de la nature, un optimisme pratique.
d'autre part, expérimentation comme montage, expérience forcée, provoquée, contrôlée, contrôlable. La bonne
physique se fait a priori. Galilée illustre ces deux choses : réalisme profond lié a un idéalisme profond. Suffit de
voir la manière dont le principe d'inertie intervient dans son explication.
Le principe de relativité a été introduit par Galilée pour provoquer les principes d'invariances. Voir loi de
proportion qui existe entre la distance parcourue et la durée. Pour le mettre en forme, il faut utiliser son plan
incliné etc. C'est du déjà expliqué.
Il y a un phénomène sous-jacent qui dépasse le cadrage, quelque chose de transversal à toutes les trajectoires,
quelque chose d'absolu.
Donc : double orientation. Rationaliste, avec les caractères mathématiques. Les prises du réelles sont
mathématiques. Kant a théorisé Galilée et Newton en laissant faire une théorie du sujet de la connaissance. Il
mobilise a priori des catégorie mais aussi des formes de la sensibilités qui effectuent, a priori, qui garantissent
notre prise mathématique sur le réel. Idée du continu selon la qualité et la quantité etc. On travail en continu et
par degré. La Nature est, selon Galilée, écrite en caractères mathématiques. On a rien à apprendre, c'est natif. Le
sujet de la connaissance est natif, prédisposé ; une sorte d'hamonie préétablie entre le sujet et la connaissance.
L'ordre naturel est garanti d'emblée.
2 - Pascal
C'est une question de tonalité. C'est un tragique qui tient d'une disproportion fondamentale entre l'homme et la
nature, l'ordre des choses qui est à connaître et le sujet de la connaissance. L'homme est de l'ordre d'une
disproportion de la nature. Les pensées de Pascal : l'homme est un milieu entre le tout et le rien. Ce qu'il met en
scène, c'est la situation métaphysique d'un homme débordé par la nature, et ce dans toutes les directions. Le
monde n'est pas opaque : l'homme comprend le monde. Tout en le comprenant, l'homme est compris dans le
monde, il s'enfonce dans le monde : l'homme ne comprend le monde que s'il est compris dans le monde.
Tension dans la conception que Pascal se fait de la science, conception partagée.
Univocité.
Relativité.
Univocité des lois de la nature. Pascal est persuadé qu'il y a un ordre de la nature. Il y a un secret de la nature.
Les voies de la natures doivent être pensées comme univoques. Ça se traduit concrètement par une régularité
cause/effet. Échec de l'expérience du réel sur la pensée.
Relativité des prises que nous offre la nature. Relativité des situation de l'observateur par rapport à l'observé.
Tragique car les prises sont toujours présentées comme précaires, provisoires, limitées par des variations des
conditions. Pas de bon point de vue. Version vertigineuse de ce qui, chez Galilée, l'était déjà.
Pour le dire autrement, l'idée de la relativité est que l'idée de l'expérience sont toujours des connaissances d'un
état de la nature, relatif à une situation de l'auteur. La disproportion des grandeurs est importante aussi.
L'enjeu stratégique est qu'il faut lutter contre la mauvaise science, qui est la science des philosophes en chambre.
Bataille contre les cartésiens.
L'enjeu stratégique est de lutter contre le dogmatisme cartésien. Il faut lutter contre les sciences qui se font par
cas a priori. Dans le cas des controverses, il faut s'enfoncer dans le massif des croyances partagées, dans le bon
sens etc. pour trancher. Derrière cette profusion de faits, se profile dans l'ombre une science à venir, une science
à construire. Ce qui est mis au premier plan, est que le fait est opposé aux raisons a priori. La bonne physique est
une expérience bien menée. Les faits sont un effet. La raison des effets, on ne sait pas fondamentalement ce
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qu'elle est. Comprendre, c'est une relativisation du savoir, c'est revoir les faits. On recommence 50 fois pour
montrer que ce fait a un effet critique sur l'espace et la hauteur (dans son exemple), afin de voir ce savoir préconstitué du vide.
Conception artificialiste de la science. Idée qu'il y a un caractère conventionnel entre le nom et la chose. L'enjeu
de la science n'est pas de faire un discours sur la nature : il faut présupposer en même temps un ordre sacré.
Voir Pierre Duheim. La science est une vaste machine qui produit avec un arsenal de conventions, deux types de
choses : des effets ou instruments intellectuels, et des raccourcis. On a affaire qu'à la surface des choses.
Les faits sont essentiels et têtus, sont irréductibles. Tous les principes ont des statuts d'hypothèses, qui, en droit,
sont toujours révisables.
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