
la conduite à tenir et cela encore plus que pour l'endométriose externe. 
Jusqu'ici on a considéré le traitement médical de l'adénomyose comme peu efficace. En 
pratique lorsque le diagnostic était évoqué, la sanction était l'hystérectomie et le diagnostic 
final n'était pratiquement porté que par l'histologie des pièces opératoires. Aujourd'hui  
l'attitude est plus conservatrice, autant du fait du désir de préserver la fertilité qu'en raison 
d'une meilleure connaissance des lésions de l'utérus -grâce en particulier à l'imagerie 
pelvienne- et de leurs conséquences. Cette attitude résulte également de l'observation des 
effets bénéfiques fréquents du freinage hormonal, effets qui ne sont cependant pas encore 
prouvés de façon indéniable. 
 DEFINITIONS 
Les définitions grossières de l’adénomyose sont acceptées de tous : il s’agit de l’invasion 
bénigne dans le muscle utérin, de glandes analogues à celles de l'endométre (tissu qui tapisse 
lacavité de l'utérus et dans lequel l'embryon fait son nid) , invasion associée habituellement à une 
couronne de faisceaux musculaires lisses formant plusieur ilots. Etant donné que la frontière entre 
le muscle utérin (myomètre) et l’endomètre n’est pas rectiligne, c’est la profondeur de ces ilots 
dans le myomètre qui permettra de parler d’adénomyose. Or la valeur de la distance entre les îlots 
d’endomètre à l'intérieur du tissu musculaire normal et la ligne de jonction endomètre-myomètre 
n'étant pas consensuelle, on a décidé qu'il était nécessaire que les ilots soient enfoncés de au moins 
2 mm dans la paroi de l'utérus pour pouvoir parler d'adénomyose (Ch BERGERON) (1). Les 
lésions proches de la cavité sont évidemment les plus accessibles à certaines explorations telles que 
l'hystérographie et l'hystéroscopie. 
Aujourd'hui on accorde une grande signification aux altération d'une zone de jonction formée à la 
fois par l'endomètre le plus externe et par  le muscle normal. L'épaississement de cette zone en 
echographie et surtout en IRM représente un signe essentiel, causes de perturbations notables  des 
mécanismes de la reproduction, comme on le verra plus loin. 
   
FREQUENCE DE L'ADENOMYOSE 
Selon la définition adoptée la prévalence sera plus ou moins élevée. Elle était située 
classiquement entre 25 et 40 % des utérus retirés. Elle dépend aussi de la finesse des coupes 
soumises à un examen microscopique puisqu’elle passe de 38 à 61,5 % quand celles-ci sont très 
rapprochées (BIRD)(2). EMGE la retrouvée chez  53,7% chez des femmes autopsiées (qui avaient 
de ce fait échappé à l’hystérectomie, c’est à dire qu’elles n’avaient pas souffert d’une 
symptomatologie très gênante (3). 
L’analyse histopathologique des pièces d’hystérectomie met en évidence la diversité des 
conceptions des observateurs. Selon les publications, des fibromes s’associent à l’adénomyose 
chez 5,6 à 32 % des femmes et l’hyperplasie de l’endomètre aurait été observée dans 1O,5 à 
96 % des utérus ! (1O,5 et  23,7 % pour la plupart des auteurs ). Cependant le point d’intérêt 
théorique et pratique  concerne l’association  adénomyose et endométriose : elle est de 4O % 
pour NOVAK et WOODRUFF ( 4), 69 % pour EMGE et 14 % pour B. BLANC (enquête du 
Groupe français d'Etude de l'endométriose) (5). Il est logique que l'on retrouve plusieurs 
maladies oestrogéno-dépendantes  chez la même femme mais non un tel éventail des 
fréquences qui démontre l’extrême diversité des concepts. On comprend également qu'il soit 
particulièrement malaisé de juger des effets des traitements appliqués. Et ce d'autant plus qu'il 
n'est pas exclu, comme pour l'endométriose, que l'adénomyose soit dans certains cas le fait 
d’un état physiologique résultant par exemple de la persistance de résidus embryonnaires, et 
ailleurs de nature pathologique provoquant des troubles exigeant un traitement. J Naftalin et 
al. ont choisi un angle pratique d'attaque de cette question, ils ont trouvé que la prevalence de