Étapes de l’invasion métastatique :
i. Perte d'adhésion cellulaire. La cellule tumorale perd ses molécules d'adhésion et de
connexion, comme les intégrines (permettent la communication entre cytosquelette et
matrice extracellulaire) ou les cadhérines, et commence une transformation qui va la
rendre plus semblable à une cellule mésenchymateuse qu'à une cellule épithéliale ; on
parle de transition épithélio-mésenchymateuse. Les cellules tumorales sont
extrêmement plastiques et peuvent se transformer facilement. Elles ont ainsi une
structure qui leur permet de migrer d'abord dans les tissus, puis dans le sang et à nouveau
dans les tissus grâce au mécanisme inverse de transition mésenchymo-épithéliale.
ii. Production d'enzymes par la cellule tumorale. Ces enzymes protéolytiques
permettent la dégradation de la matrice extracellulaire ainsi que le développement de
pseudopodes pour permettre la migration dans le tissu (gènes de l’actine et différents
oncogènes comme le MSF ou le HGF). Ces enzymes sont en équilibre avec leurs
inhibiteurs respectifs. Les cellules tumorales expriment par ailleurs des antigènes pour
se cacher au système immun.
iii. Franchissement de la membrane basale. Les cellules qui parviennent à franchir la
membrane basale sont souvent incapable de proliférer. Leur évolution est indépendante
et l’accumulation de mutations les conduisent à proliférer.
iv. Arrivée dans un vaisseau sanguin. Les cellules tumorales franchissent la paroi
endothéliale, événement favorisé par la recherche de nutriments et de dioxygènes. Elles
peuvent alors migrer dans le vaisseau, mais aussi « ramper » le long de l’endothélium.
Ce phénomène est également retrouvé au niveau des nerfs où certaines cellules migrent
le long des terminaisons nerveuses.
v. Circulation sanguine et migration. Dans certaines conditions, les cellules
métastatiques tumorales peuvent s’agréger entre elles ou avec des plaquettes. Ces
microemboles tumoraux peuvent être arrêtés dans les microvaisseaux d’un organe et
développer une nouvelle tumeur à cet endroit. Ce risque est d’autant plus accru quand
les cellules tumorales emportent des fibroblastes et des cellules du stroma de leur milieu
d’origine : le terrain devient plus favorable à la prolifération. Ce phénomène
d’agrégation plaquettaire des cellules tumorales peut être contré par certains
antiagrégants plaquettaires comme l’Aspirine.
Pour les métastases il existe des gènes qui favorisent leur formation et d'autres qui
l'empêchent, à l’image des proto-oncogènes et des antioncogènes (pour les tumeurs). Parmi les
gènes suppresseurs de métastases, on peut citer :
E-cadhérine qui favorise l'adhésion cellulaire ;
Nm23 qui agit sur l'adhésion cellulaire, l’assemblage des microtubules, la mobilité
cellulaire et la transduction du signal.