Compétences méthodologiques Analyse et exploitation d'un texte économique I / Analyse du document : Avant même de s'intéresser au contenu d'un texte, la prise en compte d'un certain nombre d'éléments doit permettre à l'étudiant de situer le texte dans son contexte. Une information peut en effet prendre un sens différent selon le contexte dans lequel il a été écrit. Il est donc important dans certains cas de regarder les éléments suivants : Quel est l'auteur du texte ? L'auteur, s'il est connu de l'élève, peut apporter des indications quant à l'orientation du texte. Exemple : Une analyse économique d'un homme politique doit forcément être analysée à l'aube de son orientation politique. Quelle est l'origine du texte ? La qualité du document analysé dépend en grande partie de son origine. Exemple : un texte issu d'une revue spécialisée dans le domaine de l'économie a plus de crédibilité qu'un article tiré d'un quotidien national. De même, il est important de s'intéresser à la date de parution de l'article proposé afin d'avoir une estimation de son degré d'actualité ce qui permet éventuellement de resituer le texte dans son contexte. Le titre : Le titre du document reprend généralement l'idée principale qui va être développée dans le texte. Il permet donc de mieux appréhender le contenu futur du document. II/ Analyse du contenu : Une première lecture rapide du document est conseillée de manière à pouvoir se faire une idée de l'orientation globale de l'argumentation proposée. Ceci vous permet généralement lors de la seconde lecture de vous concentrer sur les informations qui vous paraissent essentielles compte tenu de l'idée principale exposée dans le document. Il est important : Tout d'abord, de relever les expressions économiques les plus importantes et qui forment le socle de l'argumentation. Ces mots clés devront être explicités lors de la rédaction de votre analyse de texte afin de montrer votre capacité à comprendre les phénomènes économiques que vous allez analyser. Le développement repose sur un certain nombre d'idées principales qu'il vous faut absolument relever puisqu'elles constituent le cœur de votre propre synthèse. La pagination du document peut vous être utile puisque chaque idée sera en principe exposée dans un paragraphe du texte. La structuration du texte est souvent révélatrice du classement initial opéré par l'auteur entre les différentes idées qu'il a développé. SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 1 Compétences méthodologiques La prise en compte des différents mots de liaison, inclus généralement au début de chaque paragraphe permet de comprendre le déroulement des idées avancées par l'auteur et fait le lien entre les différents arguments (lien de subordination...)Exemple : Tout d'abord... Puis... En conséquence... III/ Exploitation du document et rédaction de la synthèse : Un texte est en principe fondé sur une idée forte qui vous permet de mettre en avant un certain nombre de connaissances acquises. Il est donc indispensable de bien identifier l'idée principale exposée dans le document car celle-ci servira de base à la construction de votre synthèse. Lors de cette rédaction, il vous sera demandé d'élargir le sujet traité en y incorporant vos propres connaissances. Bien évidemment, les principes que vous allez développer doivent être en relation avec le sujet traité dans le document analysé. Le repositionnement de cette idée maîtresse dans un ensemble théorique plus vaste permet d'éviter des développements hors sujet et autorise éventuellement la mise en contradiction de plusieurs courants de pensée opposés. Exemple : si le sujet aborde la notion de profit, vous pouvez resituer cette notion dans les principaux courants de la pensée économique en opposant par exemple l'approche classique à l'approche marxiste. Si la synthèse porte sur un ensemble de documents, il est important de bien comprendre que ces documents sont nécessairement reliés par une idée maîtresse. L'objectif premier est donc d'identifier le thème principal de l'argumentation. Certains des documents proposés ne seront parfois que l'illustration d'un point développé dans le texte initial. La rédaction de la synthèse doit alors reprendre l'idée principale et être structurée de manière à ne pas représenter uniquement une juxtaposition d'idées sans lien apparent. Toute rédaction se fonde au préalable sur un effort de structuration qui permet de souligner les liens qui unissent les différents propos que vous allez tenir ("ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément"). SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 2 Compétences méthodologiques Analyse et exploitation d'un tableau I/ Comprendre et étudier un tableau : Avant de procéder à l'analyse proprement dite des données d'un tableau, il est nécessaire d'une part, de prendre un temps pour identifier l'environnement du tableau, et d'autre part, de bien comprendre la nature des données exposées. Le contexte du tableau : Le titre donne une indication souvent précise du thème abordé par le tableau, ce qui vous permet de le situer dans son contexte. La structure du tableau donne une première idée de la richesse des informations présentées et peut servir de base à l'élaboration de votre synthèse. Les intitulés des lignes et des colonnes se référent souvent à des termes économiques que vous connaissez et que vous pourrez définir lors de la phase de rédaction. Il est important de bien faire attention aux unités de mesure retenues s'il s'agit d'informations chiffrées (%, milliers, milliards, Francs, Euro...) car une mauvaise perception des données peut aboutir à une analyse complètement faussée. La date, la source et l'auteur, s'ils sont précisés, sont toujours des éléments à prendre en compte notamment pour juger de l'actualité des données proposées. (Un tableau montrant l'évolution du chômage durant les années 80 doit être situé dans le contexte du taux de chômage actuel et de son évolution récente). Une information exposée dans un document n'a pas d'intérêt en soit s'il n'est pas pris en compte l'environnement dans lequel elle est présentée. Il est donc essentiel de bien percevoir la structure générale d'un document avant de passer à l'analyse des informations proprement dites. II/ recherche des informations : Une démarche structurée L'analyse proprement dite des informations contenues dans un tableau doit se faire avec méthode et rigueur. Le tableau lui même est souvent organisé en plusieurs parties et représente déjà une certaine structuration de l'information. Le plus souvent, celui-ci possède une ligne ou une colonne "total" qui fait déjà la synthèse des données développées dans le reste du tableau. Il vous faut donc analyser ces "totaux" en premier (Exemple : dans un tableau montrant l'évolution de la population active par secteur d'activité, la première chose à regarder est l'évolution de la population active totale). Plus simplement, l'analyse d'un document se fait du général vers le particulier c'est à dire que l'on s'intéresse tout d'abord aux éléments synthétiques (la ligne "total") avant d'aller analyser les détails (chaque ligne ou chaque colonne en particulier). Cette démarche est justifiée par le fait que la ligne ou la colonne totale représente en elle-même un condensé des éléments détaillés dans le reste du tableau. Ceci suppose donc que l'étudiant doit être capable lors de l'analyse d'un document de structurer SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 3 Compétences méthodologiques et hiérarchiser les éléments d'informations fournis. Cette capacité à dégager d'un document les éléments d'information essentiels est indispensable et fait partie intégrante de la démarche attendue de l'étudiant. Un effort de retraitement de l'information nécessaire De plus, une analyse de document nécessite le plus souvent de la part de l'élève un effort de retraitement de l'information contenue dans le tableau. On attend en effet de l'étudiant un véritable effort qui dépasse le simple fait de recopier une série de chiffres issue d'un tableau. La retranscription d'information passe alors par l'utilisation d'outils mathématiques (calcul de pourcentages, de moyenne par exemple) propres à clarifier ou à illustrer des tendances, à simplifier la présentation d'un fait marquant... Par cette démarche, l'élève peut et doit (si c'est possible) apporter de nouvelles informations issues de son analyse du document. Le retraitement de l'information permet donc soit de fournir des informations complémentaires, soit de faciliter la compréhension des informations fournies initialement. Il ne faut pas perdre de vue qu'un document de type tableau sert avant tout à illustrer de manière chiffrée un fait économique particulier. III/ Rédaction du commentaire : La rédaction du commentaire permet ainsi à l'étudiant de montrer sa capacité à rédiger une synthèse précise et illustrée à partir d'un document. La première étape consiste alors à bien montrer que l'on a compris le sens du document en précisant l'objet du document et la structure du tableau. Ensuite, l'étudiant doit être en mesure de présenter l'idée maîtresse du document (la tendance générale...). Cette idée principale sera par la suite développée et expliquée à l'aide des informations pertinentes, retraitées si nécessaire, tirées du tableau à analysé. Une synthèse de document ne se limite pas au simple recopiage d'un ensemble de données mathématiques, mais ne doit pas non plus s'accompagner d'un commentaire trop fourni ou de remarques générales du type "discussion de comptoir". Tout fait exposé s'appuie obligatoirement sur une illustration chiffrée issue de tableau fourni et le commentaire doit faire apparaître une démarche logique reprenant celle que vous avez mise en œuvre pour analyser les données. SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 4 Compétences méthodologiques Application : Analyse du document ci-joint : Population active de 15 ans ou plus, selon la catégorie socioprofessionnelle* Catégorie socio-professionnelle janvier 1990 janvier 1999 Agriculteurs exploitants 1 179 671 Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 1 888 1 651 Cadres et professions intellectuelles supérieures 2 514 3 246 Professions intermédiaires 4 527 5 153 Employés 6 806 7 705 Ouvriers 7 182 7 096 Chômeurs n'ayant jamais travaillé 254 350 Appelés du service national 226 111 24 576 25 983 Total TEF, 2000/2001, INSEE. (*en milliers) 1/ Comprendre et étudier un tableau : Tableau issu de l'INSEE (Institut National de la statistique et des Eudes économiques) présentant la variation de la population active en France entre 1990 et 1999. Les chiffres sont exprimés en milliers d'unités. Explication de termes économiques : population active : ensemble des individus exerçant ou déclarant chercher à exercer une activité rémunérée (population active occupée + population active inoccupée). 1er constat : la population active française a augmenté entre 1999 et 1990 de 1 407 000 personnes (soit une hausse de 5,73 % en 10 ans). Le travail qui est demandé consiste donc à analyser grâce au document fourni l'évolution du facteur travail au sein de l'économie française sur une période de 10 ans. Une analyse du facteur travail se fait d'un point de vue quantitatif et qualitatif. Repositionnement du tableau dans son contexte : entre 1990 et 1999, l'économie française a connu une croissance relativement faible de son PIB (1,5 % par an en moyenne) ce qui explique en partie la faible croissance de la population active durant cette période. 2/ recherche des informations : Le retraitement des informations fournies par le tableau vise donc à déterminer quelles sont les CSP qui sont à l'origine de la hausse de 5,73 % de la population active totale. SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 5 Compétences méthodologiques janvier 1990 (en % du total) janvier 1999 (en % du total) Taux de variation entre 1990 et 1999 Agriculteurs exploitants 4,80 2,58 - 43,09 % Artisans, commerçants, chefs d'entreprise 7,68 6,35 - 12,55 % Cadres et professions intellectuelles supérieures 10,23 12,49 + 29,12 % Professions intermédiaires 18,42 19,83 + 13,83 % Employés 27,69 29,65 + 13,21 % Ouvriers 29,22 27,31 - 1,20 % Chômeurs n'ayant jamais travaillé 1,03 1,35 + 37,80 % Appelés du service national 0,92 0,43 - 50,88 % 100,00 100,00 + 5,73 % Catégorie socio-professionnelle Total Constats : En 1990 la CSP la plus importante était celle des ouvriers (29,22 %) de la population active totale alors qu'en 1999, il s'agissait de la CSP employés (29,65 %). Cela traduit le phénomène de tertiarisation de l'économie française. La moitié des CSP est en baisse : La CSP "appelés du service national" doit disparaître suite à la professionnalisation des armées, la CSP "Agriculteurs" est en baisse constante ( gains de productivité, remembrement, industrialisation puis tertiarisation de l'économie...), la baisse du nombre des ouvriers traduit les restructurations engagées dans le secteur secondaire ( recherche de gains de productivité ) et la diminution relative de ce secteur dans l'économie française depuis les chocs pétroliers. L'autre moitié est en hausse : La CSP "chômeurs" (faible croissance durant cette période, restructurations industrielles...), "cadres et professions intellectuelles supérieures" (hausse de la qualification des salariés, tertiarisation de l'économie...), et surtout "employés" (croissance du secteur des services...) qui devient la CSP la plus importante. 3/ Rédaction du commentaire : Le point important à retenir est que l'évolution des CSP suit les modifications de la structure de l'économie nationale marquée par une tertiarisation croissante de l'activité économique. Ceci explique que l'évolution globale de la population active en France cache des situations contrastées (CSP en fortes baisses et CSP en forte croissance...). Il est à noter que cette évolution n'est pas récente et n'est pas limitée à la période étudiée. Conclusion : (qui peut servir d'ouverture) la tertiarisation de l'économie se vérifie dans l'analyse de l'évolution des différentes CSP en France au cours de la période 1990 / 1999. Un fait important réside dans le fait que la CSP "ouvriers" n'est plus la CSP dominante de l'économie française. De fait, cette évolution se traduit par des changements dans la structure de la société française (hausse des qualifications des salariés, féminisation de la population active liée à la hausse du secteur tertiaire...) qui n'est pas sans conséquences sociales et humaines (besoins de formation, chômage structurel d'une partie de la main d'œuvre ouvrière...). SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 6 Compétences méthodologiques Analyse et exploitation d'un graphique I/ Comprendre et étudier un graphique : La logique de l'analyse d'un graphique ressemble à celle utilisée pour l'analyse d'un tableau (en partie parce qu'une représentation graphique est généralement construite à partir d'un tableau). Les éléments constitutifs d'un graphique : Le titre est très important pour comprendre non seulement l'objet d'un graphique, mais aussi pour en déterminée l'idée principale. La présentation du graphique donne une première idée de la richesse des informations présentées et peut servir de base à l'élaboration de votre synthèse (camembert, courbes...). Les intitulés de l'abscisse et de l'ordonnée sont très importants car ils déterminent les mesures retenues mais aussi les éléments qui sont mis en relation. Il est important de bien faire attention aux unités de mesure retenues s'il s'agit d'informations chiffrées (%, milliers, milliards, Francs, Euro...) car une mauvaise perception des données peut aboutir à une analyse complètement faussée du document. La date, la source et l'auteur, s'ils sont précisés, sont toujours des éléments à prendre en compte notamment pour juger de l'actualité des données proposées. (Un graphique montrant l'évolution du chômage sur une période définie doit être situé dans le contexte du taux de chômage actuel et de son évolution récente). Une information exposée dans un document n'a pas d'intérêt en soit s'il n'est pas pris en compte l'environnement dans lequel elle est présentée. Il est donc essentiel de bien percevoir la structure générale d'un document avant de passer à l'analyse des informations proprement dites. II/ Recherche des informations : Une démarche structurée L'analyse proprement dite des informations contenues dans un graphique doit se faire avec méthode et rigueur. La lecture de la légende par exemple fournit des informations importantes pour comprendre la nature du document. Un graphique, de la même manière qu'un tableau, est le plus généralement constitué pour illustrer un fait économique, social ou juridique, qui est exposé dans le titre du document. De même que pour un tableau, l'analyse d'un graphique se fait du général vers le particulier c'est à dire que l'on s'intéresse tout d'abord aux éléments principaux avant d'aller analyser les détails. Ainsi, dans un graphique en courbe, il est évident que la courbe va présenter un tendance globale (hausse, baisse, mise en évidence d'un point d'inflexion, ou au contraire pas de tendance du tout) même si cette tendance n'est pas régulière et peut connaître à un moment ou à un autre une évolution divergente. Il faut donc d'une part, être en mesure de dégager d'un graphique une tendance particulière avant de s'intéresser et éventuellement de commenter un sous-ensemble du document en particulier. SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 7 Compétences méthodologiques Ceci suppose donc que l'étudiant doit être capable lors de l'analyse d'un graphique de structurer, hiérarchiser les éléments d'information fournis. Cette capacité à dégager d'un graphique les éléments d'information essentiels est indispensable et fait partie intégrante de la démarche attendue de l'étudiant. Un effort de retraitement de l'information nécessaire De plus, une analyse de document nécessite le plus souvent de la part de l'élève un effort de retraitement de l'information contenue dans le graphique. Il s'agit pour l'étudiant d'être capable de dégager la tendance générale du graphique, de souligner les éventuels points de retournement de cette tendance et d'en expliquer si possible les raisons. La aussi, la retranscription d'information passe par l'utilisation éventuelle d'outils mathématiques appropriés à chaque type de graphique (calcul de pourcentages, de moyenne par exemple) propres à clarifier ou à illustrer des tendances, à simplifier la présentation d'un fait marquant... Dans le cas de l'analyse d'un graphique, il est important : de tenter si c'est possible de rechercher et de visualiser l'orientation générale de la courbe présentée. si cette courbe présente des ruptures significatives, il faut d'une part les identifiées, et d'autre part tenter d'en trouver la ou les raisons. Cette approche permet de différencier les données exceptionnelles (qui ne représentent pas une modification durable de la tendance générale) des données significatives (qui se traduisent par une inflexion durable de la tendance générale). Par cette démarche, l'élève peut et doit (si c'est possible) apporter de nouvelles informations en relation avec le document étudié. Le retraitement de l'information permet donc soit de fournir des informations complémentaires, soit de faciliter la compréhension des informations fournies initialement. Il ne faut pas perdre de vue qu'un document de type graphique sert avant tout à illustrer de manière chiffrée un fait économique particulier. III/ Rédaction du commentaire : La rédaction du commentaire permet à l'étudiant de montrer sa capacité à rédiger une synthèse précise et illustrée à partir d'un document. la première étape consiste alors à bien montrer que l'on a compris le sens du document en précisant l'objet du document et sa structure. Ensuite, l'étudiant doit être en mesure de présenter l'idée maîtresse du document (la tendance générale...). Cette idée principale sera par la suite développée et expliquée grâce à l'aide des informations pertinentes, retraitées si nécessaire, tirées du tableau à étudier. Souvent, dans le cas d'un graphique chronologique, un découpage par séquence peut se révéler utile. Tout fait exposé s'appuie obligatoirement sur une illustration chiffrée issue du graphique fourni, et le commentaire doit faire apparaître une démarche logique reprenant celle que vous avez mise en œuvre pour analyser le document. Il ne faut en aucun cas se contenter de répéter ce qui est visible directement sur le graphique. Votre capacité d'analyse compte autant, voir plus, que votre capacité visuelle à "lire" un graphique. 8 SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm Compétences méthodologiques Application Analyse du document ci-joint : Evolution des échanges extérieurs de la France de 1978 à 2000 (En milliards de francs 1995) Source : INSEE, Comptes Nationaux 1/ Comprendre et étudier un graphique : Tableau issu de l'INSEE (Institut National de la Statistique et des études économiques) présentant l'évolution des exportations et des importations de la France entre 1978 et 2000. Les volumes sont exprimés en milliards de francs (exemple : en 1978 le montant des exportations et le montant des importations françaises représentaient s'élevait à environ 800 milliards de francs chacun). interprétation économique : l'espace entre les deux courbes donne une idée du solde du commerce extérieur de la France. Exemple : si la courbe rose est au dessus de la courbe bleue, cela signifie que la valeur des exportations est supérieure à la valeur des importations. En conséquence, le solde commercial de la France sera positif (ou excédentaire). Dans la situation inverse, le solde du commerce extérieur de la France sera donc négatif (ou déficitaire). repositionnement du graphique dans son contexte : l'étude de l'évolution du commerce extérieur de la France débute lors du démarrage du second choc pétrolier (1979) et couvre la période récente caractérisée par une phase durable de ralentissement économique comparativement à la période de croissante forte d'après-guerre que l'on a appelé les " trente glorieuses". constat général : globalement, les échanges entre la France et le Reste du Monde ont augmenté d'environ 200 % (multipliés par trois) pour passer d'un total cumulé (importations + exportations) de 1600 milliards de Francs à 5000 milliards de Francs. Les exportations et les importations ont évolué de manière presque parallèle au cours de la période analysée, même si les exportations semblent croître de manière un peu plus rapide à partir du début des années 90. SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 9 Compétences méthodologiques 2/ recherche des informations : Un graphique peut généralement s'analyser selon un découpage temporel. Ici, il semble possible, en dehors de la tendance globale à un essor constant des échanges entre la France et le Reste du Monde, d'identifier trois grandes phases : entre 1978 et 1986 : croissance faible des échanges commerciaux et solde globalement déficitaire pour le commerce extérieur français. entre 1986 et 1992 : léger accroissement du rythme de progression des échanges commerciaux avec persistance d'une situation déficitaire. entre 1993 et 2000 : accélération des échanges internationaux stimulée par les exportations qui se traduit par l'apparition d'un solde excédentaire des échanges commerciaux. Eléments d'interprétation : entre 1978 et 1986 : période ou l'économie française subit de plein fouet les effets des différents chocs pétroliers. Mise en place en 1983 de la politique de Franc fort afin de restaurer la compétitivité de l'économie française. entre 1986 et 1992 : période de redémarrage économique (contre-choc pétrolier de 1986, réunification allemande de 1989) qui se traduit par une accélération des échanges internationaux en parallèle à l'accélération de l'intégration des économies européennes. Mais l'économie française n'a pas encore comblé tout son retard en terme de compétitivité. entre 1992 et 2000 : croissance française et européenne plus faible que celle de nos principaux partenaires économiques mais la restructuration de l'économie commence à porter ses fruits et les échanges internationaux continuent à augmenter plus vite que la croissance du PIB (Produit Intérieur Brut). 3/ Rédaction du commentaire : La période 1978 - 2000 se caractérise par la poursuite de l'ouverture de l'économie française qui connaît durant cette période une croissance de ses échanges extérieurs plus rapide que celle de son PIB. Néanmoins, cette évolution ne s'est pas réalisée de manière continue mais à connu des évolutions sensibles en fonction de l'environnement économique national (politique du franc fort mise en place en 1983) et international (chocs puis contre-choc pétrolier). Il est alors possible, sur cette longue période, d'identifier trois phases distinctes qui se différencient, d'une part par le taux de croissance des échanges internationaux, d'autre part, par l'évolution du solde du commerce extérieur de la France. L'année 2001, même si elle semble confirmer que la France s'est libérée de sa contrainte extérieure, marque le pas quant au niveau de l'excédent du commerce extérieur, du fait entre autre du ralentissement économique et de la remontée des cours du pétrole à l'automne 2000. Il ne faut pas oublier de souligner l'impact qu'a eu la poursuite de la construction européenne sur le dynamisme des échanges internationaux sur les pays européens (qui réalisent environ 60 % de leurs échanges au sein de la Communauté Européenne). On peut alors se demander quel sera l'impact de la mise en place de la monnaie unique sur le commerce extérieur des pays de la zone Euro. SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 10 Compétences méthodologiques Principe de base de la rédaction d’un développement structuré Un développement structuré ce n'est pas une récitation de connaissances. Un étudiant de BTS doit être capable, en s'appuyant sur des compétences, de développer une argumentation structurée autour d'un sujet. La capacité de l'élève à faire preuve d'un esprit de synthèse et d'analyse est aussi important que sa capacité à restituer des connaissances apprises au cours de son cursus de formation. Le développement structuré repose donc sur une démarche logique et réfléchie s'appuyant sur un ensemble de connaissances. Le sujet proposé au candidat est donc porteur d'une idée, d'un concept, d'une question précise qui va servir de point de départ à l'élaboration d'une problématique. I / Compréhension et analyse du sujet : La difficulté première de tout développement structuré réside dans la rédaction d'un développement hors-sujet, qui aurait pour origine une mauvaise appréciation de la problématique posée. Pour limiter ce risque, il est fondamental que l'élève prenne le temps de bien analyser le sujet qui lui est proposé. La compréhension des termes du sujet est alors très importante : chaque mot est important et il s'agit pour l'étudiant de commencer sa réflexion par la définition des termes économiques relevés dans le sujet. Exemple : " La productivité favorise-t-elle le chômage ?" Il est nécessaire de définir les notions de productivité et de chômage. De plus, la formulation de la question posée vous permet de vous orienter dans votre développement structuré. Ainsi, dans l'exemple précédent, nous voyons qu'il s'agit d'une question ouverte. Il ne s'agit donc pas pour vous de prendre parti de manière trop explicite, mais bien d'avancer des arguments en faveur, ou opposés à l'idée selon laquelle la recherche de la productivité se traduit par un essor du chômage. La question ainsi posée fait aussi apparaître un lien de causalité entre deux phénomènes économiques : le chômage serait dû aux efforts de productivité engagés par les entreprises. Votre problématique n'aurait pas été la même si le sujet avait été posé de la manière suivante : "Montrez en quoi le chômage est la résultante des gains de productivité". Il est bon, lors d'un développement structuré de ne pas prendre trop ouvertement parti face à une question posée. Le développement structuré vise en général à vous permettre de structurer une pensée argumentée montrant votre capacité à percevoir et analyser l'ensemble des points de vue d'un sujet d'ordre économique. Ainsi, un sujet sur l'Unification du marché européen comporte souvent une approche en terme d'élargissement de l'Union européenne, et une approche en terme d'approfondissement. Un sujet relatif au mode de production des entreprises nécessite de s'intéresser et au facteur travail, et au facteur capital... SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 11 Compétences méthodologiques Lors d'une question ouverte, il est souvent recommandé de traiter les deux aspects du problème posé. Exemple : "La mondialisation favorise-t-elle la croissance économique ?". Il faut dans ce cas aborder l'aspect positif et l'aspect négatif de la mondialisation sur la croissance économique. II /Elaboration de la problématique : Définition : Le dictionnaire Robert dit de la problématique que c'est " l'art, la science de poser les problèmes". A partir d'un sujet, l'objectif d'un développement structuré est donc de répondre à une ou plusieurs questions soulevées par le sujet. En conséquence, il est possible qu'un sujet puisse se décliner en plusieurs problématiques différentes. La qualité de la problématique retenue dépend de son adéquation avec le sujet posé. Une problématique qui s'en écarterait trop risque alors d'amener l'étudiant à composer un hors-sujet. Une fois la problématique pausée, l'étudiant doit faire appel à ses connaissances pour construire son argumentation. Chaque élément avancé doit être accompagné d'une argumentation issue de vos connaissances. Il peut aussi être utile d'utiliser des exemples extraits de l'actualité économique et sociale. Exemple : une dissertation dans le domaine de l'économie d'entreprise ne peut pas se passer d'exemples concrets et récents d'entreprises. Cet appel aux connaissances doit suivre l'élaboration de la problématique et ne pas la précéder car de la problématique naît le plan et du plan naît l'argumentation. Une démarche contraire risque de nuire à l'organisation de votre développement et peut même vous conduire à faire un hors sujet. III Elaboration du plan : Un plan en économie se décompose en deux partie principales, suivies chacune de deux sous parties (les plans en trois parties sont acceptés mais s'accompagnent souvent de répétitions). Le plan doit découler de la problématique choisie : il ne contient donc que les éléments indispensables à une argumentation cohérente autour d'un axe d'analyse déterminé. Vous pouvez donc être amené à ne pas exposer certaines de vos idées si celles-ci ne correspondent pas à la problématique choisie. Le plan ne se limite pas à la simple juxtaposition désordonnée de connaissances autour d'un thème d'ordre économique mais il est le reflet d'une réflexion structurée à partir d'un axe d'étude que vous avez déterminé. Il existe un certain nombre de structures de plans qui peuvent être choisies : plan analytique : un plan analytique vise à traiter d'une problématique selon deux approches distinctes. SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 12 Compétences méthodologiques Exemple : aspect positif - aspect négatif impact à court terme - impact à moyen et long terme approche qualitative - approche quantitative (le facteur travail par exemple)... Les deux parties du plan ne traitent pas nécessairement de deux aspects opposés d'un sujet, mais servent aussi à montrer la complexité d'un thème économique ou les différentes manières de l'aborder : un plan analytique traite de deux aspects différents d'un sujet. Plan dialectique : Un plan dialectique reprend deux approches qui sont liées l'une à l'autre par un lien de causalité. Ce type de plan s'applique à des sujets du type " En quoi..." ou " Dans quelle mesure...". IV / Rédaction de l'introduction : L'introduction comme son nom l'indique sert à introduire le sujet que vous allez traiter dans votre développement structuré. Son élaboration répond elle aussi à des règles bien définies. Il est bon de démarrer son introduction avec une phrase d'accroche montrant l'intérêt du sujet que l'on vous demande d'analyser. Il est bon dans ce cas de rappeler l'actualité du sujet proposé ou son importance dans le débat économique contemporain. Par la suite, vous devez clairement justifier votre approche du sujet en définissant le ou les termes économiques principaux énoncés dans le sujet et qui vont servir de fondement à votre analyse. Puis, lorsque les bases sont posées, vous devez présenter la manière dont vous allez aborder le sujet donné en précisant votre problématique, qui sert de ligne conductrice pour votre argumentation. Il ne s'agit pas ici de recopier le sujet donné mais de mettre en évidence l'angle par lequel vous allez l'aborder. Il faut donc faire attention à ne pas trop s'éloigner du sujet sous peine de faire un hors-sujet. Enfin, vous annoncerez grâce à la présentation du plan que vous allez suivre la manière dont vous compter aborder le traitement de la problématique posée. Il est important lors de la rédaction du développement de bien suivre le plan que vous avez annoncé dans l'introduction. Ceci permet au correcteur de constater que votre développement se fonde sur une démarche logique et structurée entamée avant la phase de rédaction de l'argumentation. Ces quatre étapes doivent être impérativement respectée pour donner un aspect cohérent au reste de votre développement. V / Rédaction du développement structuré : Le développement structuré s'appuie sur le plan que vous avez défini dans l'introduction. Sa structure est homogène, c'est à dire qu'un plan en deux parties s'appuie sur des sous-ensembles de deux sous-parties... Les éléments de votre argumentation doivent s'enchaîner logiquement et ne se limitent pas à la simple succession d'élément du cours sans lien entre eux. Votre argumentation doit suivre de manière logique la réflexion que vous avez mené concernant le sujet proposé et la manière dont vous l'avez abordé. Il est alors indispensable de mettre en évidence l'enchaînement logique de votre argumentation soit en faisant apparaître des mots de liaison (du type : Tout d'abord... Puis ... SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 13 Compétences méthodologiques Enfin.... Mais .... En conséquence...) soit en intégrant des phrases de transition entre chaque point abordé. La mise en page est aussi importante, chaque argument avancé l'est dans un paragraphe clairement identifiable (il ne faut pas hésiter à aller à la ligne pour séparer chaque idée de la précédente...). Bien évidemment, l'ordre dans lequel vous allez développer vos arguments est important. Les arguments principaux doivent être présentés à la fin de votre développement, juste avant la rédaction de la conclusion (vous allez du "moins" important au "plus" important). La conclusion : Il faut faire attention à ne pas confondre conclusion et résumé. Trop souvent, les étudiants se contentent de reprendre dans la conclusion les éléments qu'ils ont présentés dans le développement. En réalité, la conclusion marque la fin de votre réflexion et doit en conséquence faire la synthèse de votre analyse. Il s'agit donc de se concentrer sur les éléments essentiels de votre argumentation en faisant ressortir ce que vous vouliez démontrer. Votre problématique ayant par nature réduit le champ d'analyse de votre développement, il est utile, dans un second temps, de faire preuve de recul par rapport à votre analyse en élargissant le sujet qui vous était proposé. Cet élargissement doit être cohérent avec le sujet et s'inscrire dans le prolongement de votre argumentation (et ce d'autant plus que cette ouverture constitue la dernière phrase que lira le correcteur). Il vaut mieux ne rien écrire que dire n'importe quoi. SOURCE : geronim.free.fr/ecogene/bts1/partie13.htm 14