L2S4 Psychologie semaine 14 F4.1e2 Emotion et cognition (TD

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L2S4 Psychologie semaine 14
F4.1e2 Emotion et cognition (TD)
CHAPITRE I : LES EMOTIONS
Emotions (Dantzer, 88) : éléments essentiels de notre existence qui colorent nos réactions à l’environnement et influencent nos
perceptions. Leurs caractères exagérés ou leur disparitions est signe pathologique.
Le terme
-
d’émotion a un sens très différent selon l’approche :
Pour la psychologie sociale c’est la conséquence d’une relation entre personnes
Pour la psychologie clinique c’est un trouble de l’humeur
La psychologie du développement étudie l’interaction entre psychologie clinique et cognitive
Les sciences cognitives étudient l’interaction entre psychologie sociale et neuroscience, l’évaluation des émotions et
les régions cérébrales
Les principales théories émotionnelles
La théorie de James & Lange : la réaction constitue l’émotion
La théorie de Cannon-Bard : les réactions et les émotions sont simultanées
La théorie de Schäcter & Singer : l’interprétation constitue l’émotion
Emotion
Il y a deux grand groupes d’émotions : les émotions primaires et les émotions complexes
Les émotions primaires
Darwin, 1872
Des émotions comme la peur, le dégoût, la colère, etc. sont programmées génétiquement, sont des comportements adaptatifs
et permettent la communication.
Ekman, 1994
Expressions faciales innées et universelles : peur, colère, tristesse, joie, surprise, dégoût
Ekman a démontré que tous les hommes, quelles que soient leur appartenance ethnique, ont les mêmes expressions faciales. Il
a crée une batterie de photos qui permettent d’évaluer les émotions. La batterie d’Eckman a une portée médicale car on s’est
aperçu que certaines pathologies empêchaient de reconnaître les affects primaires (par ex. les malades d’Alzheimer ne
reconnaissent plus la peur.
Les émotions complexes
Sont considérées comme complexes les émotions sociales (embarras, jalousie, amour, admiration, etc.) et les humeurs (anxiété,
dépression, etc.)
Anxiété : expérience subjective déplaisante et intense, dominée par l’incertitude
Dépression : les sentiments dominants du sujet sont tristesse, culpabilité et honte, en plus de troubles organiques (perte de
sommeil, d’appétit, et ralentissement)
Les deux dimensions de l’émotion
Bradley & Lang (2000) considèrent deux dimensions dans chaque émotion
La valence émotionnelle (plaisant, neutre, déplaisant ou positif, égal et négatif)
L’intensité émotionnelle (peu d’excitation ou beaucoup d’excitation)
L’évaluation de l’émotion
Physiologie
Plusieurs indices somatiques peuvent permettre d’identifier scientifiquement les émotions :
Le dosage des catécholamines urinaires est très élevé lors de la peur
L’enregistrement du rythme cardiaque et de la tension (tachycardie lors de sentiments de colère/de peur //
hypotension lors de la peur (csq : arrêt cardiaque) et hypertension lors de la colère (csq : rupture d’anévrisme))
L’activité électrodermale et les réponses électrodermales renseignent aussi sur les émotions du sujet
Comportement
Plusieurs indices comportementaux vont dans le même sens :
Le nombre d’auto contacts ou d’hétéro contacts
Le regard et le nombre de contacts oculaires
Le langage et la coloration affective de la voix
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Cognition
Ce sont ici tests, questionnaires et échelles qui permettent d’évaluer les ressentiments de l’individu face à une situation :
Mesure du ressenti émotionnel (ex : questionnaire de Spielberger)
Mesure de l’intensité émotionnelle
Mesure de la valence émotionnelle (ex : SAM, Self Assement Manikin ; Bradley & Lang (1994))
Les expressions faciales
Les émotions faciales permettent de reconnaître les émotions exprimées par autrui et ainsi d’accéder à son état mental. Elles
sont essentielles pour se construire une théorie de l’esprit. Leur reconnaissance est indispensable à la vie en groupe et elles
forment le pivot de la communication humaine. Différentes méthodologies ont été proposées pour permettre d’évaluer la
capacité de reconnaissance des émotions d’un individu (on parle de perception des émotions faciales). Cependant elles sont
controversées car non reproductibles.
FACS (on mesure le pourcentage d’identification des émotions obtenu par un individu)
Tests où, sur une photo, des visages neutres et des visages menaçants sont mélangés. Il faut pour le sujet repérer le
visage en colère sur chaque photo.
Films, sons, odeurs, situations d’interactions sociales.
MARIE (Méthode d’Analyse et de Recherche de l’Intégration des Emotions) La méthode consiste en une
transformation informatique d’un visage sur une photo (par une procédure de morphing) de façon à faire passer le
visage d’une émotion à une autre. Il existe 17 images intermédiaires entre les deux images cibles et le sujet doit dire
le moment où il pense que le visage apparaît avec un affect différent de celui du début.
Sciences neurocognitives
Les émotions sont évaluées selon les impacts qu’elles ont au niveau physiologique et plus particulièrement au niveau du
cerveau :
Neuro-imagerie fonctionnelle : IRM, TEP
Electrophysiologie : EEG (potentiels évoqués), électromyographie locale
Les troubles émotionnels
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Perturbation de la perception des émotions (indifférence affective)
Perturbation des expressions émotionnelles (pleurs ou rires immotivés, apathie, aboulie, anosognosie)
Mesure des troubles émotionnels
La mesure des troubles émotionnels se fait par des échelles comportementales
Echelle comportementale (Godefroy & al. 1996) permettant de mesurer la distractibilité et l’aboulie
Echelle du GREFEX (Groupe d’Evaluation des Fonctions Exécutives) qui permet une évaluation précise des troubles
comportementaux (remarque : on nomme aussi cette échelle ISDC – Inventaire du Syndrome Dysexecutif
Comportemental) C’est une échelle de 12 items, mesurant la réduction des activités, l’anticipation, l’organisation,
l’initiation de comportements, les troubles émotionnels tels que le désintérêt, l’euphorie, l’irritabilité, l’hyperactivité, la
distractibilité, l’impulsivité, la fréquence de ces comportements, leur gravité et leur retentissement sur la vie sociale
de l’individu et de son entourage.
La mesure de la dépression et de l’anxiété
-
Echelle de Golberg qui permet d’évaluer dépression et anxiété
MADRS qui permet d’évaluer la dépression
Echelle de Cattell qui permet d’évaluer l’anxiété
CHAPITRE II : LA COGNITION
La cognition se défini comme l’ensemble des activités intellectuelles et des processus qui se rapportent à la connaissance et à la
fonction qui l’a réalisée.
On sait actuellement que l’émotion influence la cognition et que donc, étant très liées, ces deux instances doivent toujours être
mesurées lorsque l’on cherche à mesurer la cognition.
La mémoire
Il y a deux types de mémoire : la mémoire à court terme et la mémoire à long terme.
La mémoire a court terme a pour fonction le maintien temporaire et limité de l’information (Miller : la mémoire a court terme
peut stocker 7±2 chunks d’information
La mémoire à long terme se compose de la mémoire épisodique (influencée par les contextes spatio temporels) et la mémoire
sémantique (ensemble de définitions, etc.)
On peut évaluer la mémoire épisodique en faisant apprendre à un quelconque sujet une liste de mots
On peut évaluer la mémoire à court terme en demandant à un sujet de faire une tâche de rappel immédiat
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Les fonctions exécutives
Les fonctions exécutives sont des fonctions cognitives supérieures responsables de la régulation de nos comportements. Leur
fonction principale est de faciliter l’adaptation du sujet à des situations inhabituelles quand les routines d’action ne suffisent pas.
Ce sont des fonctions essentielles a tout comportement autonome et adapté.
Représentation de la mémoire de travail
Schéma proposé par Baddeley vers 86, celui-ci a quelque peu évolué depuis (a été rajouté le buffer épisodique). La mémoire de
travail peut se décomposer en quatre instances :
La boucle phonologique permet de traiter les informations auditives et de s’auto répéter une information infiniment
Le calepin visuo-spatial permet de traiter les informations visuelles
Le buffer épisodique permet un traitement multimodal des informations
L’administrateur central est chargé de contrôler l’utilisation des instances susnommées
Dépression et mémoire
La dépression provoque une altération de la mémoire épisodique (au niveau de l’encodage, du stockage et de la récupération
d’informations ; Bower & al. 83) d’une part ; mais a peu d’influence sur la mémoire implicite d’autre part (Danion et al. 91).
Effet de congruence à l’humeur
Wilkins & al. (92) ont montré que dans un état émotionnel donné on s’oriente vers des stimuli congruents. Si l’humeur est noire
on va orienter ses choix vers des stimuli qui sont en rapport avec cette humeur (ex : films noirs, … qui tendent à renforcer ce
sentiment)
Effet de la dépendance d’état
L’état du sujet influe sur ses performances : celles-ci baissent si il y a modification de l’état physique ou psychique du sujet
entre apprentissage & récupération ; ce qui nous fait dire que l’humeur est un indice contextuel (elle varie en fonction du
contexte)
Attention et dépression
La dépression affecte les processus contrôlés (Danion & al., 91) : les dépressif ont très souvent une altération des fonctions
exécutives et des problèmes de prise de décision.
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