Un réseau agro-environnemental, au sens strict du terme, est un outil grâce auquel les
surfaces de compensation écologique sont implantées de manière optimale au sein des
espaces cultivés, de manière à relier différents milieux naturels et semi-naturels entre eux et
à créer des habitats favorables à un panel d'espèces faunistiques et floristiques choisies.
Dans ce domaine, le canton de Genève est précurseur puisque dès le début des années
nonante, il a initié les prémisses des SCE et le premier réseau agro-environnemental de
Suisse.
D'un point de vue plus technique, un réseau agro-environnemental est principalement
constitué de trois types d'éléments :
les zones "réservoir", milieux naturels de taille suffisante pour que des populations
animales et végétales puissent s'y développer et produire des individus capables d'émigrer
et de coloniser d'autres milieux. Ce sont des milieux que les animaux utilisent en
permanence ;
les biotopes-relais, occupés transitoirement (ex. mare, étang, bosquet …) ;
les corridors, favorisant la dispersion et la migration en reliant les deux éléments
précédents. Ces corridors sont en principe de forme linéaire (haie, lisière forestière, jachère
florale, berge boisée, chemin, ruisseau ou fossé).
La mise en réseau des surfaces de compensation écologique a ainsi pour but de favoriser la
dispersion, la migration ainsi que la mobilité des espèces grâce à la mise en place de
liaisons entre des milieux isolés. De plus, elle contribue à accroître la variété et la valeur
paysagère de l'espace rural.
Les exploitants agricoles, en assurant la mise à disposition des surfaces nécessaires et
l'entretien des différentes structures sont les principaux acteurs des réseaux agro-
environnementaux. Les autorités communales peuvent les soutenir dans cet effort. Pour ce
faire, les exploitants agricoles doivent faire appel à des conseillers spécialisés.
La gestion administrative et financière de la mise en oeuvre de cette politique est assurée à
l'échelon cantonal par la direction générale de l'agriculture (DGA) et par la direction générale
de la nature et du paysage (DGNP) s'agissant de la thématique relative aux espèces et aux
milieux. La commission cantonale instituée par la loi visant à encourager l'implantation, la
sauvegarde et l'entretien de surfaces de compensation écologique appuie les directions
générales lors de l'examen des avant-projets.
Développement de projets complémentaires aux projets de RAE
Comme indiqué précédemment, un réseau agro-environnemental concerne principalement
les surfaces exploitées par l'agriculture. Toutefois, les actions en faveur de la faune, de la
flore et du paysage ne sauraient s'arrêter aux limites des terres cultivées. D'autres mesures
prises pour favoriser la biodiversité, préserver le paysage ou favoriser les loisirs peuvent
trouver place hors de l'espace agricole. De telles mesures peuvent être développées en
parallèle au projet de réseau. Ces dernières ne peuvent parfois pas bénéficier de
contributions agricoles, cependant d'autres alternatives sont possibles (financements
autres).
Il est à noter que dès 2014, une nouvelle thématique sera développée en application de
l'ordonnance sur les paiements directs, soit cella relative au Paysage. Dans ce cadre, il sera
possible d'effectuer une coordination avec les projets de mise en réseau. Toutefois, il faudra
attendre la concrétisation du projet "Paysage" au niveau du canton.
Pour des aménagements à caractère collectif qui impactent l'espace agricole
(cheminements piétonniers, pistes cavalières etc…), le réseau agro-environnemental offre
une plate-forme de discussions et d'échanges réunissant tous les partenaires concernés à
savoir les exploitants agricoles ainsi que les représentants des autorités communales et de
l'Etat. Les démarches de validation et de mise en œuvre de ces mesures complémentaires