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Du coté de la Chine, Zen Jiabao, Ministre de l’économie, a déclaré, en Janvier 2009, un 
programme de dépenses publiques de 4 000 milliards de yuans (460 milliards d'euros). Le plan de 
relance se compose de quatre parties, à savoir « de  grosses dépenses gouvernementales, la 
restructuration et le  redressement industriel, la rénovation technologique, ainsi que  l'amélioration 
du bien-être du peuple.» A la différence du plan Américain, le projet chinois ne prévoit pas de 
réductions et d'exemption  fiscales. Les informations et statistiques officielles de la Chine sont 
quelque peu opaques, et il est difficile d’estimer la réelle efficacité des ces mesures que, selon le 
Ministre, assurerait à son pays un taux de croissance de 8%. On pourra cependant retenir que les 
Chinois sont les plus optimistes sur l’efficacité de leur plan de relance et ils estiment qu’ils seront 
les premiers à sortir de la crise en retrouvant des  taux de croissance typiques de pays émergents.   
 
Les plans de relance à l’échelle de l’Union européenne:  
 En Europe le poids absolue des plans de relance est, à première vue, moins important. 
Suivant l'objectif fixé par leurs ministres des finances, le 2 décembre, les chefs d'Etat européens 
réunis à Bruxelles, avaient approuvé un plan de relance s'élevant à "environ 1,5 % du PIB" de 
l'Union européenne. Il a en effet été demandé aux pays européens de contribuer à hauteur de 170 
milliards d’euros, à savoir 1,2 % du PIB de l’UE  (comprenant 18 plans nationaux de stimulus 
fiscal). Le reste – quelque 30 milliards, soit 0,3 % du PIB – proviendrait du budget propre de l’UE 
et de la Banque européenne d’investissement (BEI). Le plan prévoit des initiatives pour "éviter une 
spirale récessive", dont des taux de TVA réduits, tels que adopté par le Royaume-Uni, mais aussi 
selon les secteurs stratégiques, comme ceux à forts besoins de main d’œuvre, et sur base de critères 
sociales, dont notamment un soutien accru pour les chômeurs et les ménages les plus pauvres, qui 
ont été les plus touchés par la crise économique. Enfin, le plan prévoit aussi du financement de 
grands projets d’infrastructures tels que les réseaux d’énergie et l’Internet à large bande.  
 
  Un des plus grands critiques du plan européen, a été Paul Krugman. Il a reproché au 
plan de relance fiscale Européen de ne pas être aussi grand que celui des Etats-Unis, ce qu’il a pris 
comme une preuve de la faiblesse du système de gouvernance Européen, et une preuve que 
l’intégration économique et monétaire ont avance à un rythme trop rapide comparé à l’intégration 
politique. Il notamment aussi reproché à la banque centrale d’avoir été trop lente à réagir, ne faisant 
baisser les taux d’intérêt que bien après la FED. Enfin, le 28 Février 28 2009, il dénonçait la 
faiblesse des pays de l’est comme « the bill that could break up Europe ».Ces critiques, bien que en 
partie fondées, doivent être replacées dans le contexte spécifique de l’Union Européenne, pour en 
dégager leur pertinence.  
    Premièrement sur le point financier, d'un point de vue macroéconomique, le creusement 
des déficits jumeaux (budgétaire et balance des paiements) aux Etats-Unis, résultant d’ailleurs en 
partie de la bulle spéculative, a atteint des niveaux particulièrement élevés. L’Europe n’a pas connu 
de tels déséquilibres. 
 
  De plus, l'Europe a maintenu au cours des deux dernières décennies son système de 
protection sociale. Comme le note, par example, Mr Loreno Bini Smaghi, membre du Directoire de 
la  Banque  centrale  européenne,  une  partie  des  dépenses  sociales  que  les  Etats  Unis  va  devoir 
débourser pour accompagner la crise est déjà intégrée dans les comptes publics européens grâce à 
l’effet des stabilisateurs automatiques (baisse des recettes fiscales et augmentation des prestations 
sociales dues à l'augmentation du chômage et de la précarité). La part des gouvernements dans le 
marché dans l’économie est généralement plus grande qu’aux Etats-Unis et au Japon  et les réponses 
fiscales européenne ne doivent surtout pas mettre en cause la durabilité des finances publiques, qui 
sont notamment importantes pour pouvoir faire face aux défis divers, tel que le vieillissement de la