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SUJET
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ÉCONOMIE
PASSE
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ÉCONOMIE
Ce cas a été rédigé par l’ESC Pau.
Durée : 2 heures.
CONSIGNES
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SUJET
« Parmi les différents instruments de politique économique figure la politique budgé-
taire.
Dans les économies contemporaines, face à un choc économique, l’Etat peut-il utili-
ser cet instrument ? »
Pour répondre à cette question, vous utiliserez vos connaissances personnelles,
tant du point de vue de l’analyse économique que de celui des faits, en les complétant
par les informations apportées par le dossier documentaire ci-joint, selon un plan
logique et clair.
Les documents fournis sont rangés dans un ordre quelconque. Ils ne permettent
pas de traiter la totalité du sujet : il vous appartient d’utiliser également vos
connaissances personnelles.
Votre travail sera jugé non pas en fonction de l’orientation que donnerez à votre
réponse mais en fonction de la qualité de l’argumentation avec laquelle vous la
défendrez.
DOSSIER DOCUMENTAIRE
DOCUMENT 1
Le montant du plan de relance auquel vient d’appeler la Commission européenne
est […] impressionnant […].
La spécificité de l’Europe est que la politique économique n’y est pas centralisée :
sur 100 euros de dépenses publiques, 2 seulement relèvent du budget de l’Union. La
Commission peut bien proposer, ce sont les Etats qui disposent car une relance ne peut
reposer que sur leur action conjointe.
Or la coordination soulève deux grandes difficultés. La première est que les
situations budgétaires varient considérablement d’un pays à l’autre […]. La seconde est
qu’en raison de la forte intégration des économies, chacun est tenté de jouer les
passagers clandestins […].
Source : Jean Pisani-Ferry, « L’Europe au pied du mur », Le Monde, 3 décembre 2008.
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DOCUMENT 2
Ne nous faisons pas d’illusions : on ne sort pas d’une crise de cette gravité en
laissant simplement jouer les mécanismes rééquilibrants du marché. Le risque majeur
est que les difficultés du secteur réel et celles des banques se cumulent et
s’entretiennent mutuellement. […] Les banques resserreraient encore un peu plus le
robinet du crédit, achevant d’asphyxier l’économie réelle […].
D’où la nécessité pour les pouvoirs publics d’agir […] simultanément sur les deux
fronts […]. Car injecter des centaines de milliards pour recapitaliser les banques et
reprendre leurs dettes ne suffira pas à faire repartir la machine économique si les
banques ne trouvent pas face à elles des emprunteurs solides et solvables. Comme
l’explique Jean-Paul Pollin, professeur à l’université d’Orléans : « Pour réamorcer le
circuit des échanges financiers, il faut qu’un agent dont la solvabilité ne peut être mise
en doute, c’est-à-dire le secteur public, s’endette pour stimuler la demande globale. »
Dit autrement : lorsque la crise est trop profonde, un « prêteur en dernier ressort » ne
suffit plus : c’est l’intervention d’un « emprunteur en dernier ressort » qui devient
nécessaire.
Source : Sandra Moatti, « Demain la dépression ? », extrait de « Dossier spécial crise »,
Alternatives économiques, n° 274, novembre 2008.
DOCUMENT 3
Les années 1980 semblent marquer une rupture avec les politiques conjoncturelles
keynésiennes […]. Cependant cette rupture ne doit pas être exagérée. L’objectif de
plein-emploi reste essentiel aux Etats-Unis et c’est surtout la zone euro qui privilégie de
façon durable la lutte contre l’inflation. L’arme budgétaire continue à être utilisée de
façon contra-cyclique […] mais c’est moins vrai en Europe […] du fait des contraintes
du pacte de stabilité et du poids des déficits […].
Dans la pratique, le budget et la monnaie restent toujours utilisés. Même si le
contexte (une économie mondialisée où les anticipations des agents sont
fondamentales) et la situation des différents pays conduisent à des applications et des
résultats variables […]. En fait, une politique conjoncturelle n’est efficace que si le
contexte structurel et les anticipations des agents s’y prêtent.
Source : Bruno Marcel, Jacques Taïeb, « De nouvelles politiques conjoncturelles ? »,
extrait de Les Grandes Crises, Armand Colin, collection « Cursus », 2008.
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DOCUMENT 4
Confronté au quadruplement des prix du pétrole, le gouvernement de Jacques
Chirac adopte en 1975 un vaste plan de relance (2,1 % à 2,2 % du PIB) comportant 15
milliards de francs d’investissements publics supplémentaires, une dizaine de milliards
de mesures fiscales, dont des déductions de TVA […]. Cette politique soutient l’activité
mais est à l’origine, dès la fin de l’année, de multiples déséquilibres et d’une forte
progression des importations.
Après le deuxième choc pétrolier de 1979-1980, le gouvernement socialiste de
Pierre Mauroy prend des mesures d’impulsion budgétaire […], annonce des réformes
sociales […]. Cette relance dans un seul pays, de l’ordre de 1 % du PIB, s’achèvera en
mars 1983 avec le tournant de la rigueur, la désinflation compétitive et la prise en
compte de la contrainte externe, notamment européenne.
Source : Claire Guélaud, « De la relance Chirac (1975) à l’expérience socialiste de 1981-1982 »,
dossier « Plan de relance de l’économie », Le Monde, 5 décembre 2008.
DOCUMENT 5
La confiance des prêteurs dans la capacité des Etats à rembourser leurs dettes est
fondée sur trois éléments : contrairement à un individu, l’Etat ne meurt pas et peut donc
continuellement rembourser ses dettes à l’aide d’emprunts nouveaux ; contrairement à
une entreprise, l’Etat peut rembourser ses dettes en levant des impôts ; en cas
d’insolvabilité d’un Etat, une solution possible est la monétisation de la dette […].
Souvent pratiquée par le passé, cette solution a été écartée parce qu’elle créait de
l’inflation […].
En 2001, l’administration américaine avait réagi au ralentissement de l’activité
(accentué par les attentats du 11 septembre) en réduisant les impôts tandis que les
dépenses augmentaient […]. En raison du déficit d’épargne intérieur, les Treasury bonds1
ont été acquis par des non résidents au premier chef des banques centrales (en particulier
chinoise) ainsi qu’un certain nombre de fonds d’investissement dans les pays producteurs
de pétrole ou tout simplement « émergents ».
1. Treasury bonds : bons du Trésor.
Source : Agnès Benassy-Quéré et Lionel Fontagné, « Crise financière : qui va payer ? »,
Telos, Agence intellectuelle (www.telos-eu.com), 11 octobre 2008.
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