Ces barrières peuvent être :
– tarifaires : on applique une taxe sur le produit importé afin d’augmenter son prix de vente final et donc le rendre
moins compétitif ;
– non tarifaires : le pays cherche à restreindre la quantité de marchandises importées par l’application de quotas ou de
normes plus contraignantes en termes de sécurité ou de qualité. Il peut aussi rendre les produits nationaux plus
compétitifs sur les marchés en les subventionnant.
Les risques de rétorsion de la part des pays qui subissent des mesures protectionnistes sont importants. C’est pourquoi
de plus en plus de pays préfèrent utiliser les normes règlementaires de santé ou de sécurité pour restreindre l’accès de
certains produits. On parle de protectionnisme déguisé.
III. La régionalisation respecte-t-elle les principes du libre-échange ?
A. Les principes de la régionalisation
La régionalisation correspond à la mise en place au niveau régional d’accords commerciaux privilégiés entre pays
faisant partie d’une même zone, ce qui permet de bénéficier des principes du libre-échange à l’intérieur de la zone
concernée tout en gardant une proximité qui rend les échanges plus efficaces.
Les accords de régionalisation varient selon la volonté commerciale des pays :
– la création d’une zone de libre-échange permet de supprimer les barrières tarifaires au sein de la zone, mais
chaque pays partenaire peut continuer à avoir une politique commerciale qui lui est propre vis-à-vis des pays
extérieurs à la zone ;
– le Marché commun correspond à une volonté plus avancée de régionalisation avec la mise en œuvre d’une
politique commerciale unique pour les pays tiers.
B. Une zone d’échanges privilégiée : l’Union européenne
L’Union européenne s’est progressivement construite pour aboutir à une intégration économique régionale importante.
Cette intégration est construite autour de trois axes :
– un Marché unique, initié en 1957 avec le traité de Rome et finalisé avec la signature de l’Acte unique européen en
1986. Il regroupe actuellement 27 pays et applique le principe de la libre circulation des marchandises, des personnes
et des capitaux. Une politique commerciale unique est appliquée aux pays extérieurs à l’UE et les politiques fiscales et
sociales sont en voie d’harmonisation ;
– une monnaie unique, l’euro, pour 17 pays de la zone ; cette « zone euro » applique une politique monétaire
unique ;
– des politiques communes élaborées dans divers domaines comme l’agriculture, l’emploi ou la recherche.
L’Union européenne est une zone d’échange particulièrement dynamique. Le Marché unique représente près de 460
millions de consommateurs et une part importante des échanges commerciaux des pays européens s’effectue à
l’intérieur de ce marché.
Pour la France, les exportations à destination de la zone européenne en 2009 représentaient ainsi respectivement 53 %
des exportations et 51 % des importations totales. Ces échanges sont de plus privilégiés avec les pays limitrophes
(Allemagne, Italie, Espagne et Belgique).
C. Un déséquilibre dans les échanges
Le mécanisme de la régionalisation, en favorisant la création de zones d’échanges privilégiés, s’oppose à la vision
d’une économie globale. L’Union européenne, par exemple, pratique le libre-échange à l’intérieur du Marché unique,
mais met souvent en place des mesures protectionnistes envers les pays extérieurs à la zone. Les négociations avec les
États-Unis dans le domaine agricole sont par exemple source de tensions fréquentes : le conflit sur la règlementation
européenne des OGM, qui limite fortement les importations des produits agricoles américains, est ainsi qualifié de très