Chapitre 10 - Paul Duez Cambrai

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Chap. 10 : Quelles sont les pratiques d’échanges au niveau international ?
L’intensification des échanges internationaux s’est appuyée sur une libéralisation progressive du
commerce au niveau mondial. Pourtant, certaines pratiques protectionnismes continuent d’exister
et les pays semblent s’orienter vers la création de zones plus réduites d’échanges privilégiés.
I.
Pourquoi pratiquer le libre-échange ?
Le libre échange s’appuie sur les travaux d’Adam Smith qui, dès le XVIIIe siècle, a démontré
l’intérêt des nations à échanger entre elles pour s’enrichir.
Cette approche préconise la suppression de toutes les entraves aux échanges en instaurant la
libre circulation des marchandises, des services et des capitaux.
L’application de ce principe permet en effet une spécialisation des pays dans la production où ils
sont le plus efficace et donc des gains de productivité, source de croissance économique.
Pour les consommateurs, l’augmentation de la concurrence qui résulte de l’apparition de produits
étrangers oblige les entreprises à adapter leurs stratégies en baissant leurs prix et/ou en
innovant et en améliorant la qualité de leur offre. Le consommateur a alors plus de choix et de
pouvoir d’achat. Ce qui stimule la consommation et donc la croissance.
Enfin pour les entreprises, le libre-échange permet l’accès à de nouveaux marchés et /ou à de
nouvelles sources d’approvisionnement et donc à une réduction des couts de production par la
réalisation d’économie d’échelle (baisse du coût de production unitaire lorsque les quantités
produites augmentent).
II.
Pourquoi et comment protéger l’économie d’un pays ?
A. Pourquoi se protéger ?
Même si le libre-échange procure de nombreux avantages, son application peut aussi être
problématique. La trop grande concurrence sur les marchés peut fragiliser certains secteurs de
l’économie, trop peu compétitifs. Les délocalisations menées pour bénéficier de conditions de
production plus avantageuses peuvent entraîner des disparitions d’emplois.
Un pays peut donc chercher à échapper au libre-échange en protégeant en partie son marché,
soit pour soutenir des industries naissantes, soit pour des raisons de sécurité, de santé publique
ou de respect de l’environnement.
B. La protection du marché par les barrières tarifaires et non tarifaires
Le protectionnisme est l’ensemble des règles mises en place par une nation afin de protéger son
marché contre la concurrence extérieure.
Ces barrières peuvent être :
– tarifaires : on applique une taxe sur le produit importé afin d’augmenter son prix de vente final
et donc le rendre moins compétitif ;
– non tarifaires : le pays cherche à restreindre la quantité de marchandises importées par
l’application de quotas ou de normes plus contraignantes en termes de sécurité ou de qualité. Il
peut aussi rendre les produits nationaux plus compétitifs sur les marchés en les subventionnant.
Les risques de rétorsion de la part des pays qui subissent des mesures protectionnistes sont
importants. C’est pourquoi de plus en plus de pays préfèrent utiliser les normes règlementaires
de santé ou de sécurité pour restreindre l’accès de certains produits. On parle de
protectionnisme déguisé.
III.
La régionalisation respecte-t-elle les principes du libre-échange
A. Les principes de la régionalisation
La régionalisation correspond à la mise en place au niveau régional d’accords commerciaux
privilégiés entre pays faisant partie d’une même zone, ce qui permet de bénéficier des principes
du libre-échange à l’intérieur de la zone concernée tout en gardant une proximité qui rend les
échanges plus efficaces.
Les accords de régionalisation varient selon la volonté commerciale des pays :
– la création d’une zone de libre-échange permet de supprimer les barrières tarifaires au sein de
la zone, mais chaque pays partenaire peut continuer à avoir une politique commerciale qui lui est
propre vis-à-vis des pays extérieurs à la zone ;
– le Marché commun correspond à une volonté plus avancée de régionalisation avec la mise en
œuvre d’une politique commerciale unique pour les pays tiers.
B. Une zone d’échanges privilégiée : l’Union européenne
L’Union européenne s’est progressivement construite pour aboutir à une intégration économique
régionale importante. Cette intégration est construite autour de trois axes :
– un Marché unique, initié en 1957 avec le traité de Rome et finalisé avec la signature de l’Acte
unique européen en 1986. Il regroupe actuellement 27 pays et applique le principe de la libre
circulation des marchandises, des personnes et des capitaux. Une politique commerciale unique
est appliquée aux pays extérieurs à l’UE et les politiques fiscales et sociales sont en voie
d’harmonisation ;
– une monnaie unique, l’euro, pour 17 pays de la zone ; cette « zone euro » applique une politique
monétaire unique ;
– des politiques communes élaborées dans divers domaines comme l’agriculture, l’emploi ou la
recherche.
L’Union européenne est une zone d’échange particulièrement dynamique. Le Marché unique
représente près de 460 millions de consommateurs et une part importante des échanges
commerciaux des pays européens s’effectue à l’intérieur de ce marché.
Pour la France, les exportations à destination de la zone européenne en 2009 représentaient
ainsi respectivement 53 % des exportations et 51 % des importations totales. Ces échanges sont
de plus privilégiés avec les pays limitrophes (Allemagne, Italie, Espagne et Belgique).
C. Un déséquilibre dans les échanges
Le mécanisme de la régionalisation, en favorisant la création de zones d’échanges privilégiés,
s’oppose à la vision d’une économie globale. L’Union européenne, par exemple, pratique le libreéchange à l’intérieur du Marché unique, mais met souvent en place des mesures protectionnistes
envers les pays extérieurs à la zone. Les négociations avec les États-Unis dans le domaine
agricole sont par exemple source de tensions fréquentes : le conflit sur la règlementation
européenne des OGM, qui limite fortement les importations des produits agricoles américains,
est ainsi qualifié de très discriminatoire par les États-Unis.
La création de zones d’échanges privilégiés est donc à la fois une application du libre-échange au
niveau régional et une restriction de celui-ci au niveau mondial.
Ressources numériques
 Pour illustrer le libre-échange :
 Vidéo expliquant les avantages du libre-échange mais aussi son importance pour garantir la paix
entre les nations : http://www.youtube.com/watch?v=K_uVqIDXAag
 Infographie sur la reprise des échanges après la crise et les volumes d’échanges dans le monde :
http://videos.lesechos.fr/news/infographie/l-infographie-du-jour-le-commerce-mondial-a-tournela-page-de-la-crise-1835162630001.html
 Une vidéo remarquable réalisée par une école d’ingénieurs suisse, qui permet aux élèves de visualiser
les flux aériens dans le monde en 24 heures et ainsi les principales zones d’échange :
http://www.youtube.com/watch?v=Fz76-PIKg74
 Pour illustrer la partie sur le protectionnisme :
 Vidéo : l’Europe et le protectionnisme : http://www.dailymotion.com/video/xrzcwj_europe-etprotectionnisme_news#.UYzc3LbSk3g
Est-il possible pour
l’Europe de pratiquer
le
protectionnisme ? Présentation des moyens pour l’Europe de relancer sa croissance sans utiliser le
protectionnisme.
 Vidéo : lien entre la relance et le protectionnisme : http://www.wat.tv/video/dailymotion-relanceprotectionnisme-19h8p_2ey9n_.html
 Pour illustrer la régionalisation :
 Carte interactive des 27 pays de l’Union européenne :
http://www.touteleurope.eu/fr/organisation/etats-membres/les-etats-membres-en-quelquesmots/presentation/carte-des-27-etats-membres.html
 Cartes présentant la construction européenne :
http://www.touteleurope.eu/fr/histoire/dates-cles/les-elargissements/presentation/les-etapes-de-laconstruction-europeenne-infographie.html
 Projet de création d’une zone de libre-échange entre la Chine, la Corée du Sud et le Japon :
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Revoir-nos-emissions/Le-journal-de-leconomie/Episodes/p-24853-Libre-echange-entre-la-Chine-la-Coree-du-Sud-et-le-Japon-Flambeedes-prix-du-lait-en-poudre.htm
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