Chap. 10 : Quelles sont les pratiques d’échanges au niveau international ?
L’intensification des échanges internationaux s’est appuyée sur une libéralisation progressive du
commerce au niveau mondial. Pourtant, certaines pratiques protectionnismes continuent d’exister
et les pays semblent s’orienter vers la création de zones plus réduites d’échanges privilégiés.
I. Pourquoi pratiquer le libre-échange ?
Le libre échange s’appuie sur les travaux d’Adam Smith qui, dès le XVIIIe siècle, a démontré
l’intérêt des nations à échanger entre elles pour s’enrichir.
Cette approche préconise la suppression de toutes les entraves aux échanges en instaurant la
libre circulation des marchandises, des services et des capitaux.
L’application de ce principe permet en effet une spécialisation des pays dans la production où ils
sont le plus efficace et donc des gains de productivité, source de croissance économique.
Pour les consommateurs, l’augmentation de la concurrence qui résulte de l’apparition de produits
étrangers oblige les entreprises à adapter leurs stratégies en baissant leurs prix et/ou en
innovant et en améliorant la qualité de leur offre. Le consommateur a alors plus de choix et de
pouvoir d’achat. Ce qui stimule la consommation et donc la croissance.
Enfin pour les entreprises, le libre-échange permet l’accès à de nouveaux marchés et /ou à de
nouvelles sources d’approvisionnement et donc à une réduction des couts de production par la
réalisation d’économie d’échelle (baisse du coût de production unitaire lorsque les quantités
produites augmentent).
II. Pourquoi et comment protéger l’économie d’un pays ?
A. Pourquoi se protéger ?
Même si le libre-échange procure de nombreux avantages, son application peut aussi être
problématique. La trop grande concurrence sur les marchés peut fragiliser certains secteurs de
l’économie, trop peu compétitifs. Les délocalisations menées pour bénéficier de conditions de
production plus avantageuses peuvent entraîner des disparitions d’emplois.
Un pays peut donc chercher à échapper au libre-échange en protégeant en partie son marché,
soit pour soutenir des industries naissantes, soit pour des raisons de sécurité, de santé publique
ou de respect de l’environnement.
B. La protection du marché par les barrières tarifaires et non tarifaires
Le protectionnisme est l’ensemble des règles mises en place par une nation afin de protéger son
marché contre la concurrence extérieure.
Ces barrières peuvent être :
– tarifaires : on applique une taxe sur le produit importé afin d’augmenter son prix de vente final
et donc le rendre moins compétitif ;
– non tarifaires : le pays cherche à restreindre la quantité de marchandises importées par
l’application de quotas ou de normes plus contraignantes en termes de sécurité ou de qualité. Il
peut aussi rendre les produits nationaux plus compétitifs sur les marchés en les subventionnant.
Les risques de rétorsion de la part des pays qui subissent des mesures protectionnistes sont
importants. C’est pourquoi de plus en plus de pays préfèrent utiliser les normes règlementaires
de santé ou de sécurité pour restreindre l’accès de certains produits. On parle de
protectionnisme déguisé.