Que devient l’argent du CET ?
Il est proposé de transformer l’argent qu’on vous doit en compte épargne temps et c’est la
direction qui décide de ce qu’elle va faire de cet argent. Quand on vous doit 100, on doit
provisionner 70 ou 75 et lorsque ça bascule sur un compte entreprises ou retraite on ne met
pas les charges sociales. La durée moyenne d’une PME étant de 5 ans on doit pouvoir faire
bosser les salariés en heures sup. et arriver aux 5 ans sans avoir payé ces heures sup.
Avec le crédit accumulé le salarié peut :
- prendre un congé sans solde dans les cinq ans (10 s’il a un enfant ou un parent à
charge).
- Effectuer une formation en dehors du temps de travail.
- Passer à temps partiel ou s’arrêter (salarié de +50 ans).
- Racheter des cotisations d’assurance vieillesse du régime général.
- Récupérer une compensation monétaire
Quelle différence entre les heures choisies et le paiement des heures supplémentaires ?
L’argent est gelé jusqu’au paiement ou se transforme en temps. C’est l’employeur qui décide
de stocker les heures supplémentaires. Le salarié décide de la date à laquelle il va poser ses
jours de congé, de repos compensateur et de RTT. Lorsque les heures supplémentaires sont
transformées en temps (monétarisation), l’employeur ne paye plus la part de charges sociales
sur celles-ci.
Exemple (par R. Le Texier) :
J’effectue des heures supplémentaires pour une valeur de 100 €. L’employeur doit
provisionner les 100 € + les 70 € de charges. Mais si le CET est transformé en Plan d’épargne
(Retraite ou Entreprise), alors il ne doit y mettre que les 100 €. Libre à lui de rajouter une
somme pour rendre la manœuvre attractive (20 € par exemple). Il gagne tout de même la
différence (50 €).
Cette démonstration est déjà valable lorsque l’intéressement d’un salarié est versé sur un Plan
d’Epargne Interentreprise (PEI).
En résumé, le salarié fait crédit à l’employeur des heures qui lui sont dues.
A propos de la liberté du salarié
Avec les amendements Larcher dans la loi de Cohésion Sociale, le refus des heures par le
salarié est une cause de licenciement. L’employeur pourra négocier directement avec le
salarié et ne signer d’accord qu’avec un syndicat ultra-minoritaire par exemple. C’est la
suprématie de l’accord passé avec un salarié. En résumé, la relation entre le salarié et son
entreprise devient exclusivement bilatérale. Le contrat individuel passé avec l’employeur
prend le pas sur n’importe quel accord collectif.