Dr Jean-Claude Villard
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ENFANTS
Diététique - Règles générales
pour rester en bonne santé et arrêter de grossir
Le surpoids et l'obésité ne sont pas héréditaires. Ils ne sont donc pas irrémédiables. Par
contre c'est un fait parfaitement établi qu'un adulte en surpoids l'est souvent depuis l'enfance.
C'est encore plus vrai pour un obèse. Ainsi, un enfant en surpoids, ou obèse, a beaucoup de
risque de l'être à l'age adulte.
Passée la fin de la croissance, il sera presque impossible de perdre du poids. Alors qu'il est
relativement facile d'arrêter d'engraisser un enfant.
Comme chez l'adulte, mais encore plus chez l'enfant, on ne se lancera jamais dans un gime
amaigrissant. Aucune privation !
L'objectif sera de ne plus grossir pour rejoindre progressivement la courbe moyenne.
Pour l'atteindre on va très simplement s'appliquer à apprendre à équilibrer l'alimentation tout
en optimisant l'hygiène de vie.
Les règles générales sont à peu près les mêmes tout au long de la vie. Mais quelques unes sont
à adapter aux besoins de l'âge.
Si l'exercice physique est toujours à encourager quelque soit l'âge ou le sexe, il est
absolument indispensable à l'équilibre et au bon développement de tous les enfants. Il vaut
mieux qu'il soit régulier, bien ritualisé, et toujours source de satisfaction. Rien n'empêche les
parents de participer, et rien ne plaît tant aux enfants que la promenade à vélo du dimanche en
compagnie de papa et maman, ou la partie de foot ou de badminton dans le jardin.
D'autre part l'enfant est dépendant des adultes qui ont donc la lourde tâche de choisir et
d'appliquer ce qu'ils pensent être bon pour leurs enfants, qu'il soit d'accord ou non. Ce point
est plus qu'important: il est essentiel et incontournable. Il concerne ce qu'on appelle les
"limites": un article à part leur est consacré.
Ne le privez pas d'un aliment dit "nourrissant", car malheureusement, par cette "petite
victoire" (de très court terme), vous venez de nourrir et de rendre obsédante (pour longtemps)
sa tentation pour ce dont vous l'avez frustré.
Accordez-lui plutôt, et ce sera alors pour lui un vrai plaisir, une toute petite quantité
(négociée) de ces aliments inutilement trop caloriques, trop sucrés, trop salés et trop gras,
mais faciles d'accès et très attractifs, et dont il n'arrivera pas à se passer totalement, et ce
d'autant plus qu'il y aura toujours un adulte pour s'offrir un sourire et une joie d'enfant avec
ces produits qui le satisfont si facilement: bonbons colorés aux formes attrayantes, boissons
sucrées, chocolats fantaisies, gâteaux crémeux, fritures, glaces à la crème, chips, biscuits
apéritifs fantaisie... Le plaisir du palais n'augmentant pas avec la quantité, et pire, sa
saturation annulant le désir, et donc l'anticipation du plaisir, une petite portion "ritualisée" (et
donc anticipée) est en tout point préférable. Par exemple, accorder un bonbon (de bonne
qualité et très attractif) après le repas de midi, car ce sera le moment il lui fera le moins de
mal.
Il ne doit pas rester à jeun plus de 4 à 5 heures. Il risque d'avoir des fringales et d'être
encore plus tenté de se gaver de ces aliments faciles d'accès. La collation d'après-midi, c'est-à-
dire le goûter, doit être gardée, surtout si c'est une habitude familiale.
S'il n'arrive pas à prendre, au saut du lit, un vrai et nourrissant petit déjeuner
(indispensable pour garantir un bon équilibre alimentaire. Des études récentes ont montré que
c'est l'absence de petit-déjeuner qui est la méthode la plus efficace pour faire un obèse !), vous
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pouvez soit le lever plus tôt, soit le lui faire prendre plus tard, par exemple après la toilette et
l'habillage.
Servez les plats en une seule fois. Choisissez la taille du contenant en fonction du contenu:
on peut se sentir privé devant une assiette à demi vide (à demi pleine?!).
Pour ne pas vous sentir obligé de faire finir les plats, ne prévoyez pas de "rab", mais
entraînez-vous à ne préparer que la quantité qui sera consommée en un seul service.
Prenez tous vos repas à table, au calme. Apprenez lui à prendre son temps pour manger, à
bien mastiquer. Donnez-lui l'exemple. Cela aidera son organisme à saisir le moment il n'a
plus faim, favorisera sa digestion et lui offrira le plaisir de profiter pleinement de la saveur et
de la texture des aliments.
Pas de nourriture en dehors des repas, ni en regardant la télévision, ou en lisant, ou lors de
toute autre activité: vous risqueriez de le conditionner à ne bientôt plus savoir rien faire sans y
associer de la nourriture, et en mangeant ainsi sans faim, à prendre l'habitude d'une ration
alimentaire superflue et donc adipogène. Autoriser quelques exceptions: c'est la fête!
Épluchez avec soin la liste des ingrédients des produits de vos courses: Les préparations
industrielles sont le plus souvent trop sucrées, trop salées et trop grasses: tout ce qu'il faut
pour flatter le palais, peu de ce qu'il faut pour la santé. NB: les ingrédients sont classés en
proportion décroissante.
Cuisinez léger ! Utilisez un mode de cuisson qui nécessite peu ou pas de graisse : poêle anti-
adhésive, vapeur, papillotes, …
Une alimentation équilibrée doit bien nourrir, mais aussi et
toujours réjouir les sens, en priorité le palais
Beaucoup de légumes ! frais, en conserve, surgelés: ils sont tous bons. Vous pouvez les
faire crus, cuits, en soupe... il existe nombre de recettes diététiques et licieuses. Les
enfants n'aiment pas tout: "taper" dans ce qu'ils aiment, et leur faire goûter des
nouveautés.
Des fruits, entiers plutôt qu'en jus: frais, surgelés, en conserve (compotes...)
Des féculents à tous les repas (ils évitent les fringales et fournissent le carburant). Pain,
pâtes, riz (complets ou demi-complets, car ils rassasient mieux). Pommes de terre: très
peu de frites, sinon très grosses car moins chargées de l'huile de friture. Légumes secs
(haricots, petits pois, lentilles, pois chiches, fèves, pois cassés, soja).
Du poisson Tous les poissons sont bons pour la santé.
Des produits laitiers 2 à 3 fois par jour: plutôt demi-écrémés, mais jamais écrémés car
c'est la crème qui contient les vitamines liposolubles.
Des portions raisonnables de viande : en choisissant les morceaux les moins gras, les
volailles.
Un écart, de temps en temps, ce n'est pas un drame, et permet par exemple, de ne pas
s'exclure des repas conviviaux, comme par exemple les goûters d'anniversaire. L'important,
c'est d'avoir décidé de coller au mieux à cet équilibre alimentaire le plus régulièrement
possible, et de s'y tenir, sans culpabiliser l'enfant ni vous laisser déstabiliser par les remarques
qu'on ne manquera pas de vous faire… tant sur les écarts que sur le respect de vos choix
nutritionnels: "vous n'allez quand même pas le priver de ce qu'il adore! ça n'a jamais fait de
mal à personne, un bon gros morceau du teau au beurre à la vraie crème fouettée de tata
Germaine, et puis il est tellement content!…il est bon, hein mon ange? " ou: "Quand même
Gérard, tu devrais pas laisser Théo manger des frites, déjà qu'il est assez gros comme ça".
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