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CHAPITRE 6 L'ETAT ET L'ECONOMIE
6.1. LES DOCTRINES RELATIVES A L'INTERVENTION DE
L'ETAT
Avant le XVIIe, seuls les philosophes et les théologiens s'intéressent aux phénomènes
économique.
PLATON: les préoccupations matérielles sont croissantes. Il imagine la République, au sein
de laquelle on amasserait une communauté de biens qui libérait les dirigeants de tout souci
économique.
ARISTOTE: l'importance croissante de l'échange monétaire est un danger. Il réprouve le prêt
contre paiement d'intérêts (idée reprise par les théologiens catholiques, st. Thomas
d'Aquin).
Au XVIIe, la première doctrine systématique prend forme. Dès ce moment, il exista une
opposition entre les adeptes de l'intervention de l'Etat et ses adversaires.
6.1.1. LES MERCANTILISTES (_XVIIE)
Ils sont les premiers à mettre accent sur l'importance de l'intervention de l'Etat. L'objectif
suprême d'un pays doit être l'accumulation monétaire. L'or et l'argent sont la forme la plus
parfaite de la richesse. Il faut en favoriser l'accumulation.
pour stimuler l'activité économique
pour satisfaire aux besoins financiers de l'Etat et de son Prince.
En France
Le mercantilisme naît sous le règle de Louis XIV. Colbert a contribué le plus à l'application
des thèses mercantilistes. Il a donné son nom à cette doctrine: Colbertisme.
Résultats de sa politique:
On a supprimé les entraves au commerce extérieur
éliminer les péages
réduire l'influence des corporations
construire routes et canaux
unir poids et mesures
Vers l'extérieur, on a encouragé les exportation et limité les importations. Le but était
que la balance commerciale soit excédentaire et qu'un afflux de métaux précieux soit
suscité.
Inconvénients de cette politique:
L'Etat favorise l'industrie au dépens de l'agriculture
On aboutit au protectionnisme national réduction des échanges
On a même interdit parfois l'exportation de denrées alimentaires et de métaux précieux
La puissance coloniale est agrandie pour garantir l'approvisionnement en matières
premières.
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En Espagne
On favorise l'entrée des métaux précieux.
On prohibe le commerce.
En Grande-Bretagne
Les Actes de Navigation de Cromwell établissent la suprématie sur les océans de la
Grande-Bretagne.
Défauts du mercantilisme
Le rôle de l'or a été surévalué. On a confondu la monnaie avec la richesse.
Cette position s'explique par le fait qu'il y avait une pénurie de métaux précieux et que les
besoins de l'Etat étaient énormes (surtout pour satisfaire leur envie d'extension).
6.2.1. LES PHYSIOCRATES (XVIIIE)
Dans les salons français, on parle aussi économie autour du Droit Romain. François
QUESNAY (médecin de Louis XV) qui est le principal théoricien de l'école physiocrate.
Marquis de Mirabeau
Dupont de Nemours
Mercier de la Rivière
Turgot
Les caractéristiques de la doctrine
1) Ordre naturel et éternel
Il existe dans l'univers un ordre naturel et éternel voulu par Dieu, et cela aussi en
matière économique. L'économie doit donc découvrir ces lois de l'harmonie. La
physiocratie est donc une doctrine libérale (laisse le cours naturel) dirigisme
mercantiliste. Comme une harmonie naturelle existe, le premier devoir de l'Etat
est de ne pas la déranger, car elle est parfaite. Seule la liberté peut garantir l'ordre
naturel (puisque on n'intervient pas).
Les physiocrates sont les précurseurs du libéralisme du XIXe. Ils sont
réformateurs. Ils expriment les aspirations de la bourgeoisie qui veut se
débarrasser des entraves qui nuisent à l'économie. Toutefois, c'est à la Révolution
française que les bases du libéralisme seront jetées.
2) La primauté de la terre
Pour les physiocrates, la terre est primordiale. Pour les mercantilistes, c'est
l'industrie (qui accumule des richesses). Selon QUESNAY, seule la terre est
productive. Elle fait apparaître un produit net qui dépasse les coûts engagés. Les
autres activités (artisanat, industrie) sont stériles. Elles transforment les richesses
de la terre mais ne les multiplient pas.
3) La circulation des biens et de la monnaie
Quesnay établit dans son tableau économique, le parcours de la monnaie. Il fait
intervenir 3 classes:
1. La classe productive: les fermiers qui font apparaître le produit nouveau.
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2. La classe stérile: artisans, commerçants, industriels, autres professions
libérales. Activité pas inutile. Pas de multiplication de matière.
3. La classe souveraine et distributive: les propriétaires terriens.
6.1.3. LE LIBERALISME DE L'ECOLE CLASSIQUE ANGLAISE (FIN XVIIIE, DEBUT
XIXE)
Dès la relève des physiocrates
Adam SMITH (1723-1793)
Thomas Robert MALTHUS (1766-1834)
J-B. SAY (1767-1832)
David RICARDO (§772-1823)
John Stuart MILL (1806-1873)
Les principes fondamentaux
1) Le libéralisme
Le libéralisme reprend le principe de la liberté individuelle (classiques +
physiocrates). Il existe une harmonie naturelle des phénomènes économiques.
L'individualisme est efficace grâce à la concurrence. La compétition et la
recherche du produit individuel développent le plus grand bien-être collectif. La
devise: laissez faire, laissez passer. L'Etat ne doit pas intervenir dans cet ordre
harmonieux.
2) La théorie de la valeur-travail
Le rôle du travail est primordial terre des physiocrates.
Analyse très poussée des bénéficies de la division du travail.
Découverte des lois sur la productivité. La valeur pour échange un bien (prix)
dépend de la quantité de travail (heures) nécessaires pour la production des biens.
3) L'Etat stationnaire
C'est la phase ultime de l'évolution des économies nationales. Il y a un stade où ni
la population, ni la production ne peuvent s'accroître davantage.
Pour Malthus, l'Etat stationnaire n'est pas continu, il est entrecoupé de crises de
surproduction. Cette prophétie n'est pas vérifiée. Mais mérite: position du
problème de la croissance économique.
6.1.4. LES NEOCLASSIQUES (FIN XIXE, DEBUT XXE)
La relève de l'école classique anglaise.
Carl MENGER (1840-1921), Vienne
William Stanley JEVONS (1835-1882) Cambridge
Alfred MARSCHALL(1842-1924) Cambridge
Leon WALRAS (1834-1910) Lausanne
Vilfredo PARETO (1848-1923) Lausanne
Les 3 écoles de Vienne, Cambridge et Lausanne déclenchent la révolution marginaliste:
théorie des échanges, des comportements des producteurs (offre) et des consommateurs
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(demande). Ces découvertes, influencent considérablement en microéconomie, encore
aujourd'hui.
La doctrine
Ils abandonnent la valeur - travail au profit de l'utilité. Les prix se forment d'après la
demande (l'utilité des biens ) et d'après l'offre (coûts de production). On met l'accent
sur les variations des valeurs de référence. L'analyse marginaliste aboutit aussi à
l'application des mathématiques à la science économique.
Points communs avec les classiques: les vertus de la concurrence et adhésion à l'idéal
libéral.
Pour les nouveaux libéraux: il faut laisser fonctionner librement les mécanismes des
marchés.
La théorie de l'équilibre général (L. WALRAS) = l'équilibre de tous les marchés
concurrentiels aboutit à une situation idéale: les ressources productives sont utilisées au
mieux le plus grand bien-être le plein emploi. Cette idée la loi des débouchés de
J.B. SAY; elle fait appel à la théorie quantitative des monnaies.
6.1.5. LES DOCTRINES SOCIALISTES (XIXE)
Les théories de K. MARX (1818-1883). Il veut un socialisme scientifique, fondé sur une
pensée philosophique (socialistes utopiques). Son économie politique s'inspire du
matérialisme historique et de la théorie de la valeur travail des classiques.
1) La théorie de la valeur-travail
Seul le travail est générateur de richesses. La valeur d'une richesse dépend de la
quantité de travail nécessaire pour la produire. Même le travail est une
marchandise dont la valeur (salaire) dépend du coût de reproduction = l'effort
requis pour assurer l'entretien du travailleur et de sa famille = minimum vital.
2) La théorie de la plus-value
Le travailleur donne plus de valeur à ses produits qu'il ne lui faut pour assurer sa
propre reproduction. La valeur des produits d'une journée de travail est plus
grande que le coût de reproduction du travail, plus grande que le salaire (=
minimum vital) (les produits vaudront plus sur le marché que le s alaire qu'ils ont
coûté). Il en résulte une plus-value qui revient au capitaliste (= entrepreneur).
Grâce au progrès technique, le coût de reproduction du travail diminue (le(s)
salaires baisse (nt), la plus-value s'accroît.
3) La théorie de la concentration et de l'accumulation
L'accumulation de plus-value permet d'engager des machines plus puissantes; ce
qui conduit à des centres de production de plus en plus grands. Les PME sont
éliminées. Conséquences: la paupérisation. La masse des prolétaires se
retrouvent face aux capitalistes de plus en plus puissants. Leur situation matérielle
se détériore: machines chômage et les salaires en dessous du minimum vital,
puisque coût de reproduction = presque plus rien (tout dans les machines).
4) La théorie des crises et de l'effondrement
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Le capitalisme subit des crises de surproduction. Comme les salaires sont bas et
les machines toujours plus efficaces, les prolétaires n'ont plus de débouchés (plus
d'espoir de travailler ) Dictature du prolétariat pour la préparation de la société
communiste.
Marx recherche à signaler les défauts de l'économie de marché, mais il montre le caractère
inévitable de l'avènement du socialisme.
6.1.6. LA REVOLUTION KEYNESIENNE
KEYNES (1883-1946) lance une rénovation de la pensée économique contre les classiques
et néoclassiques.
Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936): le plein-emploi n'est pas
une situation naturelle qui s'impose automatiquement, même dans une économie stable.
Keynes devient le fondateur de la macro-économie et l'initiateur de l'interventionnisme
en matière conjoncturelle.
Depuis, les adeptes du laissez-faire (monétaristes et néolibéraux) et ceux de l'activisme
étatique en matière conjoncturelle (fiscalistes) s'affrontent.
Tantôt c'est le libéralisme, tantôt l'interventionnisme remporte le débat et influence la
politique économique des pouvoirs publics.
Keynes essaie aussi de démontrer le rôle actif de la monnaie ( théorie quantitative:
neutralité de la monnaie). La monnaie est un outil essentiel de la politique conjoncturelle.
6.1.7. L'ECONOMIE SOCIALE DE MARCHE
Depuis la 2e guerre mondiale, il n'y a pas que des économies libérales ou totalement
centralisées en Europe. On admet l'intervention de l'Etat dans les domaines les intérêts
collectifs sont prioritaires.
Le capitalisme américain: la réussite individuelle et les gains rapides l'économie sociale
de marché de l'Allemagne (1950), Alfred MULLER-ARMACK et Ludwig ERHARD. Ce modèle
privilégie les succès collectifs et le consensus. En Suisse, les mêmes idées: la démocratie
de concordance et la paix du travail. (approche critique du libéralisme et de ses défauts).
1) La concurrence imparfaite
La concurrence parfaite est rarement réalisée. De plus danger de la concurrence.
le monopole
l'oligopole (= marché où quelques vendeurs ont le monopole de l'offre).
la concurrence monopolistique.
L'Etat doit intervenir en favorisant la concurrence (contre les monopoles) ou en
influençant ou en fixant les prix (pas de concurrence possible). L'Etat protège
les faibles: enfants, invalides, personnes âgées..., car ils ne peuvent pas affronter la
concurrence dans des conditions équitables But: éliminer les injustices.
2) Les activités d'intérêt général
Si on a une concurrence parfaite, les activités d'intérêt général ne seront plus
suffisamment effectuées (chacun se contente de ce qu'il a ???). Pour assurer
l'égalité, l'Etat fournit lui-même ces services: instruction, santé, communication,
transports, énergie, assurances.
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