Conférence sociale – 9/10 juillet 2012
Table ronde « Réunir les conditions du redressement productif »
Délégation CFE-CGC conduite par Jean-Luc Haas, secrétaire national.
Dans le cadre de la conférence sociale des 9 et 10 juillet, la table ronde sur le redressement productif a été
l’occasion de revenir sur les nombreux diagnostics consacrés à l’Industrie. Pertes d’emplois, image dégradée,
déficit commercial record en 2011 : - 70 milliards d’euros. Pour la CFE-CGC il y a le feu, la maison brûle !
C’est pourquoi elle place la réindustrialisation de notre pays au premier rang de ses priorités dans le
cadre d’une dynamique de l’offre.
Pour lutter contre le déclin de notre industrie, l’amélioration de notre compétitivité hors coûts est un élément
de premier ordre. Cela passe nécessairement par la mise en place de mesures incitatives en faveur de la
R&D, de l’innovation, de la qualité. La CFE-CGC propose la création d’un Crédit d’Impôt Innovation, et
une montée en gamme de nos produits. Eu égard à la structure très capitalistique de l’investissement
productif, la CFE-CGC a également prôné une stabilité juridique et fiscale afin de répondre à une nécessaire
vision de long terme des entreprises. De même, une meilleure adéquation entre les besoins des entreprises
industrielles et l’offre de formation est indispensable pour accompagner une réindustrialisation durable.
Concernant la mise en place d’une Banque Publique d’Investissement (BPI), la CFE-CGC est attachée à sa
déclinaison régionale. Les centres de décisions pour irriguer le tissu industriel doivent être au plus près des
bassins d’emploi.
La CFE-CGC tout en regrettant le déficit d’image de l’industrie propose donc une communication audio
visuelle aux heures de grandes audiences sur le modèle de la campagne publicitaire « l’armée recrute ».
Enfin, la CFE-CGC a rappelé que le facteur coût énergie électrique est notre seul atout de compétitivité coût,
aussi doit-il être défendu avec fermeté. Cette position est partagée par l’ensemble des parties prenantes. La
CFE-CGC a également poussé pour une transition énergétique bien comprise et acceptable au travers d’une
filière énergie et de toute la R&D nécessaire : stockage, smart grids, amélioration des rendements…
L’objectif de cette table ronde était d’établir les constats partagés, les accords et désaccords entre
partenaires sociaux afin de constituer une feuille de route claire pour le gouvernement.
La Conférence Nationale de l’Industrie (CNI) sort renforcée. Tous les acteurs présents ont souligné le rôle
positif joué par l’organisation en filières. Elle devrait être élargie avec l’intégration de l’UPA (Union
Professionnelle Artisanale) et de l’ARF (Association des Régions de France). Une réflexion sur l’opportunité
de créer de nouveaux comités stratégiques de filières sera menée. La CFE-CGC s’en réjouit. Plus
globalement, la création d’un commissariat à la prospective où à l’ambition industrielle, regroupant différentes
instances : la CNI, le CAS (Centre d’Analyse Stratégique) ou le COE (Conseil d’Orientation pour l’Emploi) a
été évoquée.
De même, toutes les parties prenantes ont plaidé pour une BPI lisible et agile, capable de prendre des
décisions rapidement et au plus près des bassins d’emploi. La demande pour que les régions soient au cœur
de la politique industrielle est forte. Les organisations syndicales et patronales se sont réjouies que l’ARF soit
associée aux travaux de la conférence sociale.
Concernant le financement des entreprises, une orientation de l’épargne des français au financement de notre
industrie est indispensable. Notre proposition de Livret d’Epargne Industrie prend ici tout son sens. La
CFE-CGC a demandé à favoriser l’épargne longue et à discrétiser la fiscalité des entreprises en fonction de
leur taille et de leur politique d’investissement.
Concernant le Crédit Impôt Recherche, qui devrait peu évolué dans sa forme juridique, une réorientation vers
l’industrie et plus particulièrement vers les PME-PMI-ETI semble faire consensus. La CFE-CGC l’avait
réclamée à plusieurs occasions.
Partagée par l’ensemble des partenaires sociaux, la nécessité d’un patriotisme économique, notamment
en réservant une part plus importante des marchés publics aux entreprises produisant en France a trouvé
écho auprès du ministre. La CFE-CGC a en outre porté le dossier du label qualité France et, par la
pédagogie et la publicité, la nécessaire prise de conscience pour inciter au passage consommateur /
consom’acteur.
Sur la gouvernance, la CFE-CGC a demandé l’entrée des salariés dans les conseils d’administrations des
entreprises et leur participation aux comités de rémunération.
Largement évoquée au cours de cette table ronde, cette question tout comme celle du transfert vers la
fiscalité des charges sociales n’ont pas pour autant fait consensus.
Notamment vis-à-vis des jeunes, la CFE-CGC a proposé la création d’une mission interministérielle sur
le logement, facteur clé pour trouver et fluidifier l’emploi et, par conséquent, contribuer au redressement
productif.