Annales de Biologie Clinique. Vol. 55, Numéro 3, Mai - Juin 1997 : 189-93, Revues générales Hémochromatose génétique A.-M. Jouanolle V. David J.-Y. Le Gall Tirés à part Reprints Laboratoire de génétique moléculaire et hormonologie, CHU Pontchaillou, et UPR 41 CNRS, Faculté de médecine, 35043 Rennes cedex J.-Y. Le Gall | RESUME | SUMMARY | ARTICLE, Part. 1, Part. 2, Part. 3, Part. 4 | REFERENCES | RESUME / SUMMARY | FIGURES | Haut de page L'hémochromatose est sans doute la maladie héréditaire la plus fréquente dans les populations caucasoïdes. Anomalie du métabolisme du fer, dont le mécanisme est encore inconnu, elle se caractérise par une absorption intestinale accrue entraînant une surcharge métallique tissulaire, génératrice de diverses complications cliniques. En l'absence de traitement préventif de ces complications par saignées, l'évolution est habituellement mortelle dans la deuxième moitié de la vie par insuffisance cardiaque ou hépatocarcinome. Le gène de l'hémochromatose a été récemment cloné, il code pour une protéine apparentée aux molécules HLA de classe I. Une mutation faux sens (C282Y) est retrouvée à l'état homozygote chez plus de 92 % des malades. Les conditions du diagnostic et du conseil génétique se trouvent ainsi modifiées par l'apparition d'un test génotypique direct. Mots clés Hémochromatose - Maladie génétique - Mutation - Conseil génétique. Idiopathic haemochromatosis Haemochromatosis is the most common genetic disease in individuals of Northern European origin. This disorder of iron metabolism, for which the molecular basis remains poorly understood, is characterized by an excessive absorption of dietary iron through the duodenal mucosa. Progressive iron loading of parenchymal organs results in the mid-life onset of clinical complications, and patients may succumb to cardiac failure and/or hepatocarcinoma. But patients who undergo early diagnosis and phlebotomy treatment before the development of organ damage have a normal life expectancy. The haemochromatosis gene was recently isolated and encodes a HLA class I related protein. A missense mutation (C282Y) in the homozygous configuration was observed in more than 92% of the patients. So diagnosis and genetic counselling are getting modified by this direct genotyping test. Key-words ARTICLE Haemochromatosis - Genetic disease - Mutation ß Genetic counselling. Haut de page La publication, dans le numéro d'août 1996 de Nature Genetics, d'un article de la société de biotechnologie californienne Mercator décrivant un gène candidat pour l'hémochromatose [1] a remis sous les feux de l'actualité cette maladie héréditaire fréquente et souvent méconnue. Ses complications peuvent pourtant être aisément prévenues par un traitement simple et peu coûteux, les saignées. Bien que cet article laisse encore de très nombreuses questions sans réponse, il conduit à reconsidérer sous un jour différent les problèmes diagnostiques posés par cette maladie et, d'une façon plus générale, par les surcharges biologiques en fer ; il conduit également à revoir les stratégies utilisées pour le conseil génétique et celles qui ont été parfois envisagées pour le dépistage. Présentation clinique D'abord décrite sous le terme de cirrhose bronzée par Trousseau en 1865, puis sous celui d'hémochromatose par Recklinghausen en 1889, la maladie fut clairement rattachée par ce dernier à une surcharge progressive et généralisée en fer. Il a cependant fallu attendre le milieu des années 1970 pour que soit clairement démontrés son caractère héréditaire et sa transmission récessive [2, 3]. L'hémochromatose s'exprime habituellement entre 30 et 40 ans chez l'homme, plus tardivement chez la femme en raison d'une relative protection du fait des pertes menstruelles et des grossesses. Le tableau pleinement évolué ne s'observe plus que de façon exceptionnelle ; il associe alors de façon variée de nombreuses manifestations cliniques témoins des atteintes viscérales multiples : mélanodermie souvent accompagnée d'une sécheresse ichtyosiforme de la peau, d'une déformation des ongles et d'une finesse anormale des cheveux, hépatopathie cirrhogène évoluant vers un hépatocarcinome dans un tiers des cas, rhumatisme chronique de type mécanique ou modérément inflammatoire, myocardie non obstructive, diabète insulino-dépendant, insuffisance hypophysaire à prédominance gonadotrope. L'évolution naturelle de la maladie est fatale, le plus souvent par insuffisance cardiaque ou du fait d'un cancer primitif du foie. Sous le double effet de la sensibilisation des médecins et de l'identification précoce des malades par les enquêtes familiales, le diagnostic est aujourd'hui porté habituellement dans des conditions tout à fait différentes, sur bilan biologique provoqué par un signe d'appel, par exemple : arthralgies touchant en particulier les deuxième et troisième articulations métacarpophalangiennes, asthénie non expliquée, élévation modérée des transaminases, découverte d'une hypersidérémie à l'occasion d'un bilan biologique. Le traitement par saignées est simple et parfaitement toléré. La mélanodermie, l'hépatomégalie, la cardiomyopathie et l'asthénie y sont sensibles, par contre les autres complications, insuffisance gonadotrope, diabète, cirrhose et ostéo-arthropathies, sont irréversibles. C'est dire l'intérêt d'un diagnostic précoce avant toute complication majeure, et donc l'intérêt du conseil génétique et éventuellement d'un dépistage systématique. Le gène HFE Le gène de l'hémochromatose (HFE suivant la nomenclature internationale) a été dès 1975 localisé sur le bras court du chromosome 6 du fait d'une association forte avec l'antigène HLAA3 [4]. Les études familiales ont ensuite conduit à penser que ce gène était physiquement situé très près de HLA-A, car la distance génétique évaluée entre ces deux loci était inférieure à 1 centimorgan en raison de l'absence de recombinaison décrite [5]. Cette idée a été remise en cause à partir de 1993 par la description d'une association aussi forte avec l'un des allèles du microsatellite D6S105 localisé à 2,5 mégabases télomériques à HLA-A [6]. Il est apparu en fait qu'il existait une très vaste région de déséquilibre de liaison, de 2 à 3 mégabases, se traduisant sur toute cette distance par l'existence d'un haplotype HFE majoritaire, sans doute témoin d'un effet fondateur sinon unique, du moins prépondérant, et d'un phénomène de suppression de recombinaison qui reste inexpliqué [7]. La découverte rapportée par Mercator Genetics a donc constitué une surprise puisque le gène candidat identifié, malencontreusement appelé HLA-H, est situé encore plus loin, à environ 4,5 mégabases de HLA-A. Une deuxième surprise a été le fait que la protéine potentielle déduite de la séquence du gène, constituée de 343 acides aminés, est une protéine transmembranaire présentant des similitudes importantes avec les protéines de classe I du complexe majeur d'histocompatibilité, en particulier un domaine susceptible de se lier à la beta2-microglobuline (figure 1). Deux mutations ont été décrites dans le gène HLA-H : la mutation C282Y (remplacement de la cystéine 282 par une tyrosine) et la mutation H63D (remplacement d'une histidine par un acide aspartique). * La mutation C282Y est très largement majoritaire puisque retrouvée chez 85 % des 356 chromosomes malades étudiés au départ ; ce pourcentage est de 94,7 % sur les 264 chromosomes HFE testés dans notre laboratoire, correspondant à 92,4 % de malades homozygotes pour cette mutation [8] ; la mutation C282Y est par ailleurs retrouvée à l'état hétérozygote chez 5,8 % des sujets dans notre population témoin. La preuve définitive que cette mutation C282Y est responsable de l'apparition de l'hémochromatose n'est pas apportée mais, au vu des résultats précédents, si ce n'est pas le cas, elle y est très fortement associée. Bien que les mécanismes moléculaires en cause ne soient pas compris, un argument vient à l'appui d'une implication directe de C282Y dans le déterminisme de la maladie ; en effet les souris dont les deux gènes beta2M ont été invalidés (souris beta2M -/-) développent une surcharge martiale tissulaire progressive [9, 10]. En faisant disparaître un pont disulfure, la mutation C282Y désorganiserait le domaine alpha3 et l'empêcherait de contracter des liaisons avec une molécule de beta2M (figure 1). * La seconde mutation H63D a été retrouvée chez les malades avec une fréquence allélique de 2,4 % dans l'étude de Feder [1] et de 3,4 % dans la nôtre [8]. La signification de cette deuxième mutation est d'interprétation plus délicate, essentiellement en raison de sa fréquence très élevée dans la population générale (16,5 %) : il pourrait ne s'agir que d'un simple polymorphisme marquant la présence sur certains chromosomes HFE d'une mutation encore non identifiée. Dans l'état actuel de nos connaissances, seule la présence à l'état homozygote de C282Y peut donc être considérée avec certitude comme un critère diagnostique d'hémochromatose. Parmi le petit nombre de sujets chez lesquels avait été porté ce diagnostic et qui ne sont pas homozygotes C282Y, toutes les possibilités génotypiques s'observent : hétérozygotes C282Y, hétérozygotes composites C282Y/H63D, homozygotes et hétérozygotes H63D. Il reste à en comprendre la signification : autre mutation, erreur de diagnostic, autre gène en cause ? Physiopathologie Malgré la description d'un « bon » gène candidat, la physiopathologie de l'hémochromatose reste bien obscure. Chez les malades, l'absorption intestinale du fer est augmentée, au-delà des seuls besoins physiologiques, et conduit progressivement à l'accumulation tissulaire caractéristique de l'affection. Ce défaut de régulation de l'absorption intestinale relève-t-il pour autant d'une anomalie moléculaire primitivement située dans ce tissu ? La question est l'objet de controverses depuis fort longtemps. D'autres types cellulaires ont également été évoqués comme siège de la lésion biochimique, en particulier les monocytes macrophages et les hépatocytes. Aucun éclairage n'est pour le moment apporté par ce que l'on sait du gène HLA-H : sa transcription est très largement ubiquitaire avec une intensité à peu près identique d'un type cellulaire à l'autre. Il reste également à comprendre quelles sont les relations entre le produit de ce gène, apparenté aux molécules HLA de classe I, et la régulation du métabolisme du fer. Diagnostic biologique Dans la très grande majorité des cas, le diagnostic d'hémochromatose repose donc sur le bilan biologique. Quatre examens constituent classiquement ce bilan, mais aucun d'entre eux n'est pathognomonique de l'hémochromatose. La sidérémie À l'état physiologique, la quasi-totalité du fer circulant est liée à la transferrine. En cas de surcharge, des quantités relativement importantes se fixent à des peptides circulants de faible poids moléculaire : ce fer non lié à la transferrine (FNLT) contribuerait fortement au développement des lésions tissulaires de la maladie. Déterminée à 8 heures du matin (en raison de variations nycthémérales) à jeun, les valeurs considérées comme normales sont de 9 à 30 µmol/l chez l'homme, de 8 à 28 µmol/l chez la femme. Le coefficient de saturation de la transferrine La transferrine est une beta-globuline d'un poids moléculaire 80 kDa, dont le gène est localisé sur le chromosome 3. La molécule est formée d'une seule chaîne polypeptidique de 679 acides aminés et de deux chaînes glycanniques complexes. Sur le plan fonctionnel, elle comprend deux domaines présentant un grand degré d'homologie interne et possédant chacun un site de fixation du fer sous forme d'ion ferrique. Sa capacité théorique totale est de 25 µmol de fer par gramme. Sa concentration sérique, déterminée par une méthode immunochimique et considérée comme normalement comprise entre 2 et 4 g/l, est indépendante de l'âge et du sexe chez l'adulte (en dehors de la grossesse). La capacité totale de fixation est calculée en multipliant cette concentration par 25, soit 50 à 100 µmol/l. Le rapport fer sérique/capacité totale de fixation mesure le coefficient de saturation de la transferrine : il était normalement de 0,2 à 0,4, avec une valeur légèrement plus faible chez la femme en période d'activité génitale. Chez l'enfant, du fait d'une sidérémie plus faible, le coefficient de saturation était de 0,10 à 0,30 avant un an ; il augmente ensuite progressivement pour atteindre les valeurs adultes vers l'âge de 4 ans. La standardisation récente du dosage immunochimique des protéines sériques par l'utilisation de l'étalon de référence CRM 470 vient de modifier sensiblement ces valeurs normales qui doivent maintenant être admises entre 1,7 et 3,5 g/l pour la concentration en transferrine, de 43 à 87 µmol/l pour la capacité totale de fixation et 0,23 à 0,46 pour le coefficient de saturation [11]. La ferritinémie La ferritine est la protéine majeure de stockage tissulaire du fer : elle est formée d'une apoprotéine de 480 kDa entourant une masse d'hydroxyphosphate ferrique pouvant contenir jusqu'à 4 500 atomes de fer. L'apoprotéine est constituée de 24 sous-unités appartenant à deux espèces moléculaires, les chaînes H et L, formées respectivement de 178 (21 kDa) et 174 acides aminés (19 kDa) et dont les gènes sont respectivement localisés sur les chromosomes 11 et 19. En fonction du tissu et de l'état du capital ferrique, ces deux chaînes s'associent en proportions variables pour former la molécule de ferritine. La ferritine présente dans le plasma provient pour une part de la lyse cellulaire physiologique et, pour une autre part, d'un processus de sécrétion par les cellules du système monocytesmacrophages. La standardisation des méthodes de dosage de la ferritine sérique a fait des progrès depuis qu'un étalon international est disponible. Elle demande encore à être améliorée et les valeurs normales restent sensiblement différentes d'une méthode à l'autre, habituellement entre 30 et 300 µg/l chez l'homme et entre 20 et 180 µg/l chez la femme. Le taux de ferritine sérique est en principe proportionnel aux réserves tissulaires ; il est cependant difficilement utilisable pour quantifier la surcharge car il peut être influencé par d'autres facteurs tels que lyse hépatique et syndrome inflammatoire. Par contre, la ferritinémie est précieuse pour surveiller le traitement par saignées, c'est-à-dire en apprécier l'efficacité et en adapter la fréquence. Par ailleurs, la ferritine érythrocytaire a été proposée comme test diagnostique performant des surcharges en fer, en raison de la précocité de son augmentation ; l'usage en reste limité essentiellement en raison de la lourdeur du dosage [12]. La ponction-biopsie hépatique La ponction-biopsie hépatique était considérée jusqu'à présent comme indispensable pour visualiser la surcharge qui apparaît avec une prédominance parenchymateuse et périlobulaire contrairement aux surcharges secondaires en fer à prédominance küpferrienne et centrolobulaire. Elle permet d'autre part de quantifier cette surcharge : la coloration de Perls en donne une estimation semi-quantitative, mais une évaluation précise nécessite un dosage du fer par une méthode colorimétrique après minéralisation du tissu. Les valeurs normales de la concentration hépatique en fer (CHF) sont inférieures à 35 µmol/g de tissu sec, toute valeur supérieure à 100 µmol/l étant considérée comme le stigmate d'une hémochromatose. L'informativité de ce dosage est habituellement affinée en rapportant le résultat à l'âge du patient : un index CHF/âge supérieur à 2 signerait la maladie. La ponction-biopsie hépatique est un acte qui est loin d'être anodin puisque certaines statistiques font état de chiffres de complications suivies de décès dans 2 cas pour 1 000 ; c'est la raison pour laquelle des méthodes non invasives de quantification de la surcharge ferrique du foie ont été recherchées. Les résultats actuellement obtenus par l'imagerie par résonance magnétique (IRM) semblent suffisamment sensibles pour que cette exploration apparaisse comme une alternative potentielle à la ponction-biopsie [13]. Stratégie diagnostique Jusqu'à maintenant, le diagnostic d'hémochromatose se déroulait en deux étapes : sur le constat d'un bilan biologique anormal (fer sérique > 35 µmol/l, coefficient de saturation de la transferrine > 0,65, ferritine sérique > 300 µg/l chez la femme ou 400 µg/l chez l'homme) et, en l'absence d'une autre cause possible d'augmentation des paramètres de ce bilan (traitement œstroprogestatif, intoxication alcoolique, hyperthyroïdie, syndrome inflammatoire, cytolyse hépatique, surcharges secondaires en fer), une biopsie hépatique était indiquée pour apporter la preuve de la surcharge, la quantifier et conduire au diagnostic. Cet arbre décisionnel doit maintenant être modifié : le bilan biologique doit être suivi d'une recherche des mutations C282Y et H63D ; la présence de C282Y à l'état homozygote permet d'affirmer le diagnostic d'hémochromatose. Dans l'état actuel des connaissances, les autres situations génotypiques (hétérozygotes simples ou composites) ne permettent pas de conclure, le caractère pathogène de H63D n'étant pas encore démontré. Ces situations continuent donc à relever d'une évaluation de la surcharge hépatique par ponction-biopsie ou si possible par IRM. Conseil génétique Les données du conseil génétique sont également bouleversées par les avancées récentes de la génétique moléculaire. Ce conseil a pour but de repérer parmi les frères et sœurs d'un probant ceux qui sont également malades, et si possible à un stade présymptomatique. Jusqu'à ces derniers mois le conseil génétique était indirect, c'est-à-dire qu'il s'agissait, par une étude familiale, de reconstituer les haplotypes à l'aide de marqueurs polymorphiques (d'abord HLA, puis des microsatellites) ; une fois les deux chromosomes 6 du probant identifiés sans ambiguïté. Les germains possédant les mêmes chromosomes étaient également considérés comme atteints d'hémochromatose. Désormais le conseil génétique est possible par la simple recherche de mutations chez le probant et chez ses apparentés. En cas d'homozygotie C282Y chez le probant, les questions posées sont directement résolues ; dans le cas de la faible proportion de malades qui ont un statut génotypique différent, il paraît raisonnable pour le moment de garder la démarche par marqueurs associés. Épidémiologie L'hémochromatose est sans aucun doute la plus fréquente des maladies héréditaires du métabolisme dans les populations caucasoïdes ; cependant il est fort possible que la prévalence de la maladie, qui avait été estimée de façon indirecte dans les pays d'origine celtique à des chiffres aussi élevés que un sujet sur 200 à 300, soit revue à la baisse. C'est ainsi que dans notre récente série, où plus de 92 % des malades sont homozygotes pour la mutation C282Y, la fréquence des hétérozygotes pour cette mutation est de 5,8 % dans un groupe contrôle de 139 sujets, ce qui correspond à une prévalence d'environ 1 pour 1 000. Bien entendu cette estimation demande à être vérifiée pour d'autres régions et sur une échelle plus vaste. La question du dépistage systématique de masse de l'hémochromatose a été à plusieurs reprises évoquée. La maladie répond en effet aux critères qui sont habituellement retenus pour justifier un tel dépistage : fréquence élevée, gravité des complications, existence d'un traitement préventif qui, dans le cas de l'hémochromatose, présente en outre l'avantage d'être simple et peu coûteux. Ce dépistage ne pouvait jusqu'à présent être envisagé que sur la base de tests phénotypiques qui se heurtaient à de nombreuses difficultés (absence de spécificité des augmentations du fer sérique, du coefficient de saturation de la transferrine et de la ferritinémie entraînant donc un taux élevé de faux positifs, nécessité en définitive d'une confirmation diagnostique par un acte « lourd », comme la ponction-biopsie hépatique, ou par l'IRM, variabilité individuelle dans la rapidité de constitution de la surcharge). Ces difficultés avaient récemment conduit l'Andem (Agence nationale pour le développement de l'évaluation médicale) à ne pas recommander le dépistage de l'hémochromatose. La découverte du gène HLA-H, et surtout l'existence d'une mutation sinon unique du moins très largement majoritaire, détectable par un test génomique simple, changent complètement les données du problème. La faisabilité et les différentes implications d'un tel dépistage génotypique devraient rapidement faire l'objet d'études pilotes. CONCLUSION Haut de page REFERENCES Haut de page 1. Feder JN, Gnirke A, Thomas W, Tsuchihashi Z, Ruddy DA, Basava A, et al. A novel MHC class I-like gene is mutated in patients with hereditary haemochromatosis. Nature Genetics 1996 ; 13 : 399-408. 2. Saddi R, Feingold J. Idiopathic haemochromatosis. An autosomal recessive disease. Clin Genet 1974 ; 5 : 234-41. 3. Simon M, Bourel M, Genetet B, Fauchet R. Idiopathic haemochromatosis. Demonstration of recessive inheritance and early detection by family HLA typing. N Engl J Med 1977 ; 297 : 101721. 4. Simon M, Pawlotsky Y, Bourel M, Fauchet R, Genetet B. Hémochromatose idiopathique : maladie associée à l'antigène tissulaire HLA-A3. Nouv Press Med 1975 ; 4 : 1432. 5. Simon M, Le Mignon L, Fauchet R, Yaouanq J, David V, Edan G, et al. 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