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Un autre effet externe dont il faut se soucier – en particulier en surveillant les taux
d'extraction des ressources naturelles – est lié au fait que ces ressources ne font pas toujours l'objet de
droits de propriété bien définis. Une personne qui pêche un poisson prive une autre personne de la
possibilité de pêcher ce poisson, et cette relation particulière n'est pas nécessairement prise en compte
dans les prix du marché. Il nous faut donc trouver des moyens de faire en sorte que les ressources
naturelles ne soient pas tout simplement épuisées, faute de prix judicieux.
Il y a un troisième facteur qui est important à mes yeux; c'est que l'économie de certains pays
est tributaire des ressources naturelles, qui en sont l'élément dominant. Cela pourrait paraître positif
dans la mesure où cela signifie que ces pays disposent de ressources, mais cela peut aussi avoir un
coût réel pour leur économie.
Enfin, une question mérite une attention particulière: c'est la grande volatilité des marchés de
ressources naturelles. Nous n'aimons pas beaucoup la volatilité parce qu'elle rend les décisions
d'investissement plus difficiles, elle augmente l'incertitude et, de ce fait, on se demande toujours
comment gérer cette volatilité. Ce sont les principales raisons pour lesquelles les ressources naturelles
méritent, selon moi, une attention particulière.
Keith Rockwell:
Vous avez parlé du caractère épuisable des ressources naturelles. Encore récemment, avant la
crise, la croissance de l'économie mondiale était très vigoureuse. Cette croissance économique rapide
a-t-elle contribué à l'épuisement des ressources naturelles?
Patrick Low:
Je pense qu'en présence d'une croissance économique rapide, il est plus difficile de réfléchir
aux moyens de préserver, à court terme, des ressources naturelles limitées. Le marché des ressources
naturelles n'est pas forcément bien défini. Il se peut, ou il est certain, qu'un jour, nous devrons nous
passer de ces ressources – tout dépend des ressources dont on parle. Et cela pose de nombreux
problèmes.