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COMMUNIQUE DE PRESSE
Meubler son appartement: la première épreuve des couples
Neuchâtel, le 6 mars 2015. Meubler un appartement peut sembler a priori anodin. C’est pourtant
la première épreuve des couples qui se mettent en ménage. Qui choisit le mobilier et la
décoration ? Selon quels critères ? Quelles sont les stratégies utilisées pour avoir le dernier
mot ? Ces questions sont au cœur de la thèse de doctorat en sciences humaines et sociales
soutenue ce 6 mars 2015 à l’Université de Neuchâtel. Patrick Ischer a mesuré l’influence de
l’appartenance sociale et genrée de chaque partenaire sur la manière d’investir à deux un
espace commun.
«Montre-moi où tu habites, je te dirai quel couple tu formes.» La thèse de Patrick Ischer pourrait se
résumer à cette phrase. Elle va toutefois plus loin en démontrant comment l’habitat, en tant que lieu
de cristallisation des expériences socialisantes, est un révélateur pertinent des processus de
différenciations sociales opérées entre les individus.
«En sociologie, on part du principe que le goût est un construit social, qui a pour base le cadre
familial, explique Patrick Ischer. Or, d’autres influences, dites secondaires (formation, parcours
professionnel), vont permettre aux individus de se forger une identité.» En interrogeant ces différents
aspects, il ressort que ce sont les couples les plus hétérogames qui connaissent le plus de difficultés
à aménager leur espace de vie. Entre abnégation, résistance passive - le fameux meuble qui
disparaît ! - ou âpres négociations, chacun va user de stratégies différentes pour se faire entendre,
«tout en évitant cependant de dévaloriser les codes esthétiques de son partenaire».
Fort des entretiens menés auprès d’une quinzaine de couples (dont deux homosexuels), Patrick
Ischer démontre que «contrairement à ce qu’on pourrait croire initialement, l’appartenance sociale est
plus déterminante que le genre dans le domaine des goûts en matière d’habiter. Au final, c’est celui
qui a le plus de capitaux culturels qui a le dernier mot».
Passionné par la sociologie du goût, Patrick Ischer s’est également intéressé lors de ses études au
travail au noir et au « parler jeune ». Actuellement, il collabore à un projet de recherche relatif à la
problématique des soins palliatifs dans l’Arc jurassien et rejoindra début mai l’Université de Fribourg
en tant que post-doctorant pour un projet FNS sur les professionnels du transport routier.
La soutenance de la thèse «Des dispositions du goût en matière d’habiter: les couples face à leur
logement. Sédimentations, définitions, matérialisations, représentations et négociations des codes
esthétiques mobiliers» a lieu ce vendredi 6 mars 2015, à 16h30 (Bâtiment de la Faculté des lettres et
sciences humaines, Salle R.N.02).
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