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L’augmentation constante du nombre de molécules antitumorales requiert l’adaptation des critères de
sélection.
Leur développement doit intégrer les attentes des acteurs de la prise en charge du cancer :
- Les patients dont la demande en terme de traitement est grandissante.
Cette croissance est expliquée par l’épidémiologie des cancers et une
amélioration des systèmes d’information.
- Les médecins dont l’exercice consiste à concilier les divergences des résultats de la
recherche clinique et des réalités de la pratique médicale afin de soigner les patients en
se référant à «l’ evidence based medecine ».
- L’industrie pharmaceutique qui a un objectif commercial, mais doit aussi assurer la
pérennité de la recherche.
- Les autorités publiques qui assurent la sécurité des produits mis sur le marché et
élaborent une politique d’équilibre entre les contraintes économiques et les besoins des
services de santé. Ceci introduit la notion de coût-éfficacité.
Cette adaptation des paramètres d’évaluation des molécules en développement, permettra d’optimiser
leur impact sur la pratique clinique.
Il s’agit d’améliorer la corrélation entre les besoins cliniques et les bénéfices apportés par ces
médicaments, et de diminuer le temps de développement sans altérer la sécurité des patients.
De plus, l’histoire naturelle des cancers peut conduire à la divergence des objectifs de nos
thérapeutiques. Le praticien doit définir le moment où traiter la maladie n’est plus soigner le patient.
Cette notion de l’art médical doit être intégrée dans le développement des nouvelles molécules et la
qualité de vie doit être constamment au coeur du débat.
Place de la chimiothérapie systémique dans le traitement des rechutes des cancers de
l’ovaire et développement de nouvelles molécules :
Perspectives pour le praticien
Dans la pratique clinique quotidienne, les médecins attendent d’un médicament qu’il fasse la preuve
de son efficacité et que son profil de toxicité soit acceptable par le patient.
En somme, les indications sont souvent portées en fonction de l’index thérapeutique.
Quand doit-on débuter le traitement ?
La chimiosensibilité des cancers de l’ovaire et les progrès des traitements de première ligne n’ont pas
permis la « guérison » de la majorité des patientes.
Ainsi, le praticien est confronté à un grand nombre de récidives.
Il n’existe pas à l’heure actuelle de preuve directe de l’intérêt d’un diagnostic et d’un traitement
précoce de ces maladies en rechute.
Le développement de molécules efficaces en seconde ligne, comme le topotécan, incite à identifier
des facteurs pronostiques et des critères prédictifs de chimiosensibilité.
Le traitement délivré répondra donc à des objectifs cliniques pertinents.
Le plus souvent, les récidives sont diagnostiquées secondairement aux symptômes rapportés par les
patientes, à l’examen clinique ou lors de l’élévation du
CA-125 sur deux prélèvements à quatre semaines d’intervalle.
Les examens radiologiques (échographie, scanner, imagerie par résonance magnétique) sont peu
performants.
Les patientes récidivant après une chimiothérapie avec un dérivé du platine peuvent bénéficier d’une
seconde réponse induite par un régime comportant un sel de platine.
Markman et al [1] ont montré que la qualité de cette sensibilité dépendait de l’intervalle libre de
platine.