Zargi et al 6 ont comparé les résultats de la micro laryngoscopie en lumière blanche à ceux de
l’autofluorescence. Entre les deux méthodes, il y avait une différence significative avec une
supériorité de l’autofluorescence dans le diagnostic des tumeurs malignes, tandis que pour
les lésions bénignes (n=238), la différence n'était pas statistiquement significative. Pour les
lésions précancéreuses (n=26, hyperplasie atypique, dysplasie sévère), la sensibilité de
l’autofluorescence était meilleure que celle de la lumière blanche (53.8 et 30.8%
respectivement). Mais, cette tendance positive n’était pas significative. En combinant les
deux techniques, ils ont montré une meilleure précision diagnostique. En effet, la sensibilité
de la méthode combinée était de 97,1% et de 61,5%, respectivement, pour les lésions
cancéreuses et précancéreuses. La spécificité était de 71,8%. Dans l’étude de Baletic et al 8,
la sensibilité de l’autofluorescence était de 92,10%, et de 73,68% pour la micro
laryngoscopie en lumière blanche.
Il existe donc une amélioration des performances diagnostiques en combinant les deux
techniques.11 Cependant, la cicatrisation, une hyperkératose et l'inflammation peuvent
limiter la valeur prédictive de la méthode, que ce soit en laryngoscopie indirecte ou en
micro- laryngoscopie.5,10,12 L’utilisation de l’autofluorescence dans les lésions cancéreuses
récurrentes est plus difficile, ce qui peut conduire à une fausse interprétation des images.12
Les études pré-citées 4-10 et neuf autres également de niveau de preuve 2 à 3 ont fait l’objet
d’une méta-analyse récente démontrant l’efficacité de l’autofluorescence dans le diagnostic
précoce de lésions laryngées cancéreuses et pré-cancéreuses.13
NARROW BAND IMAGING
L’endoscopie en Narrow Band Imaging, exploite une série de bandes d’émission bien
choisies en fonction des spectres d’absorption de l’hémoglobine, des vaisseaux muqueux et
sous-muqueux. Il en résulte une meilleure visualisation de la micro-vascularisation tissulaire
ainsi qu’une image plus contrastée facilitant l’appréciation de la microarchitecture
muqueuse.14 Bien développées en pneumologie et gastro-entérologie, son application à
l’ORL est en cours de validation.
L’analyse de la littérature isole essentiellement des séries de cas (niveau de preuve 4) :
Initialement, Muto et al ont rapporté son intérêt dans le diagnostic précoce de
lésions superficielles des VADS. Le diagnostic de 20 lésions in situ ou microinvasives oro ou
hypopharyngées lors du bilan endoscopique oesophagien de patients.15 Watanabe et al ont
dépisté avec le NBI 6 carcinomes in situ oro et hypopharyngés chez 217 patients examinés
dans le cadre d’un carcinome oesophagien.16 Des cas de carcinomes micro-invasifs dépistés
en NBI de localisation buccale (n=2) et de lésions métachrones pharyngées post-traitement
radiochimiothérapique (n=2) ont également été rapportés.17,18 La sémiologie endoscopique
des lésions épidermoïdes in situ pharyngées, laryngées ou buccales est comparable à celle
décrite au niveau oesophagien.17-20
Plus récemment, des études avec de plus larges effectifs ont démontré le gain
apporté par le NBI (avec vidéoendoscope) par rapport à l’endoscopie conventionnelle dans