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L’adhésion des PECO à l’Union Européenne (UE) représente la préoccupation principale de
ces pays, orientée dans un premier temps vers l’adoption de « l’acquis communautaire »,
organisées autour de 29 chapitres. Le processus d’intégration suppose l’adoption et
l’application de la législation de l’UE dans tous les secteurs, l’environnement y compris. Les
enjeux environnementaux qui en découlent diffèrent d’un pays à un autre en fonction des
conditions macro-économiques et sectorielles, de la taille, de la localisation géographique et
des structures productives, ainsi que des caractéristiques des milieux naturels. Dans le
calendrier du futur élargissement de l’UE, le chapitre « Environnement », numéro 22, a été
fermé
avec Chypre, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie,
Malte, la Pologne, la Slovénie et la Slovaquie. Les négociations continuent avec la Bulgarie
et la Roumanie.
Le processus d'élargissement, par la pression exercée sur les pays en vue de modifier leur
politique environnementale, représente un instrument efficace du respect des normes
écologiques de l'UE. Mais la transposition de l'ensemble de l'acquis communautaire
s’accompagne, pour les Etats adhérents, d’un coût très élevé par rapport à leur produit
intérieur brut. En ce qui concerne l'environnement, les PECO doivent non seulement adopter
et mettre en œuvre la législation, mais également contribuer aux dépenses à hauteur de 2% à 3
% de leur PIB.
Pour la Roumanie, les directives-clés, lourdes en termes d’investissements (17,8 mld euros,
MAPM 2003), concernent l’approvisionnement et l’assainissement de l’eau, la gestion des
déchets (décharges, incinérations et emballages) et la pollution atmosphérique (directives
relatives aux grandes installations de combustion et à la qualité de l’air). Les coûts élevés de
l’adoption de l’acquis et le développement économique expliquent l’allongement de la
période d’adaptation
. La pression que constituent ces besoins de financement est repartie
entre le budget central, les budgets locaux et les prêts à long terme. A part les aides
internationales (Phare, ISPA, SAPARD, la Banque Mondiale, la BERD, le Centre Régional de
l’Environnement etc.), le financement est supporté dans tous les cas de figure par les ménages
roumains. La capacité contributive des ménages est la clé de voûte de la politique de
financement à mettre en place, mais à court terme elle semble limitée.
La question que nous posons est de savoir comment financer le coût du rattrapage de l’acquis
environnemental en intégrant les coûts des dommages environnementaux dans le prix du
service directement payé par les consommateurs. Nous nous interrogeons sur la fiscalité à
adopter pour alléger les charges des contribuables.
Afin de décrire la manière dont la Roumanie a développé sa politique environnementale dans
le souci de se rapprocher des normes internationales, nous illustrons dans la première section
les modalités d’intervention publique à travers les instruments économiques. Dans une
deuxième section, nous abordons une approche sectorielle pour mieux analyser les modalités
d’application des instruments, en particulier les permis négociables d’émissions de CO2 dans
le secteur énergétique, via un MEGC.
En décembre 2002, dans le contexte de leur intégration prévue pour le 1er mai 2004.
Jusqu’en 2020 pour le secteur des déchets et jusqu’en 2022 pour le secteur de l’eau (Salles, 2003).