FSP « GENRE ET ECONOMIE, LES FEMMES ACTRICES DU DEVELOPPEMENT »
Atelier de lancement et de concertation entre partenaires du programme
« Genre et économie, les femmes actrices du développement »
Ouagadougou, 23 26 février 2010
Hôtel Conférence - Ouind Yidé
Du 23 au 26 février 2010, 70 représentant-es d’organisations de la société civile du Nord
et du Sud se réunissent à Ouagadougou au Burkina Faso pour travailler à l’intégration
effective de l’égalité femmes-hommes dans une quinzaine de projets économiques
porteurs du secteur de l’agro-alimentaire, de l’artisanat et de l’entreprenariat dans six pays
d’Afrique (Burkina Faso, Bénin, Niger, Togo, Sénégal et Mali). Les projets visent un réel
rééquilibrage entre hommes et femmes dans les activités économiques et une
amélioration de l’autonomisation des femmes en termes daccès et de contrôle aux
facteurs productifs, de pouvoir de décision sur les activités et dans les instances de
gouvernance, de maîtrise des revenus issus des activités ainsi qu’à l’amélioration de leur
bien-être.
L’atelier co-organisé par Equilibres et Populations et Enda Europe avec la participation
d’Adéquations, Aster et Asfodevh, s’inscrit dans le programme mobilisateur « Genre et
Economie, les femmes actrices du développement » lancé en octobre 2009 et soutenu par
le ministère des Affaires étrangères et européennes français pour une durée de trois ans.
Il en constitue le premier évènement sous-régional.
Contexte et problématique
Dans le monde, les femmes effectuent les 2/3 du nombre d’heures de travail et produisent
plus de la moitié des aliments, mais elles ne gagnent que 10 % du revenu total, possèdent
moins de 2 % des terres, reçoivent moins de 5 % des prêts bancaires. En Afrique, elles
sont largement impliquées dans l’économie de leur pays et disposent de nombreux savoir-
faire. Pourtant, les femmes entrepreneures ne sont pas assez reconnues et leurs
potentialités sont insuffisamment mises en valeur. Ainsi les femmes n’ont pas un accès et
un contrôle égal des ressources (équipements, formation, crédit, moyens de transport,
circuits de commercialisation…), n’ont pas le même pouvoir de décision et ne tirent pas la
même reconnaissance sociale de leurs activités que les hommes. Leurs activités
génératrices de revenus se surajoutent à une charge de travail domestique souvent
écrasante. Par ailleurs, l’accès au crédit et au secteur bancaire officiel leur est plus difficile
et elles n’ont pas toujours la libre utilisation des revenus générés. Enfin, leur
représentation et leur accès aux instances décisionnelles des organisations qui élaborent
ou mettent en œuvre les politiques économiques restent insuffisants, au niveau global
comme sur le plan territorial.
Ces contraintes institutionnelles et socio-culturelles provoquent une disparité nette entre
hommes et femmes, donnent aux micro-entreprises féminines des caractéristiques
spécifiques (taille réduite avec une croissance irrégulière, concentration dans des secteurs
peu diversifiés, coût de production élevé et productivité faible, problème de débouchés car
localisées souvent ps du domicile, risque de voir les gains et les capitaux captés par la
structure familiale, risque de recours au travail des fillettes, etc.) et plus largement
constitue un frein au développement.
Le programme « Genre et économie » vise à traiter ces problématiques en questionnant
les relations entre hommes et femmes, à mettre en œuvre des actions concrètes pour un
rééquilibrage dans des projets économiques porteurs relevant du secteur de l’agro-
alimentaire et de l’artisanat dans lesquels les femmes sont très présentes. Il repose sur
une stratégie d’intégration transversale du genre pour que chaque projet induise des
changements socio-économiques vers plus d’égalité entre femmes et hommes. Au terme
du programme, l’ensemble des acteurs aura par ailleurs acquis une compétence accrue
pour l’approche genre, qu’ils pourront réinvestir dans d’autres actions. Une sensibilisation
des femmes et des hommes aux droits et à l’égalité et un plaidoyer en direction des
décideurs indispensables pour accompagner ces changements seront également
développés.
L’atelier : participant-es, objectifs et contenu
L’atelier réunit 70 personnes : membres d’ONG partenaires organisées en deux
consortiums (filière agro-alimentaire et filière artisanat), leurs partenaires africains porteurs
de projets ainsi que les expertes genre identifiées pour accompagner les projets
localement.
Les objectifs sont multiples : renforcer la connaissance entre les acteurs afin de faciliter
les échanges et synergies, faire connaître le programme, élaborer au-delà des différences
entre les pays et les activités, une vision commune sur la perspective de genre dans les
activités économiques, consolider et valider les plans d’actions de chaque projet en
veillant à ce que les objectifs et activités visant un rééquilibrage des pouvoirs et des
responsabilités des hommes et des femmes soient intégrés.
La première journée est commune aux deux consortiums. La matinée ouverte par un-e
représentant-e de l’Ambassade de France et du Ministère de la Promotion de la femme
permettra de présenter les enjeux du programme et les contextes régionaux, nationaux et
politiques dans lesquel il s’inscrit du point de vue des institutionnels et des sociétés civiles.
Cette matinée ouverte à des participant-es extérieur-es sera clôturée par un point presse.
Au cours de l’après-midi, les diagnostics pays et projets réalisés seront présentés et
partagés, des enjeux relatifs aux rapports hommes femmes dans le secteur économique
seront illustrés.
La deuxième et la troisième journée seront consacrées aux travaux respectifs de
chacun des deux consortiums : mise à niveau sur les outils méthodologiques d’intégration
du genre dans les projets, travail sur les indicateurs du programme et des projets,
consolidation des plans d’actions et de la programmation des activités genre,
appropriation des mécanismes de capitalisation des processus mis en œuvre pour la
valorisation des bonnes pratiques.
La dernière journée commune aux deux consortiums permettra la mise en commun des
travaux et la validation des actions transversales notamment en matière de plaidoyer.
FSP « GENRE ET ECONOMIE, LES FEMMES ACTRICES DU DEVELOPPEMENT »
Fiche projet
Présentation synthétique
Le programme mobilisateur « genre et économie, femmes actrices du développement »
(GEFAD), d’une durée de trois ans (octobre 2009 - fin 2012) s’inscrit dans le plan d’action
du secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie pour contribuer à l’objectif du
millénaire pour le développement 3 : « Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation
des femmes ». Il est financé à hauteur de 3 millions d’Euros par le ministère des Affaires
Etrangères et Européennes français.
Son objectif est d’améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes au sein d’activités
économiques par une meilleure prise en compte des problématiques de genre dans ce
domaine. Il concerne directement sept pays d’Afrique de l’Ouest.
Les principales bénéficiaires de ce programme sont des femmes d’Afrique de l’Ouest
(Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal, et Togo) qui travaillent dans les secteurs agro-
alimentaire et de petit élevage, d’artisanat et de commerce, notamment transfrontalier,
ainsi que les coopératives, organisations et réseaux de femmes actives impliquées dans le
développement économique.
Des activités concrètes sont programmées dans trois domaines ou composantes :
- Soutien à des projets économiques porteurs.
- Soutien à l’activité des femmes dans les filières agricoles et agroalimentaires.
- Soutien au développement de l’artisanat féminin et de l’entreprenariat féminin.
- Intégration de la question du genre dans le commerce transfrontalier.
- Renforcement des capacités techniques et organisationnelles des femmes et des
organisations de femmes.
- Soutien au plaidoyer en faveur d’une plus grande prise en compte du genre dans
les politiques de lutte contre la pauvreté.
Le programme implique de nombreux acteurs différents et complémentaires :
- 40 ONGs et organisations de la société civile (30 africaines et 12 françaises, dont 5
expérimentées dans l’intégration de l’approche genre dans les projets) vont mener 11
projets (nationaux ou sous régionaux) dans 6 pays (Burkina Faso, Mali, Niger, Togo,
Bénin et Sénégal) dans deux secteurs économiques porteurs : la transformation
alimentaire et l’artisanat et le petit commerce.
- L’École Nationale d’Administration (ENA) organisera, une formation de haut niveau à
laquelle participeront 20 femmes cheffes d’entreprises d’Afrique subsaharienne.
- Le Centre de Formation de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) formera 30
femmes pendant un an sur le renforcement des capacités de plaidoyer et l’intégration du
genre dans la planification politique, en deux temps : une formation générale aux enjeux
de genre sera dispensée par télé-enseignement puis deux semaines de formation « sur
mesure » seront organisées au centre de formation de l’OIT de Turin.
- L’UNIFEM conduira un projet sur l’amélioration des conditions de travail des femmes
dans le commerce transfrontalier.
FSP « GENRE ET ECONOMIE, LES FEMMES ACTRICES DU DEVELOPPEMENT »
Fiche acteurs
La participation des ONG au FSP Genre et développement économique
Le Fonds de solidarité prioritaire "Genre et développement économique, soutien aux
femmes actrices du développement" constitue une avancée du point de vue de la
coopération entre l’administration et les sociétés civiles. Douze ONG françaises et leurs
partenaires du Sud ont en effet été étroitement associées à sa conception et vont assurer
la mise en oeuvre de l’essentiel des projets. Elles se sont regroupées en consortiums
associant ONG techniciennes et spécialistes des questions de genre. Un « pôle genre »
assure un accompagnement permanent des projets (ateliers communs, formation,
communication internet, visites de terrain,…). Ce travail concerté favorisera l’élaboration et
la mise en oeuvre d’une méthodologie commune.
La capitalisation de cette expérimentation à grande échelle des orientations stratégiques
en faveur de l’égalité hommes - femmes sur le terrain économique dans la coopération au
développement permettra d’affiner la politique du genre dans la coopération française au
développement et au sein des acteurs de la société civile et de mettre en lumière de
bonnes pratiques généralisables.
Les ONG impliquées
Les ONG travaillant directement au renforcement de filières productives insérées dans
l’économie paysanne ou l’économie populaire urbaine en Afrique de l’Ouest ont identifié
deux pôles : l’artisanat et l’agro-alimentaire. Le choix de ces secteurs s’est opéré en
identifiant des thèmes communs aux ONG motivées par ce programme, la plupart d’entre
elles intervenant sur des problématiques variées. L’importance stratégique et l’actualité
des enjeux alimentaires et du soutien aux activités féminines en contexte urbain ont
également été prises en considération.
Chaque consortium est compo d’ONG expertes dans le soutien à des filières
productives dans l’un des deux pôles, d’associations expertes sur le genre (appliqué à
l’économie mais aussi au veloppement durable, la santé, la participation citoyenne,
l’économie populaire, les droits humains) et d’associations disposant des deux
compétences. La plupart de ces ONG se connaissent déjà bien depuis de nombreuses
années et ont déjà travaillé ensemble.
Consortium 1 : les filières agro-alimentaires ; Burkina-Faso, Mali, Sénégal, Niger,
Togo
Enda (chef de file), Afrique Verte, Asfodevh, AVSF, GRET, Tech Dev qui travaillent avec
une vingtaine de partenaires et intervenants locaux (ONGs, groupements de producteurs-
trices, groupements de femmes) dans le cadres de six projets spécifiques.
Consortium 2 AGLAE : appui à l’artisanat et entrepreneuriat des femmes ; Bénin,
Burkina-Faso, Niger, Togo
Guilde Européenne du Raid, (chef de file), Adéquations, ASTER-International, Ethnik,
Equilibres & Populations, Terre des Hommes France qui travaillent avec une quinzaine de
partenaires et intervenants locaux dans le cadre de cinq projets spécifiques.
Les ONG suivantes forment un "pôle d’appui transversal au genre" : Adéquations,
Asfodevh, ASTER International, ENDA Europe, Equilibres & Populations.
Les projets et partenaires impliqués dans les six projets au Burkina Faso
1 « Les sahéliennes peuvent nourrir le Sahel » : Transformations et promotion par des
groupements de femmes des céréales en direction de consommateurs urbains
Partenaire du Nord : Afrique Verte
Partenaires Burkinabés : APROSSA - Afrique Verte Burkina et MISOLA
Bénéficiaires : 50 unités de transformation, 1 500 femmes
2 « Des tomates en toutes saisons » : Introduction de la transformation de la tomate
(sauce) et commercialisation/promotion des produits
Partenaires Nord : ASFODEVH
Partenaires Burkina : Cellule burkinabé de l’ASFODEVH
Bénéficiaires : 20 groupements, 3600 femmes
3 Renforcement de la filière Karité : appropriation technique et renforcement des
organisations à la base
Partenaire Nord : GRET
Partenaire Burkinabés : 7 unions de groupements de femmes de plusieurs régions,
SICAREX, SISA, Programme Filière Karité (PFK)
4 Diversification des activités des groupements de femmes productrices de beurre de
Karité à Léo
Partenaire Nord : TechDev
Partenaire Burkinabés : Association pour le développement de l’entreprise et de l’emploi
(ADEE), Coopérative UGPPK de Léo
Bénéficiaires : 1 000 femmes sur 2884 collectrices ou productrices de Karité.
5 « Appui à l’alimentation de rue » : Création / renforcement de micro-entreprises de
restauration (Ouagadougou)
Partenaire Nord : ASTER-International, ETNIK
Partenaire Burkina : Association Songui Manégré / Aide au développement endogène
(ASMADE)
Bénéficiaires : 3 500 femmes et 500 hommes promoteurs d’alimentation de rue.
6 Pépinières d’entreprises de Tenkodogo
Partenaires Nord : ASTER-International, ETNIK
Partenaires burkinabés : pépinière d’entreprise de Tenkodogo, Mairie de Tenkodogo,
Centre de formation polyvalent des prestataires de services d’appui aux micro et petites
entreprises (CFPPS-MPE)
Bénéficiaires : 120 femmes artisanes
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