est également mégalomane, caractérisé par l'excès, l'exagération et s'exprime par
l'hyperbole. Il parle au début de s'en prendre au "Grand Sofi de Perse" et "Grand
Bogord". Ces mots sont unis en valeur par l'hémistiche et l'accent. "Grand" signifie la
puissance, ce mot est ainsi répété pour souligné ce caractère qui contraste avec la 1er
partie "souverains de pays exotiques". Il y a aussi une exagération du nom des
ennemis: "mes ennemis" ce qui contraste avec le singulier de la première personne. Il
y a aussi une hyperbole lorsque les combats sont évoqués par des victoires: «mettre
en poudre", "réduit en fumée", " Je couche d'un revers" (vers 243). Une destruction
radicale. Pour évoquer ses destructions il emploie le présent de vérité générale ou de
répétition. Exploits présentés comme permanant. L'importance de ces victoires est
amplifiée par le rythme ternaire. L'exagération s'exprime également par l'énumération
"massacre, détruit, brise, brûle" avec des allitérations en "r" et le sens de ces vers est
employés de façon absolue sans complément ce qui accentue leur sens. Enfin la
mégalomanie de Matamore l'assimile aussi à une divinité. Le lexique lui attribue une
puissance surréelle. Il l'assimile à Zeus, Jupiter ainsi qu'à un "nouveau Mars" un dieu
de la guerre. L'hyperbole, l'exagération de l'exploit montre que Corneille suit la tradition
et joue sur le comique de caractère.
- Conformément à la tradition, Clindor est un valet qui se joue de son maître.
En apparence, c'est le maître qui domine par la parole (longues tirades).De plus
Matamore tutoie son valet alors que celui ci le vouvoie et l'appelle Monsieur. Enfin
Matamore n'hésite pas à insulter son valet "poltron", le menace de l'assassiner, le
rabroue quand Clindor ose lui parler. "Et tu m'ose parler". Il domine son valet
cependant ce n'est qu'en apparence. Clindor débute le dialogue et c'est lui qui a le
dernier mot mais surtout il flatte son maître et entre dans son jeu, ses phrases sont
interrogatives ou exclamatives et Matamore ne fait que répéter ce que Clindor dit pour
développer son rôle "votre armée", "Mon armée". C'est donc bien Clindor qui mène le
soldat. Clindor parle de "son arme autaine", "tout de beaux faits". Il fait semblant de
sétinner de ses nouveaux projets. Clindor flatte son maître fait semblant de le modérer:
"Et de grâce" pour amener son maître à renchérir; Le rôle de Clindor est de nourrir la
folie de son maître. Enfin, on voit aussi qu'il s'y exprime toujours. Et les exagérations
de Clindor montrent clairement au lecteur qu'il se moque de son maître et n'est pas
dupe.
- Conclusion de la 1e partie:
Clindor apparait donc comme un valet habile, usé et manipulateur de son maître,
ce qui assure le comique de situation de la scène. Le spectateur comprend que toute
ses phrases sont des antiphrases ce qui joue avec la complicité du spectateur.
Corneille fait de Clindor un personnage baroque.
2° Le renouvellement du personnage de Matamore par Corneille
-Un personnage qui vit dans un rêve et dans une illusion crée par des mots.
"Vous rêvez" Le mot est polysémique. Ce verbe "rêver" est l'une des clés du
personnage. Corneille joue sur les sens de ce mot: méditer, rêver. Cela se vérifie
puisqu’à partir d'un mot de Clindor, Matamore se laisse emporter et il crée lui même
son personnage et son univers d'illusion par des mots. On le voit par les sonorités "r"
qu'il développe dans tout une tirade "mon armée ah poltron...» Matamore est saisi
d'une sorte de délire verbal, à partir d'un mot, il se laisse emporter dans on rêve. Il se
laisse emporter aussi par le rythme: rythme ternaire. Il y a des parallélismes de
construction. Par le rythme de l'alexandrin: tétramètre (3-3), très cadencé. C'est un