
 
la Commission fini par préciser ce cadre : il définit tant l’autorégulation que la corégulation, organise 
leurs  modalités  d’encadrement  par  les  institutions  européennes,  et  prévoit  des  rapports  réguliers 
d’information et d’évaluation de la Commission. 
 
Pour sa part, le rapport d’information adopté par le Comité dresse déjà plusieurs constats : 
 
Le Comité recense une série de bonnes pratiques souvent à l’origine de la réussite de corégulations et 
d’autorégulations. On y relève d’abord un souci de l’intérêt général et de valeurs fondées sur la bonne 
foi, le partenariat, le respect de la loi. La transparence des règles et des procédures est un point 
important, tant en ce qui concerne l’objectif visé que la publicité des dispositions. La représentativité 
des acteurs socioprofessionnels et leur capacité à tenir les engagements jouent aussi un rôle majeur, 
à l’instar du contrôle et du suivi de ces engagements, qui peuvent être attestés par des labels ou des 
guides de référence, et comporter des sanctions en cas de défauts d’application. Enfin, ces accords 
comportent souvent des clauses de révision. 
 
Le Comité note aussi certains avantages inhérents aux corégulations et aux autorégulations. Elles 
contribuent à supprimer des obstacles parfois complexes au fonctionnement du marché intérieur. Elles 
sont  souvent  plus simples  à  appliquer  que des  réglementations  classiques,  ayant été  directement 
conçues par les milieux directement concernés. Elles font généralement preuve de souplesse et de 
rapidité, gages de  leur faculté d’adaptation aux  changements.  Elles contribuent à désencombrer les 
circuits législatifs, permettant au législateur de se concentrer sur l’essentiel, tout en lui laissant toute 
latitude pour surveiller ces pratiques. Enfin, elles assurent une véritable coresponsabilité des acteurs 
économiques et sociaux, qui renforce les bases de la construction européenne et son adaptation aux 
nouveaux enjeux. 
 
Les autorégulations ont aussi leurs limites face au législateur. Certaines peuvent s’avérer déficientes 
en raison d’un suivi insuffisant de leur mise en œuvre et d’une absence de sanctions. Des problèmes 
de pleine compatibilité avec la loi peuvent parfois être posés, notamment en matière de concurrence 
ou d’éthique. Des autorégulations peuvent aussi s’avérer inaptes à suppléer au législateur, notamment 
dans des domaines intéressant la santé ou la sécurité, même si elles peuvent l’appuyer et le compléter 
utilement. Des remèdes peuvent parfois être apportés à ces limites en renforçant le dispositif même 
d’autorégulation ou en resserrant le partenariat avec le législateur. 
 
Le Comité conclut  son  rapport  sur  la  nécessité  d’optimiser  les  avantages  de  la  corégulation  et  de 
l’autorégulation, avec davantage d’espaces de libertés et une meilleure diffusion de l’information sur 
ces  initiatives, tout  en  palliant  leurs  limites,  notamment  en  encourageant  un  suivi  rigoureux  et  un 
partenariat renforcé avec les pouvoirs publics. Un tel développement de ces approches sera utile à 
tous. Les pouvoirs publics gagneront en efficacité en se recentrant tout en gardant un rôle de contrôle. 
Les entreprises et les acteurs socioprofessionnels prendront davantage d’initiatives en ayant plus de 
libertés et de responsabilités. Les consommateurs et les usagers bénéficieront de meilleurs services et 
d’une sécurité accrue, tout en pouvant recourir aussi à des modes alternatifs simplifiés de règlement 
des  litiges.  Quant  à  la  construction  européenne,  elle  bénéficiera  d’une  dynamique  plus  forte  en 
s’appuyant sur l’implication directe des acteurs de la société civile. 
 
Le Comité, qui a convenu de renforcer sa coopération avec la Commission sur le développement de 
ces approches alternatives de réglementation, continuera à l’avenir de faire régulièrement le point en 
ces domaines, en s’appuyant sur son dialogue permanent avec les associations socioprofessionnelles 
européennes et sur la rénovation en cours de sa base de données PRISM, qui est appelée à devenir 
«la» base de données européenne de l’autorégulation et de la corégulation.