Atelier CEPIA : vers la mise en place d’un programme de travail AMP – Pêche Le projet CEPIA est mis en œuvre par l’UICN, avec l’appui de l’IRD et de partenaires nationaux des Etats membres de la CSRP. Il met au point divers outils participatifs destinés à évaluer, en collaboration avec les pêcheurs et les gestionnaires, le rôle des AMP dans la gestion des pêches. L’ensemble des résultats et des produits scientifiques projet CEPIA ont été présentés lors de son atelier final du 4 au 7 juin à Dakar. L’ensemble des résultats sera regroupé en un logiciel de capitalisation largement distribué dès juillet 2013. Au cours de l’atelier s’est tenu un groupe de travail avec différents types d’acteurs (pêcheurs artisanaux, gestionnaires des pêches et des AMP, chercheurs, ONG) qui ont discuté ensemble le renforcement des collaborations entre AMP et secteur des pêches. Les principales conclusions sont les suivantes : Diagnostic pêche : le diagnostic des activités de pêche autour et dans les AMP est très rarement fait, alors que cette analyse est indispensable à une bonne gestion. Des méthodologies sont disponibles pour guider de tels travaux en Afrique de l’Ouest. Suivi des activités de pêche : on doit chercher à mettre en place des systèmes simples et robustes de suivi des activités de pêche et de leur évolution en collaboration avec les pêcheurs, qui peuvent si nécessaire se combiner avec des suivis scientifiques plus classiques. Comme pour le diagnostic, des méthodologies, des expériences à capitaliser et des compétences adaptées existent dans la région, et la mise en place de tels suivis ne doit pas être envisagée comme une charge de travail importante. Gouvernance et participation des pêcheurs aux décisions : les participants ont souligné la relation étroite qui existe entre le niveau d’implication des pêcheurs dans la gestion et la gouvernance, et l’importance des bénéfices socioéconomiques d’une AMP. Il faut bien distinguer les différentes catégories de pêcheurs, leur légitimité, leur connaissance de la zone, et distinguer des droits d’accès spécifiques à chaque catégorie. Le système de gouvernance devrait renforcer les centres de pouvoirs locaux, les systèmes d’allocation de droit existants et donner une place centrale aux valeurs culturelles liées à la zone : elles sont le pilier de l’identité et de l’appropriation de l’AMP, par les jeunes notamment. Gestion et zonage : il est recommandé de mettre en place un zonage des activités de pêches, avec une progression et une cohérence des règles de l’intérieur vers l’extérieur de l’AMP, qui intègre les règles et éléments de zonages traditionnels hérités. Les droits d’accès doivent permettre de protéger la sécurité alimentaire et de réduire l’impact des pêches migrantes, au profit des communautés locales. Au terme de leurs discussions, les participants ont noté que la diversité des statuts existants n’est pas suffisamment valorisée, comme les Zones de Pêche Particulières, les Zones Marines Gérées Localement (LMMAs), les Aires du Patrimoine Autochtone et Communautaire et les différents statuts d’Aires Marines Protégées, qui peuvent, s’ils sont mis en cohérence, contribuer à la mise en place de réseaux denses et complexes pour une gestion territoriale et efficace des pêcheries côtières. Ils ont vivement recommandé qu’un groupe de travail et un programme d’activités soit formalisé entre la CSRP et le RAMPAO sur les relations AMP et pêche, avec la mise en place d’une task force AMP-Pêche, la participation des organisations socioprofessionnelles, et l’appui des partenaires intéressés.