arméno-iraniens sont aujourd’hui à l’étude : construction de deux centrales
hydroélectriques ; construction d’une voie ferrée... D’un point de vue plus
politique, l’Iran soutient son petit voisin du nord sur le dossier du Haut-
Karabakh. A l’inverse, Erevan a toujours défendu le droit de Téhéran de
pouvoir bénéficier du nucléaire civil. Par ailleurs, l’Arménie représente
un pôle touristique pour nombre d’Iraniens, qui y célèbrent avec un peu
plus de « légèreté » que dans leur pays, les différentes fêtes religieuses.
Dans le même temps, l’Iran compte une importante communauté arménienne,
présente depuis des siècles, et respectée par le régime des ayatollahs.
L’Arménie doit également manœuvrer habilement face à d’autres questions.
Tout d’abord, sa relation avec la Géorgie, vitale à bien des égards. Après
les années tumultueuses de l’ère Saakachvili, cette relation semble se
réchauffer depuis l’avènement à Tbilissi d’une nouvelle majorité en octobre
2013. Si l’Arménie tient tant à sa bonne entente avec la Géorgie, c’est que
leur frontière commune demeure primordiale, dans la mesure où 70% du
commerce de l’Arménie passe par là. En outre, l’Arménie fait face depuis
2011 à la guerre civile syrienne, qui a poussé nombre d’Arméniens à fuir ce
pays. Les autorités arméniennes n’ont d’ailleurs abordé le conflit qu’à
l’aune de la diaspora présente sur place. Elles n’ont donc jamais demandé
le retrait de Bachar El-Assad (jugé proche de la communauté arménienne).
Malgré tout, la tournure très violente des événements a contraint la
majorité des Arméniens de Syrie à trouver refuge en Arménie. Enfin, Erevan
assiste impuissante à l’alliance militaire qu’ont noué Israël et
l’Azerbaïdjan. Tous deux hostiles à l’Iran, ils trouvent là un terrain
d’entente politique et mettent en pratique le fameux adage : « Les ennemis
de mes ennemis sont mes amis ». Ainsi, en 2012, Bakou achète pour 1 600 000
000 de dollars d’armes à l’Etat hébreu. De quoi faire grincer des dents
l’Arménie, entraînée dans une course aux armements avec Bakou.
Voilà pour la politique étrangère arménienne dans son environnement direct
et régional. A côté de cela, Erevan a souhaité nouer et approfondir ses
relations diplomatiques avec d’autres pays et organismes. Ainsi, s’est
engagé un net rapprochement avec l’UE, mais aussi avec les Etats-Unis, et
même avec des espaces géographiques plus éloignés, comme l’Amérique du Sud
et l’Extrême-Orient.
Les relations Arménie-UE sont avant tout de nature politique. Bruxelles
représente pour Erevan une opportunité de visibilité, une enceinte
internationale où elle peut faire valoir ses différents points de vue, face
à l’axe turco-azéri. En outre, l’UE sait se montrer généreuse envers les
pays qui engagent les réformes qu’elle souhaite. Ainsi, l’Arménie se voit
accorder plusieurs centaines de millions de dollars de subventions
européennes. En échange de quoi, elle s’engage à améliorer sa législation
en termes de luttes contre la corruption, contre les discriminations, et
amélioration de l’Etat de droit. N’omettons pas de souligner l’importance
que l’Arménie accorde à sa coopération avec le Conseil de l’Europe et
l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Deux
structures européennes au sein desquelles elle affirme sa présence, en
premier lieu, pour défendre le droit à l’autodétermination pour le Haut-
Karabakh.
Le partenariat avec les Etats-Unis semble plutôt se développer sur un
terrain économique, notamment avec les aides substantielles que l’USAID
fournit à l’Arménie, avec pour objectif notamment, le développement des
zones rurales. Ces subventions se montent à plusieurs dizaines de millions
de dollars et s’effectuent par tranches. L’Arménie coopère aussi dans le
domaine militaire avec Washington, à travers l’envoi de contingents de
maintien de la paix en Irak, Afghanistan, Kosovo et Liban. Un engagement
certes limité mais à forte valeur symbolique. Enfin, n’oublions pas la