I/ UNE ECONOMIE MONDIALE EN MUTATION PERMANENTE
Dans les années 70, la sidérurgie a connue une grave crise due à l’utilisation de vieux outils
technique et a une concurrence rude. La France procédait alors à des restructurations qui
n’intervenaient qu’après une perte financière importante ce qui montre un problème de réactivité de
l’état français face aux évolutions des techniques et de l’économie mondiale. Actuellement, les
dirigeants imposent des restructurations non plus seulement dans les entreprises en difficulté mais
aussi dans celles qui sont en bonne santé financière et même souvent rentables. Ce choix s’effectue
soit par anticipation de la concurrence soit par pression des actionnaires. Les délocalisations s’opèrent
pour plusieurs raisons: permettre une localisation d’activité en vue de conquérir des marchés
émergents, suivre les entreprises donneuses d’ordres (pour les sous-traitants) et évidemment,
rechercher un moindre cout de production. La délocalisation d’une multitude d’entreprises provoque
une instabilité économique en France d’autant plus qu’elle n’est pas préparée et qu’elle ne dispose pas
de moyens d’anticiper ou de s’adapter rapidement à ce nouveau contexte. Cependant, les mutations
contribuent à la modernisation de notre société et pour l’instant, les secteurs qui délocalisent le plus
sont aussi ceux qui créent le plus d’emplois.
A) La tertiarisation de l’industrie
Le modèle actuel de la division de l’activité suivant les trois secteurs n’est plus valable. En
effet, l’agriculture s’industrialise de plus en plus et peut même posséder une activité tertiaire avec des
projets touristiques. L’industrie se modifie également puisque les services qui autrefois étaient à
charge de l’entreprise sont aujourd’hui extérieurs (entretien des locaux, restauration, comptabilité,…).
Ainsi, une part du secteur industriel est devenue tertiaire. Enfin, on compte les intérimaire dans le
secteur du tertiaire alors qu’ils sont plus de 300000 à travailler dans l’industrie. En conséquence, le
nombre de personnes concernées par les activités de services aux entreprises est passé en 20 ans de 1.5
million à 3.4 millions et l’industrie française a perdue 1,5 million d’emplois alors qu’elle a maintenue
sa part dans la création de richesse.
B) Division internationale du travail
Dans le monde industriel actuel, il y a de moins en moins de place pour les stratégies conçue à
l’échelle d’un seul pays. Désormais, il est possible de concevoir, de fabriquer et de commercialiser des
produits en différents points du globe. Il y a donc mise en concurrence de chaque facteur de
production à l’échelle mondiale. Ceci est la principale cause des délocalisations liées aux écarts de
salaires, aux charges sociales mais aussi au temps de travail ou encore aux normes environnementales.
Ainsi, les salariés européens entrent directement en concurrence avec ceux d’Asie ou d’Amérique
latine, avec le handicap de travailler moins longtemps et d’être payés à un niveau plus élevé. Or, selon
la théorie de Heckscher-Ohlin, « les pays se spécialiseront dans la production des biens échangés en
utilisant le plus intensivement le facteur non échangeable dont ils disposent le plus». Autrement dit,
les pays connaissant une abondance de capitaux exporteront des produits intensifs en capital tandis que
ceux relativement riches en main d’œuvre exporteront des produits intensifs en travail. Cette théorie
implique que la mondialisation entrainera une détérioration de la situation des travailleurs des pays
développés mais une amélioration dans le tiers monde.