UNE ÉCONOMIE EN DÉCLIN ? Direction de l’information légale et administrative 26, rue Desaix 75015 Paris Rédaction Patrice Merlot (Rédacteur en chef) Markus Gabel (analyste-rédacteur) Stéphanie Gaudron (analyste-rédacteur) Olivia Montel-Dumont (chef de projet éditorial, analyste-rédacteur, Hors-série) Édition Julie Wargon Promotion Isabelle Parveaux Secrétariat Marie-France Raffiani 29, quai Voltaire 75344 Paris cedex 07 Tél. : 01 40 15 70 00 [email protected] http://www.ladocumentationfrancaise.fr/revues-collections/ problemes-economiques/ index.shtml Abonnez-vous à la newsletter Avertissement Les opinions exprimées dans les articles reproduits n’engagent que les auteurs Crédit photo : © Direction de l’information légale et administrative. Paris, 2010 Conception graphique Célia Petry Nicolas Bessemoulin En vente en kiosque et en librairie (Adresses accessibles en ligne) Que ce soit sur le court terme ou sur l’ensemble de la période ouverte depuis les années 1980, les principaux indicateurs économiques de la France semblent se maintenir dans le rouge : le chômage de masse, et plus largement le sous-emploi, persistent depuis la fin des Trente Glorieuses ; la croissance reste tendanciellement faible malgré quelques périodes d’embellie, à la fin des décennies 1980 et 1990 ; la France ne cesse de perdre des parts de marché à l’exportation, avec un commerce international de plus en plus déficitaire. Le constat n’est pas meilleur du côté des finances publiques : le dernier budget en excédent date de 1973 tandis que le ratio d’endettement atteint plus de 80 % du PIB aujourd’hui contre environ 20 % en 1980. Même l’élément a priori positif du tableau – les inégalités de revenu n’ont pas significativement augmenté, contrairement à ce qui s’est produit dans les autres pays de l’OCDE – doit être relativisé, dans la mesure où il pourrait s’agir d’un simple retard dans une dynamique commune à toutes les économies avancées. Ce tableau sombre ne doit pas occulter que l’économie française demeure la cinquième du monde, classée respectivement aux 25e et 20e rangs en termes de PIB par habitant et d’indice de développement humain (IDH), et qu’elle a plutôt bien résisté au choc de 2008-2009, en comparaison avec d’autres pays avancés. Il interroge néanmoins ses capacités d’adaptation au changement économique issu de la fin des Trente Glorieuses, qui concerne l’ensemble des nations développées et dont les tendances de fond, étroitement imbriquées, sont la mondialisation, la tertiarisation et son pendant négatif, la désindustrialisation. Qu’en est-il si l’on détourne le regard des grands indicateurs pour se concentrer sur l’examen plus détaillé des infrastructures de l’économie française ? Qu’est-ce qui, parmi elles, peut contribuer à expliquer une situation dégradée, ou au contraire donner les clefs d’une sortie de crise réussie ? L’analyse apporte incontestablement des nuances positives au tableau précédent. Ainsi, si le tissu industriel de la France est souvent présenté comme une faiblesse, le déficit de grandes PME innovantes participant à la sous-performance relative à l’exportation, sa population représente un atout, à la fois de par son dynamisme démographique, favorable à l’accroissement du potentiel productif et à la réduction des dépenses sociales, et du fait de son haut niveau de qualification. Du côté de ce que les économistes appellent les « institutions », le choix des 35 heures reste fortement controversé : responsables pour les uns d’une augmentation du coût du travail pesant sur la compétitivité, leur impact s’avérerait limité pour les autres en raison d’une hausse compensatoire de la productivité. Fortement critiqué dans les années 2000, le modèle social français est pour sa part apparu moins défavorable à l’issue de la crise, à cause de son effet d’amortisseur sur les fluctuations conjoncturelles, mais aussi parce que la Grande Récession a mis en lumière les failles du modèle de croissance néolibéral suivi par les pays anglo-saxons. Aussi bien du côté des facteurs de production que des choix institutionnels, les choses ne sont toutefois pas figées, et la capacité de l’économie française à tirer son épingle du jeu dépendra des nombreux chantiers de réforme – la fiscalité, le système financier, le système éducatif, la politique industrielle… – qui s’ouvrent ou se poursuivent dans le monde de l’après-crise. Problèmes économiques COMPRENDRE L'ÉCONOMIE FRANÇAISE Portrait de l’économie française P. 5 Les caractéristiques de l’économie française : évolution depuis un demi-siècle (Jean-Charles Asselain) P. 16 L’économie française à l’heure de la mondialisation et de la crise : atouts et handicaps (Jean-Hervé Lorenzi) P. 24 Désindustrialisation et tertiarisation : risques et opportunités (Sarah Guillou) P. 32 Les échanges extérieurs français : des excédents aux déficits (Guillaume Gaulier) P. 41 Le sous-emploi : un mal persistant ? (Christine Erhel) P. 50 Les inégalités : quelle dynamique depuis les années 1980 ? (Clément Schaff) P. 57 État et finances publiques depuis la fin des années 1970 (Michel Bouvier) Ressources productives et choix institutionnels P. 67 Le tissu productif français : une faiblesse ? (Nathalie Avallone) P. 75 La démographie, un atout majeur pour l’économie française (Mathieu Plane) P. 83 Les performances économiques du système éducatif français (Jean-Richard Cytermann) P. 91 Temps de travail et productivité : une spécificité nationale ? (Jean-Louis Dayan) P. 101 Le système financier français dans la globalisation financière (Yves Jégourel) P. 107 Le modèle social : richesse ou frein économique ? (Julien Damon) P. 117 Le système fiscal est-il efficace ? (Jean-Marie Monnier)