Direction de l’information
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analyste-rédacteur, Hors-série)
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UNE ÉCONOMIE EN DÉCLIN ?
Que ce soit sur le court terme ou sur l’ensemble de la période ouverte depuis les années
1980, les principaux indicateurs économiques de la France semblent se maintenir dans
le rouge: le chômage de masse, et plus largement le sous-emploi, persistent depuis la
fin des Trente Glorieuses; la croissance reste tendanciellement faible malgré quelques
périodes d’embellie, à la fin des décennies 1980 et 1990; la France ne cesse de perdre
des parts de marché à l’exportation, avec un commerce international de plus en plus
déficitaire. Le constat n’est pas meilleur du côté des finances publiques: le dernier
budget en excédent date de 1973 tandis que le ratio d’endettement atteint plus de 80%
du PIB aujourd’hui contre environ 20 % en 1980. Même l’élément apriori positif du
tableau – les inégalités de revenu n’ont pas significativement augmenté, contrairement
à ce qui s’est produit dans les autres pays de l’OCDE – doit être relativisé, dans la
mesure où il pourrait s’agir d’un simple retard dans une dynamique commune à toutes
les économies avancées.
Ce tableau sombre ne doit pas occulter que l’économie française demeure la cinquième
du monde, classée respectivement aux 25e et 20e rangs en termes de PIB par habitant
et d’indice de développement humain (IDH), et qu’elle a plutôt bien résisté au choc
de 2008-2009, en comparaison avec d’autres pays avancés. Il interroge néanmoins
ses capacités d’adaptation au changement économique issu de la fin des Trente
Glorieuses, qui concerne l’ensemble des nations développées et dont les tendances de
fond, étroitement imbriquées, sont la mondialisation, la tertiarisation et son pendant
négatif, la désindustrialisation.
Qu’en est-il si l’on détourne le regard des grands indicateurs pour se concentrer
sur l’examen plus détaillé des infrastructures de l’économie française ? Qu’est-ce
qui, parmi elles, peut contribuer à expliquer une situation dégradée, ou au contraire
donner les clefs d’une sortie de crise réussie? L’analyse apporte incontestablement
des nuances positives au tableau précédent. Ainsi, si le tissu industriel de la France
est souvent présenté comme une faiblesse, le déficit de grandes PME innovantes
participant à la sous-performance relative à l’exportation, sa population représente
un atout, à la fois de par son dynamisme démographique, favorable à l’accroissement
du potentiel productif et à la réduction des dépenses sociales, et du fait de son haut
niveau de qualification. Du côté de ce que les économistes appellent les «institutions»,
le choix des 35 heures reste fortement controversé: responsables pour les uns d’une
augmentation du coût du travail pesant sur la compétitivité, leur impact s’avérerait
limité pour les autres en raison d’une hausse compensatoire de la productivité.
Fortement critiqué dans les années 2000, le modèle social français est pour sa part
apparu moins défavorable à l’issue de la crise, à cause de son effet d’amortisseur sur
les fluctuations conjoncturelles, mais aussi parce que la Grande Récession a mis en
lumière les failles du modèle de croissance néolibéral suivi par les pays anglo-saxons.
Aussi bien du côté des facteurs de production que des choix institutionnels, les choses
ne sont toutefois pas figées, et la capacité de l’économie française à tirer son épingle
du jeu dépendra des nombreux chantiers de réforme – la fiscalité, le système financier,
le système éducatif, la politique industrielle… – qui s’ouvrent ou se poursuivent dans
le monde de l’après-crise.
Problèmes économiques