
 
3- … face à la réalité et à la persistance du protectionnisme 
 
 protectionnisme apparaît comme le cadre dominant et normal des politiques commerciales au 19ème 
siècle (P. Bairoch) : mouvement de libre-échange apparaît limité à quelques pays et à quelques pro-
duits 
 droits de douane sont la source essentielle des budgets nationaux au 19ème siècle 
 crises majeures sont marquées par le retour du protectionnisme, comme outil de politique écono-
mique : 
 Grande Dépression (loi du « seigle et du fer » - Allemagne 1879, lois Meline – France 1892) 
 Crise de 29 (tarif Hawley Smoot – Etats Unis 1930, préférence impériale – Royaume Uni 1932) 
 ambivalence de ce retour au protectionnisme :  bilan positif en matière de croissance et absence 
d’effet négatif sur la dynamique commerciale mondiale durant la Grande Dépression, blocage du 
commerce mondial et enfoncement des économies dans  la crise dans les années 30 
 période actuelle est marquée par une réapparition de discours protectionnistes (double impact de la 
mondialisation et de la crise de 2008), pour le moment peu suivi d’effets en termes de politiques 
 
 
 
B- .. . Mais il faut reconnaître la complexité des articulations entre libre échange et 
protectionnisme, entre théories et politiques commerciales 
 
1- Le recours au protectionnisme peut être théorisé dans le cadre d’une stratégie de 
croissance et de développement 
 
 protectionnisme n’apparaît pas uniquement comme un réflexe de défense en période de crise 
 réflexion se construit au 19ème siècle avec la référence au protectionnisme éducateur (F. List – 1841) : 
utilisation du protectionnisme comme moyen de consolider le développement industriel d’un pays 
 actualisation avec la mise en place de stratégies de développement des pays du Tiers Monde fondées 
autour de la substitution d’importations et de la substitution d’exportations qui utilisent un protec-
tionnisme sectoriel pour permettre l’industrialisation d’un pays 
articulation de logiques protectionnistes et d’acceptation du libre-échange (cf. List : « le libre-
échange est notre but, mais le protectionnisme est notre voie") 
 protectionnisme peut également permettre un bouclage macroéconomique entre l’offre et la demande 
sur un territoire national (E. Todd – J. Sapir) 
 
2- L’évolution de la réflexion théorique sur le libre-échange 
 
 conclusions de l’analyse en terme de libre-échange et de spécialisation apparaissent fragilisées : 
- dans leurs hypothèses (mobilité croissante des facteurs de production, marchés internationaux 
peu concurrentiels) 
- dans leurs analyses de la structure du commerce (développement du commerce intra-branche, 
polarisation du commerce entre pays de même niveau de richesse) 
- dans l’intérêt pour une économie de s’ouvrir à la concurrence internationale (absence de valida-
tion de la thèse du rattrapage et du théorème Stoppler – Samuelson, interrogation sur la gains liés 
au libre-échange, difficulté des négociations commerciales internationales – cycle de Doha) 
 remise en cause des avantages du libre-échangisme (Krugman : le libre échange a perdu sa « pureté 
originelle », Samuelson) 
 
3- Du débat libre-échange – protectionnisme aux politiques commerciales 
 
 historiquement et théoriquement, l’opposition libre-échange – protectionnisme est moins claire que 
la présentation classique du débat 
 réflexion autour de formes nouvelles de politiques commerciales qui peuvent articuler protection-
nisme et libre-échange (Politiques Commerciales Stratégiques – Brander et Spencer 1983, protection-
nisme régional dans le contexte actuel de la mondialisation avec de forts écarts de conditions concur-
rentielles entre les pays et en articulation avec la régionalisation du commerce)