N° 549 Février 2015 REVUE MENSUELLE (10 N°) fondée en 1959 par L’ASSOCIATION NATIONALE DE LA PRESSE MUTUALISTE 255, rue de Vaugirard – 75719 PARIS CEDEX 15 – Tél. : 01 40 43 61 27 Abonnement : Le numéro ..................................................................................................... 10 numéros par an (pour 1 abonnement) Vente et abonnement à nos bureaux. Directeur de la publication : Gérard Quittard Coordination éditoriale : Laurence Hamon Rédactrice en chef : Sylvie Irissou Secrétaire de rédaction : Jérémie Echard Secrétariat : Christine Jorez Contact technique : Cyril Dehay – Tél. : 01 44 49 61 00 Ont collaboré à ce numéro : Réalisé par la CIEM 67, rue Blomet 75015 Paris Numéro de CPPAP : 0518 G 83108 Numéro ISSN : 0015 – 9670 Dépôt légal : février 2015 Michel Coladon, Delphine Delarue, Pauline Maisterra, Vanessa Pageot-Françoise, Aliisa Waltari .............................. 68,00 € 680,00 € SOMMAIRE PRESSE Les 50 derniers articles ou dossiers de France-Mutualité ................................................................ 3 SYSTÈME DE SOINS Centres, maisons et pôles de santé : quelles différences ? (Vanessa Pageot-Françoise) ......................................................................................................................................... Prise de rendez-vous en ligne : où en est-on ? (Delphine Delarue) Brèves et filets ....................................... .......................................................................................................................................................................... 5 7 10 SANTÉ Brèves et filets ......................................................................................................................................................................................................... 13 MÉDECINE Apnées du sommeil : ces malades qui s’ignorent (Delphine Delarue) .............................. 15 PRÉVENTION Alimentation et activité physique : les bases du bien-être et de la santé (Aliisa Waltari) ............................................................................................................................................................................ 18 FORME Vrai-faux : les pieds, ces malmenés (Michel Coladon) ...................................................................... 20 ÉDUCATION Parler de sexualité à son adolescent (Pauline Maisterra) ......................................................................... 23 Février 2015 – N° 549 – 2 PRESSE Les 50 derniers articles ou dossiers de France-Mutualité Afin de vous aider dans l’élaboration du sommaire de votre revue, « France-Mutualité » publie chaque mois la liste de ses cinquante derniers articles ou dossiers, brèves comprises. Vous pouvez télécharger ces articles sur Mutweb, l’Extranet fédéral : à partir de l’onglet « Réseaux », « Presse mutualiste », et « Collection France-Mutualité ». Titre Rubrique Numéro 548 – Janvier 2015 Se soigner la nuit et le week-end Système de soins Les relations entre nutrition et santé passées au crible Médecine Naissance d’un médicament : du labo au patient Médecine L’arthrose, une maladie rhumatismale fréquente Santé Maux de tête chez l’enfant : faut-il s’inquiéter ? Santé Brèves et filets (6) Santé Seniors : quand la digestion et le transit ralentissent Bien-être Numéro 547 – Décembre 2014 Rémunération des médecins : un système à rénover Protection sociale Brèves et filets (6) Protection sociale Bien suivre son traitement pour éviter les complications Santé Cancer du sein : un risque multiplié par deux pour les filles Santé du Distilbène Violences contre les femmes : « On ne voit souvent Santé que la partie émergée de l’iceberg » Brèves et filets (6) Santé Futures mamans, préservez la beauté de vos jambes Prévention Hyperacousie : une maladie qui fait de plus en plus de bruit Prévention Acrophobie : en finir avec la peur de l’altitude Bien-être Proche d’un malade psychique, ne restez pas seul Bien-être Troubles des apprentissages : une scolarité « dys-fficile » Bien-être Numéro 546 – Septembre 2014 Education thérapeutique du patient : Santé apprendre à vivre avec sa maladie Internet et pornographie : Famille quel impact sur la sexualité des ados ? Droits et devoirs des familles monoparentales Famille Daniel, la vie en vert Environnement Numéro 545 – Juin-juillet 2014 De nouvelles règles pour les mutuelles en 2015 Protection sociale Brèves et filets (4) Protection sociale Economie sociale et solidaire : Economie sociale une pépinière pour « entreprendre autrement » Octobre rose : dix années de mobilisation Santé pour vaincre le cancer du sein Opération de la cataracte : c’est pas la cata ! Santé Faut-il avoir peur des nanomatériaux ? Santé Nombre de signes 7 296 5 524 6 995 5 686 6 756 7 118 4 457 7 340 5 400 6 570 5 550 9 450 4 930 4 930 4 690 5 830 5 080 6 160 10 800 5 600 7 450 5 370 7 700 2 300 7 600 6 400 6 400 4 100 Février 2015 – N° 549 – 3 Titre Rubrique Brèves et filets (4) Santé Trier ses médicaments : un geste éco-santé Environnement Les ados et les marques : « Je consomme donc je suis ! » Famille Le défi écologique de l’Etat providence Edition Numéro 544 – Avril-mai 2014 Des gestes simples de prévention Santé pour éviter les urgences Mon ado ne veut pas aller aux toilettes au collège Santé Numéro 544 – Avril-mai 2014 Brèves et filets (6) Santé Vaccins : immuniser la population contre… la méfiance Prévention Cyber-harcèlement à l’école : Famille le silence ne doit pas faire écran Violences conjugales : priorité à la protection de la victime Famille Chéquiers et cartes bancaires : Pratique faut-il s’assurer ? Numéro 543 – Mars 2014 L’orthodontie à tout âge Médecine Etre sportif malgré tout Prévention Restez cool malgré la canicule ! Prévention Brèves et filets (7) Santé L’autorité parentale et l’intérêt de l’enfant Famille Le développement du télétravail Pratique Brèves et filets (4) Pratique Numéro 542 – Février 2014 Dépassements d’honoraires Protection sociale Tiers payant : bientôt chez le généraliste Protection sociale Allergies saisonnières : gare aux pollens ! Prévention Varicelle : très fréquente mais bénigne Santé Nombre de signes 2 800 5 400 6 200 3 800 5 450 4 300 4 800 6 300 6 800 8 000 5 530 5 200 5 280 4 925 4 295 5 545 5 270 2 675 5 660 5 675 5 235 4 940 Février 2015 – N° 549 – 4 SYSTÈME DE SOINS Calibrage Texte principal : 4 338 signes Encadré : 737 signes Centres, maisons et pôles de santé : quelles différences ? 2 visuels : 01_Centres_Pole _Sante Ils regroupent des médecins et des professions paramédicales et médico-sociales autour d’un projet commun : les centres, maisons et pôles de santé souhaitent rendre les soins accessibles au plus grand nombre et optimiser la prise en charge du patient. C’est ce que l’on appelle les soins de premier recours. Focus sur ces structures et sur ce qui les distingue les unes des autres. Trois professionnels pour un seul déplacement, c’est l’avantage des centres de santé, qui rassemblent sur un même lieu médecin généraliste, spécialiste et infirmier, par exemple. Les centres municipaux, pionniers en la matière, ont repris le flambeau des dispensaires créés durant l’entredeux-guerres. Majoritairement implantés dans les zones urbaines défavorisées, ils jouent la carte de la proximité et pratiquent quasi systématiquement le tiers payant. C’est sur ce modèle que se sont bâtis les centres de santé associatifs gérés par la Mutualité française (lire l’encadré) ou par la Sécurité sociale. Plus récents (une vingtaine d’années en moyenne), ils défendent tout autant l’égalité de l’accès aux soins en veillant au conventionnement des médecins, y compris pour les spécialistes, comme les gynécologues, les cardiologues ou les ophtalmologues. Un atout de taille, quand un Français sur trois renonce à se faire soigner face à l’augmentation du reste à charge. La coopération entre professionnels de santé est omniprésente, permettant un suivi global du patient, avec la mise en place de projets d’éducation thérapeutique pour ceux qui souffrent d’une maladie chronique (diabète, insuffisance cardiaque ou rénale). Les centres mutualistes s’impliquent également dans la prévention, à travers des actions de dépistage : cancer du sein, risque cardiovasculaire, consultation d’aide au sevrage tabagique, test de mémoire, etc. Médicaux et paramédicaux en un même lieu Les maisons de santé sont nouvelles dans le système de soins français, mais elles se sont développées très vite, surtout dans les zones rurales confrontées à la désertification médicale. Leur objectif est de maintenir (ou de créer) une offre de soins la plus large possible : médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, mais aussi sages-femmes, psychologues, orthophonistes ou orthoptistes. Elles proposent ainsi une prise en charge globale, Février 2015 – N° 549 – 5 assurant également la coordination avec l’hôpital. Les projets sont financés par des fonds publics. Les médecins installés versent, à ce titre, un loyer à la collectivité locale du lieu d’implantation. Les pôles de santé, eux, ont la même diversité professionnelle, mais répartie sur plusieurs sites. La démarche est en effet différente : il s’agit le plus souvent de professionnels de santé liés par un projet médical commun, mais qui ont choisi de continuer à exercer dans leurs cabinets respectifs. Les moyens administratifs étant mutualisés, le suivi des patients est optimisé. Une soixantaine de médecins et de paramédicaux ont ainsi créé le pôle de santé Chambéry Nord, en Savoie. La flexibilité de ce statut permet aussi de constituer des pôles d’envergure qui incluent, aux côtés d’un centre hospitalier et d’une clinique par exemple, un centre ou une maison de santé. Des médecins séduits par le travail en équipe Les professionnels de santé sont séduits par ces modèles de regroupement : les médecins de moins de 40 ans sont près de huit sur dix à travailler en groupe, selon l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes)*, les jeunes praticiens exprimant clairement leur souhait de concilier vie professionnelle et vie personnelle. Par ailleurs, le secrétariat mutualisé les allège du volet administratif, qui représente environ 12 % de la charge de travail d’un généraliste, toujours selon l’Irdes. Quant à leur statut, il diffère d’une structure à une autre : si dans un centre de santé municipal ou associatif les médecins sont salariés, dans les maisons et les pôles de santé ils exercent en libéral, en secteur 1 ou 2, ce dernier impliquant des dépassements d’honoraires. Soyez vigilant et pensez à vérifier leurs tarifs dans la salle d’attente, cet affichage répondant à une obligation légale. Vanessa Pageot-Françoise * « Les formes du regroupement pluriprofessionnel en soins de premier recours », rapport de A. Afrite et J. Mousquès, Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), 2014. Encadré Les centres médicaux de la Mutualité française Les soixante centres de santé mutualistes privilégient la proximité, la qualité et l’accès aux soins, en assurant : • la généralisation du tiers payant, pour éviter l’avance des frais ; • le conventionnement en secteur 1, sans dépassements d’honoraires, auprès de l’ensemble des disciplines médicales (dermatologie, radiologie, ORL, cardiologie, etc.) ; • la qualité des soins, grâce à des équipements médicaux de pointe ; • une prise en charge globale et pluridisciplinaire des patients ; • des actions de prévention. Pour trouver le centre de santé mutualiste le plus proche de chez vous, consultez Centres-sante-mutualistes.fr (cliquez sur la carte interactive, à droite sur la page d’accueil). Février 2015 – N° 549 – 6 SYSTÈME DE SOINS Calibrage Texte principal : 4 286 signes Encadré 1 : 1 410 signes Encadré 2 : 1 013 signes Prise de rendez-vous en ligne : où en est-on ? 2 visuels : 02_RDV_EnLigne Une dizaine de sites Internet proposent désormais aux patients de prendre rendez-vous avec un médecin via un agenda en ligne. Véritable gain de temps pour le malade, qui n’a plus à passer par un standard, ce système pose tout de même la question de l’avenir des secrétariats médicaux et de la protection des données personnelles. Noter soi-même son prochain rendez-vous directement dans l’agenda de son médecin grâce à Internet, c’est aujourd’hui possible. Une bonne dizaine de plateformes spécialisées proposent gratuitement ce type de prestation. Même Les Pages jaunes s’y sont mises : en janvier, l’enseigne a lancé son propre service de prise de rendez-vous médicaux sur le Net, Pagesjaunesdoc.fr. Sur tous ces sites, le principe est le même : les patients ont accès en temps réel au planning des médecins abonnés et peuvent s’inscrire dans les créneaux vacants. « C’est une vraie liberté, souligne le docteur Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l’ordre des médecins et délégué général aux systèmes d’information en santé. Le patient peut désormais prendre son rendez-vous tranquillement, à tout moment, même après sa journée de travail. Plus besoin de téléphoner aux horaires d’ouverture du secrétariat. » Autre avantage : « Les utilisateurs ont tout de suite une visibilité globale de notre agenda, explique pour sa part le docteur Marie Msika Razon, médecin généraliste à Paris. C’est un vrai gain de temps comparé à la prise de rendezvous par téléphone, qui peut prendre de longues minutes. » La fin des rendez-vous non honorés ? En outre, ce service permettra peut-être de réduire le nombre de rendezvous médicaux non honorés : selon la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), on en compte 28 millions chaque année. Le patient qui trouve un médecin disponible plus tôt ne prend pas toujours le temps de prévenir celui chez qui il a déjà fixé une consultation. Avec la prise de rendez-vous en ligne, un simple clic suffit à libérer le créneau horaire initialement réservé. « La personne peut aussi tout simplement oublier de se rendre à son rendez-vous, surtout si celui-ci a été fixé plusieurs semaines auparavant, précise le docteur Lucas. Pour cette raison, nous sommes aussi favorables au rappel automatique par SMS. » Février 2015 – N° 549 – 7 De tels systèmes ne permettront toutefois pas d’améliorer l’accès aux soins et de diminuer l’attente : « Cela n’a rien à voir. La prise d’un rendez-vous en ligne ne préjuge en aucun cas de la rapidité de celui-ci. Le patient s’inscrit là où il y a de la place. L’encombrement de l’agenda reste le même. » Et c’est peut-être là que les limites se posent. Quand il y a une personne physique au bout du fil, le patient peut toujours tenter de s’arranger pour être pris en urgence si son cas le nécessite, ce qui n’est pas possible avec la prise de rendez-vous en ligne. Complémentarité des formules Cela fait partie des raisons pour lesquelles le docteur Msika Razon a choisi de conserver un secrétariat à son cabinet, en plus de son inscription sur Mondocteur.fr. « Pour moi, les deux sont complémentaires, souligne-t-elle. Avec une secrétaire, on garde le côté humain de l’accueil. Son travail ne se limite d’ailleurs pas à de la prise de rendez-vous : elle gère la tenue des dossiers et les tâches administratives, rappelle pour des résultats d’analyse. Cette double formule satisfait parfaitement mes patients. » La prise de rendez-vous en ligne pose aussi des questions quant à la confidentialité des données personnelles : « Celles-ci doivent être préservées, insiste le docteur Jacques Lucas. Le patient laisse son nom et parfois son numéro de téléphone portable. Bien que ces éléments soient grisés à l’écran (l’internaute voit juste que le créneau est libre, NDLR), on doit être sûr que personne de mal intentionné ne pourra lever les grisés et accéder à ces informations. Et puis, être visible sur l’agenda d’un psychiatre ou d’un cardiologue, ce n’est pas anodin. S’agit-il d’une donnée personnelle de santé ? Nous pouvons nous interroger. » Même principe pour le motif des consultations : l’ordre, qui devrait émettre des recommandations sur toutes ces questions au printemps, estime qu’il doit rester confidentiel et ne jamais être inscrit dans l’agenda. Delphine Delarue Encadré 1 Et dans les autres pays ? La pratique de la prise de rendez-vous en ligne est particulièrement développée dans certains pays comme le Canada, les Etat s-Unis, le Royaume-Uni ou encore en Europe du Nord. Des régions où l’informatisation de la santé ne se limite à ce seul dispositif : dossier médical électronique, prescriptions en ligne de médicaments ou télémédecine y sont également répandus, ce qui n’est pas le cas de la France. « Historiquement et culturellement, l’organisation du système de santé et du parcours de soins du patient n’est évidemment pas la même dans tous les pays, précise le docteur Jacques Lucas, viceprésident du Conseil de l’ordre des médecins et délégué général aux systèmes d’information en santé. En France, et c’est un peu une image d’Epinal, nous vivons encore dans le modèle selon lequel c’est Février 2015 – N° 549 – 8 la secrétaire ou la femme du médecin qui prend les rendez-vous. » Un schéma qui a d’ailleurs fait les preuves de son efficacité, notamment sur le plan de la qualité humaine de la relation. « Mais les choses évoluent, ajoute le docteur Lucas. Même si le secrétariat physique peut continuer en parallèle, qui pourrait affirmer qu’aujourd’hui, à l’heure d’Internet, des tablettes et des smartphones, les médecins ne pourraient pas intégrer ces nouveaux outils, utilisés par tous, dans leur pratique ? A condition que les données soient correctement protégées, il n’y a pas de raison. » Encadré 2 Tous les sites de rendez-vous en ligne se valent-ils ? Les plateformes de rendez-vous en ligne comme Keldoc.com, Mondocteur.fr, Doctolib.fr ou encore Docmii.fr se sont beaucoup développées ces dernières années et proposent toutes le même type de service : prise de rendez-vous en ligne et informations sur le médecin. Le patient-internaute a accès à une fiche détaillée sur laquelle sont précisés la spécialité du praticien, son secteur d’exercice (1 ou 2), ses tarifs, les horaires d’ouverture du cabinet, l’accès, la délivrance de feuille de soins ou l’acceptation de la carte Vitale et, parfois, son parcours universitaire. Pour le patient, l’inscription est gratuite. Le médecin, quant à lui, règle le service en fonction de l’abonnement ou du type de prestation choisi. Il peut aussi opter pour un agenda directement intégré sur son propre site Internet. Certaines de ces plateformes sont également ouvertes aux ostéopathes, aux kinésithérapeutes, aux psychologues, aux infirmières ou encore aux acupuncteurs. Février 2015 – N° 549 – 9 SYSTÈME DE SOINS (brèves et filets) Calibrage : 1 033 signes 031_Medicaments _EnLigne 032_SoinsPalliatifs Acheter ses médicaments en ligne ? Cinquante-six pour cent des Français ne font pas confiance à Internet pour l’achat de leurs médicaments, selon une étude d’Harris Interactive publiée début février pour 1001Pharmacies.com. La principale cause ? Ils doutent de la qualité et de la provenance des produits. En outre, plus d’un tiers des sondés (38 %) considèrent cette pratique illégale, alors qu’elle est autorisée en France depuis le 2 janvier 2013. Pour se protéger des contrefaçons qui abondent sur la Toile, les ventes sont très encadrées. Ainsi, seuls les médicaments sans ordonnance sont disponibles sur le Web, et les pharmacies en ligne ne peuvent pas s’improviser du jour au lendemain : elles doivent avoir pignon sur rue et déposer un dossier auprès de l’agence régionale de santé (ARS). Pour vous assurer que la pharmacie en ligne sur laquelle vous souhaitez commander répond bien à ces obligations, vérifiez les mentions légales du site : le nom du pharmacien et le numéro de licence de l’officine doivent y être indiqués. Calibrage : 1 044 signes Soins palliatifs : la France à la traîne Dans un rapport publié le 11 février dernier, la Cour des comptes déplore, pour la seconde fois, le retard du développement des soins palliatifs en France. L’accès à ces soins particuliers, destinés aux patients atteints de maladie grave, évolutive ou en phase terminale, « demeure globalement limité et nettement moins répandu que dans certains pays étrangers », constatent les Sages. D’après eux, malgré la mise en place d’un programme national de développement doté d’une enveloppe de 230 millions d’euros sur la période 2008-2012, la prise en charge reste très inégale selon les régions : le taux de lits en unités de soins palliatifs varie de 0 pour 100 000 habitants en Guyane à 5,45 dans le Nord-Pas-de-Calais. Autre grief : c’est à l’hôpital que l’évolution de l’offre a été la plus forte, au détriment de la prise en charge en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou au domicile, cette dernière possibilité ayant pourtant la préférence des personnes concernées. 033_Handicap Calibrage : 1 175 signes Bilan décevant pour la loi handicap D’après un sondage Ifop publié en décembre dernier, près d’une personne handicapée sur deux estime que son quotidien ne s’est toujours pas arrangé dix ans après la loi handicap pour l’égalité des droits et des chances. Selon un rapport réalisé par le Sénat, sur le million d’établissements recevant du public, seuls 330 000 se sont mis aux normes d’accessibilité pourtant imposées au plus tard pour le 1 er janvier 2015. Février 2015 – N° 549 – 10 Explications : la loi n’a prévu aucun suivi de ces travaux, certains étant d’ailleurs, semble-t-il, impossibles à réaliser. Des délais supplémentaires de trois à neuf ans, selon la taille des bâtiments, ont donc été accordés par le gouvernement. Par ailleurs, bien que 55 000 élèves handicapés supplémentaires aient pu être inscrits à l’école depuis la promulgation de la loi, 20 000 seraient actuellement sans solution de scolarisation. En ce qui concerne la vie professionnelle, alors que l’objectif du taux d’emploi des personnes handicapées était fixé à 6 %, les chiffres n’atteignent que 4,2 % dans le secteur public et 2,7 % dans le privé. Enfin, il manquerait au moins 50 000 places en établissements spécifiques. Calibrage : 933 signes 034_Telemedecine Télémédecine : une campagne vidéo pour informer le grand public Le ministère de la Santé a lancé en février, en lien avec le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss), une action de promotion de la télémédecine, un outil mis en avant par la stratégie nationale de santé de Marisol Touraine, ministre de la Santé, pour réduire les inégalités territoriales d’accès aux soins. Support phare de cette action : une vidéo, diffusée sur Internet, qui explique les avantages de cette technique considérée comme une pratique médicale à part entière. Trois situations sont présentées : la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC), le suivi à domicile des insuffisants cardiaques et la prise en charge des patients détenus en unité sanitaire. Ces exemples illustrent l’amélioration des délais de prise en charge et le maintien de la qualité du diagnostic par un partage rapide des informations entre professionnels de santé. 035_Medecins DuMonde Calibrage : 1 206 signes Loi de santé : Médecins du monde interpelle les pouvoirs publics Alors que la loi de santé 2015 doit être examinée à partir du 31 mars à l’Assemblée nationale, Médecins du monde (MDM) rappelle dans un communiqué l’importance des enjeux pour les plus précaires : « Le projet de loi […] comporte des avancées pour les personnes les plus vulnérables, mais reste en deçà des objectifs de la stratégie nationale de santé et de la réalité des besoins », estime l’organisation non gouvernementale (ONG) dans un communiqué. Elle plaide notamment pour le développement d’outils de médiation sanitaire et d’interprétariat afin de simplifier l’accès aux droits et aux soins. En raison de la barrière de la langue et de parcours administratifs très compliqués, « près de 90 % des personnes accueillies pour la première fois dans un centre de soins MDM ne disposent d’aucune couverture maladie alors que près des trois quarts pourraient y avoir accès », note l’association. MDM demande également la fusion de l'aide médicale d'Etat (AME) dans le dispositif de Février 2015 – N° 549 – 11 la couverture maladie universelle (CMU) et le relèvement du seuil d'attribution de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) au niveau du seuil de pauvreté. Février 2015 – N° 549 – 12 SANTÉ (brèves et filets) Calibrage : 925 signes 041_Laser Chirurgie oculaire au laser : mieux informer des complications La technique de chirurgie au laser lasik a le vent en poupe pour corr iger myopie et hypermétropie : 200 000 Français y ont recours chaque année. Cependant, selon l’association Les dangers du lasik, l’information remise au patient sur les complications et les effets indésirables est absconse, peu explicitée par le chirurgien, alors que 20 % des opérés sont concernés. Il s’agit le plus souvent de sécheresse oculaire passagère (24 %), de problèmes de cicatrisation pouvant aboutir à une opacification de la cornée (5 %), d’infections et de phénomènes d’éblouissement (3 %). L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a approuvé, fin février, un document pour mieux informer le grand public. En attendant, si vous avez programmé une chirurgie oculaire, n’hésitez pas à aborder toutes ces questions avec le professionnel de santé. Calibrage : 891 signes 042_Cacahouetes 043_Disparites Regionales Manger des cacahouètes pour éviter d’y être allergique Consommer des cacahouètes dès le plus jeune âge pour éviter d'être allergique à l'arachide : c'est la conclusion surprenante d'une étude britannique, qui vient à contre-courant des recommandations actuelles, puisque les professionnels de santé préconisaient justement de ne pas en donner aux enfants en bas âge. L'essai clinique des chercheurs du King's College, à Londres, a porté sur 640 bébés de 4 à 11 mois, tous considérés comme à haut risque d'allergie à l'arachide, car ils l'étaient déjà à l'œuf et présentaient un eczéma sévère. La moitié d'entre eux a consommé pendant cinq ans un minimum de 6 grammes de protéines de cacahouète par semaine, quand l'autre en était strictement exemptée. Les scientifiques ont alors constaté une réduction de 81 % de l’allergie à l’arachide chez ceux qui avaient commencé à en manger très jeunes. Calibrage : 1 303 signes Des disparités régionales et sociales dans la santé des Français Les Français vivent plus longtemps : 85,4 ans pour les femmes et 79,2 ans pour les hommes, selon le dernier rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress) sur l’état de santé de la population en France. Mais les inégalités sociales cisèlent ces chiffres : à 35 ans, les cadres ont une espérance de vie plus longue que celle des ouvriers, avec 6,3 années de plus chez les hommes et 3 chez les femmes. La Dress pointe également de fortes inégalités selon la catégorie socioprofessionnelle quant à l’obésité et au Février 2015 – N° 549 – 13 surpoids : si 70 % des agriculteurs et des artisans sont en surpoids chez les hommes et 44 % chez les femmes, les cadres et les professions intermédiaires affichent une moyenne de 51 % chez les hommes et de 27 % chez les femmes. La région de résidence induit, quant à elle, des disparités concernant surtout les accidents vasculaires cérébraux (AVC) : les premiers touchés sont les habitants de La Réunion et de la Guadeloupe, avec respectivement 85,3 et 79,3 AVC pour 100 000 résidants. Des chiffres deux fois plus élevés qu’en Ile-de-France (38,2 AVC pour 100 000 habitants) ou qu’en Rhône-Alpes (42,3 AVC pour 100 000 habitants), les taux les plus bas du territoire français. Calibrage : 905 signes 044_BebeTetine Des perturbateurs endocriniens dans les tétines des bébés Si le bisphénol A (BPA) n’entre plus dans la composition des emballages alimentaires depuis le 1 er janvier 2015, que dire des produits pour bébés ? L'UFC-Que Choisir alerte sur les taux élevés de perturbateurs endocriniens comme les phtalates ou le formaldéhyde relevés dans certaines tétines, des couches ou des tapis d'éveil pour bébés. Sur un échantillon de soixante-huit produits, l’association en a épinglé douze, soit plus d’un produit sur six. Elle souligne aussi le marketing mensonger, une tétine affichant par exemple « 0 % BPA » alors qu'elle contient des doses très significatives de bisphénol A, « pourtant interdit depuis plus de deux ans dans ce type de produit », relève l'UFC-Que Choisir. Elle réclame « une réglementation plus ambitieuse sur les perturbateurs endocriniens, en particulier pour les produits destinés aux enfants ». 045_Audition Calibrage : 842 signes Un espoir sous forme d’implants pour les enfants sourds Une étude en cours aux Etats-Unis est prometteuse pour tous les enfants sourds de naissance du fait de l’absence du nerf auditif. Il s’agit d’un dispositif implanté chirurgicalement près des neurones de la zone de l’audition, relié à un receveur (sous la peau), lui-même connecté à un minimicrophone externe, caché derrière l’oreille. Ce dernier reçoit les sons et les envoie instantanément au cerveau du jeune patient, qui doit alors apprendre à les décrypter. Les scientifiques sont optimistes : « Avec un entraînement intensif et le soutien de leur famille, ces enfants seront un jour capables de parler au téléphone », commentait le docteur Laurie Eisenberg (University of Southern California). Dix enfants, âgés de 2 à 5 ans, participent à cette étude, qui doit prendre fin en 2017. Février 2015 – N° 549 – 14 MÉDECINE Calibrage Texte principal : 4 455 signes Encadré 1 : 1 585 signes Encadré 2 : 1 313 signes Apnées du sommeil : ces malades qui s’ignorent 4 visuels : 05_Apnees_Sommeil Largement sous-diagnostiqué, le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) concernerait environ 5 % des adultes, des hommes en majorité. Très handicapant au quotidien, il induit une fatigue continue avec des répercussions importantes sur la vie professionnelle et familiale, mais aussi sur la santé. Les symptômes sont pourtant bien établis et relativement faciles à identifier, à condition d’y être sensibilisé. Fatigue persistante, hypersomnolence dans la journée, ronflements réguliers et importants… : les manifestations du syndrome d’apnées du sommeil (SAS) sont facilement reconnaissables. Pourtant, « environ deux malades sur trois ne sont pas diagnostiqués, souligne le docteur Yves Grillet, pneumologue et responsable sommeil pour la Société française de pneumologie. Comme l’organisme a de grandes capacités d’adaptation, le patient s’habitue progressivement à la présence de cette fatigue. Il ne se sent pas malade et ne se rend pas compte que la qualité de son sommeil est très mauvaise ». Pendant la nuit, ces apnées se manifestent par des arrêts de la respiration parfois longs de plusieurs dizaines de secondes et provoquent des micro-éveils dont le malade n’a pas conscience, mais qui le fatiguent (ils permettent aussi de relancer le mouvement respiratoire). « Dans les formes sévères, certains malades font jusqu’à quatre-vingts apnées par heure et autant de micro-éveils, ajoute le docteur Grillet. Résultat : la nuit est complètement hachée, morcelée, et le sommeil n’est plus du tout réparateur. Les patients se lèvent le matin aussi fatigués que quand ils se sont couchés. Ils ont beaucoup de mal à accomplir ce qu’ils ont à faire pendant la journée au niveau professionnel, social ou familial, sans parler des répercussions sur l’humeur et le moral. » Et ce n’est pas tout : non traité, un SAS induit un risque aggravé d’infarctus du myocarde, d’ischémie myocardique et d’accident vasculaire cérébral (AVC). Attention à la comorbidité D’autres pathologies ou manifestations peuvent amener à s’interroger sur la présence d’apnées du sommeil : une tension ou un diabète que l’on ne parvient pas à équilibrer, des troubles du rythme cardiaque récidivants, des céphalées matinales, des troubles de la mémoire ou de la libido. Février 2015 – N° 549 – 15 Enfin, certains facteurs de risque entrent également en ligne de compte : l’obésité, le manque d’activité physique, la rétrognathie (menton un peu rentré), par exemple, ou encore des maladies comme l’hypothyroïdie ou l’acromégalie (gigantisme), en induisant une langue volumineuse, peuvent favoriser l’obstruction des voies respiratoires. « Dans plus de 90 % des cas, l’apnée est obstructive, précise le docteur Grillet. Le passage de l’air au fond de la gorge est bloqué par une hypotonie des muscles due au sommeil. Cela peut aussi être dû à une accumulation de masses graisseuses à cet endroit. » Dans les autres cas, bien plus rares, l’apnée sera centrale (induite par un défaut de commande du mouvement respiratoire par le cerveau) ou mixte (apnées à la fois obstructives et centrales). Polygraphie respiratoire et polysomnographie Deux examens permettent de confirmer le diagnostic de SAS. Après un auto-questionnaire (l’échelle d’Epworth), le patient subit une polygraphie sous la houlette d’un pneumologue. On pose des capteurs à différents endroits du corps pour mesurer les mouvements respiratoires de l’abdomen, le débit d’air, la saturation du sang en oxygène et la fréquence cardiaque. Cet examen permet de repérer les apnées les plus sévères. Pour les cas un peu plus délicats, la polygraphie est complét ée par une polysomnographie. Cet appareil mesure la qualité du sommeil : temps d’endormissement, stades du sommeil et, surtout, nombre de microéveils. Une fois le diagnostic établi, le pneumologue pourra mettre en place un traitement, qui consistera d’abord à reprendre une activité physique et éventuellement à perdre du poids. Pour les cas modérés, le port, pendant la nuit, d’orthèses d’avancée mandibulaire moulées sur les dents dégagera le fond de la gorge. « Et, pour les apnées obstructives sévères, la pose d’un masque à pression continue donne d’excellents résultats, puisque cela supprime totalement le problème. » La qualité de vie du patient s’en trouve donc radicalement améliorée, à condition toutefois qu’il accepte de porter un masque sur le visage, toutes les nuits et généralement pour la vie (lire l’encadré ci-dessous). Delphine Delarue Encadré 1 Le masque à pression positive continue, comment ça marche ? Les appareils à pression positive continue permettent de traiter les cas sévères de syndrome d’apnées du sommeil (SAS), c’est-à-dire les cas où l’on constate plus de trente apnées (arrêts de la respiration) ou hypopnées (phases de réduction de la respiration) par heure. Le traitement consiste à porter, pendant la nuit, un masque que l’on fixe sur le nez grâce à un dispositif de sangles, relié à un petit compresseur qui envoie une pression d’air positive, maintenant les voies respiratoires ouvertes. Aujourd’hui, la plupart de ces appareils, loués par la Sécurité Février 2015 – N° 549 – 16 sociale à des prestataires de services, sont autopilotés : le patient n’a aucun réglage à effectuer. « Grâce à ces appareils, on peut transformer la vie des malades, explique le docteur Yves Grillet, pneumologue. La fatigue induite par le SAS est très handicapante, elle épuise. Après avoir été appareillés, certains patients reviennent pour dire qu’ils revivent enfin, qu’on les a rajeunis de dix ans. » Mais tous n’acceptent pas ce traitement et environ 20 % des patients ne le supportent pas. « Il faut réussir à l’intégrer dans sa vie de couple et de famille, explique Pierre Casadevall, président de la Fédération française des associations et amicales de malades, insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAIR) et lui-même atteint de SAS. Le masque est plutôt encombrant, contraignant à enlever et à remettre si l’on doit se lever pendant la nuit. Et puis, on devient comme handicapé, notre vie dépend d’une machine, c’est très difficile à assumer. » Encadré 2 Quand le SAS dégrade la libido Les problèmes de libido sont fréquents chez les personnes atteintes de syndrome d’apnées du sommeil (SAS). « Environ 70 % des patients sont des hommes, précise le docteur Yves Grillet, pneumologue. La fatigue chronique induite par ce type de syndrome provoque des troubles de l’érection qui, logiquement, modifient la vie sexuelle. Et puis, quand on est épuisé, irritable et de mauvaise humeur, on a moins envie. » Une baisse de désir, la plupart du temps importante, que l’on constate également chez les patientes. Le conjoint peut aussi souffrir des ronflements du malade, souvent très forts. Il est lui-même empêché de dormir, il commence à ressentir de la fatigue et devient à son tour irritable. La plupart décident de faire chambre à part, ce qui n’améliore pas la situation. Tout cela est d’autant plus difficile à vivre que la pathologie n’est pas encore diagnostiquée. Le malade est désigné par son conjoint comme responsable de son comportement. Les relations de couple peuvent se dégrader très rapidement. Il ne faut donc pas hésiter à consulter son médecin. « Une fois le patient correctement diagnostiqué et appareillé (orthèses d’avancée mandibulaire ou appareil à pression positive continue, NDLR), tout rentre généralement dans l’ordre », conclut le docteur Grillet. Février 2015 – N° 549 – 17 PRÉVENTION Calibrage Texte principal : 4 597 signes Encadré 1 : 860 signes Alimentation et activité physique : les bases du bien-être et de la santé 2 visuels : 06_Alimentation _Activite Chacun sait qu’une alimentation variée et une activité physique régulière sont indispensables au bien-être psychologique et à la santé. Pourtant, avec les polémiques nutritionnelles, les scandales alimentaires, le marketing agressif de l’industrie agroalimentaire, les régimes qui se succèdent et se contredisent ou encore les sports « à la mode », difficile de s’y retrouver. Que faut-il éviter, comment bien se nourrir et garder la ligne pour préserver sa santé ? Retour sur les fondamentaux d’une hygiène de vie saine, histoire de repartir du bon pied. Variée et équilibrée, la nourriture nous maintient en bonne santé et limite les risques de développer certaines maladies. Encore faut-il qu’elle soit saine et de bonne qualité. « La première chose à savoir, c’est que moins notre alimentation est transformée, mieux ça vaut, explique Laurent Chevallier, chef de l’unité nutrition à la clinique du Parc à Castelnau-le-Lez et président de la commission alimentation du Réseau environnement santé (RES). Enormément de produits industriels contiennent des additifs chimiques. Or, l’organisme n’est pas programmé pour les reconnaître et cela crée des troubles digestifs, une modification du métabolisme et de la flore intestinale. » Ajoutés aux sodas, très riches en sucres, ou aux boissons light, qui contiennent des édulcorants dont les effets cancérigènes ont été démontrés sur les rats, ces aliments f avorisent le développement de l’obésité, du diabète et des maladies cardiovasculaires. Même si la qualité de ces produits s’est améliorée depuis une dizaine d’années, notamment avec le bio, certains restent particulièrement gras, sucrés et salés. Ils doivent donc rester exceptionnels. Les repères à suivre Le slogan « Cinq fruits et légumes par jour » a sensibilisé les consommateurs aux bienfaits des végétaux. Ceux-ci fournissent les nutriments indispensables à la santé de l’organisme (vitamines, antioxydants, fibres) et permettent de lutter contre les pathologies cardiovasculaires et le diabète, notamment. Avec une banane le matin, des endives et des tomates à midi, une poire au goûter et une soupe le soir, le compte est bon ! L’idéal est de les varier au maximum et de les consommer crus ou cuits en alternance. La viande, le poisson, les produits de la mer et les œufs sont quant à eux de grands pourvoyeurs de protéines. On trouve également celles-ci dans Février 2015 – N° 549 – 18 les fruits, les légumes et surtout dans les légumineuses (fèves, lentilles, haricots et pois secs). Le Programme national nutrition santé (PNNS) conseille d’en consommer une ou deux fois par jour, environ 150 grammes par portion. Certains nutritionnistes recommandent toutefois de limiter la viande rouge. « On en a besoin, parce qu’elle nous apporte des protéines de bonne qualité, mais aussi du fer et de la vitamine B12, explique le docteur Chevallier. Cependant, 400 grammes par semaine suffisent. Trop manger de viande rouge, c’est favoriser les maladies cardiovasculaires. » Pensez à alterner avec du poisson et des fruits de mer, riches en acides gras oméga 3, utiles à la santé du cerveau. Enfin, ne négligez pas les féculents (pain, céréales, pâtes, riz…), qui apportent des glucides essentiels à l’énergie, ni les produits laitiers, su rtout pour la vitamine D. « Le calcium, on l’élimine très rapidement. Et puis il y en aussi dans les fruits et les légumes. Les recommandations de trois produits laitiers par jour sont excessives. On n’a pas besoin d’en manger autant. » Une portion par jour suffirait largement. De l’activité physique régulière, mais pas forcément intensive Il est essentiel de compléter cette hygiène alimentaire par de l’activité physique. Bouger régulièrement est un élément déterminant pour la santé et le bien-être général. Cela permet de lutter contre le stress, de rester en forme et d’entretenir le tonus tout en limitant la prise de poids. On sait désormais qu’une pratique régulière diminue le risque de pathologies comme les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, les cancers ou le diabète. Bien que nos modes de vie sédentaires ne favorisent pas cette activité physique, il est toujours possible de l’intégrer dans sa vie quotidienne. L’équivalent de trente minutes de marche rapide par jour suffit. L’essentiel est surtout de bouger un peu chaque jour, par exemple en prenant les escaliers au lieu de l’ascenseur, en descendant un arrêt de bus plus tôt et en effectuant les trajets à pied au lieu de prendre sa voiture. Tout cela en pratiquant un sport un peu plus soutenu le week-end. Aliisa Waltari Encadré En avril, avec la Mutualité, mangez, bougez, c’est facile Au mois d’avril, la Mutualité française et ses unions régionales organisent, dans toute la France, des actions de prévention et de promotion de la santé sur le thème de l’alimentation et de l’activité physique. Baptisée « En avril, mangez, bougez, c’est facile ! », cette opération se déroulera, pour la première fois, dans des structures de soins de premier recours (pharmacies, centres de santé et centres dentaires mutualistes, ainsi que centres et pôles de santé). Elle sera complétée aux mois de mai et de juin par des Rencontres santé sur les mêmes thèmes. Pour connaître les événements organisés en partenariat avec [Nom de votre mutuelle], rendez-vous sur notre site Internet : [Nomdevotremutuelle.fr]. Vous trouverez également des informations complémentaires sur Prioritesantemutualiste.fr. Février 2015 – N° 549 – 19 FORME Calibrage Texte principal : 5 217 signes Encadré 1 : 163 signes Encadré 2 : 605 signes Encadré 3 : 496 signes Vrai-faux : les pieds, ces malmenés 2 visuels : 07_Vrai_Faux_Pieds Les pieds endurent au minimum 5 000 à 6 000 pas chaque jour. Ils sont fatigués, confinés, égratignés et se vengent : 65 % des Français en souffrent, selon l’Union française pour la santé du pied. Hauts talons, ampoules, pieds gonflés et fractures de fatigue : comment prendre soin de ses petits « petons » en six points. Les chaussures à talons sont les pires ennemies des pieds Faux. Jusqu’à 5 centimètres, les talons se portent facilement au quotidien, d’autant mieux s’ils sont larges. Ceux de 8 ou 9 centimètres, eux, sont à éviter : « A cette hauteur, le pied ne peut pas se dérouler normalement, avec des risques de troubles de l’équilibre et des articulations », explique Cécile Blanchet-Richardot, pédicure-podologue. Et marcher en permanence à plat, est-ce bénéfique ? « Cela dépend de l’anatomie du pied, nuance la podologue. Certaines personnes ne se sentent bien qu’en hauteur, car leur tendon d’Achille est court. Inversement, d’autres, parce que la courbure de leur pied ne s’y prête pas, ne pourront pas porter de chaussures à talons et préféreront rester près du sol. » Les mauvaises odeurs sont dues à la transpiration Vrai. Enfermés toute la journée, les pieds transpirent. L’humidité stagne, porte d’entrée des mycoses, des verrues et des mauvaises odeurs. Entasser ses escarpins et ses baskets dans un placard n’arrange rien : « C’est comme transpirer dans un tee-shirt, que vous rangeriez dans son tiroir sans le laver pour le remettre tel quel deux jours plus tard… », fait remarquer la podologue. Les pédicures-podologues regrettent que les pieds soient toujours perçus comme malodorants. Une fois lavés et bien séchés – pour éviter, là aussi, que l’humidité ne s’immisce entre les orteils –, ils sont aussi neutres, olfactivement parlant, que les mains. Les mauvaises odeurs sont donc souvent liées à l’intérieur des chaussures. Pour y mettre fin, il faut nettoyer ces dernières régulièrement en les tamponnant avec un coton très légèrement imbibé d’alcool à 70 °C. Les ampoules sont bénignes Faux. Le frottement répété d’une ampoule contre le cuir de la sandale n’a, certes, rien d’agréable. De là à la considérer comme « dangereuse »… Février 2015 – N° 549 – 20 « Pourtant, aucune ampoule n’est anodine, souligne Cécile BlanchetRichardot. C’est une brûlure. Si elle s’infecte, elle peut dégénérer très vite, d’autant plus chez les diabétiques. » Les personnes immunodéprimées ou souffrant d’une artérite des membres inférieurs doivent également être prudentes. Certains signes peuvent alerter : une zone enflée, rouge et douloureuse qui s’étend autour de la cloque, des écoulements, voire, dans les cas extrêmes, de la fièvre. Le pied gonflé en fin de journée est banal Vrai et faux. Vous êtes en bonne santé, et il fait 35 °C… Pas de panique, vos pieds gonflent parce que la chaleur augmente la rétention d’eau. C’est le principal facteur de gonflement, avec la mauvaise circulation du sang. En revanche, l’hiver, si vos pieds gonflent, cherchez les responsables : des problèmes de retour veineux, des chaussures étroites et inadaptées, une mauvaise posture, une source de chaleur diffusée près du sol ou une alimentation trop riche en sel, ce dernier favorisant la rétention d’eau. Quant aux femmes enceintes, leurs pieds sont souvent gonflés en fin de grossesse, du fait de l’augmentation du volume sanguin et de la pression de l’utérus sur la veine cave, compromettant le bon retour veineux des membres inférieurs. La fracture de fatigue est réservée aux sportifs de haut niveau Faux. Le sportif amateur comme la femme coquette peuvent tout autant en être victimes : « C’est une question de surmenage du pied, explique Cécile Blanchet-Richardot. Une femme de 50 ans ayant des troubles statiques ou qui porte des talons aiguilles tous les jours, par exemple, peut avoir une fracture de fatigue parce qu’elle aura trop sollicité son avant-pied. » Idem pour le sportif qui reprend la course à pied après une longue pause hivernale, la pratique sur sol dur avec des chaussures mal adaptées et sans semelles amortissantes renforçant le risque. Soyez vigilant à la moindre douleur, car si au départ seules des microlésions apparaissent, par répétition elles entraînent la fracture de fatigue. Les facteurs aggravants : le manque d’échauffement, la mauvaise alimentation, le manque d’hydratation, les variations hormonales et l’anorexie. L’hallux valgus concerne en majorité les femmes Vrai. L’hallux valgus est une déformation de l’os situé derrière le gros orteil, qui bifurque vers l’extérieur. Il concerne essentiellement les femmes, « mais de plus en plus d’hommes sont affectés », commente la pédicurepodologue. Le facteur héréditaire joue un grand rôle dans l’orientation de cet os, appelé premier métatarsien. Si les femmes de votre famille s’en plaignaient, surveillez-le. De manière générale, évitez les collants trop serrés, qui compriment vos orteils, et les chaussures étroites, pour la même raison. Février 2015 – N° 549 – 21 L’hallux valgus n’est pas une fatalité : il se soigne très bien en chirurgie ambulatoire. Vous aurez seulement quelques précautions postopératoires à respecter : surélever votre pied la nuit, porter une chaussure orthopédique adaptée ou ne pas croiser les jambes. Michel Coladon Encadré 1 Le saviez-vous ? Vos orteils portent bel et bien un nom : l’hallux pour le gros orteil, puis le secundus, le tertius,le quartus et le quintus, pour le plus petit. Encadré 2 Le pédicure-podologue Ils sont 12 000 pédicures-podologues en France, profession paramédicale au même titre que les ergothérapeutes par exemple. Ils traitent essentiellement les affections cutanées (mycose, cors, durillons…) et les ongles incarnés. Ils interviennent aussi dans la correction des troubles de la posture via la conception d’orthèses plantaires (dites semelles orthopédiques). Enfin, dans le cadre du parcours de soins coordonnés, ils participent au suivi du patient, notamment s’il est diabétique. Pour plus d’infos : consultez le site de l’Ordre national des pédicures-podologues, Onpp.fr. Encadré 3 La Journée nationale du pied Si vous n’avez jamais été chez un podologue, rendez-vous le jeudi 21 mai prochain pour la treizième édition de la Journée nationale de la santé du pied. Caisses primaires d’assurance maladie, caisses de retraite, municipalités, etc. : 120 sites partenaires participent à l’événement dans toute la France. Les podologues y recevront gratuitement pour un diagnostic et des conseils. Retrouvez la liste complète des sites sur Sante-du-pied.org. Février 2015 – N° 549 – 22 ÉDUCATION Calibrage Texte principal : 5 250 signes Encadré 1 : 444 signes Encadré 2 : 571 signes Parler de sexualité à son adolescent Votre enfant grandit de jour en jour, et son corps se transforme. Aujourd’hui adolescent, il se pose beaucoup de questions, notamment sur sa sexualité en plein éveil. Et, face à lui, vous ne savez pas forcément comment aborder le sujet ni quelle attitude avoir. Quelques conseils qui pourraient vous aider. 2 visuels : 08_Sexualite_Ados « La première question que se posent les adolescents, c’est “Est-ce que je suis normal ?” », affirme le docteur André Corman, président du Syndicat national des médecins sexologues (SNMS). Plus précisément, « Est-ce que j’ai de trop petits seins ? » pour les filles, ou encore, pour les garçons, « Est-ce que j’ai un trop petit pénis ? » Comme l’explique le docteur Pierre Benghozi*, pédopsychiatre, « ce questionnement participe à cette période de construction et va engager son rapport à la sexualité ». Le rôle des parents ? « Accompagner leur enfant », soutient-il, car, étonnant ou pas, ils ne sont pas la première source d’informations : « 70 % des jeunes vont trouver des réponses auprès de leurs amis, indique le docteur Corman, 20 % dans les médias ainsi que sur les sites Web, et le reste, c’est-à-dire très peu, en consultant leurs parents. » Ces derniers ont pourtant une place importante dans l’éducation sexuelle de leur enfant : « Ils doivent aborder avec eux les questions de base, comme la contraception ou les infections sexuellement transmissibles (IST) », précise le président du SNMS. Des points à évoquer, même si votre adolescent vous lance « Je le sais déjà », car ce n’est souvent pas le cas. Un plan d’attaque La question est simple et vous vous l’êtes peut-être souvent posée : quand dois-je aborder le sujet ? « Il faut trouver des occasions, par exemple après avoir vu un film dans lequel il y a une scène d’amour ou lorsqu’un couple de jeunes s’embrasse devant vous », conseille le docteur Benghozi. En tout cas, il ne faut pas forcer la conversation, ce qui aurait de quoi braquer votre adolescent. Le mieux est également d’attendre que votre enfant soit seul avec vous et ne pas démarrer la discussion alors qu’il y a par exemple toute la famille à côté. « J’ai deux filles, confie le docteur Corman, et, lorsqu’elles étaient adolescentes, j’ai laissé traîner à la maison des bouquins sur la sexualité pour qu’elles s’informent. Si elles en avaient besoin, elles savaient que la porte était ouverte. » Et le médecin d’ajouter : « Si vous voulez, vous pouvez leur dire, Février 2015 – N° 549 – 23 tout simplement, “Si tu as besoin de poser des questions, je suis là” ou “Tu vas vivre une période où tu vas beaucoup t’interroger sur ton corps, sur l’amour, on peut en parler quand tu veux”. » Concernant les termes à employer, il faut utiliser le vocabulaire anat omique : pénis, vagin, etc. Autre point majeur : « Ne prenez jamais pour modèle votre vie sexuelle, insiste le docteur Benghozi. Cela relève de votre intimité et ne regarde pas votre fils ou votre fille. En revanche, vous pouvez dépersonnaliser votre histoire et dire par exemple qu’il est important de faire l’amour avec quelqu’un lorsque l’on a décidé que c’était le bon moment et pas parce que toutes les copines l’ont déjà fait. » Des situations délicates « Tous les parents ne sont pas à l’aise pour parler de sexualité avec leur enfant, souligne le docteur Corman. Ils ne doivent pas culpabiliser. Il y a d’autres espaces où l’adolescent pourra trouver des réponses, comme au planning familial, auprès des professionnels de santé ou encore sur des sites Internet (lire l’encadré, NDLR). » Ces adresses pourront également aider les jeunes qui s’interrogent sur l’homosexualité. Un sujet parfois compliqué à aborder dans certaines familles ou par certains adolescents qui se renferment. « Le parent doit toujours être très attentif, car si son enfant se replie ou change d’attitude, c’est que quelque chose le perturbe, explique docteur Benghozi. Il est très important de l’accompagner et de le respecter. » Le danger des films pornographiques Les adolescents sont saturés d’images, à la télévision, au cinéma, sur le Web. Des séquences ou des films parfois pornographiques. « Il ne faut pas leur interdire de les regarder, assure le docteur Benghozi, car ils les visionneront de toute façon en cachette. Il faut les prévenir que ces images ne sont ni la réalité ni la norme. » Pour certains, les acteurs de porno sont devenus des modèles. « Dans mon cabinet, 30 % des patients ont moins de 25 ans, révèle le docteur Corman. Ils viennent ici car ils sont complexés par leur performance sexuelle, l’acte n’est pas assez long à leur goût, par exemple. » Autre message à transmettre : il est possible de dire non. « Il y a quelques jours, j’ai eu en consultation une jeune fille très jolie, très intelligente, sans aucun complexe, qui acceptait de faire n’importe quoi avec son copain, raconte le président du SNMS. Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a répondu que, si elle ne le faisait pas, elle n’aurait aucun mec… » Il est donc essentiel de parler des relations sexuelles de façon positive, c’est-à-dire à travers des notions d’amour et de respect, indispensables pour entamer une bonne relation sentimentale. Pauline Maisterra *Enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress), juin 2013. Encadré 1 Février 2015 – N° 549 – 24 Onsexprime.fr, un site pour les ados Première relation sexuelle, contraception, prévention d’infections sexuellement transmissibles (IST), mais aussi plaisir et conseils pour que la relation s’épanouisse… : tous les sujets sont abordés sans tabou sur le site Onsexprime.fr de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES). Des informations à destination des 12-18 ans, agrémentées de témoignages et de paroles d’experts. Encadré 2 Les grossesses précoces dans le monde Chaque année, 18 000 mineures tombent enceintes en France. Parmi elles, près de 13 500 avortent. Ces grossesses seraient quatre fois plus nombreuses au Royaume-Uni et dix fois plus aux Etats-Unis. Le Japon, la Suisse et les Pays-Bas sont les pays industrialisés où il y a le plus faible taux de grossesses chez les moins de 18 ans. Du côté des pays en développement, selon un rapport de 2013 du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), 20 000 adolescentes accouchent chaque jour, soit 7,3 millions de jeunes filles par an. Février 2015 – N° 549 – 25