Introduction à la psychologie sociale L1_S1 INTRODUCTION A LA PSYCHOLOGIE SOCIALE L1_S1 I. Délimitation du champ de la psycho sociale La psychologie sociale est apparue au 20e (1898). Elle remet en question la séparation de l’individu et du collectif dans les sociétés. Il y a dichotomie entre l’individu et le collectif. Lorsque l’on s’intéresse à l’individu on fait de la psychologie et lorsque l’on s’intéresse au collectif de la sociologie. Les premières études psychosociales s’intéressent au comportement de l’individu en foule et on montré que la foule permet de révéler des comportements refoulés. L’individu est un être social, quand il naît il se retrouve dans une famille qui le socialise (valeurs, normes). L’humain ne peut se détacher de son identité sociale pour la psychosociologie car cette identité est imprégnée dans sa psychologie : la psycho social prend l’humain dans sa totalité Introduction à la psychologie sociale L1_S1 (contexte : environnement, autrui (les interactions)). On ne va jamais considérer un individu seul même si il l’est physiquement (Robinson avait toute une société dans son esprit). L’individu a intériorisé la société (dans l’esprit des sujets il y a d’autre individus (héros, ennemis, parents, célébrités, …)). L’individu a toujours la présence d’autrui. Ce que l’on va étudier sera le comportement et des idées d’individus et l’on prendra toujours en compte les relations avec autrui, ainsi que le contexte (crise, …). Il serait intéressant de comprendre le sens que le sujet donne à son comportement. Un individu est toujours inscrit dans une histoire, dans une dimension, une épaisseur temporelle, il s’inscrit dans une culture et dans une collectivité particulière. 1) Une science en soi, autonome Science de la communication et de l’idéologie Définition de la psychologie sociale selon Moscovici : c’est une science de la communication et de l’idéologie, science qui Introduction à la psychologie sociale L1_S1 étudie l’interaction. Pour Moscovici la psychologie sociale étudie les relations entre individu et société, qui sont conflictuelles (la société est contraignante par ses institutions et ses valeurs). Pour étudier la psychologie sociale il y a 2 outils : la communication et l’idéologie. Idéologie : phénomène de type stéréotype, préjugé, croyances, etc. Communication : échange linguistique, verbal ou non entre individus et cela est important car la communication a un impact car elle influe sur autrui. A l’aide de ces trois outils nous allons nous poser trois questions : _D’où viennent ces phénomènes ? _Quelle est la mécanique d’une influence sociale ? Pour Moscovici la psychologie sociale s’occupe des processus et des mécanismes relatifs à l’organisation des connaissances, relatifs aux relations que les individus ont par rapport à leur environnement, ainsi que les mécanismes et les processus à la base des relations inter individu ou inter groupe. Nous Introduction à la psychologie sociale L1_S1 allons voir comment des groupes d’individu construisent des réalités qui leur sont commune. Pour la psychologie sociale la réalité n’est pas une donnée : elle est construite par des individus. Pour résumer : les hommes sont amené à construire leur réalité avec des idéologies (des normes, des valeurs). Ils construisent cette idéologie grâce à la communication entre les autres et ils communiquent avec la langue, le langage et il y a la psychologie sociale du langage qui est en majorité localisé en France et en Europe du sud. Science de l’interaction Autre conception de la psychologie sociale (antérieure à Moscovici) plus ancrée chez les Américains, cette psychologie sociale est une science qui étudie les interactions (auteur de référence : G. TARDE, celui-ci défini la psychologie comme une psychologie entre les personnes). Dans un autre style d’après Jean Maisonneuve : la psychologie sociale étudie les interactions : ce qui se joue entre un individu et son Introduction à la psychologie sociale L1_S1 environnement social (groupe d’individu, lieu, machine). Cette deuxième définition de la psychologie sociale dit que cette psychologie étudie les relations que provoque l’inquiétude sur l’environnement et vice et versa. On va étudier les conditions qui amènent une personne à se conformer au jugement d’une autre personne. On va également étudier les conditions qui vont déterminer le phénomène de coopération et ceux de la compétition. Moscovici a trois raisons pour donner une autre définition de ce qui existe déjà : _ L’individu doit être obligatoirement un être social (il a toujours une société dans sa tête). _L’interaction dans l’ancienne définition selon Moscovici est trop large et lâche, elle ne délimite plus, ne définit plus. _Dans l’ancienne définition il ne pouvait y avoir un développement du sens critique, ni de pensée sur le fonctionnement de la société. Introduction à la psychologie sociale L1_S1 La définition de Moscovici est plus large et il place la psychologie sociale comme étudiant le fonctionnement de la société. VOCABULAIRE Psychologie sociale : d’abord l’individu Psychosociologie : terme qui accentue le côté sociologique de la chose Socio psychologie : équitable 2) La tiercéité Le regard ternaire de la psychologie sociale Le regard de la psychologie sociale diffère de la psychologie et de la sociologie. Sur son sujet de recherche le psychosociologue met en scène trois facteurs : Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Un individu va exprimer dans ses conduites (même les plus privées) le monde social dans lequel il vit. D’un autre côté la société va toujours être confrontée à des conduites réactives des individus par rapport aux contraintes qu’elle leur impose. Dans la psychosociologie l’autre peut être : _Un Alter Ego (il partage certaines caractéristiques avec l’Ego) _Un Alter au sens strict (différent de nous) qui se partage en 2 : _L’alter du dehors (très différent de soi même ; l’étranger sur de nombreux points) _L’alter du dedans (l’autre du dedans est inassimilable avec nous : par exemple le fou) Introduction à la psychologie sociale L1_S1 EXPERIENCE AVEC L’ ALTER EGO Expérience de S. ASCH Protocole de l’expérience : nous amenons plusieurs sujets dit témoins, c'est-à-dire communs, nous leur faisons passer une série de test de difficulté inexistante. Sur ces sujets, une grande partie n’est en fait que les complices des chercheurs. Ceux-ci répondent mal à des questions évidentes. Les scientifiques cherchent ici à étudier l’influence du groupe (grande majorité) sur l’individu. Illustration par un exemple : (insert schema) Observation : 33% des réponses étaient fausses, d’après Debucfing, le patient avait conscience que les réponses étaient fausses mais le patient ne voulait pas se démarquer du groupe (suivisme). Les patients ont évoqué une pression psychologique lors de l’expérience. D’autre patient n’avait pas conscience de la mauvaise réponse : il ont changé leur vision (convertisme). Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Soit cette relation avec l’alter ego est statique soit elle est engagée de façon dynamique. De façon plus statique elle peut être considérée dans son minimum : comment un groupe d’individu peut influencer un ego (facilitation sociale) ou un individu (insert schema) L’expérience d’Allfort montre que nous sommes plus productif lorsque nous sommes en présence d’un autre. La seule présence de l’autre stimule le sujet de manière quantitative. Mais en terme créatif c’est l’inverse. De façon dynamique, c'est-à-dire qu’elle engage la totalité du sujet (même relation en ego et alter), par exemple l’expérience de Milgram (stimulation par électrochoc). Pour Moscovici la psychologie et la sociologie pose sur les objets qu’elle étudie un regard binaire. Pour la psychologie on considère un individu générique (un individu non social qui ne vient pas du social). Comment l’individu pense d’une manière universelle une fois déconnecté de la société ? (l’alter est mis en parenthèses) Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Pour la sociologie l’alter est mis entre parenthèses, on s’intéresse à un être social, ancré dans la société ; on s’intéresse à l’appartenance sociale d’un individu ou d’un groupe. 3) La psychologie sociale n’est donc pas Une science en creux La psychologie sociale n’est pas une science en creux, ce n’est pas une science intermédiaire entre sociologie et psychologie. La psychologie sociale serait une psychologie minimale à l’image de la sociologie et ce serait une sociologie abusive de la psychologie. Elle serait là pour pallier les défauts, les limites des deux disciplines. La psychologie sociale serait une voie de passage entre les deux disciplines. Cela n’est pas satisfaisant car dans cette définition la psychologie sociale n’a pas d’objet d’étude ni de contenu, le rôle de la psychologie sociale serait d’apporter un peu de sociologie dans la psychologie et vice-versa. Dans un autre style la psychologie sociale Introduction à la psychologie sociale L1_S1 étant une science en creux qui étudie les petits groupes, raisonnement : quand on étudie un individu, on fait de la psychologie. Quand on étudie des grands groupes d’individus, on fait de la sociologie et lorsque l’on fait l’étude de petits groupes on fait de la psychologie sociale. Historiquement la psychologie sociale a étudié la foule (grand groupe d’individus), dans cette définition on ne s’intéresse pas la façon d’étudier. De plus il y a un problème de seuil : à partir de quel nombre sommes nous un grand groupe ? Cela étant impossible à dire si l’on se réfère à différents contextes et aux divers cas (lorsque nous sommes seul avec une société dans la tête, le couple est il un groupe ?). Pour un psychosociologue un groupe commence à partir de 3 personnes. A partir de 3 personnes, il y a 3 relations ou interrelations (il y a autant de personnes que de relations). Dans cette définition, on dénie aux 3 disciplines des théories. Il y a aussi un problème de seuil. L’étude d’un phénomène particulier La psychologie sociale est définie par l’étude des attitudes, du comportement en société, de Introduction à la psychologie sociale L1_S1 l’influence sociale, etc. Ces définitions sont vraies mais elles sont réductrices. La psychologie sociale est traversée par des effets de mode (je m’explique : à plusieurs périodes de l’histoire de nombreux scientifiques se sont intéressé aux mêmes thèmes. Mais cela s’estompe au cours de l’histoire). C’est une science carrefour. II. Le Groupe 1) Définition psychosociale du groupe Il existe deux branches théoriques : la première qui restreint les groupes et où l’on va étudier le fonctionnement du groupe ; la deuxième étudie les petits groupes comme étant une miniaturisation des situations sociales réelles, exemple : la rumeur, les travaux sur l’influence sociale, etc. Le groupe : ce qui faut dire avant c’est qu’un groupe est toujours quelque chose de plus ou différent que la somme de ces individus (Asch _ L’eau c’est quelque chose de plus qu’une molécule d’hydrogène et deux d’oxygène (…)). Introduction à la psychologie sociale L1_S1 A l’intérieur du groupe il y deux milieux : il y a le milieu collectif et celui individuel, entre ces deux niveaux il y a un continuum. Un groupe est un ensemble de personnes indépendantes qui ont entreprit une action commune pour atteindre chacun leur but, cette action commune est plus ou moins exprimée, elle va donner lieu à la formulation d’un objectif opérationnel commun. Interdépendance : Il y a dépendance de chacun des membres du groupe, il y a nécessité de chacun pour chacun. Caractéristiques du groupe : le groupe est toujours inégal du point de vue de ses participants, il utilise souvent le meilleur moyen pour atteindre un but commun. Il reste cependant un moyen partiel d’où une nécessité d’appartenir à plusieurs groupes. Il est un moyen provisoire qui nous permet d’étudier les effets réciproques constants entre les dynamiques collectives et individuelles. Cela permet également d’étudier comment les croyances, les valeurs d’un groupe passe à l’individu, comment des individus les transforment et influencent des groupes. Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Pourquoi étudier de petits groupes ? Il y a une certaine facilité (du fait de certaines interférences) des observations. Au-delà de 15 personnes il y a difficulté d’observations. Ce que n’est pas le groupe pour un psychosociologue : il ne peut pas être une juxtaposition d’individus (individus qui sont présent simultanément dans un même lieu mais n’ont pas d’objectifs communs : il ne sont pas interdépendants (ex : arrêt de bus)). Il ne peut être le fait d’être un regroupement d’individu, de catégories (catégories qui regroupent les individus de manière objective et ces critères ont été décidés de manière extérieure (ex : étudiant). Ceci n’est pas un groupe car les personnes qui appartiennent à ces catégories ne se sentent pas appartenir à un groupe et de plus c’est un personne extérieure du groupe qui détermine qui appartient au groupe, et il n’y a pas d’interaction entre les membres de ces groupes. Ceci n’est pas un groupe car il n’y a ni dynamique ni volonté d’être un groupe. Le groupe au sens psychosociologique recouvre des réalités très différentes car par Introduction à la psychologie sociale L1_S1 exemple, une foule va être un groupe et une famille également pourtant leur fonctionnement est différent. 2) Les catégories fondamentales du groupe La tradition théorique, historique veut que l’on distingue cinq catégories de groupe : la foule, la bande, le groupement, le groupe primaire (ou groupe restreint) et le groupe secondaire (organisation). Pour les deux derniers c’est Cooley qui est l’auteur auquel on doit cette différenciation. LA FOULE La psychologie sociale est née avec l’étude des foules début 19ème (rappel historique : exode rural, revendication des prolétaires aux actions violentes). Ces foules faisaient peur au pouvoir car on observe une mutation des individus Introduction à la psychologie sociale L1_S1 dans la foule (violences). Ceux qui vont les étudier sont : Lebon & Tarde, Freud. Pourquoi est ce la psychologie sociale qui l’étudie ? Dans le phénomène de foule il y a du psychique, des sentiments, de l’affectif, etc. Mais la psychologie ne s’intéresse qu’à l’individu et la sociologie ne s’intéresse pas au psychique. Il n’y avait que la psycho sociale qui était suffisamment armée pour étudier ce sujet d’étude. Dans ce phénomène il y a un effet de fusion de l’individu dans la foule ainsi qu’un effet de meneur qui dirige qui dirige la foule. Foule : grand nombre d’individu qui se trouve réuni physiquement dans un même lieu et pour la même raison. La foule est toujours un ensemble d’individus égaux (mis à part le meneur) et ce sont des individus anonymes. Ils peuvent être interchangeables. Dans un foule les pensées et émotions de chacun s’expriment librement et de façon contagieuse (interaction et interrelation). Il y a un passage de l’émotion à l’action extrêmement rapide. Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Westley a établi trois types de foules : organisée, conventionnelle, spontanée. Foule organisée : réunion d’adepte, prévue à l’avance, où il y a un projet (syndicat, parti politique). Il peut y avoir action. Foule conventionnelle : réunion d’individu pour manifestation prévue à l’avance, mais il n’y a pas de projet (ex : auditoire d’un spectacle fâché) et y avoir une action violente. Foule spontanée : rassemblement au hasard d’un événement (accident), les individus peuvent intervenir et c’est ce type de foule qui est le plus imprévisible, le plus dangereux, où il n’y a aucune organisation ou meneur et où la contagion émotionnelle est la plus forte, accentuée. Il faut aussi diviser cette distinction en 2 : foule naturelles et artificielles. Foules naturelles = foules spontanées Foules artificielles = organisée et conventionnelle (il y a un meneur et un fort sentiment d’appartenance) Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Distinguons la foule de la masse : phénomène où il y a un mouvement émotionnel de grand groupe : . Masse (ou public) : plus que la foule, dans la masse les individus ne sont pas physiquement présents, cela dit ils font la même chose au même moment et en sont conscient (la masse englobe le phénomène de foule) (ex : coupe du monde 98 où tout le monde sortait dans la rue pour acclamer la victoire de l’équipe française face à celle du brésil par un magnifique score de 3 – 0… kiffant) la grande différence c’est l’absence de contact physique par ce fait il y a moins de contagion psychique et donc le passage à l’acte est plus difficile. . Foule : une foule est caractérisée par sa facilité sur les choses extérieures, il y a un faible niveau d’interaction, de relations humaines, sociales (dialogue) et il y a contagion des émotions, une émotion de quelques personnes devient une émotion de toute la foule car les individus de la foule sont très réceptif émotionnellement. LA BANDE Introduction à la psychologie sociale L1_S1 La bande est un groupe qui peut se caractériser par la similitude. La bande s’oppose à la foule (simultanéité). Dans une bande on recherche le plaisir d’être ensemble, avec quelqu’un qui est semblable, dans le sens ou cette personne a la même manière de penser, de sentir les choses. Cette recherche est à la fois consciente et inconsciente. Le plaisir d’être dans une bande se caractérise par le fait que la différence de l’autre est suspendue : quand on a le même mode de penser on n’a pas à s’adapter et on s’abandonne sans contrainte. On n’a pas à justifier pourquoi l’on se comporte ou pense comme cela, etc. La bande est caractérisée par un fort sentiment de solidarité, un effet réconfortant et sécurisant, et surtout un soutien affectif qui permet de résister aux problèmes extérieurs. Le but de la bande est tout simplement d’être ensemble parce qu’on est semblable et que cela permet de s’évader des problèmes extérieurs. Le prototype de la bande est la bande d’adolescents. La bande est un type de groupe dans lequel ce qui soude c’est le fait de se soutenir dans la Introduction à la psychologie sociale L1_S1 différence. Le sentiment de similarité donne le sentiment d’appartenir à quelque chose. Il n’y a pas d’hiérarchie dans une bande preuve de l’égalité de ses membres. Elle excède rarement 10 individus mais dure plus longtemps qu’une foule, du fait d’un lien affectif très fort. Les bandes sont rivales entre elles, de fait un individu ne peut appartenir à deux bandes différentes. Bien souvent les bandes sont synonymes de déviance mais ce n’est pas toujours le cas. LE GROUPEMENT Ce sont des associations loi 1901. On peut avoir d’énormes comme de petits groupements. Association loi 1901 : elle se caractérise par un but non lucratif, il faut trois personnes aux minimum : président, trésorier, secrétaire. L’ARC est une association loi 1901 Le groupement est une organisation formelle, ayant un objectif connu de tous. Le groupement scande en faveur de l’organisation. Les membres d’un groupement se rencontrent occasionnellement, pour un but précis, ont un caractère très formel, très peu de contacts en Introduction à la psychologie sociale L1_S1 dehors des réunions. La hiérarchie fait que les membres de ce groupe s’impliquent différemment selon leur statut. GROUPE PRIMAIRE / GROUPE SECONDAIRE Cooley a défini ces notions. Groupe primaire : unité sociale restreinte dans laquelle les individus ont des relations directes, adhérent aux valeurs qui leur sont proposées, et qui expriment un fort sentiment de cohésion. Chacun a une perception individualisée de chacun des autres. Un groupe primaire se défini aussi par de nombreux échanges inter individus. Le prototype du groupe primaire est la famille : les membres poursuivent les mêmes buts (vivre le mieux possible ensemble, etc.) mais ont des intérêts différents. Les relations affectives prévalent dans ce groupe, ainsi qu’un forte interdépendance, solidarité. Alors bien qu’il y ait des conflits quelquefois ce sont tout de même ces valeurs qui prévalent. Les membres ont une place inconditionnelle, c'est-à-dire que si l’un d’eux disparaît il n’est pas remplaçable. Dans ces groupes il y a Introduction à la psychologie sociale L1_S1 répartition des statuts et des rôles. Ce groupe constitue aussi des valeurs et des normes qui lui sont propres et qui ne peuvent être perceptibles que par les membres même du groupe. Toutes ces caractéristiques peuvent ne pas apparaître en même temps. (n !) Le groupe primaire structure identitairement les individus qui en sont membres (il structure l’individu en tant qu’individu) _ la relation à l’autre est à la base de l’identité d’une personne On distingue plusieurs types de groupes primaires, selon qu’ils sont momentanés, persistants, naturels ou artificiels. NATUREL MOMENTANE Famille PERSISTANT Famille d’accueil ARTIFICIEL Groupe de Classe / réunion discussion Cooley a défini le groupe secondaire ou organisation (ex : entreprise) Groupe secondaire : système social structuré, hiérarchisé, dont le but des membres est de faire vivre le groupe pour conserver sa place. Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Les membres vont être complémentaires pour atteindre ce but. Pour que la complémentarité s’effectue le groupe est hiérarchisé (contrôle, etc.) – à ces statuts sont assignés des prérogatives. Le système est de type formel (reconnaissance, rétribution, etc.). Cette description évacue tout ce qui est amour : dans le groupe secondaire les relations sont froides, formelles, contractuelles, l’écrit prévaut sur les rapports humains 3) Groupe d’appartenance et groupe de référence Hyman (1942) a été celui qui a établi cette différence. Hyman était un publicitaire et a fait des études à partir du statut des personnes. Statut : ensemble des positions qu’un individu occupe dans un système social donné. Un statut est déterminé par un certain nombre de facteurs objectif (CSP, etc.) mais Hyman s’est aperçu que ces critères mettaient l’individu dans un groupe mais que celui-ci se réfère à un groupe différent. Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Il y a donc deux sortes de statut : statut objectif (CSP, etc.) statut subjectif (celui que la personne se donne) Hyman a établi qu’il n’existait pas de lien de causalité simple entre l’appartenance objective d’un individu à une catégorie et le degré avec lequel cet individu partage les opinions, les croyances, etc. des membres de ce groupe. C’est ainsi qu’il a distingué groupe d’appartenance et groupe de référence. Groupe d’appartenance : catégorie à laquelle un individu appartient objectivement (critères extérieurs) Groupe de référence : catégorie que l’individu choisi comme base de comparaison pour son auto estimation Parfois le groupe d’appartenance est identique au groupe de référence mais ils sont plus souvent différents. C’est ce dernier cas qui est le plus intéressant qui va être le plus étudié par la suite. Introduction à la psychologie sociale L1_S1 A quoi cela sert il d’avoir un groupe de référence ? Un groupe de référence permet de savoir quelles sont les valeurs de l‘individu. Kelley a déterminé deux fonctions du groupe de référence : une fonction normative et une autre comparative. La fonction normative du groupe : un individu appartient toujours à un groupe, dès sa naissance. Ce groupe, pour fonctionner, fabrique des normes (critère attendu de la part d’un membre) et les impose. Quand on choisi un groupe comme groupe de référence on choisi un groupe auquel on adhère aux normes (croyances, etc.). Pour être accepté (pour que le groupe de référence devienne groupe d’appartenance) l’individu doit intérioriser les normes du groupe auquel il se réfère. Si l’individu ne convient pas il est considéré comme déviant et subit les moyens de rétorsions du groupe (exclusion, etc.). A l’inverse, le groupe peut aussi récompenser un membre respectueux des normes. Le groupe de référence sert donc de base à l’individu pour savoir ce qu’il a à faire. Introduction à la psychologie sociale L1_S1 La fonction comparative du groupe : le groupe de référence par ses normes va fournir à l’individu une base de comparaison par rapport à laquelle chaque membre peut s’évaluer et évaluer les autres. Par exemple le fait de savoir si les cheveux sont mieux courts ou longs ne dépend pas de facteurs objectifs. Pour Festinger la seule manière de s’intégrer c’est de s’appuyer sur des critères qui sont admis par tous les membres d’un groupe. On sait ce que l’on doit faire ou pas (si on ne le fait pas il y a rétorsion) et on le sait car on se compare aux autres (et à ce qu’il font habituellement). Merton a repris une étude après la seconde guerre mondiale, étude qui avait pour sujet le moral des soldats. Il a remarqué que, bien que les sujets soient dans les mêmes conditions (climats, etc.), le moral était différent d’un individu à un autre. Par exemple de façon générale les soldats mariés étaient de moins bonne humeur que ceux qui étaient célibataires (ils se comparaient aux personnes restées au pays, etc.). Autre exemple les soldats noirs américains qui résidaient au sud de l’Amérique (ou sévit le racisme, etc.) lors de leur vie civile Introduction à la psychologie sociale L1_S1 étaient de meilleure humeur que ceux qui résidaient au nord (ou la liberté est somme toute assez respectée) car ils se comparaient à leur homologues restés la bas. L’évaluation de notre situation face à une autre situation dépend du groupe de référence que l’on a choisi pour se comparer et de données subjectives. Frustration relative : pour évaluer son mécontentement on se compare à un groupe et selon la situation de celui-ci la frustration fluctue. Pourquoi un individu choisi à un moment de changer de groupe d’appartenance ? Merton a travaillé sur cette question. En ressort 2 raisons principales pour laquelle un individu change de groupe d’appartenance : Le groupe de référence qu’il a choisi lui parait être plus prestigieux ou pouvant lui donner plus de reconnaissance sociale Il n’occupe pas une position centrale (leader) dans son groupe d’appartenance. Merton défini aussi le concept de socialisation anticipée Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Socialisation anticipée : on intériorise des normes qui ne sont pas celle du groupe d’appartenance. Cette intériorisation va aider l’individu à s’intégrer dans le groupe d’appartenance qu’il vise. Le concept de socialisation était réservé à l’enfant mais avec le concept de socialisation anticipée on remarque que la socialisation continue par la suite. Merton dit aussi « qu’un société est composée de plusieurs groupes qui n’ont pas les mêmes valeurs et qu’on peut bouger dans cet espace social (principe de mobilité sociale) ». Certains facteurs influent positivement ou négativement cette mobilité sociale, par exemple la société indienne, avec son système de classe ne permet pas aux individus de bouger pendant leur vie. La socialisation anticipée peut réussir (l’individu devient membre du groupe à part entière) comme échouer (le groupe de référence refuse qu’il soit membre et le groupe d’appartenance non plus (ses normes sont devenus différentes)). Introduction à la psychologie sociale L1_S1 4) La dynamique de groupe Expérience de Lewin (dynamique de groupe au sens restreint) Lors de la seconde guerre mondiale Lewin va être sollicité par le gouvernement américain pour l’aider à résoudre un certain nombre de problèmes. La guerre coûte cher, le gouvernement veut changer les habitudes alimentaires des américains restés au pays et les faire participer à l’effort de guerre. Le gouvernement voulait que les américains se privent des biftecks pour en faire profiter les soldats, et manger plutôt des bas morceaux. Le gouvernement a mis en place des campagnes d’informations très coûteuses pour pousser les américains à participer à l’effort de guerre donc, mais il se trouve que les résultats ont été nuls. C’est ainsi qu’il appelle Lewin pour changer a situation. Lewin va expérimenter sur 6 groupes de 13 à 17 personnes chacun. Les sujets sont des femmes garde malade volontaires. Ces groupes Introduction à la psychologie sociale L1_S1 vont se rassembler pendant 45 minutes dans différentes conditions. On calcule au début le nombre de ménagères ayant déjà servi des bas morceaux à leur famille. Après leur rassemblement elles indiquent si elles ont l’intention de servir cette viande à main levée. Trois semaines plus tard les expérimentateurs vont contrôler si elle en ont vraiment servi ou non. Lewin va donc diviser ces 6 groupes en 2 en faisant varier le mode d’information : 3 groupes suivent une conférence, une diététicienne expose pendant 45 minutes les qualités des bas morceaux et distribue à la fin des techniques et des recettes pour les cuisiner. Les 3 autres groupe se retrouvent rassemblé autour d’une table et vont discuter pendant le même laps de temps sur les raisons et le fait d’acheter ou de ne pas acheter des bas morceaux. A la fin on propose des recettes et techniques identiques à celles des autres groupes. Résultat : dans le cas de la conférencière 3% des participants ont servi des bas morceaux alors qu’ils n’en avaient jamais servi avant et Introduction à la psychologie sociale L1_S1 dans le cas de la discussion 32%. On voit que la méthode la plus efficace pour l’amorce d’un début de changement de comportement est la discussion. Pourquoi ? Explication : Il existe une norme sociale plus ou moins explicite qui fait que lorsque l’on consomme des bas morceaux on appartient à une classe sociale basse ou défavorisée. Cette norme sociale est responsable de la part de résistance dans le passage à l’acte (on est d’accord pour participer à l’effort de guerre mais pas pour être considéré comme appartenant à une classe sociale basse). Dans les groupes de discussion cette norme est discutée, on parle des obstacles au fait de manger des bas morceaux, la réticence va diminuer du fait d’en avoir discuté, etc. Dans la conférence on se sent isolé dans le changement, ce qui n’incite pas à tenter l’expérience. Une norme évolue uniquement en groupe. On ne change pas une norme collective seule, par peur des moyens de rétorsion du groupe. Ce que montre Lewin c’est que les normes s’élaborent et se changent en groupe. Les discussions de groupe Introduction à la psychologie sociale L1_S1 permettent aux participant de contribuer à leur propre changement d’attitude et de comportement collectivement. NORME CRISTALLISEE > NORME DECRISTALLISEE > NORME RECRISTALLISEE Pourquoi avoir choisi des ménagères ? Il faut cibler la population la plus à même d’effectuer ce changement, car une opération à l’échelle des habitants de tout un pays est impossible. Lewin va reconstituer les différentes démarches qui amènent à ce que les gens mangent des bas morceaux. Agriculteur (élevage) > Abattoir > Magasin > Achat > Consommation Le problème se situe au niveau de l’achat et de la consommation, or les personnes qui achètent sont le plus souvent les ménagères, et ce sont elles qui déterminent si la famille mange ou non des bas morceaux. Elles jouent le rôle de Gate’s Keeper. Avant de se lancer dans une campagne d’information il faut identifier le Gate’s Keeper. Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Lewin a réussi à faire une des rares théories sur le changement a partir d’une demande avec une finalité (gagner la seconde guerre) Expérience de dynamique de groupe au sens large (Training Group) En 1946 le Connecticut demande à Lewin de trouver quelque chose pour changer les attitudes des américains envers les noirs. Il faut travailler sur ceux qui inculquent les valeurs. Lewin établi 3 groupes d’enseignants et leur fait passer un programme de sensibilisation sur plusieurs semaines, composé d’exposés, d’étude de cas, de jeux de rôles, de discussions de groupes, etc. Dans et pour chacun des groupes il y a un animateur et un observateur qui note et codifie les interactions entre membres du groupe et à partir de ces données l’ensembles des observateurs et des animateurs discutent de ce qu’ils ont remarqué dans le groupe et de la suite du programme à établir. Au cours d’une de ces réunions quelques enseignants demandent à intégrer la réunion Introduction à la psychologie sociale L1_S1 entre animateurs et observateurs. Il s’est avéré que les enseignants ont trouvé ce compte rendu aussi important que le programme luimême et ont demandé de l’intégrer dedans. D’où l’idée de Basic Skills Training Group, type de groupe centré sur ce qui se passe dans le groupe. Ce type de groupe permet à chacun de savoir la façon qu’il a de penser, communiquer, résoudre un certain nombre de phénomènes à l’intérieur d’un groupe. Ces formations visent à faire comprendre aux participant qu’ils ont une image différente de celle qu’il pense avoir, à travailler en groupe, à repérer leurs éventuels défauts et à pouvoir les régler. Après la seconde guerre mondiale les EtatsUnis ont favorisés les études en sciences humaines. En 1956 nombre de chercheurs français sont partis aux Etats-Unis pour travailler sur les dynamiques de groupes et mettent en place des Training Groups. A l’heure actuelle il existe deux organismes principaux chargés de former à la dynamique de groupe : le CEFRAP (Cercle d’Etude Introduction à la psychologie sociale L1_S1 français pour la Formation et la Recherche Active en Psychologie – 62 (D. Anzieu) et l’ARIP (Association pour la Recherche et l’Intervention en Psychosociologie) Caractéristiques des Training Groups La formation est conçue comme un stage et donc met en avant un aspect pratique orienté vers l’expérience de groupe. A travers le vécu de cette expérience l’animateur amène les participants à prendre conscience de la place qu’ils ont dans un groupe et de ce que sont les phénomènes de groupe, de ce qui se passe dans un groupe, etc. On laisse vivre le groupe et on analyse ce qui se passe ici et maintenant, dans l’instant, hic et nunc. Règles/fonctionnement : le training group n’a pas de structuration intrinsèque, et donc pas d’ordre du jour, pas de problème à résoudre, pas de sujets de discussion imposés. Le nombre de participant oscille entre 15 et 20 personnes, toutes volontaires, et on essaye au maximum à ce qu’il ne se connaissent pas entre eux et qu’ils ne connaissent pas l’animateur. La formation dure plusieurs Introduction à la psychologie sociale L1_S1 heures (entre 20 et 40 h), soit pendant quelques jours de suite, soit étalée sur 2 à 3 semaines. Le planning est connu de tout le monde. Les séances ont toujours lieu dans la même pièce, prévue à cette effet, dans laquelle on se retrouve coupé du monde (aucun téléphone, etc.) et assis autour d’une table. Tout est fait pour être isolé de ce qui se passe ailleurs. La règle fondamentale est d’exprimer ce que l’on ressent hic et nunc et c’est cela que les observateurs vont analyser. Grâce à cette analyse le participant va vivre et comprendre une expérience affective de groupe. Objectif : Le but est que chaque participant devienne lucide quand au fonctionnement du groupe et repérer leur propre mode d’être aux autres et au groupe. Ce vécu permet à chacun d’être plus sensible aux phénomènes qui peuvent surgir dans un groupe et donc de mieux y réagir. On vit la chose et on la parle, l’analyse de cette parole par le groupe de diagnostic permet de comprendre le fonctionnement du groupe et de changer. Introduction à la psychologie sociale L1_S1 Les groupes de diagnostic sont composés d’un animateur (aide les participants à comprendre ce qui est vécu dans les situations de groupes – il a un pied dedans et un pied en dehors du groupe dans le sens où il ne participe pas au contenu des échanges entre participants – cette position permet d’avoir la distance et la neutralité nécessaire au bon fonctionnement du groupe et à son analyse) et d’un observateur (en dehors du groupe – ne fait qu’observer et analyser les comportements de chacun – n’a pas de relation avec le reste du groupe). La difficulté des TG est qu’ils sont des stages et impliquent donc des résultats (apprendre quelque chose et être différent), or il est difficile d’évaluer les effets des TG sur les participants de façon quantitative, et qu’il n’y a pas forcément de lien de cause à effet entre ce qu’ils font maintenant et la formation. Faucheux a analysé un certain nombre de groupe de formation et a repéré 4 phases par lesquelles le groupe passe durant cette expérience : Introduction à la psychologie sociale L1_S1 1er stade INCERTITUDE INITIALE Période de flottement : les personnes, n’ayant aucun ordre, se posent des questions et se demandent ce qu’elles font ici. 2ème stade DEPENDANCE A L’EGARD DE L’AUTORITE Tout le monde cherche et se remet à l’animateur pour répondre à ces questions. Il va cependant être replacé dans son rôle : aider mais pas guider. 3ème stade POUVOIR INTERNE AU GROUPE Une fois que le rôle de l’animateur est délimité on se pose la question de l’organisation du groupe (quels sont les besoins ? quel rôle avoir ? etc.). On analyse comment se répartissent les rôles, les luttes de pouvoir, les positions de chacun, etc. 4ème stade CONDUITE REFLECHIE Phase de maturité du groupe : il prend conscience de ses déterminations internes et externes et va être capable de contrôler et Introduction à la psychologie sociale L1_S1 régler les faits qui surgissent, de s’auto analyser, etc. Le groupe devient autonome. On observe les phénomènes de leadership, les formes de résistances, les difficultés à communiquer, etc.